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La Nation N° 6087 du 8/10/2014

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Sommet des chefs d’Etat des pays membres de la CBLT et du Bénin : Rechercher le consensus autour d’une force conjointe
Publié le jeudi 9 octobre 2014   |  La Nation


Sommet
© AFP par HAMA BOUREIMA
Sommet régional axé sur la lutte contre le groupe Boko Haram
Mardi 7 octobre 2014. Niamey


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La recherche du consensus autour d’une force conjointe a été l’enjeu majeur du sommet extraordinaire des chefs d’Etat des pays membres de la Commission du Bassin du Lac Tchad et du Bénin, tenu hier mardi 7 octobre à Niamey au Niger. Le mot d’ordre, c’est de fédérer les énergies pour venir à bout du groupe terroriste Boko Haram.



Par Gnona AFANGBEDJI, Envoyé spécial à Niamey


Sept mois après la tenue du Sommet de l’Elysée sur la sécurité au Nigeria, la mise en œuvre du Plan de Paris se heurte toujours à quelques contraintes. Si au plan bilatéral, les patrouilles coordonnées et le partage de renseignements permettent d’atténuer les atrocités de Boko Haram au Nigeria et au Cameroun, la stratégie régionale fortement recommandée sur les bords de la Seine tarde à se concrétiser. Le sommet extraordinaire des chefs d’Etat de la Commission du Bassin du Lac Tchad (CBLT) et du Bénin s’est donc donné comme pari d’accélérer les négociations en vue de la création d’une force conjointe pour venir à bout des groupes islamistes. «Le temps d’une action énergique est venu. Notre principal défi est de poser des actes concrets pour amener la paix et la sécurité dans le Bassin du Lac Tchad», alerte Sanusi Imran Abdullahi, secrétaire exécutif de la CBLT. Bien qu’il reconnaisse les efforts déployés par les pays impliqués dans la lutte, il juge aujourd’hui de mener une stratégie régionale pour éradiquer le péril terroriste. D’autant qu’au cours des trois derniers mois, le groupe islamiste Boko Haram qui s’externalise lentement, est embarqué dans des actions dont le mode opératoire nécessite une meilleure coordination de la riposte des Etats. Néanmoins, déplore Sanoussi Imran Abdulahi, les discours d’intentions des leaders buttent sur les difficultés des pays à s’entendre sur les modalités de mise en place d’une force conjointe pour venir à bout de ce mouvement terroriste. «Les enjeux sont colossaux et les attentes très élevées. Le temps est venu de prendre le taureau par les cornes, d’affronter collectivement le mal avant qu’il ne prenne racine et ne devienne incontrôlable», insiste-t-il.
«Les terroristes n’ont rien à offrir !»
Mahamadou Issifou, président du Niger et président en exercice du sommet des chefs d’Etat de la CBLT se veut clair. Les actes ignobles que les groupes islamistes sont en train de perpétrer n’ébranlent aucunement leur détermination à les vaincre. «Le terrorisme n’a pas de frontière. Il faut opposer à ces groupes la solidarité de tous les Etats. C’est cette solidarité que nous voulons manifester à ce sommet», souligne-t-il. Il s’agit, poursuit-il, de procéder à une analyse sérieuse de la situation sécuritaire dans le Bassin du Lac Tchad, de faire le bilan de la mise en œuvre des décisions de Paris, des réunions intermédiaires des ministres de la Défense et de prendre de nouvelles mesures. Il reconnaît également que seule la stratégie commune vaudra pour renforcer les capacités opérationnelles et de renseignements de toutes les parties impliquées. «Il revient de prendre des décisions qui doivent être rapidement mises en œuvre pour sécuriser le Bassin du lac Tchad. Les terroristes n’ont rien d’autres à offrir aux peuples que la haine et la violence. Leur nature exclut donc tout compromis. Leur défaite est certaine mais nous devons tout mettre en œuvre pour qu’elle soit rapide pour atténuer les souffrances des populations», martèle Mahamadou Issifou. Le président nigérien n’occulte pas l’enjeu de développement économique et social que recèle à long terme la lutte contre le phénomène Boko Haram et le terrorisme en général. «Il y a une liaison étroite entre la sécurité et le développement. Nous sommes conscients que seul le développement économique et social permettra à terme de vaincre définitivement le terrorisme. Nous devons donc créer les conditions économiques et sociales pour pacifier le Bassin du Lac Tchad où vivent plus de 30 millions de personnes», conclut-il.La Commission du Bassin du Lac Tchad regroupe le Niger, le Nigeria, le Tchad, le Cameroun, la Centrafrique et la Libye six pays dont plus de 30 millions de ressortissants partagent les deux rives du lac Tchad. Les présidents Mahamadou Issifou du Niger, Goodluck Jonathan du Nigeria, Idriss Déby Itno du Tchad et le chef de l’Etat Boni Yayi étaient présents à ce rendez-vous de Niamey.


Un état-major annoncé pour le 20 novembre prochain
Les chefs d’Etat des pays membres de la Commission du Bassin du Lac Tchad ont décidé d’aller plus vite dans la mise en place d’un dispositif de coordination des actions contre la secte islamique Boko Haram. Ainsi, à l’issue du sommet de Niamey, les experts ont été instruits aux fins d’élaborer une stratégie commune de lutte et de finaliser la mise en place de l’état-major dans une zone sécurisée le 20 novembre au plus tard. «Les chefs d’Etat ont décidé de combattre en synergie la secte Boko Haram partout dans la région et marqué leur détermination à poursuivre le renforcement des capacités opérationnelles des troupes et de la coordination», indique le communiqué final, lu par Mamadou Karadio, ministre nigérien de la Défense. Le sommet a décidé de finaliser l’implantation des contingents promis par les Etats membres de la CBLT au titre de la Force mixte multinationale, dans la limite des frontières nationales à la date du 1er novembre prochain. Du coup, le Bénin s’est engagé à déployer un bataillon sur sa frontière avec le Nigeria et instruit les ministres des Affaires étrangères et de la Défense de la CBLT et du Bénin pour préparer instamment un projet de résolution à l’endroit des Nations Unies et de l’Union africaine. L’objectif, poursuit le communiqué est de mettre en place un cadre juridique efficace et mobiliser la communauté internationale dans le combat contre Boko Haram. «Le Bénin est solidaire vis-à-vis des autres pays qui subissent les menaces de Boko-Haram et tous les pays africains doivent se sentir concernés», indique le chef de l’Etat, Boni Yayi, lors d’un point de presse tenu en marge du sommet. Pour lui, Boko Haram est un phénomène odieux qui menace toute l’humanité, la mobilisation de la communauté internationale est donc requise pour venir à bout de la secte islamiste. «Le Nigeria a besoin des autres pays pour vaincre ce fléau. Nous avons besoin des Etats de paix et de sécurité, conditions essentielles à la prospérité», conclut-il.«Nous devons prendre d’importantes décisions dont la mise en œuvre permettra de faire des avancées dans notre marche vers la victoire», soutient Mahamadou Issifou, président du Niger à la clôture du sommet. Il rassure que les diligences seront observées afin que l’état-major envisagé soit opérationnel avant la fin du mois de novembre prochain. La mise en place de ce dispositif, insiste-t-il, ouvrira de meilleures perspectives de coopération avec les partenaires. Le sommet de Niamey a connu la participation des Etats-Unis et de la France, en tant qu’observateurs.

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