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Invité sur Canal 3 Bénin hier : Amos Elègbè justifie le K.O de 2011
Publié le lundi 29 septembre 2014   |  Matin Libre


Amos
© L`événement Précis par DR
Amos Elègbè Conseiller spécial du Chef de l’Etat aux affaires politiques


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Le Conseiller aux affaires politiques du Chef de l’Etat, Amos Elègbè a justifié hier dimanche 28 septembre 2014 la victoire par KO de Yayi Boni à la présidentielle de 2011 sur l’émission Zone franche de Canal 3 Bénin. Selon lui, le candidat des Cauris disposait de plusieurs atouts qui manquaient à ses adversaires. Il a également expliqué à cette occasion la déclaration faite par le Chef de l’Etat à N’Dali le dimanche 28 septembre 2014 qui avait suscité un tollé dans le rang de la population. Lire quelques extraits de ses propos.

Canal 3 Bénin : Le président Houngbédji a évoqué dimanche dernier un complot que le pouvoir préparerait contre la République. Qu’en dîtes-vous?

Amos Elègbè : Le président Houngbédji parlait d’un scénario possible. Je ne suis pas sûr qu’il y croit. Depuis 196O, nous avons eu des présidents de la République. Quand l’armée grondait en 1963 et qu’on demandait au président Maga de démissionner, il a dit « mon enfant, j’ai pris mon Bic et j’ai démissionné à Porto-Novo». Au Bénin, on ne connaîtra pas la guerre civile. Pourquoi et qui a intérêt à ce qu’il y ait ce scénario cauchemardesque? Aucun de nous n’a intérêt à ce qu’il y ait ce scénario après tant d’efforts et de souffrances de notre peuple. Mais si ce n’est qu’une hypothèse, il n’y a pas de problème. Je suis sûr qu’on a fini ce débat-là. Je pense que c’est ce qu’il a dit sur la Lépi qui est important et le scénario cauchemardesque, nous n’avons pas besoin de ça. Le président Yayi Boni n’a pas besoin de ça. Pas du tout. Si vous connaissez son parcours, il n’a pas besoin de ça. Il n’a pas besoin de 3ème mandat. Il est capable d’être utile ailleurs. Et il le fera avec l’aide de Dieu puisqu’il a l’énergie. Et c’est cette énergie-là qu’il faut que le peuple capte. C’est ça qu’on n’arrive pas à faire. Il faut qu’on capte ça jusqu’à ce qu’il parte. Trop de politique, tue une Nation.

Aujourd’hui, nous sommes devant une réalité. Il y a un blocage dans l’actualisation de la Lépi. Vous avez suivi les membres du Cos-Lépi qui se contredisent. Entre temps, il y avait un problème de financement qui est en train d’être réglé. Mais qu’est-ce qui est fait pour que nous puissions avoir une liste électorale afin de sortir de cette situation de semi-impasse?

Vous me posez une question importante et vous me permettrez de faire l’historique. La Lépi a été initiée en 1998 sous le président Kérékou. J’étais au Palais de la République… Tout le monde avait compris que la liste manuelle ne pouvait nous amener loin. Et il fallait moderniser le système électoral. Et à l’époque, il n’y avait pas l’informatique (Bénin). Dès que l’informatique est là, nous nous sommes dit qu’il faut aller plus loin. Le gouvernement a donc introduit un projet de loi à l’Assemblée nationale après les élections législatives de 1999. Les députés ont rejeté le projet en disant que c’est prématuré de faire la Lépi. Pour eux, il fallait dire que la loi électorale que la Lépi est une liste obligatoire pour aller aux élections mais on peut continuer à aller à la liste manuelle. Et de dilatoire en dilatoire, on est venu en 2006. Le président Yayi Boni est venu en 2006. Et entre les deux tours des élections, en dehors du président Houngbédji, toute la classe politique a signé avec le président Yayi Boni un accord politique. La première exigence du groupe Wologuèdè, c’est l’établissement de la Lépi. Cela veut dire qu’on a compris qu’on a perdu beaucoup de temps et qu’il fallait aller plus loin. Le président de la République a subi les élections de 2007, celles de 2008 avec la liste manuelle. C’est à la faveur de la fête du 1er août 2008 à Parakou, le Chef de l’Etat a annoncé qu’il va envoyer au Parlement le projet de loi portant établissement de la Lépi. Et au Parlement, on a repris les mêmes débats. Bref, on a fini par avoir une liste avec tellement d’histoires… Mais la Lépi n’est jamais définitivement close.

Sauf que chez nous, on n’arrive pas à la parfaire.

Non. C’est parce qu’on n’arrive pas à la parfaire que le problème se pose et qu’il nous manque de volonté politique pour y arriver… Quand on a lancé la Lépi, l’Opposition a dit qu’elle n’en veut pas. Mais quand on a lancé la cartographie censitaire et qu’il restait quelques jours pour fermer, ils sont venus se faire inscrire. Ce qu’il faut garder, c’est que pour une fois dans ce pays, on a réussi à recenser 5,6 millions personnes de façon exacte. Et 3,6 millions personnes étaient qualifiées pour voter. Et l’opposition disait que 2 millions de personnes ont été oubliées. Mais lorsque je compile les 5,6 millions et les 2 millions, je dis non parce qu’en ce moment, la population était dépassée.

Mais il y a eu quand même le rapport de l’Oif?

Le rapport de l’Oif n’est pas tombé du ciel. C’est lorsque nous avons dit que les 3,6 millions qui sont déjà prêts, allons voter pour éviter la guerre civile. Et n’oubliez pas que nous nous sommes réunis au Codiam avec les anciens Chefs d’Etat, et nous avons trouvé la formule d’une loi dérogatoire qui permettait de faire 5 jours de recensement pour rechercher les 2 millions qui n’étaient pas recensés. Je vous jure. Bako est là. Après les cinq jours, tout le monde est d’accord qu’il n’y avait que 86 mille personnes qui n’étaient pas recensées. Où sont-ils les 2 millions? Mais des faiblesses existaient. Et après les élections présidentielles de 2011, on nous a demandé pourquoi, il y a eu KO. Or c’est avec la même liste que l’Opposition a été élue à l’Assemblée nationale… Je pense que les gens ont pendant longtemps fait des élections présidentielles un tabou, une grande histoire. Et ça nous amène toujours ce que nous avons là. Et le président Yayi Boni est en train de démystifier la fonction présidentielle.

Retournons à la Lépi

Lorsqu’on a fini les élections de 2011, le président de la République a dit qu’il faut qu’on arrive à parfaire la liste et a présenté ses excuses. Et il est pour la paix dans ce pays. Mieux, il a demandé aux autres de venir diriger le pays avec lui. La Rb a accepté le même jour être avec nous. Plus tard, le Prd est venu tout en limitant son engagement. Et c’est à partir de ce moment qu’il était devenu nécessaire de corriger la Lépi… Et on s’est mis d’accord pour dire où sont les insuffisances. Il y a d’autres insuffisances que l’Oif est venue confirmer. La première insuffisance, c’est les 31 ménages fictifs… Deuxième chose, 200 mille personnes se sont retrouvés effectivement exclure comme l’a dit l’Oif. Ce sont des gens qui n’ont jamais été recensés. Où est ce qu’ils étaient? Je n’en sais rien. Il y a également ceux qui ont été recensés dont les noms ne figurent pas sur la liste. Il y a ceux qui ont été recensés effectivement dont les données biométriques n’ont pas été retrouvées. Il fallait corriger cela. Et c’est pour cela que la correction de la Lépi est devenue une nécessité. Mais ils ont mis un an à chercher la Lépi qui nous a servis à faire les élections de 2011. Ils ont dit que la Lépi n’existe pas. Et c’est très grave. Il fallait donc la chercher. Et on a mis un an à la chercher… On a constaté qu’il y avait une mauvaise foi. On ne voulait pas de la Lépi en réalité.

Aujourd’hui, qu’est-ce que nous faisons pour améliorer la Lépi?

On a pris un an pour savoir que la Lépi existe. Et à ce moment, on s’est mis d’accord pour prendre le Code électoral et qu’on va prendre une autre loi après pour organiser la correction de la Lépi. Ce qui a donné le Cos-Lépi ; on a mis quatre mois pour mettre en place les membres de cet organe. Et on a mis un an et demi à tourner en rond à partir de 2011 alors qu’on savait qu’on devait aller aux élections en 2013. Finalement, on n’a pas pu aller aux élections et les députés puisque la Constitution leur en donne le droit, ont prorogé le mandat des maires. Maintenant le Cos-Lépi tel qu’il est aujourd’hui. Le président a déjà dit l’essentiel. Elle (Lépi, Ndlr) est perfectible. Et comme je viens de le dire, d’année en année, les générations futures qui vont venir, vont corriger cette Lépi là. Je pense que l’Assemblée nationale est interpelée par rapport à la crise de conscience qui existe entre les membres de la Lépi.

L’Assemblée nationale et vous aussi. Car au niveau des Cauris lorsqu’il s’est agi de désigner et que vous avez choisi deux députés qui se font une guerre de leadership parce qu’ils sont de la même circonscription électorale. Aujourd’hui, on constate le spectacle qu’offrent les députés Chabi Sika et Sacca Lafia.

Je ne ferais pas ce rapprochement. Que les deux soient de la même circonscription électorale, c’est vrai. Je fais remarquer que l’électorat est tellement large dans cette circonscription électorale qu’à tout moment les deux pourront être réélus. Et je pense ce n’est pas parce que nous sommes de l’alliance Forces cauris pour un Bénin émergent que nous devons dire amen pour tout ce que nous sortons. Chabi Sika a dit que « je vous ai dit il y a un an qu’on ne pourra pas avoir cette affaire avant un an puisqu’on nous disait, vous l’aurez avant un an ; on a dit en juin, on l’aura, après on a dit juin». Mais lui, il dit aujourd’hui que ce n’est pas une question d’argent. Et cela je le remercie parce que du moment où la caisse du Cos Lépi était pourvue de 746 millions, ce n’est pas rien et on pouvait continuer à travailler. Mais les contradictions internes dont il parle ont fait qu’ils n’ont pas pu vite démarrer. Le président Sacca Lafia, je l’estime bien a dit que «on avait 2 milliards à payer et on avait que 740 millions». Moi je pense qu’on pouvait faire comme nous l’avons toujours fait. Je ne leur donne pas de leçon. On paie département par département. Et je suis sûr que lorsqu’on procède ainsi, on avance. Aujourd’hui, ils ont déjà 8 milliards. Franchement ce que je demande, pour que cette crise finisse, il faut que l’Assemblée nationale règle ça puisque c’est elle qui les a élus. Il faut que le président du Cos-Lépi rende public le chronogramme des tâches à faire, les opérations qui restent à faire. Et il faut qu’il communique plus qu’avant et que l’utilisation qui est faite des ressources qui sont mises à leur disposition soit transparente. Et il n’y aura plus de problèmes. Et je sais qu’on va y arriver parce que le président Sacca Lafia a dit que « de toute façon, le 30 novembre, c’est possible qu’on vous donne la Lépi», il faut l’aider… Si je les prends aux mots, le budget est de 10 milliards. De 13, on est passé à 10 milliards. Si c’est ça qu’ils ont accepté. Mais il leur reste 1,5 milliards aujourd’hui qu’on trouvera avant novembre prochain. Et avec les 10 milliards, je suis sûr que nous aurons la Lépi. Même si on a un retard et que c’est en novembre que nous avons la Lépi, je suis sûr que le Béninois est capable de rattraper le temps. Même en décembre prochain… On aura la liste corrigée et on ira aux élections.

A quelle échéance?

Il y a en ce qui concerne les élections communales et locales, le retard qu’on a accusé à mettre en place le cadre juridique et institutionnel, nous a pénalisés. Et on ne peut pas proroger, en tout cas en ce qui me concerne, au-delà de mars 2015. Même si en fin décembre, on a notre liste, le Code électoral dit en son article 300 que pour faire les élections, il faut disposer de la Lépi, 60 jours avant. Par contre l’article 68 du même Code dit, c’est 90 jours avant la fin du mandat de chaque institution qu’on convoque le corps électoral… Cela veut dire que si on a la Lépi en fin décembre 2014, nous avons jusqu’à fin février 2015 pour organiser les élections. Après cela, nous avons le temps pour organiser les législatives. Et je crois qu’il n’y aura pas de problèmes.

Nous allons à présent aborder la déclaration de Boko. La déclaration faite par le Chef de l’Etat dimanche dernier (dimanche 21 septembre 2014, Ndlr) qui a entrainé un émoi dans le pays. Cette déclaration n’ajoute-t-elle pas à la sinistrose ambiante?
Nous avons commencé les élections indépendantes à partir de 1990. De 1991 à aux législatives de 2003, les élections étaient doublement financées. Une partie par le Bénin et l’autre par les Partenaires financiers au développement. Et on ne le sentait pas comme on le sent aujourd’hui. De 2003 à 2006, nous avons commencé par le sentir ce qui sort du budget national, lorsqu’on voit ce qui se passe… Ce que le Chef de l’Etat a dit à Boko et qui est son cri de cœur, montre qu’il est fidèle aux principes de bonne gouvernance. En plus c’est un leader d’opinion, Yayi Boni. Et ce n’est pas parce qu’il est Chef d’Etat qu’il est roi… Nous sommes dans un Etat moderne. Et il a dit plusieurs fois avant que les élections coûtent énormément cher. Il n’a jamais dit qu’il ne va pas organiser les élections. Il a dit que les élections sont chères tout simplement.

Et pourquoi, c’est à un moment aussi stratégique qu’il a fait sa déclaration?

Stratégique, c’est vous qui le dîtes. Il n’avait aucune raison de parler de stratégique et de dire qu’on n’allait pas organiser les élections communales, législatives ni présidentielle. Il faut dire que l’organisation des communales est déjà prévue dans le budget de l’Etat, exercice 2014… Il faut dire qu’on est en train de sortir des milliards pour corriger une Lépi. C’est tout ce qu’il a voulu dire. Vous pensez que 9 milliards, c’est 9 millions?... «Je vous appelle, il a dit, à une réflexion profonde». Pourquoi continuer à sortir autant d’argent?... Mais il y a une préoccupation qui me tient à cœur, c’est le KO de 2011.

Vous voulez en dire quoi?

Le KO de 2011 était déjà prévisible. La politique, c’est une vision, c’est une organisation. Cinq conditions étaient réunies pour que Yayi Boni ait les résultats qu’il a eus. Il s’agit d’un point extrêmement important. Le président Yayi Boni était le seul candidat qui avait un projet de société. Le deuxième point, l’organisation politique pour les élections. Le rapport des forces est en ma faveur lorsque j’ai 35 députés au Parlement, 46 maires (aujourd’hui 60), 850 conseillers communaux sur 1450, et près de 14 000 Conseillers locaux sur 26 000. J’étais prêt. Et mieux, je me suis organisé, j’ai cent cellules de campagne. L’Un en a mis 12. Et on disait même que c’est provisoire. Et c’est la RB qui venait derrière les Fcbe. Et enfin, Yayi Boni avait de bilan. Ce que n’avaient pas ses adversaires.


Transcription : Mike MAHOUNA
(Les questions ont été retouchées)

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