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La Presse du Jour N° 2225 du 26/9/2014

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A la découverte de Mme Adélaïde Fassinou épouse Allagbada, professeur certifié de lettres, écrivain : Une activiste de la société civile passionnée de la littérature et de l’enseignement
Publié le vendredi 26 septembre 2014   |  La Presse du Jour


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© Autre presse par dr
Mme Adélaïde Fassinou épouse Allagbada, professeur certifié de lettres, écrivain


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Après vous avoir donné un avant-goût de ses talents littéraires dans la parution du vendredi dernier, nous lèverons ce jour, un coin de voile sur sa personne. Elle, c’est Mme Adélaïde Fassinou épouse Allagbada, professeur certifié de lettres, écrivain, et Présidente de l’Association des femmes écrivains Plumes Amazones créée le 6 mai 2014. La dame du jour aime lire, lire et encore lire.
Mariée, mère de trois garçons, et récemment grand-mère grâce à ses deux aînés, Mme Adélaïde Allagbada est écrivain. Elle aime écouter énormément la radio, suivre les informations sur l’actualité nationale et internationale ainsi que les films d’actions américains. Elle adore manger la sauce » assrokouin » ou » akpon » comme l’appellent les Yorubas, à cause de sa mère originaire d’Abéokuta qui lui a légué les secrets de la préparation de cette sauce. Du fait, elle aime bien cuisiner et ranger sa maison. Par ailleurs, la dame du jour confie être devenue écrivain par hasard. » Ce qui au départ, relevait d’une envie d’occuper positivement mon temps de loisir, a fini par m’occuper pleinement « , expliqua-t-elle. En la matière, elle s’occupe non seulement de la publication de ses ouvrages de fiction, mais elle publie aussi des articles d’opinion pour répondre à des préoccupations relatives aux questions de société en général, et à celles du genre en particulier. » Ma tête est tout le temps en ébullition pendant que mon corps ne se repose guère « , signala-t-elle pour indiquer à quel point l’écriture est une passion qui fait partie intégrante de sa vie.
Sa deuxième passion
En dehors de l’écriture, la dame du jour est une férue de l’enseignement. Professeur certifié de Lettres, elle est enseignante. Même si elle convient que le métier de l’enseignement est très difficile, elle affirme avoir embrassé cette carrière par amour pour le métier. Les embûches dont regorge cette profession ne l’ont donc pas dissuadé à l’exercer. » J’avais la vocation d’enseigner depuis l’école primaire à cause de mon institutrice du CMI que j’admirais énormément, malgré la chicote dont elle nous rouait de coups pendant les leçons de calcul « , explique-t-elle en confiant détester les mathématiques. Son amour pour l’enseignement l’amena donc à passer, après l’obtention de son baccalauréat série A3, et une année de formation patriotique, le concours de l’Ecole Normale Supérieure (Ens), le seul qu’elle précise avoir passé. Puis, elle intégra l’Ens où elle obtint avec brio son Capes. Elle met son temps à la disposition des nouveaux venus dans la corporation, aux fins de les former. Dans ce cadre, avec d’autres collègues, elle vient d’achever la semaine dernière, la formation de jeunes collègues récemment reversés. En la matière, elle confie ceci : » Je suis fière du travail abattu, par amour pour la jeunesse de mon pays. Même si ma santé en a pris un coup « . Pour elle, ces jeunes collègues dépourvus de formation initiale, ont vraiment besoin »d’eux » qui eurent la chance de bénéficier d’une très bonne formation avant d’entrer dans le métier. » Nous avons le devoir de payer ce que nous devons comme tribut à notre pays « , renchérit-elle. C’est donc ce sentiment de devoir patriotique qui l’anime chaque fois qu’elle se retrouve devant ses stagiaires. Convaincue que c’est le Bénin tout entier qui sortira gagnant de sa démarche. C’est justement cette conviction d’apporter sa pierre à l’édifice social de son pays qui l’encourage à poursuivre son métier d’enseignante. Même si, avoue-t-elle, aussi bien l’enseignement et l’écriture sont des métiers très prenants et absorbants où on ne tire pas une vie matérielle aisée. » Pas du tout alors « , insista-t-elle avant d’ajouter qu’en dehors de la renommée que confère votre nom sur un livre, et du fait qu’on vous connaît, qu’on vous voit régulièrement dans les médias, le livre n’apporte pas la sécurité matérielle. Toutefois, elle est ravie de s’adonner à deux métiers-passions qui lui apportent énormément sur le plan psychologique. Ce, même si elle confie matériellement tirer le diable par la queue en exerçant ces deux professions. A tel point qu’elle appréhende sa retraite. Mais persévérante et passionnée par ses métiers, elle affirme que » rien n’est facile dans la vie ; et quand l’on décide de s’investir dans une activité, l’on doit s’accrocher quelles que soient les difficultés rencontrées « .
Une patriote qui n’a pas sa langue dans sa poche
Hyperactive, hormis l’enseignement et l’écriture, Mme Adélaïde Allagbada a une troisième casquette socioprofessionnelle. Elle est une activiste de la société civile et un ardent défenseur de la non violence qui n’hésite pas à dire haut et fort, ce que le peuple murmure. A ses dires, elle cumule tellement d’activités qu’il y a des moments où son mari et ses enfants s’inquiètent pour elle. » Que voulez-vous ? Je suis malgré moi, un personnage public. C’est dire que je suis très sollicitée « , explique-t-elle en ajoutant que son plus grand défaut est de ne pouvoir dire non quand on la sollicite. Et ce, » sans forcément attendre quelque rémunération. Quitte à dépenser ensuite mes maigres économies pour me soigner « , renchérit-elle. Ainsi, elle confie que lorsqu’on est passionné comme elle et qu’on aime ce qu’on fait, on n’attend rien en retour du travail intellectuel fourni pour impacter ses compatriotes. Elle juge donc important qu’il y ait des personnes qui écrivent et qui, de par leur apport au débat national, osent dire haut ce que le peuple dit bas. » Moi, je n’ai que ma voix et ma plume. Ces deux armes me sont très utiles. Dieu merci, avec beaucoup de courage, je les mets à la disposition de mon pays, du peuple d’en bas « , ajoute-t-elle. Bien qu’une telle option ne lui attire pas des sympathies auprès du »peuple d’en haut », elle déclare avoir choisi de dire la vérité, celle dans laquelle son feu père l’a élevée. » Il avait la dignité verrouillée au corps et je ne veux pas qu’il se retourne dans sa tombe. C’est pourquoi je refuse tout compromis « , insista-t-elle.
Le genre au Bénin
Mme Adélaïde A. fait une lecture très négative du respect du genre dans notre pays où elle estime qu’aucune promesse n’est tenue à ce jour en la matière. Elle juge cela si désespérant qu’elle ne veut même plus s’arrêter sur ce chantier. » Tant pis pour celles qui se laissent berner par les propos mielleux de nos gouvernants. Moi, je travaille. Je travaille à éduquer la jeunesse féminine afin qu’elle comprenne que ce ne sont pas les flatteries qui vont leur permettre de gagner l’égalité pour gouverner aux côtés des hommes « , a-t-elle martelé. Simone de Beauvoir, poursuit-elle, a bien dit que »c’est par le travail que les femmes arriveront à combler le fossé qui les sépare des hommes ». Epousant cette idée, elle affirme que seul le travail permettra aux femmes de gagner le combat de l’égalité. » Chaque jour nous en avons la preuve « , insista-t-elle. Pour ce faire, elle recommande à ses sœurs béninoises » d’arrêter de geindre et de croire aux promesses électorales. Mais d’œuvrer plutôt pour gagner des points, chacune à son poste de combat « . Elle estime que c’est à ce prix que seront relevés les défis auxquels le peuple béninois est confronté, en l’occurrence celui du développement. De la question du genre, elle fait donc un bond intellectuel sur celle épineuse du développement pour signaler que ce dernier ne saurait être une réalité si plus de la moitié de la population béninoise est toujours »laissée en plan ». » Quand nos compatriotes seront moins égoïstes et moins voraces, ils comprendront l’intérêt de nous embarquer à leurs côtés sur le train du développement « . Pour justifier cela, elle note que le virus Ebola qui défraie la chronique depuis un moment, ne fait aucune différence entre les sexes lorsqu’elle s’attaque aux populations d’un pays. » C’est dire que la lutte contre le sous-développement est pareille à celle que l’Afrique entière mène contre le virus Ebola « , explique-t-elle. Ainsi pour elle, » soit on se bat tous ensemble, hommes et femmes, côte à côte pour l’anéantir, et on survivra si jamais il pointe son nez. Soit nous disparaîtrons tous. Parce que les hommes auront décidé qu’ils sont les plus forts et que c’est à eux seuls d’affronter le virus « . Ceci l’amène à affirmer : » que nos mâles y réfléchissent avant qu’il ne soit trop tard pour nous « .
A la gent féminine…
Comme conseils aux jeunes filles, la dame du jour déclare : » J’ai toujours conseillé à mes étudiantes de ne jamais se laisser à la paresse. De ne pas non plus préférer la facilité, les raccourcis ou les solutions de compromis où l’on gagne dans l’immédiat ce qu’on recherche. Mais où à long terme, on n’évolue guère. Il faut toujours se battre pour mériter sa place dans la société. Ne pas bénéficier de traitements de faveur pour émerger parce qu’on est belle, parce qu’on sait user de ses charmes, parce qu’on sait harceler les professeurs « . A l’endroit de la gent féminine, je leur dis » ce que recommandaient nos mères quand nous étions jeunes : battez-vous les femmes pour décrocher un travail. Le boulot, c’est votre premier mari ! « . Elle indique que c’était ce que sa mère lui répétait sans cesse. » Je l’ai écoutée et je crois que ça ne m’a pas trop mal réussi « , ajouta-t-elle avant de finir ses propos par ceci : » la vie est un combat et personne n’est épargné par les vicissitudes de ce monde. Il faut donc s’accrocher « .
Réalisation : Monaliza Hounnou

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