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Fraternité N° 3712 du 13/10/2014

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Commercialisation de fers usés à Cotonou : Un marché de plus en plus rentable et assainissant
Publié le mardi 14 octobre 2014   |  Fraternité


Fers
© Autre presse par DR
Fers usés


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De plus en plus présents sur les axes routiers et dans les rues, les collectionneurs de fers usés dits ‘’gankpo gblégblé’’ font le tour de la ville en vue d’acheter de la ferraille. C’est une activité qui enregistre de plus en plus des déscolarisés qui y gagnent leur vie.

« Grâce à mon pousse-pousse, je fais le tour de la ville et j’arrive à me nourrir ainsi que ma famille qui est au village », affirme fièrement Saliou, la trentaine environ, collectionneur de fers usés. Sous un soleil de plomb, casquette bleue sur la tête, une petite serviette autour du cou et un mouchoir noir noué autour des mains, il tire péniblement son pousse-pousse rempli à moitié de fers. Et, avec d’une voix forte, il lance le slogan ‘’gankpo gblégblé et batterie gâtée’’, ce qui signifie fer usé pour se faire repérer par ceux qui ont du fer à vendre. Faisant le tour des maisons et parfois des tas d’immondices, Salifou remplit progressivement son pousse-pousse. Les prix de ces fers achetés auprès des enfants et de certains adultes varient en fonction de leur poids et du métal concerné. « Le kilogramme chez les collectionneurs s’achète à 100Fcfa pour les fers, 1500Fcfa ou 2000Fcfa pour la batterie de camion, 1500Fcfa pour les fils électroniques dits ‘’copa’’. Quant à l’aluminium, il coûte 800Fcfa. Aujourd’hui, je suis sorti avec 50.000Fcfa. J’ai déjà acheté pour 30.000Fcfa », affirme-t-il. À quelques mètres, un vendeur de pièces détachées l’appelle pour vendre des cadres de motos usés. Dans la maison, se trouvent plusieurs cadres de moto. Il entame une discussion avec le vendeur et finit par s’entendre avec lui sur un montant de 50.000Fcfa. « Je vais aller prendre de l’argent à la maison et profiter pour déposer mon pousse-pousse et je reviens vous payer », lance-t-il au vendeur de ferraille. Quelque temps après, Saliou revient avec une bâchée pour transporter ses ferrailles. Le chargement est rapide. Il remercie le vendeur de pièces détachées de motos, ce dernier lui souhaite une bonne vente. « Je mène cette activité depuis trois ans. Je collectionne et quand j’ai une quantité importante importante de ferraille, je pars vendre ça à un grossiste. Ça marche bien quand même », confie-t-il avant de partir.
Richard, aussi collectionneur de ferraille, travaille la nuit comme gardien sur un chantier de construction. « Dans la journée, je collectionne les fers gâtés, la nuit, j’ai un autre métier. Je vends ce que j’achète dans la même journée, si j’achète de fer usé pour 75.000Fcfa, je peux faire un bénéfice de 25.000Fcfa voire plus », mentionne-t-il. Ainsi, tout en faisant leurs affaires, les collectionneurs de fers débarrassent la ville des ferrailles qui encombrent autrefois les voies.

Un travail de fourmi…

Pour trouver de quoi satisfaire leurs besoins, certains enfants, jeunes ou adultes s’affairent au travail en cherchant du métal sur les tas d’ordures. A l’aide d’un fer qui lui sert de guide de détection, Gabriel, un jeune de 10 ans rencontré sur un site de dépôt d’ordures à Houéyiho remue les déchets. « Pour savoir s’il y a du fer usé, je plonge mon fer et quand ça touche quelque chose de dur, je creuse. Je ne passe pas tout mon temps à chercher, quand j’en trouve un peu, je les vends au ‘‘gankpo hoto’’ », confie-t-il. Il a également mentionné que par ces fouilles sur les tas d’ordures, il se retrouve à 500 ou 800Fcfa après la vente, ce qui fait 5 ou 8 kg de fers usés récupérés. Pour d’autres enfants, les rues sont les endroits appropriés pour la recherche de la ferraille. Surtout les dimanches, ils prennent d’assaut dans les baraques de mécaniciens et soudeurs afin d’y dénicher de fers usés. « Quand on va dans les ateliers de mécaniciens, on trouve parfois beaucoup de fers qui pèsent : des chaines, des rayons, des roues... », affirme Charles, un jeune élève du Ceg Vêdoko. D’un autre côté, sur les sites de récupération de ferraille, ça travaille à la manière des ouvriers des sites de concassage de granite. A l’aide d’un gros marteau, les agents cassent les métaux en séparant ceux qui paraissent plus précieux et ceux qui ne le sont. Avec habileté, les agents de concassage, le corps en sueur, s’adonnent à coeur joie à ce travail. Après l’achat des fers, la commercialisation n’est pas évidente tout de suite. Il faut les morceler, les plier, pour qu’ils soient prêts pour la commercialisation. Pour les voitures, la carrosserie est enlevée et aplatie, les portières sont mises à l’écart ainsi que les fauteuils. Pour les postes téléviseurs, le cadre est enlevé et les autres pièces sont rangées, seule la plaquette est utile. Pareil pour les autres appareils qu’ils vident de leur contenu. Les acheteurs de ferrailles en Afrique et particulièrement au Bénin, alimentent un marché se trouvant en occident. Une manière de faire un retour à l’envoyeur

La rédaction

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