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La Presse du Jour N° 4439 du 24/9/2014

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Déclarations au sujet de l’organisation des élections au Bénin : L’aveu d’échec de Boni Yayi
Publié le mercredi 24 septembre 2014   |  La Presse du Jour


Conseil
© Autre presse par Presidence
Conseil de l`entente: réunion des chefs d`Etat et de gouvernement à Niamey.
Mardi 17 Décembre 2013, à Niamey (Niger). Tenue de la 2 ème session ordinaire de Conférence au sommet des Chefs d`Etat et de Gouvernement du Conseil de l`Entente. Photo : Le president Boni Yayi.


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Depuis le département du Borgou le week-end écoulé, le Chef de l’Etat a parlé aux Béninois et à la classe politique, notamment l’opposition. En évoquant le problème de cherté de l’organisation des élections au Bénin, Boni Yayi a profité pour régler des comptes. Inconsciemment, le Président de la République a aussi tiré leçons des politiques qu’il met en place depuis 2006 et qui ne marchent pas. Ces choix lui coûtent aujourd’hui très cher. Cela dénote ni plus ni moins son incapacité à désormais trouver les bonnes solutions pour les maux qui minent le Bénin.
La réalité rattrape petit à petit le Chef de l’Etat. Ses choix à la tête du pays provoquent déjà de fâcheuses conséquences pour le Bénin. Ses déclarations du week-end dernier dans le Borgou constituent un aveu d’échec de la gestion du pays depuis huit (08) ans.
Primo : Comme le Président de la République devrait le savoir, aucun Etat sérieux ne peut être surpris de l’organisation de ses élections. Ce sont des échéances qui sont connues de longues dates et le pouvoir en place est tenu, voire l’obliger de les organiser à bonne date. En réalité, aujourd’hui, Boni Yayi, à travers ses déclarations, a avoué son incapacité d’organiser les élections à temps. L’organisation régulière des élections étant l’un des principes fondamentaux d’une démocratie, Yayi aura échoué sur ce plan si les futures consultations électorales ne se tiennent pas. La raison de la conjoncture économique n’en est pas une. Cette conjoncture était déjà là avant les élections de 2011. Mais elles ont eu lieu. Yayi a réalisé son K.O et a obtenu la majorité à l’Assemblée nationale. Aujourd’hui qu’il est en train de terminer son second quinquennat, il semble se moquer du reste. Cela ne l’intéresse plus. On est alors tenté de dire que plutôt qu’une conjoncture économique, c’est l’expression d’une mauvaise volonté. Il ne veut pas organiser les élections. Ce qui donne raison à Me Adrien Houngbédji qui stipule que Yayi veut créer le vide juridique en ne renouvelant pas le parlement en 2015 et gouverner le pays par ordonnance. Porte ouverte pour la révision de la Constitution. Echec donc ou mauvaise foi.
Secundo : Face à ce qu’il appelle la cherté de l’organisation des élections, Yayi trouve que la situation est dramatique. Elle est dramatique dans la mesure où la Lépi dont on a vanté tant la qualité en 2011 ne peut plus servir pour les futures élections. En réalité, cette Lépi n’était jamais prête pour les élections qui ont conduit au K.O. Mais puisque l’objectif était de passer en force en 2011, toutes les voix qui dénonçaient la mauvaise qualité de la liste électorale n’avaient aucune audience. Le régime du Changement a foncé la tête baissée pour organiser les présidentielles et les législatives. Elles lui ont réussi. Aujourd’hui, cette Lépi est reconnue mauvaise et sa correction nécessaire. Mas malheureusement, pour le toilettage de la Lépi, Yayi évoque des problèmes de conjoncture économique pour ne pas solder le budget du Cos/Lépi et donner les moyens à la Céna. L’histoire retiendra qu’en son temps, Yayi n’a pas organisé à temps les élections alors que ses prédécesseurs Nicéphore Dieudonné Soglo et le Général Mathieu Kérékou l’ont fait. Si cela n’est pas un échec devant l’histoire !
Tertio : L’aveu d’échec qui transparaît dans les récentes déclarations du Chef de l’Etat est aussi sur le plan économique. «(…) La situation est dramatique. Aujourd’hui, il nous faut encore 22 milliards. Dans une situation où la trésorerie de la puissance publique ne se porte pas bien (…) Mais, il faut comprendre aussi l’Exécutif, qui dit aujourd’hui que les temps sont difficiles…». Le Chef de l’Etat devrait s’en prendre à lui-même si la situation est ainsi. Si pendant huit ans de gestion du pays, il en est arrivé là, qui accuser alors ? La situation du pays était pire en 1990. Mais le Président Nicéphore Dieudonné Soglo a remarquablement redressé la barre en un temps record jusqu’à atteindre une croissance à deux chiffres. Aujourd’hui, Yayi en est loin. Au contraire, les Béninois sentent au fil des années la misère les gagner. Le panier de la ménagère souffre. Pas de route. Pas d’hôpitaux. Pas suffisamment d’école. Pas d’enseignant en quantité pour transmettre le savoir aux enfants. En plus, les populations manquent de l’énergie électrique. Le délestage est en train de détruire toutes les initiatives économiques prises. Le pays est à terre. Ça, c’est à l’actif de la gouvernance de Yayi. Le reconnaître dans ses déclarations est déjà sincère. Le pays va mal. Yayi a-t-il comblé les attentes placées en lui en 2006 ? Evidemment non.
Quartio : Yayi a parlé de délocalisation des affaires vers le grand voisin de l’Est. Ce qui impact négativement sur l’économie nationale. Il ne peut être autrement. Puisque Yayi a contribué à faire fuir les opérateurs économiques, aussi bien béninois qu’étrangers, du Bénin. Samuel Dossou, Sébastien Ajavon, Patrick Talon, Martin Rodriguez etc. ne cessent de se plaindre du traitement que le pouvoir en place leur accorde. Des opérateurs économiques persécutés qui ont décidé de faire d’autres expériences. Certains ont trouvé leur salut dans d’autres pays. «Tout ce qui se faisait dans notre pays a été délocalisé. Aujourd’hui, celui qui veut faire son commerce de riz peut aller s’installer au Nigeria pour faire son commerce…». Evidemment qu’il ne peut en être autrement. Yayi aura personnellement contribué à cela.
La Cour pour sauver la démocratie béninoise
Il est désormais clair que Boni Yayi ne veut pas organiser les élections qui viennent, à écouter ses déclarations du week-end écoulé dans le Borgou. Il dit qu’il n’y a pas d’argent pour le faire. Les membres du Cos/Lépi et de la Céna ne vont pas se cotiser pour le faire non plus. Et pourtant, la tenue régulière des élections est un principe sacré de la démocratie. L’article 114 de la Constitution du 11 décembre 1990 du Bénin stipule que «La Cour Constitutionnelle est la plus haute juridiction de l’Etat en matière constitutionnelle. Elle est juge de la constitutionnalité de la loi et elle garantit les droits fondamentaux de la personne humaine et les libertés publiques. Elle est l’organe régulateur du fonctionnement des institutions et de l’activité des pouvoirs publics». L’organisation régulière et à bonne date des élections est constitutionnelle. Alors, les sept sages doivent prendre leur responsabilité en cas de défaillance de l’Exécutif. La démocratie béninoise est plus que jamais menacée par le régime du Changement. Pour Yayi, ce n’est pas celle souhaitée par le peuple béninois. Alors, il y a bien menace.

Grégoire Amangbégnon



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