Depuis le 02 août 2014, le port obligatoire des casques en République du Benin institué par le décret N 72-113 du 27 avril 1972 est la source de la montée considérable des prix de ces objets de protection routière. Tandis que la population se voit condamnée d’adhérer à cette hausse de prix des casques, les vendeurs quant à eux, sont enchantés par la nouvelle puisqu’il y a une forte demande qui vient accroître leur chiffre d’affaire.
Cinq cent à Deux mille francs. Voila la tranche de bénéfice des revendeurs de casques en cette période du port obligatoire des casques. «Ces casques vendus actuellement à huit mille ou neuf mille francs étaient à cinq mille francs au plus. Les casques de très bonnes qualités qui étaient vendus à quinze mille voir 20.000fcfa auparavant coûtent aujourd’hui vingt cinq mille au minimum et vont même jusqu’a 50.000fcfa.» déclare Paulin, secrétaire d’une société de vente de moto, avant d’ajouter que la vente des casques est devenue un produit de concurrence sur le marché. A ses dires, ce sont les grandes maisons de vente des motos qui fournissent ces casques aux revendeurs. Mais il ajoute que des élèves, des commerçants nigériens communément appelés ‘’Baba ‘’ qui s’installent au bord des voies en vendent aussi. De même que les bonnes dames qui étalent ces casques sur des plateaux et qui les vendent au niveau des carrefours dans la ville de Cotonou.
M. Jean Edo, vendeur de motos de marque Honda affirme: «sans mentir, nous vendons véritablement en cette période de port obligatoire de casque, à cause de la répression de Police Nationale. Je vends au moins cinq casques par jour », renchérit-il. Ce qui, explique-t-il, lui permet de vendre vingt cinq casques au minimum par mois et de faire ainsi un bénéfice mensuel de 50.000fcfa. Un bénéfice qui dépasse largement le salaire moyen (Smig) au Bénin. Quant à M. Félicien, vendeur des motos il souligne qu’il ne vendait pas des casques auparavant, et qu’il avait uniquement à sa disposition les casques qui accompagnent les motos vendues. Mais il confie qu’aujourd’hui, il vend des casques en détail et fait un gain de 1000f par casque. Pour sa part, Patience, élève en classe de première, vendeur de casques aussi, relativise les dires de ses pairs, en déclarant : « je retire les casques dans une maison de vente des motos non loin du Stade de l’Amitié et je revends l’unité à 8.000fcfa ou 8.500fcfa. Et je gagne cinq cent francs par casque, et même rien parfois.» Toutefois, l’on remarque l’existence de plusieurs types de casques qui sont vendus aux abords des voies. Il y a particulièrement un nouveau type apparu récemment et exposé souvent sous l’échangeur de Godomey. A cet effet, un vendeur desdits casques ayant requis l’anonymat confie : « ces casques me sont confiés par une dame, et je me charge de les vendre à 3000fcfa. Nombreux sont ceux qui viennent les payer, et je fais aussi de bons bénéfices». Mais après avoir indiqué que la vente des casques leur rapporte en cette période de répression, de grands bénéfices circonstanciels, les vendeurs de casques approchés ont tenu à recommander à la population béninoise d’intérioriser le fait que le port de casque est capital pour des raisons sécuritaires. Ils les exhortent donc à ne pas en craindre le coût pour ne pas s’en procurer. Car, finit-il, il revient à chacun d’acheter le casque selon ses moyens et l’amour qu’il porte pour sa vie.
