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Le Matinal N° 4445 du 2/10/2014

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Relations entre l’Assemblée et le Gouvernement :Yayi bloque le fonctionnement du Parlement
Publié le vendredi 3 octobre 2014   |  Le Matinal


Aéroport
© Abidjan.net par Atapointe
Aéroport FHB d`Abidjan: arrivée du Président de la République du Bénin, Yayi Boni pour une visite d`amitié et de travail en Côte d`Ivoire.
Mardi 11 mars 2014. Abidjan. Ph : Yayi Boni, Président de la République du Bénin


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La guerre politique qui mine les relations entre le président de la République et celui de l’Assemblée nationale a pris une autre tournure. Après les révélations sur la bretelle de Bopa qui ont occupé l’actualité nationale récemment, c’est une autre pique que le président de l’Assemblée nationale vient de lancer. Au cours de la séance plénière du lundi 29 septembre 2014, Mathurin Nago a fait savoir publiquement que le gouvernement n’envoie plus régulièrement les ressources nécessaires pour que le Parlement tourne. Il a dit avoir fait beaucoup de relances sans suite.

Yayi est en train de sevrer Nago ! A l’Assemblée nationale, il n’y a plus de ressources suffisantes pour un bon fonctionnement du pouvoir législatif. C’est le président du bureau de l’Assemblée même qui a lancé le cri de détresse lundi, en présence de ses collègues députés. « Nous sommes à 48% des crédits inscrits pour l’année 2014. Ce n’est pas admissible. Il revient au gouvernement d’en tenir compte. Tout naturellement, nous avons la pression de nos collègues qui ne comprennent pas, dans le cadre de l’exécution d’un budget, que le gouvernement n’envoie, à fin septembre 2014 que 48% alors que les travaux se sont poursuivis régulièrement et normalement ». Ces propos sont du président Nago, tenus le lundi dernier en séance plénière et recueillis par notre correspondant surplace. A l’en croire, l’année en cours prend fin en décembre 2014, soit dans trois mois environ. Et jusqu’à la déclaration du chef du législatif, le gouvernement n’a envoyé que 48% des crédits inscrits au budget.
C’est un acte très grave du gouvernement qui bloque le fonctionnement de cette Institution de contre-pouvoir. Cette année, et comme auparavant d’ailleurs, le Parlement a fonctionné normalement. « Ce n’est pas la première fois, c’est régulier, c’est récurrent et nous sommes obligés d’écrire plusieurs fois au gouvernement pour lui rappeler que, selon les dispositions légales, au début de chaque trimestre, nous devons recevoir une dotation. Nous avons toujours observé beaucoup de retard, mais nous avons aussi des obligations

Je ne souhaiterais pas que la lenteur observée au niveau du déblocage des fonds au niveau du gouvernement entraîne le blocage des travaux au niveau du Parlement », s’est indigné Mathurin Nago au cours de la même séance. Si le président de l’Assemblée nationale n’avait pas précisé que ce n’est pas pour la première fois que le gouvernement se plaît à ce jeu, on pouvait en déduire que c’est à cause du rejet du budget de l’année en cours par les députés que l’Exécutif s’est comporté ainsi.
Et pourtant, le Trésor public va bien
Cette année, le gouvernement a toujours chanté que les caisses publiques sont en bonne santé. Il a répondu à certains organes de presse qui ont donné l’alerte pour dire que les caisses sont au rouge au Trésor public. Pour rien au monde, on ne doit priver le parlement de ressources. Ce sont les députés qui ratifient les accords de prêts et votent le budget qui permet au gouvernement de mener ses actions. Et, pour la plupart des ministères qui ont évalué récemment leur plan de travail annuel, les taux d’exécution n’ont pas été décriés. Ce qui signifie que le gouvernement a eu les moyens de fonctionner mais a privé le Parlement de ses ressources. Mieux, on a vu, tout au long de 2014, les membres du gouvernement, les Directeurs généraux de sociétés d’Etat organiser des meetings, des messes d’actions de grâce et de remerciement, des marches de soutien. On a vu le président de la République, même aller en tournée dans le pays, plusieurs fois. On a aussi constaté que le gouvernement a acquis un nouvel hélicoptère avec plusieurs milliards de FCfa. Tout le monde a entendu dire que la campagne cotonnière qui vient de s’achever a été rentable. On était là quand le gouvernement a débloqué des milliards de Fcfa pour aller organiser une soi-disant Table ronde à Paris en juin 2014. Récemment, on a vu le gouvernement débloquer des centaines de millions Fcfa pour faire rapatrier des citoyens béninois qui sont allés en aventure en Lybie. On voit tous les jours, les milliards de Fcfa distribués à des cotonculteurs et à des femmes sous forme de micro crédit. Pourquoi n’avoir pas trouvé de l’argent pour honorer l’engagement régalien qu’il faut à l’endroit du Parlement ? Comment comprendre ce comportement du gouvernement qui a manqué à ses obligations vis-à-vis de l’une des plus importantes Institutions au Bénin ?
Complot ou guerre Yayi-Nago ?
Cette situation est difficile à comprendre mais, deux hypothèses sont envisageables. Peut-on conclure que c’est un complot contre le Parlement, surtout le président Nago ? Les arguments : entre Yayi Boni et Mathurin Nago, le torchon brûle depuis longtemps. Et dans le bureau du parlement, c’est un bras droit (Djibril Mama Débourou) qui est l’argentier. C’est un député Fcbe et ses relations avec Yayi ne se sont pas autant dégradées (il paraît même qu’il n’est pas loin de ceux qui financent les députés de la mouvance). Il est d’une localité proche de celle du ministre des Finances qui est parti du gouvernement il y a quelques semaines. S’il met la pression, il aura les moyens pour que le Parlement tourne. S’il est là et que cette situation perdure alors que c’est lui qui gère les finances de l’Assemblée et est supposé recevoir des pressions de ses collègues, on peut, sans doute dire que ce qui se passe est suspect.
Ensuite, pour ceux qui ont une mémoire fraîche, tout a commencé l’année dernière entre les deux personnalités. Mathurin Nago, ayant certainement refusé de rendre certains services (révision de la Constitution), est mal vu au Palais de la Présidence de la République. Lui-même a compris et a pris ses dispositions très tôt. Dans son discours à l’occasion de la présentation des vœux au chef de l’Etat, tout le monde a senti la sécheresse dans ses propos. Nago n’a plus caressé l’ami du Palais mais, il lui a craché des vérités dans le visage. Il avait rappelé à Yayi Boni ses limites et son devoir de respect à la démocratie béninoise. De même, Mathurin Nago, lors d’un dîner avec les journalistes en début d’année 2014, a répondu à la presse, suite à l’une de leurs doléances que, contrairement à ce qui se dit, le gouvernement n’a jamais envoyé au Parlement le projet de loi portant Code de l’information et de la Communication en République du Bénin . Les grandes révélations ont commencé depuis ce temps. La plus troublante a été celle relative au financement de la bretelle de Bopa. Ces éléments réunis peuvent entraîner le blocage du financement des activités du Parlement. Et c’est à tort.

Félicien Fangnon

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