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La Presse du Jour N° 2220 du 19/9/2014

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4è soirée politique à la Fes : au Bénin, le dialogue social a besoin de soins intensifs
Publié le lundi 22 septembre 2014   |  La Presse du Jour


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© Autre presse par DR
Le Secrétaire général de la Confédération des organisations syndicales indépendantes (Cosi-Bénin), Noël Chadaré


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Sous la modération du journaliste-consultant Wilfrid Hervé Adoun, membres du gouvernement et du patronat, syndicalistes et administrateurs se sont prononcés le vendredi dernier sur l’état du dialogue social au Bénin. C’était lors de la 4è soirée politique organisée par la Fondation Friedrich Ebert, et qui intervient trois jours après la reprise des négociations gouvernement-syndicats. Pour les invités, au Bénin, le dialogue social actuel ne favorise pas une bonne gouvernance. Il doit être triparti, anticipatif et respectueux des textes nationaux et internationaux.

En panne et enrhumé. C’est le diagnostic posé sur le dialogue social béninois le vendredi dernier, dans une salle pleine de citoyens intéressés par le sujet. Pour Noël Chadaré, Sg de la Cosi-Bénin, Dr David Emmanuel Gnahoui, enseignant-chercheur représentant le Ministre Antonin Dossou, et Dr Philippe Johnson, chirurgien à la Clinique Les grâces représentant le patronat, le dialogue social béninois a jusqu’ici évolué en dents de scie. Au lieu de se reposer sur un trépied composé du patronat, des travailleurs et du gouvernement, il ne marche pour l’heure que sur deux pieds. Même si pour l’une des invités, Mme Gertrude Gazard, administratrice du travail à la retraite, le dialogue dans le cadre professionnel ne peut qu’être biparti et non triparti. M. Zakary Ibrahima, conseiller technique du Président de la République au dialogue social, a voulu relativisé ce diagnostic en affirmant que le dialogue social n’est pas en panne, mais qu’il « fonctionne mal ». Une nuance qui n’a pas manqué de susciter beaucoup de murmures aussi bien dans l’assistance qu’au sein des autres. Mais ceux-ci conviennent tous qu’en dépit de l’existence d’un cadre institutionnel et juridique favorable au dialogue social, ce dernier demeure dans un état de latence, et s’opère toujours dans une démarche de « sapeur-pompier ». Car, ont-ils expliqué, les derniers évènements ont montré que le gouvernement n’intervient souvent que pour ‘’éteindre le feu’’. Faisant ainsi preuve de réactivité, souvent post-grève au lieu d’une pro activité, et de discontinuité au lieu d’une permanence. Le dialogue social doit donc sortir de la logique de l’urgence selon le Dr Philippe Johnson. Position partagée par les autres invités qui estiment qu’en l’état actuel, le dialogue social béninois ne promeut pas la bonne gouvernance. En ce sens qu’il est principalement caractérisé par une crise notoire de confiance des travailleurs qui plombe son évolution. Une crise de confiance nourrie selon Mme Gertrude Gazard, par le manque de volonté politique, et qui se manifeste via le non respect de ses engagements par le gouvernement, a ajouté Noël Chadaré.
Un dialogue à repenser
L’une des parties, en l’occurrence les syndicalistes, ne doit pas imputer à l’autre, notamment le gouvernement, la responsabilité de cette déliquescence du dialogue social, a signalé le Dr David Gnanhoui. Il affirme donc que chaque partie doit se sentir responsable de l’état actuel du dialogue social et jouer convenablement sa partition sans attendre que l’autre le fasse au préalable. Mais à ses dires, le dialogue social béninois entre déjà dans une ère nouvelle. En ce sens que le gouvernement a décidé de tenir dorénavant, en dehors des deux sessions ordinaires de 5 jours prévues, 6 rencontres ou tout au moins 4 par an, renchérit-il. Pour sa part, le conseiller technique Zakary Ibrahima affirme que c’est le fait de faire du dialogue social, un évènement en le médiatisant qui le dénature et amplifie la situation. Les réflexions pour le dialogue social au Bénin ont conduit certains à dénoncer les grèves perlées qui pénalisent les citoyens. Ils souhaitent conformément aux textes internationaux que certains secteurs sensibles tels celui de la santé soient interdits du droit de grève. Dans leurs interventions, plusieurs citoyens présents à ce débat public ont aussi fustigé le fait qu’une minorité, soit seulement 80.000 individus pénalisent par voie de grève répétée, 9.000.000 d’habitants. Mais sans vouloir justifier le fait, Noël Chadaré a indiqué que face au mutisme de l’Etat béninois non ému par les peines des travailleurs, et qui n’agit qu’après que la situation se soit corsée, les syndicalistes n’ont d’autres moyens de revendication que de grever. Au terme des échanges, les invités et l’assistance conviennent que le dialogue social béninois ira de mal en pire s’il ne bénéficie pas urgemment de soins intensifs. Ainsi, ils souhaitent que le dialogue soit repensé. Il doit être dépolitisé, anticipatif, préventif et respectueux des textes nationaux et internationaux comme les exigences du Bureau International du travail (Bit) et de l’Organisation internationale du travail (Oit). Aussi, même s’ils sont un droit constitutionnel, les grèves devront-ils être l’ultime recours et non le premier comme c’est le cas actuellement. Quant aux acteurs

gouvernementaux et sociaux qui vont à la table de négociation, ils doivent être bien formés et imprégnés des dossiers à débattre pour une meilleure sortie de crise. Enfin, pour ne plus être taxé de ne pas tenir ses promesses, le conseiller technique Zakary Ibrahima a laissé entendre que s’il devait donner un conseil au Chef de l’Etat, il lui demanderait d’être franc et plus ‘’clair ‘’ dans ses promesses en évitant de promettre ce qu’il sait irréalisable. Ce qui a éberlué l’assistance qui a estimé que soit il ne joue pas encore bien son rôle d’éclaireur du Président de la République, soit il laisse déduire que ce dernier n’agit pas rationnellement.

Monaliza Hounnou

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