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Edito du 05 juin 2013: Le défi de l’école
Publié le mercredi 5 juin 2013   |  L`événement Précis




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Un deuxième forum national de l’éducation se prépare. Annoncé pour bientôt, il devrait permettre d’évaluer les résultats atteints par le premier. Pour le moment, le gouvernement entend procéder à une refonte totale du système éducatif national. C’est du moins l’esprit et la lettre du Conseil des ministres du 20 février 2013 qui a lancé l’idée de ces deuxièmes assises. Les objectifs qui lui ont été assignés sont notamment de procéder à une évaluation rigoureuse du système éducatif actuel, de proposer un système qui permette de relever efficacement les défis majeurs du monde actuel en perpétuelles mutations au regard des exigences que constitue le besoin d’emploi de la jeunesse, d’imaginer un système éducatif qui opère une nette rupture avec le système actuel en y incluant les éléments de notre patrimoine culturel et nos langues nationales.
Comme si tout ceci ne suffisait pas, le gouvernement s’est engagé solennellement à procéder à « l’élimination des insuffisances graves dans le domaine de l’éducation ». Il entend œuvrer aussi à l’éligibilité du Bénin à l’Initiative « Education d’abord » lancée par Ban Ki-Moon lors de la dernière Assemblée générale des Nations Unies.
Derrière toutes ces formules convenues, se cachent, en réalité, les failles béantes du système éducatif national. L’une d’elles a été mise en exergue lundi lors du lancement de la phase pratique des épreuves du Bac technique par le ministre de l’enseignement supérieur. François Abiola a souligné la désaffection des élèves filles vis-à-vis de ces filières dites techniques que sont les séries F4 (Génie civil et architecture), F3 (électronique), E (mécanique) et la série Eau et assainissement. Mais il s’agit moins des filles que de l’Etat lui-même qui a construit un système éducatif pour les bureaucrates.
Il faut saluer la récente détermination du Chef de l’Etat qui s’est rendu compte que l’une des clés de la résolution des problèmes de l’éducation au Bénin réside dans la construction de lycées techniques à travers le pays. Au détriment de l’enseignement technique et professionnel, la vieille formule de l’enseignement général n’a jamais été remise en cause par l’Etat. Sans doute par peur des implications financières de l’option de professionnalisation du système, l’on a préféré maintenir un enseignement long et ennuyeux essentiellement basé sur des connaissances générales.
A l’heure où je vous parle, l’école béninoise n’a pas de séances spécifiques obligatoires consacrées par exemple au théâtre, à la musique, à l’informatique, à l’entrepreneuriat. S’il y en a dans quelques écoles primaires ou dans quelques collèges surtout privés, ceux-ci ne forment certainement pas 10% du total, dans un monde où l’art et la technique ont pris d’assaut les préoccupations des hommes. Il n’y a presque rien sur les travaux agricoles et pas grand-chose non plus sur comment gérer ses finances pour être autonome…
Autant dire que l’école béninoise continue de bourrer les têtes de généralités vagues qui débouchent sur un chômage massif et des bureaucraties médiocres. Penser la nouvelle école, c’est remettre sur le tapis la place centrale que devrait avoir l’enseignement technique, c’est-à-dire la prépondérance du pragmatisme sur tant de dogmatisme desséchant. Mais, c’est aussi et surtout donner un peu d’air aux apprenants en faisant de l’école un lieu d’épanouissement et non d’ennui.
Je persiste à croire que nos sports et nos arts brilleraient beaucoup mieux si les apprenants étaient incités à les pratiquer comme loisirs, sous l’encadrement d’un professionnel, bien entendu. En y déversant des trombes de mathématiques, des tonnes de physiques et de chimie ainsi que des volumes entiers de grammaire ou d’orthographe, on ferme délibérément les yeux sur l’équilibre mental et psychique de l’apprenant : on l’exclut de la vie réelle. On oublie que la vie du citoyen moderne dans les villes que nous construisons sera centrée autour de ces variables ludique et divertissant qui l’aideront à échapper au stress du travail. Et que, par conséquent, plus que de simples matières d’enseignement, ce sont, avant tout, des facteurs d’éclosion d’un génie. Mais aussi et surtout des gisements d’emploi dans un pays qui en a besoin.
Il en est des arts comme des techniques. Ils aideront à doter le citoyen d’une vision pragmatique de la réalité, en l’orientant vers l’action plutôt que vers de stériles polémiques auxquels nous sommes trop souvent habitués. Je milite donc pour une école qui nous change de l’ancienne en l’aidant à être au service de la société d’aujourd’hui.

Réalisée par Olivier ALLOCHEME

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