Accueil    Shopping    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Benin    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article



 Titrologie



Le Matinal N° 4437 du 22/9/2014

Voir la Titrologie

  Sondage



 Nous suivre

Nos réseaux sociaux



 Autres articles



Comment

Politique

Sur Canal 3 hier : Houngbédji donne de leçons à Yayi
Publié le lundi 22 septembre 2014   |  Le Matinal


Nouvel
© Autre presse par DR
Nouvel Porto-Novo : Me Adrien Houngbédji leader du parti du renouveau démocratique Prd


 Vos outils




« Le gouvernement ne veut pas faire les élections parce que ce gouvernement se dit qu’il va perdre. Ce n’est pas plus compliqué que cela ». L’Homme politique et leader du Prd a été clair. Il affirme sans ambages que le gouvernement actuel est en train de mûrir un scénario catastrophe pour réviser la constitution après le 6 avril 2015 et régner par ordonnance. Lire l’intégralité de sa déclaration hier sur l’émission zone franche de la Chaîne Canal 3.


Canal 3 : Me Adrien Houngbédji, c’est quoi l’université de vacances du Prd et pourquoi cette année encore vous remettez cela ?

Me Houngbédji : Merci Malick, merci André de m’avoir invité à cette émission. C’est toujours un honneur et un plaisir d’être dans votre station. Merci à toute l’équipe. Merci à vos téléspectateurs qui donnent une partie de leur temps pour écouter ce que j’ai à vous dire. Moi, j’en suis très flatté. J’ai écouté l’introduction. Bon, il y a quelques propos flatteurs, et beaucoup de flèches. Je ne les considère pas comme des flèches à charge, mais plutôt le résultat de certaines incompréhensions, de certains malentendus et si je suis ici sur ce plateau aujourd’hui, c’est pour dire aux Béninois que je n’ai pas changé. Je suis un homme de conviction et tous les actes que je pose et que j’aide le Prd à poser se situent dans la ligne droite des convictions qui ont toujours été les nôtres. Nous, nous n’avions pas fait une entrée au gouvernement. Nous avons dit non. On ne va pas entrer au gouvernement parce que les conditions pour y rentrer ne sont pas réunies et ces conditions, nous les connaissons. Donc, quand vous dites, vous avez failli, non. Nous avons dit non, que nous y allons que s’il y a dialogue, que s’il y a gouvernement d’union nationale. Nous le disions dès le lendemain du fameux KO.

Sur cette question- là précisément, il a été dit que vous aviez été trop exigeants et que la question s’est jouée sur le nombre de portefeuille.

Rire. Franchement. Je peux vous dire que c’est faux. Dès la fin des élections de 2011, nous avons dit que si le Chef de l’État tend la main dans de bonnes conditions, fait le dialogue national, s’il nous propose d’entrer au gouvernement, nous n’allons pas refuser parce que le Bénin est la chose de tous. Nous tous, avons intérêt à ce que le Bénin aille de l’avant. Donc, nous n’avons jamais failli à rentrer au gouvernement. Si quelqu’un dit cela, c’est faux. Nous n’avons pas été gourmands. Qu’on dise qu’on a été gourmand, il fallait qu’on soit tombé d’accord sur le principe. Jamais, la discussion n’a porté sur cela. Jamais. Donc, c’est des affabulations. Nous y sommes habitués. Nous ne ferons jamais rien de bon pour les Béninois. Nous sommes habitués à prendre les coups comme vous le dites. Mais nous sommes résilients parce que nous estimons que ce que nous faisons est bon pour le pays. Voilà.

Monsieur le Président, nous allons commencer par suivre le rythme auquel nous nous sommes convenus lors de la préparation. Nous allons parler des universités de vacances au Parti du renouveau démocratique. On l’a dit, c’est une habitude que vous avez amenée au niveau du pays et on a pensé que cela a fait un feu de paille, mais cela continue. Pourquoi cette université de vacances ? Et quelle est la spécificité de celles qui vont se dérouler cette année ?

Merci infiniment. L’habitude a été prise de faire les universités de vacances parce que la réunion du congrès ordinaire de notre parti se fait avec une périodicité de 5 ans. Pendant ces 5 ans, bien de choses se déroulent, bien de situations interpellent le parti qui, n’avaient pas été prises en compte au moment du congrès. Donc, nous avons instauré ces universités de vacances pour que les cadres, les responsables du parti puissent accompagner la direction nationale du parti et le bureau dans les prises de décision qui engagent le pays, qui engagent le parti pendant l’intervalle de ces universités de vacances. C’est un forum de cadres. Bien évidemment, ce sont les résolutions ou les recommandations faites par l’université de vacances qui sont prises en compte par le bureau et sont adoptées ou rejetés. Une fois qu’elles sont adoptées, elles deviennent la loi du Parti en attendant la prochaine réunion du congrès ordinaire du Parti. Voilà l’objectif de ces universités de vacances. Comme nous en sommes à la cinquième édition, je crois pouvoir dire que c’est non seulement une innovation, nous l’avons réussi. Sans compter que c’est aussi une occasion de mobilisation. Vous avez vu ce qui s’est passé à Cotonou, il y a deux ans ? Vous avez vu ce qui s’est passé à Sèmè Podji l’année dernière ? Je suis persuadé qu’à Avrankou, en tout cas, d’après ce que me disent les responsables de la localité, nous verrons une meilleure mobilisation qu’à Sèmè. C’est bon pour un parti de pouvoir mobiliser.

Combien de ministres sont attendus cette année ?

Tout dépend du thème. Vous savez, c’est un forum. Ce n’est pas une auberge espagnole, ce n’est pas un marché. Donc, en fonction du thème choisi, la présence de tel acteur est nécessaire.

En avez-vous invité cette fois-ci les ministres ?

Non. Là, nous n’en avons pas invité parce que c’est la loi électorale. Nous n’avons pas besoin de la présence de ministres à cette rencontre. Par contre, lorsque nous avions fait notre séminaire sur le Pvi et la politique cotonnière, nous avons voulu que le gouvernement soit présent pour nous expliquer sa politique en matière de Pvi, en matière de coton et nous avons voulu aussi que les acteurs du Pvi, les acteurs de la filière cotonnière viennent aussi nous expliquer. C’était un forum extraordinaire. On a entendu le ministre Djènontin parler du point de vue du gouvernement sur le Pvi. On a entendu le ministre Sabai Katé sur la politique du coton et on a entendu Codo nous parler du Pvi avec compétence. Nous avions entendu des cadres parler de la filière coton. Ce que nous avions déploré est que le principal protagoniste de la filière c’est-à-dire la Sodéco elle- même ne soit pas venue elle-même à ce forum- là parce que cela nous aurait permis de réfléchir après et de faire des propositions aussi. L’année dernière, nous n’avons pas invité de ministres parce qu’il s’agissait de la gouvernance. Mais le gouvernement est venu. Mais nous ne les avions pas invités. Quand nous les avions invités, ils ont participé. Ils ont fait des communications, ils sont intervenus pour enrichir nos débats. Mais là, nous pensons que par courtoisie, ils sont venus à Sèmè, mais la courtoisie aurait dû s’arrêter à ce qui se passe quand on invite d’autres partis politiques à venir à ces genres de forum. Il font une intervention à l’ouverture mais, ils ne viennent pas dans la salle, participer au débat, apporter la contribution au débat et cela a été très mal vécu par le parti.

Monsieur le président, vous avez dit que c’est une bonne innovation. Mais le constat est que malgré cette université de vacances, le Prd devient comme une peau de chagrin. La plupart de vos différents maires vous quittent. La plupart des cadres s’en vont.

Merci de me parler de ça. J’ai l’impression que nous risquons de laisser les questions essentielles. Quand on dit que le Prd devient une peau de chagrin , on dit tellement cela que si on doit écouter ceux qui disent cela, à Avrankou,il n’aura personne. Mais venez à Avrankou. Nous sommes aujourd’hui dimanche. Venez le samedi. S’il y a moins de 10.000 personnes, alors ce n’est pas le Prd. A sèmè, on avait dit cela, il n’y avait pas moins de 7 mille. Et aux autres partis ? Parce que nous sommes au moins 200 partis au Bénin. Demandez-leur de faire pareille mobilisation chaque année, d’animer la vie politique comme nous le faisons. Le Bénin doit se féliciter de l’existence du Prd. C’est mon point de vue.

Tous les partis politiques y compris les tout jeunes sont capables de mobiliser du monde.

Qu’ils le fassent. C’est tant mieux.

C’est bien votre capacité de mobilisation. Mais vous devez aussi constater avec nous que des personnalités quittent le Prd.

Les personnalités qui nous quittent savent les raisons pour lesquelles elles sont venues au Parti. Nous constatons que la direction du Parti existe, que la ligne du parti n’a pas changé d’un iota. Si vous prenez notre congrès de février 2012, vous verrez que tout ce que nous avions dit, nous sommes en train de le mettre en œuvre ligne par ligne. C’est cela un parti. Mais ceux qui viennent parce qu’ils pensent qu’en venant, ils obtiennent un avantage, un poste, une fois le poste obtenu, ils s’en vont chercher meilleurs postes ailleurs. Mais ils sont libres. Qu’ils continuent leur chemin. La partie continue son chemin. Je voudrais vous faire remarquer qu’aucun de ceux qui nous ont quittés depuis bientôt 20 ans, aucun n’a fait chemin. Je ne veux pas citer de nom. Mais il y a n’a pas un seul.

Il y a un qui a réussi à se faire élire

Ecoutez. Il n’a pas réussi à faire deux promotions. Ils ont été élus avec nous, ils nous ont quittés. C’est bien. Liberté. Après c’est fini. Ne faut-il pas aussi attendre ? J’aimerais qu’on arrête là parce que je ne voudrais pas flécher les anciens camarades. Je ne voudrais faire de mal à qui que ce soit

Ont-ils eu des raisons de le faire ?

Non. Je constate et les militants le disent. Ils nous ont quittés, cela leur a donné quoi ? C’est vrai ils ont obtenu de postes. Qui, un poste de ministre, cela n’a pas duré longtemps, qui d’autre, un poste de Préfet, cela n’a pas duré longtemps. Le Parti continue (rire). Venez à Avrankou. Vous verrez. Aujourd’hui regardez. Tous les maires de l’Ouémé à une exception près, ont été élus Prd. Tous les maires. Aujourd’hui, il n’en reste plus que deux qui sont restés Prd. Nous allons voir si ceux qui nous ont quittés après avoir bénéficié de nos soutiens, nous allons voir s’ils vont être réélus maires. Nous allons voir si ceux qui sont restés seront reconduits. C‘est à cela qu’il faut mesurer la force d’un parti.

Monsieur le Président on en a connu qui vous ont quittés et qui, jusque-là, ont refusé de vous critiquer et font leur chemin au plan académique et universitaire pour ne pas le nommer votre ancien Directeur de cabinet.

Non. Ne personnalisons pas. Nous ne sommes pas là pour personnaliser le débat. Parlons des sujets importants. J’ai 72 ans. Si Dieu me prête vie, je ne serai pas actif pendant encore plus de quelques années . Je suis persuadé que le Prd va continuer. C’est cela qui est important. Je voudrais que ce soit la même chose pour tous les partis politiques. Nous avons 25 ans d’âge bientôt, officiellement. Je suis persuadé que le Prd va continuer. Il faut nous féliciter pour cela et en rester là et souhaiter que les autres grands partis en fassent de même. La démocratie béninoise a besoin de repère. La démocratie béninoise a besoin de partis qui soient pérennes. Certains partiront. Mais il y a les autres. Ceux qui ont voté pour nous, il y a 25 ans, ce n’est pas eux qui vont voter pour le Prd la prochaine fois.

Mais est-ce que vous ne faites pas de l’autocritique pour voir les causes ?

Si nous ne faisons pas de l’autocritique, nous ne ferions pas l‘université de vacances. Je voudrais que ceux qui sont partis, viennent sur votre plateau vous le dire. Je n’en ai pas vu un seul qui en 25 ans soit venu dire au cours d’une émission, nous avions quitté le Parti pour telle ou telle raison. Interpellez-les. Ce n’est pas nous qui sommes partis, ce sont eux.

Il y en a qui a parlé.

Il a dit quoi ?

Il a écrit les raisons de son départ.

Mais il n’a jamais critiqué le Parti. Comme il a quitté le parti et a créé son propre parti. Ce qui fait la crédibilité d’un parti, ce sont les élections. Bravo, il a évolué. Lorsqu’il reviendra comme député à Cotonou ou à Porto-Novo, je tirerai chapeau. Mais pour le moment, sincèrement arrêtons. Je ne suis pas venu pour parler des autres.

Parlons des innovations du Code électoral.

Voilà des questions qu’il faut poser. Sincèrement, il faut élever le débat. Moi , je vais vous dire que nous avons choisi le thème « Le code électoral et les prochaines élections au Bénin », parce que c’est un sujet de grande préoccupation. Nous sommes en démocratie. L’un des fondamentaux de la démocratie, c’est d’organiser les élections de façon régulière, à bonne date et de les organiser de façon transparente c’est-à-dire avec une loi électorale juste, avec une organisation transparente, avec une liste électorale qui soit le reflet de la réalité et avec des résultats qui ne soient pas contestées. Voilà. Ensuite, c’est une préoccupation parce que le pays est quand même traumatisé par ce qui s’est passé en 2011. Je ne dis pas que l’opposition est traumatisée. Je ne dis pas le Prd. Je ne dis pas Adrien Houngbédji. C’est le pays qui est traumatisé par ce qui s’est passé en 2011. Et tout le monde vit dans l’espoir qu’il aura bientôt de nouvelles élections. Donc, c’est un sujet de préoccupation et j’ajoute que nous sommes dans une situation où les élections municipales qui devraient se dérouler depuis un an et demi ne se sont pas déroulées. Même aujourd’hui, nous ne savons pas encore quand elles se dérouleront. Donc, c’est des sujets de préoccupation et un parti comme le Prd a le devoir de contribuer au débat. Et cette université de vacances a pour objectif de dire ce qui a été fait, de dire où nous en sommes et de dire quelles sont les perspectives électorales.

Justement Monsieur le Président. Avant le code électoral, il y a un principe. Celui posé par la Cour constitutionnelle qui dit qu’il faut aller aux élections avec la Lépi. Et jusque-là, une Lépi qui tarde, qui ne sort pas. Vous avez dit que le principe cardinal de la démocratie, c’est l’organisation des élections. On a raté les communales et municipales. Il y a les échéances en vue. On ne dit rien et la situation est comme cela.

Moi, je souhaite que chacun prenne sa part de responsabilité. Nous, nous avons toujours assumé. Quand nous faisons quelque chose, nous pouvons bien agir ou mal agi. Nous assumons toujours. Si vous voulez parler de la Lépi et de la situation dans laquelle nous nous trouvons aujourd’hui, il faut faire un historique. Il faut faire un retour d’abord en arrière. Retour en arrière c’est quoi ? On a fait des élections en 2011. Tout le monde a crié. Le KO, c’est une fraude. Le KO, c’est une mascarade. Le KO, c’est un hold up. Tout le monde. Et il était difficile de faire entendre notre voix. Pourquoi ? Parce que lorsque nous disons ça, nous avons contre notre opinion, l’Union européenne, la France et le Pnud qui disaient non, cela a été parfait. Votre Lépi a été une Lépi parfaite. Tout le monde le sait. Je n’invente rien en le disant. C’est difficile pour un petit Bénin. C’est difficile pour un petit parti. C’est difficile pour un candidat déclaré vaincu de dire non, c’est de la fraude et d’être entendu. Nous avons joint nos voix à tout le pays, à tous ceux qui dans le pays considéraient que c’était une fraude énorme. Nous en étions là lorsqu’à la demande du Président Yayi Boni qui avait, à un moment donné, présenter quelques vagues excuses au peuple. L’Oif, à la demande du président Yayi Boni a déposé un rapport sur notre Lépi. Et en termes diplomatiques, c’est normal en termes contrôlés, l’Oif a dit pour l’essentiel que notre Lépi n’était pas bonne. Nous nous sommes emparés de ce document de l’Oif. Je suis allé voir le chef de l’État. La première fois que j’ai vu le chef de l’État, ils ont dit « ils sont allés prendre la main tendue, ils sont allés prendre deux milliards ». C’était cela. C’était avec le dossier, les documents de l’Oif que je suis allé lui dire, « écoutez ce que dit le peuple. Lisez ce qu’a dit l’Oif à votre propre demande. On ne peut pas rester comme cela. Il faut bouger. C’est de là que nous avons dit que pour faire bouger les choses, nous allons, nous autres, faire un séminaire sur la Lépi. Mais ce séminaire, nous avons fait appel à des cadres nationaux. Des cadres comme Makpénon, comme Olihidé, Amègbédji, des cadres de partis comme Zossou. On a fait appel à des structures étrangères pour dire : écoutez, nous voulons faire un séminaire sur la question. Faites-nous ce travail-là. Le travail a été fait. Il a été bien fait. Nous avons à la suite de ce document que j’ai ici, nous avons fait tirant les leçons de ce qu’il y a dans les travaux du séminaire. Nous avons fait une proposition de loi portant correction de la Lépi. Bien sûr, cela n’a pas plu à tout le monde, parce que c’est normal, dans l’opinion il y avait des gens qui pensaient qu’il faut tout raser. Le gouvernement ne voulait pas tout raser, les partenaires au développement ne voulaient pas en entendre parler parce que c’est 40 milliards et plus dedans. Donc, nous avions fait cela. Nous avions soumis cela à l’Assemblée et le document a plu. L’assemblée a fait un groupe de travail. Un Groupe de travail qui inclut la mouvance et les autres formations présentes à l’Assemblée. Et c’est ce groupe de travail qui a amendé nos propositions. Et c’est cela qui a sorti la Lépi. Donc, le Prd a pris une grande part dans ce qui a été fait et lorsque vous globalisez, je dis non. Il y a une situation dont notre pays a hérité qui était mauvaise. Mais nous avons avec tous les autres, dénoncé la situation. Et mieux que les autres, nous avions fait un séminaire. Nous avions traduit les résultats en une proposition de loi électorale. Nous l’avons déposé à l’Assemblée nationale et par consensus, l’Assemblée a adopté. Je voudrais à cette occasion, remercier l’Assemblée, toute tendances confondues pour cette ouverture d’esprit qui a permis d’’harmoniser. Alors, vous me demanderez si on a réussi. Vous allez me demandez, la nouvelle Lépi est où ? Là encore, il faut situer les responsabilités. Je vous ai dit la part que le Prd a prise. Je suis persuadé que la Lépi qui a été proposée et qui est actuellement sur le tapis est une bonne Lépi.

Qu’est-ce qui vous permet de dire qu’on a une bonne Lépi ?

Vous et moi nous ne sommes pas là-dedans. Mais nous écoutons, nous observons.

Vous avez deux honorables députés dedans

Oui, mais pas nous seuls

Mais vous par rapport à nous

Oui. Nous avons deux honorables et croyez-moi, ils auront chaud le samedi prochain à Avrankou parce que les gens veulent savoir. Les militants veulent savoir. Nous avons deux représentants, l’Un a deux représentants. La mouvance à cinq représentants et ils font du bon travail. Le travail qu’ils font est basé sur la loi. S’ils faisaient du mauvais travail, vous qui êtes à l’extérieur, vous aurez les échos quand même. Un homme comme Vlavonou, un homme comme Ahossi n’auraient pas couvert par leur silence. Un homme comme Ahouanvoébla, comme Honfo puisque l’objectif, ce n’est pas de frauder mieux que ceux qui ont fait en 2011. C’est de corriger. Donc, ils sont en train de corriger.

Donc, c’est formidable, c’est beau…A quoi servent toutes ces démarches de qualité si cela ne doit pas nous permettre d’organiser les élections ?
Dites-nous si c’est une bonne démarche de crier haro sur le baudet et de s’en tenir là ? Ou bien de crier haro sur le baudet mais de réfléchir et de faire des propositions de sortie de difficultés. C’est cela la démarche. Est-ce qu’il vaut mieux se contenter et de dénoncer ?

Mais ma question est liée à la mise en œuvre de la proposition. La Lépi en dépit de l’accord des acteurs prend du temps

Voilà. Je suis d’accord avec vous. C’est là où encore une fois, vous devez interpeller le gouvernement. D’après ce que dit Sacca lafia. D’après ce que nous disent les membres du Cos-lépi, ils ne peuvent avancer qu’en fonction des ressources dont ils disposent.

Oui mais ce langage est récent. On a vu l’Honorable Ahouanvoébla qui, à la sortie d’une audience à la Présidence, a dit que nous ne devrons plus nous en prendre au gouvernement, mais plutôt qu’à eux.

Oui il a dit cela. Vous savez, le gouvernement promet une chose qu’il ne fait pas puisque vous savez à ce jour, le gouvernement doit encore 3 milliards pour qu’ils finissent le travail

Justement par rapport à ce montant-là, le gouvernement a dit qu’il faut aller à un audit, qu’il faut évaluer. Que pensez-vous en tant que Chef de Parti
Malick. Vous savez, moi je ne vends pas mon âme au diable. C’est une mauvaise querelle. Cela ne tient pas ce que dit le gouvernement. Cela ne tient pas. Dites-moi, le Cos Lépi a un budget. C’est une institution autonome dont le budget a été voté par l’Assemblée nationale. C’est 9 milliards. Tant que vous ne leur avez pas remis les 9 milliards jusqu’au dernier sou, vous ne pouvez pas dire qu’ils ne font pas le travail. Vous leur remettez les 9 milliards, ils font le travail. Vous avez le droit, même le devoir d’envoyer un audit. Mais, je vous ai donné 9 milliards. Mais rendez-moi compte de ce que vous en avez fait. On ne dit pas cela et on dit avant qu’on ne vous donne les 9 milliards, on va d’abord voir ce que vous avez fait, on va faire un audit. L’audit peut durer six mois. Cela peut durer 1 an, même beaucoup plus. C’est pourquoi je vous demande, vous journalistes, de prendre vos responsabilités. Qui est responsable ? Ce n’est pas la classe politique, ce n’est pas les députés. C’est le gouvernement.

Nous avons dit par exemple qu’il est de bonne foi pour le gouvernement d’aller auditer. Mais qu’on ne doit pas arrêter le processus, qu’on doit pouvoir donner les moyens. Et nous avons dit que, ne pas le faire ainsi, c’est peut être qu’il y a un calendrier caché que nous ne connaissons pas. Par rapport à cette question, pourquoi le Parti du renouveau démocratique ne dit rien ?

Comment ça ? Je vais vous dire une chose. Le Parti du Renouveau démocratique n’est pas le seul au Bénin. Il y a 200 partis. C’est à ces 200 partis de prendre leurs responsabilités. Je suis persuadé que si toute la classe politique dénonçait comme nous le faisons. Nous avons dénoncé. J’ai fait exprès d’apporter les communiqués. Le gouvernement, ce n’est pas sérieux. 40 milliards pour faire la Lépi, et 9 pour la corriger et il refuse.

Encore que personne n’est allé auditer pour les 40 milliards

40 milliards, c’est le gouvernement et les partenaires au développement.

Mais on vous voit, de plus en plus, au contact désormais du Chef de l’Etat. Il semble que vous avez de très bonnes relations. Vous avez cet atout de lui parler, de le convaincre de mettre les moyens.

Je ne voudrais pas qu’on conjecture, qu’on imagine. Non. Cela ne se passe pas comme cela. Les discussions entre responsables d’un certain niveau, quand on les a, on ne vient pas sur la place publique dire : on a discuté de ceci, de cela. Non. C’est aujourd’hui, pour la première fois, que je vous révèle que ma toute première rencontre avec le Chef de l’Etat, télévisée et tout, c’est à propos de la Lépi. Vous ne savez pas ce que je lui ai dit. Vous savez que je suis un homme de conviction. Je ne me gêne pas pour vous dire ce que je vous dis. Je ne voudrais pas que notre émission soit encore une émission de polémique. Laissez-moi dire ce que je veux dire.

Dites-nous si le gouvernement persistait dans son jusqu’au boutisme, à ne pas donner de l’argent, que fera la classe politique ?

Je ne suis pas d’accord avec cette façon de procéder. Je ne suis pas la classe politique. Je suis le Prd. Je peux répondre de ce que fait le Prd. Je ne peux pas répondre de ce que fait la classe politique. Nous allons faire l’université de vacance. L’objectif, c’est de décortiquer la loi électorale, c’est de décortiquer les travaux du Cos Lépi et de dénoncer ce qu’il y a à dénoncer. Si c’est le Cos Lépi qui tâtonne, on le dira. Si c’est le gouvernement, nous le dirons.

Seulement dénoncer ?

Qu’est-ce que nous pouvons faire ? Les marches ? J’ai 72 ans. Je ne suis pas partie prenante aux marches. Qu’est-ce que nous allons faire ?

Il y a d’autres méthodes. Les contestations. Vous pouvez vous retrouver au sein de la classe politique

Encore une fois, je réponds du Prd. On a fait beaucoup de choses. La seule réaction qu’on a eu après, c’est celle de la Cour constitutionnelle qui a dit qu’on ne peut aller aux élections sans la Lépi. Que voulez-vous du Prd ? Nous allons porter la croix de tout le Bénin ? Vous exagérez. Le Prd a 25 ans d’opposition. Il a le droit d’être fatigué.

Dites-nous que vous êtes fatigué

Le parti n’est pas fatigué. Supposons que le Prd croise les bras. Que font les autres ? Attaquez un peu les autres. Laissez le Prd un peu tranquille. Ce n’est pas bien. Encouragez ceux qui font quelque chose.

Revenons sur la Lépi. La Cour en a fait une conditionnalité. Le temps passe on n’a pas organisé les municipales depuis 2 ans, les législatives sont là. Ne faut-il pas que vous votez une loi à l’Assemblée nationale et aider la Cour constitutionnelle ou à défaut, la mettre à l’épreuve.

Je vous dis ce que je pense. La Cour constitutionnelle est une institution oxymore. C’est-à-dire qu’elle dit une chose et son contraire. La Cour constitutionnelle est une juridiction qui doit dire le droit. Mais c’est aussi une institution politique. Politique par le mode de désignation de ses membres, politique par sa composition et par son mode de fonctionnement. Ils sont 7 et les 7 sont de la mouvance. 4 sont désignés par le bureau de l’Assemblée nationale qui est un bureau monocolore et 3 par le Chef de l’Etat. Je suis persuadé qu’ils font un effort pour que le droit soit le droit. Mais la tentation est grande pour eux de mettre le droit au service de la politique. Je ne fais offense à personne mais c’est cela la réalité. Nous devons réfléchir à la manière de désignation des membres de la Cour constitutionnelle

Transcription : Hospice Alladayè

La suite dans nos prochaines parutions

 Commentaires