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La Presse du Jour N° 4439 du 24/9/2014

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Difficulté dans l’organisation des élections au Bénin : Yayi l’économiste a échoué là où Kérékou le militaire a réussi
Publié le mercredi 24 septembre 2014   |  La Presse du Jour


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© APA par Saliou Amah
Visite d`amitié et de travail du président Yayi Boni à Abidjan
Mardi 11 Mars 2014. Abidjan. Dans le cadre de la visite d`amitié et de travail, qu`il effectue en Côte d`Ivoire, le président béninois Yayi Boni a été reçu en audience par son homologue ivoirien Alassane Ouattara. Ph : Yayi Boni


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« Comparaison n’est pas raison ». Mais à l’allure où vont les choses aujourd’hui au Bénin, comparaison est bien raison. Point besoin de faire une grande école de philosophie pour s’en convaincre. Yayi le banquier, l’économiste, le manager…a échoué là où Kérékou le militaire, le sac au dos…a réussi. En tout cas, pour ce qui est des élections, Yayi a échoué.
« Je suis triste. 100 milliards pour les élections depuis 2006. La Cena demande 22 milliards. Le Cos-Lepi 8 milliards. Nous devons nous asseoir et parler… Partout, on nous demande pourquoi on n’organise pas les élections et j’ai honte. Ce n’est pas la démocratie dont le peuple béninois a rêvé… Si la communauté internationale en doute, elle n’a qu’à envoyer un audit international. Car nos élections coûtent trop chères au Bénin ». C’est en substance ce qu’a déclaré le Chef de l’Etat et qui ébranle depuis hier l’opinion publique béninoise. Cette sortie pour le moins inattendue du Dr Boni Yayi vient sceller le sort d’un processus électoral sur lequel pèse déjà un grand doute. Yayi ne l’a pas dit de façon explicite. Mais à analyser ses déclarations, on se rend compte que l’homme de Tchaourou ne veut pas organiser les élections. Cet homme qui se dit banquier du développement a malheureusement échoué là où le militaire a réussi. On peut tout dire de Kérékou. Mais on ne dira pas de lui qu’il n’a jamais respecté les échéances électorales. Kérékou, malgré les moyens de bord a toujours organisé les élections à bonne date. Yayi par contre, depuis 2006 jusqu’à ce jour n’a jamais organisé une élection à bonne date. Tout ce qu’il a touché depuis huit ans a échoué. Boni Yayi a détruit l’héritage que lui a légué le Président Kérékou. L’unité nationale a pris un grand coup. Il y a les gens de là-bas et les gens d’ici. La décentralisation est en berne. Depuis un an, Yayi n’a pas réussi à organiser les élections communales pour désigner les maires de la 3è génération du processus de décentralisation dans lequel le Bénin a engagé depuis 1999 et qui a eu pour premier déclic, les premières élections communales de 2003. Avec ses députés béni-oui-oui de l’Assemblée Nationale, il a trouvé la parade en prolongeant le mandat des maires qui sont aujourd’hui devenus ses griots, mais désavoués par les populations. Aujourd’hui, le doute est pesant. Les législatives sont dans l’impasse totale. Ne parlons pas des présidentielles. Yayi n’a pas prévu de l’argent pour organiser ces élections. Il n’a pas été à l’école de Kérékou. On s’en souvient. Chaque fois que les élections approchent, Kérékou se débrouille, sans être banquier pour inscrire des crédits au budget national avant de tendre la main aux bailleurs de fonds. Tel n’est pas le cas du banquier Yayi. Il n’est pas prévoyant. Et aucun bailleur de fonds ne veut lui faire confiance. Les gens préfèrent le laisser dans son égarement et cela donne ce à quoi nous assistons aujourd’hui.
Rétropédalage stratégique ?
48 heures après les déclarations de Me Adrien Houngbédji sur Canal3 et au lendemain des propos étonnants du Chef de l’Etat sur la cherté de l’organisation des élections au Bénin, le gouvernement est monté au créneau dans le but de désamorcer la bombe lancée, aussi bien par le président du Prd que par Yayi. Le premier disait que le gouvernement ne veut pas organiser les élections dans le but de créer un vide juridique et de gérer le pays par ordonnance. Une porte ouverte, selon Me Houngbédji, à la révision de la Constitution. Le deuxième, quant à lui, trouve chère l’organisation des élections au Bénin et voudrait que tous les acteurs politiques en discutent. Il n’en fallait pas plus pour que les critiques tombent sur le Président de la République. On le soupçonne de ne pas vouloir organiser les élections, accréditant ainsi la thèse de Me Adrien Houngbédji. La réaction a été à la hauteur. Le gouvernement a donc décidé de se réunir hier, mardi 23 septembre 2014, en conseil extraordinaire. L’organisation des élections, selon le compte rendu du secrétaire général du gouvernement, était le seul point à l’ordre du jour. A cette occasion, le gouvernement, selon le point fait par le secrétaire général du gouvernement et le ministre de l’économie et des finances, a tenu à rassurer le peuple béninois de sa disponibilité à financer ces élections et les démarches sont en cours afin que la tenue des prochaines élections soit effective. Le gouvernement se dit même prêt à convoquer le corps électoral lorsque la Céna le sollicitera. Tout ça là est bien. Tout ce discours contraste avec les propos de Yayi dans le Borgou. Un vrai rétropédalage du gouvernement. Seulement, quel crédit peut-on accorder aux décisions du Conseil extraordinaire des ministres d’hier ? Le peuple béninois sera rassuré lorsqu’il verra les faits et les actes concrets. Car, en réalité, on a l’impression que tout ceci est organisé pour endormir le peuple. Que valent les décisions du Conseil des ministres devant les propos tenus par le Chef de l’Etat. N’oublions pas qu’après tout, c’est lui qui décide en dernier lieu. Ce qui est sûr, c’est déjà bien que le gouvernement tente de revenir à la raison. Maintenant, le peuple l’attend au carrefour de la réalité. Le peuple attend les faits et les actes concrets.
Koutché : «Le gouvernement jouera sa partition»
Le gouvernement a tenu un conseil extraordinaire des ministres hier, mardi 23 septembre 2014, avec comme seul point à l’ordre du jour, la question relative à l’organisation des futures élections. A la sortie du conseil des ministres, le ministre de l’Economie et des Finances, Komi Koutché, en a donné les grandes lignes. Voici quelques extraits de ses explications.
«(…) Nous avons versé 6 milliards 6 millions de francs pour les opérations de la correction de la Lépi pour que les activités du Cos-Lépi reprennent. Cependant, nous nous sommes recommandés avec le président du Cos/Lépi et les membres du bureau un certain nombre de choses. En tant que ministre de l’économie et des finances, je ne dispose pas jusqu’à la date d’aujourd’hui d’un budget à l’opération de correction de la Lépi. Que le Cos/Lépi essaie de travailler en se dotant d’un document, ce qui est déjà fait au cours de la première rencontre du ministre de l’économie à la prise de sa fonction avec le bureau du Cos/Lépi. La semaine dernière, j’échangeais avec l’honorable Nicaise Fagnon qui s’occupe du budget et il m’a rassuré être en train d’élaborer un document de qualité. Je ne peux pas dire aujourd’hui que les membres du Cos/Lépi et le gouvernement ne s’entretiennent pas. Ils s’entretiennent pour définir une méthodologie pour la finalisation de ce projet. Puisque nous avons un Cos/Lépi qui est en train de faire un travail et la Céna aussi. On peut faire asseoir les deux organes pour avoir plus d’éclaircissement. Nous allons discuter le vendredi prochain avec les organes pour une analyse croisée afin de redéfinir les règles. Se préoccuper du coût des élections ne veut pas dire qu’on n’a pas envie d’organiser les élections. Parce que la question à laquelle le Président a donné son point de vue lors de sa dernière sortie, ce qui a été interprété dans tous les sens est le coût des élections. Le gouvernement n’a pas manqué de débloquer de fonds au Cos/Lépi. De 2006 à ce jour, les élections ont avoisiné 100 milliards de francs. Au niveau du ministère de l’économie et des finances, les instructions sont claires et on sait que les élections auront lieu. Et le Chef de l’Etat en a une suivie particulière. Qui vous dit que le gouvernement ne veut pas organiser les élections ? Qui vous dit que moi qui suis ici, je ne veux pas être maire ? Il faut que les élections soient organisées. J’invite les populations à mener des débats dont les sujets concernent des préoccupations réelles. Ce qui est sûr, les élections seront organisées et le gouvernement jouera sa partition dans cette action».
Le Wanep exprime sa consternation DECLARATION de WANEP-Bénin
‘’Ne pas payer les coûts requis pour les élections prochaines, c’est mettre la paix en péril’’.
Le 21 septembre 2014, le monde entier a célébré la Journée Internationale pour la Paix (JIP) autour du thème légendaire du ‘’droit des peuples à la paix’’.
Le Réseau Ouest Africain pour l’Edification de la Paix au Bénin, WANEP-Bénin, est consterné de ce que le Président de la république du Bénin, le Dr Yayi Boni ait choisit ce même jour pour sembler confirmer des analyses qui évoquaient, depuis quelques temps, des velléités de ne pas payer ‘’les factures de la paix’’ que constituent les coûts des prochaines élections au Bénin.
La consternation est d’autant plus grande qu’en l’absence de communication officielle ce 21 septembre 2014, les Béninois avaient déjà commencé le deuil en ce qui concerne la livraison, pour novembre 2014, de la Liste Electorale Permanente Informatisée (LEPI) corrigée devant servir à l’organisation des prochaines élections. En effet, d’après les propos du député Sacca Lafia, Président du Cos-LEPI, sur les ondes de Soleil Fm le dimanche 14 septembre 2014, l’institution COS-LEPI ne pourrait achever la correction de la LEPI comme promis à fin novembre 2014 si le Gouvernement ne mettait à sa disposition au moins deux (02) milliards de Fcfa, et ce, au plus tard le 20 septembre 2014.
En déclarant, « Les élections coûtent excessivement chères au Bénin. Depuis que je suis là en 2006, nous avons dépensé plus de 100 milliards (Fcfa) pour organiser les élections», puis « aujourd’hui, il nous faut une vingtaine de milliards, dans un contexte où la trésorerie publique ne se porte pas bien. Un minimum de 20 milliards de Fcfa pour financer la CENA et le COS-LEPI »1, le chef de l’Etat béninois a pris le contre-pied de ses précédentes déclarations sur le mêmes sujet, ce qui est susceptible de déclencher le compte à rebours d’une ‘’mise à feu et à sang’’ de l’espérance d’un Bénin paisible et prospère.
C’est pourquoi, le réseau WANEP-Bénin invite,
- le Gouvernement à prendre la mesure des propos du chef de l’Etat et à clarifier ces déclarations qui sont un ‘’ déclencheur potentiels ’’ de tensions et de crises graves,
- la Commission Electorale Nationale Autonome (CENA) à tenir un langage de vérité et à poursuivre résolument ses travaux visant la prise en compte de son projet de budget des dépenses électorales par le projet de budget général de l’Etat, exercice 2015 conformément aux dispositions de l’article 107 du Code électoral,
- le parlement béninois et la Cour Constitutionnelle à s’autosaisir et s’engager, chacun selon ses compétences, pour le dialogue et surtout pour libérer le COS-LEPI de l’étau financier à lui imposé, sinueusement, par le gouvernement.
WANEP-Bénin invite le peuple béninois tout entier et ses forces vives à la vigilance et à s’organiser, mieux qu’en 2005, pour contraindre le Gouvernement à assumer son devoir de garant du ‘’droit du peuple béninois à la paix’’.
Fait à Cotonou le mardi 23 septembre 2014.
Pour le Réseau WANEP-Bénin,

La Présidente du Conseil d’Administration,
Mme Fatoumatou BOTOKO ZOSSOU



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