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La Nation N° 6081 du 30/9/2014

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Conférences périodiques du MEFPD : Mieux appréhender l’informel, le faire participer à l’essor de l’économie nationale
Publié le mercredi 1 octobre 2014   |  La Nation


Le
© Autre presse par DR
Le Ministre de la communication, Komi Koutché


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Fidèle à ses habitudes, le ministère de l’Economie, des Finances et des Programmes de Dénationalisation (MEFPD) a tenu, hier mardi 20 septembre, une nouvelle édition de ses conférences périodiques, pour le compte du mois de septembre 2014. Occasion pour les collaborateurs du ministre Komi Koutché d’exprimer ses ambitions relatives à un meilleur cadrage du secteur informel béninois, afin d’élargir le champ des recettes fiscales, et de tracer les sillons menant vers une modernisation de l’économie béninoise.



«Le secteur informel et la modernisation de l’économie béninoise», c’est donc le thème évocateur et annonciateur des ambitions poursuivies par le MEFPD, autour duquel s’est déroulée cette édition des conférences périodiques. Le point nodal de cette édition est bien l’informel. Avec dans le viseur, sa formalisation et surtout sa fiscalisation aux fins de le faire contribuer réellement à l’essor de l’économie nationale. Comme chef d’orchestre, le directeur de cabinet du ministère, Servais Adjovi. Mais, pour le mettre en route, Appolinaire Houénou, le directeur général des Affaires économiques au MEFPD. Justifiant le thème de cette édition des Conférences périodiques engagées depuis 2013, il en souligne la vertu participative en ce qu’elles visent à permettre au peuple de se prononcer sur la politique économique menée par le ministère. Raison pour laquelle, rappelle-t-il, des thèmes variés ont été abordés par le passé, avec pour objectif recherché qu’ils impactent effectivement la gouvernance économique du pays. Dans cette perspective, Appolinaire Houénou annonce une innovation. Celle qui consiste en la traduction dans nos principales langues nationales, et pour compter de la présente édition, du contenu de ces conférences périodiques. D’ores et déjà, le directeur général des Affaires économiques s’attend à la définition de solutions consensuelles pour asseoir une économie comprenant une part de plus en plus grande de formel.
Réhabiliter l'initiative privée
Servais Adjovi, pour sa part, devait mentionner que l’initiative devra s’inscrire dans la durée, tant elle s’est révélée utile et efficace dans la diffusion des informations économiques et le partage de réflexions nourrissantes pour l’économie nationale. Aussi, se réjouit-il, de la perspective de la réflexion actuelle sur l’accélération des réformes pour une plus grande formalisation de notre économie. Car, si le Bénin a opté pour une économie libérale, cela induit que l’initiative privée doit y être réhabilitée et tenir tout son rang, pour contribuer à doter le pays d’une économie prospère et compétitive. Mieux, avec l’engagement du gouvernement de promouvoir le développement de l’entreprise et de l’initiative privée, notamment au cours du quinquennat courant, il ne saurait en être autrement. D’où les efforts accomplis mais qui restent à renforcer pour réduire les évasions fiscales. Ce qui passerait par moins d’informel, jusqu’ici prépondérant et contrôlant l’activité économique dans une large proportion. S’y retrouvent, des artisans, des commerçants et des entreprises de services mais offrant une faible productivité même s’ils payent des impôts locaux sous forme de patente, tant leur contribution au budget national reste marginal. Et c’est ce qui justifie les réformes à engager pour mieux appréhender le secteur informel, avance Servais Adjovi. Convaincu que ce faisant, le Bénin pourra se parer des attributs d’une économie moderne avec un secteur privé fort et débarrassé des pesanteurs qui plombent son développement.Pour aider à cette réflexion essentielle, des chercheurs béninois dont certains venus spécialement de l’extérieur pour apporter leur touche, des acteurs économiques et des citoyens intéressés par la démarche ou par la thématique abordée. A toux ceux-là, Servais Adjovi a exprimé la gratitude du ministre Komi Koutché.

Réussir la formalisation de l’informel
Au ministère de l’Economie, des Finances et des Programmes de Dénationalisation, on justifie encore le choix du thème de cette édition des conférences périodiques par le souci de mieux capitaliser l’immense potentiel que représente le secteur informel, dans l’amorce des mutations nécessaires au développement inclusif et durable du Bénin. De même que par le souci de réduire les risques et de saisir les opportunités liées aux réformes majeures en cours ou annoncées dans la sous-région. Celles-ci sont relatives à la mise en œuvre de la vision 2020 en cours au Nigeria pour la construction d’une économie émergente, à la délocalisation dans ce même pays d’usines concurrentes des réexportations béninoises, à l’application pour compter du 1er janvier 2015 du Tarif extérieur commun de la CEDEAO et aux Accords de Partenariat économique… C’est pourquoi il est assigné à la rencontre d’aborder les questions essentielles telles que la transition fiscalo-douanière, la modernisation du secteur informel, l’adoption du statut de l’entreprenant pour intégrer au vivier fiscal tous les opérateurs économiques qui exercent dans le secteur informel ; et la diversification de la base productive et l’élargissement de l’assiette fiscale.Il ressort des statistiques de la DGAE que les activités se déroulant dans le secteur informel représentent 97,2%. Et qu’elles échappent ainsi à certaines taxes. Comment l’appréhender donc pour élargir l’assiette fiscale ? C’est là tout l’intérêt de la communication d’Ismaël Fagbémi, expert en économie et développement venu de Paris en France pour la circonstance. Selon lui, la modernisation de ce secteur, identifié comme un frein au développement du Bénin, est urgente. Car, expose-t-il, il occupe 94% de la population active au Bénin dont 97% de femmes, représente 70% du Produit intérieur brut. Ismaël Fagbémi distingue l’informel de survie, considéré comme un amortisseur de tensions sociales, qui concentre ceux qui sont dans la débrouille ; le gros informel nanti d’une bonne surface financière et marqué par la volonté de dissimulation, livrant du coup une concurrence déloyale aux acteurs évoluant dans le secteur formel. Puis, l’informel de confort fait d’acteurs qui évitent les formalités...Pour en venir à bout, l’expert recommande d’éviter les politiques répressives, d’alléger les coûts de formalisation et de décentraliser les formalités, de promouvoir une fiscalité de développement à travers des mesures incitatives puis coercitives. Par ailleurs, Ismaël Fagbémi suggère la mise en place d’un Fonds de soutien au passage à l’économie formelle, la création de pépinières et couveuses d’entreprises, la création d’un Fonds de garantie. De même que l’allègement des formalités d’inscription (Guichet unique à entrées multiples), des mesures d’exonération fiscales, la facilitation de l’accès au financement et l’encouragement de la méso-finance…






Par Wilfried Léandre HOUNGBEDJI

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