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La Nation N° 6091 du 14/10/2014

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Rentrée scolaire 2014-2015 : Les syndicalistes sur pied de guerre, préviennent et menacent
Publié le mardi 14 octobre 2014   |  La Nation


Le
© Autre presse par DR
Le Secrétaire général de la Confédération syndicale des travailleurs du Bénin (Cstb), Paul Essè Iko


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Le jeudi 16 octobre prochain, l’école béninoise est censée sortir de son repos pour reprendre vie. Ecoliers et élèves sont attendus sur les chemins des classes pour une nouvelle année académique. Laquelle s’envole avec des incertitudes et des menaces dues au bras de fer entre gouvernement et responsables confédéraux syndicaux.


La rentrée des classes sera effective jeudi 16 octobre prochain. Sur le sujet, tous les acteurs de l’école béninoise s’accordent. Mais au-delà de l’ouverture des classes, il est à craindre que la suite des évènements ne soit pas en faveur de l’école. En tout cas dans le rang des responsables syndicaux, on estime qu’il est encore trop tôt pour crier victoire. En dehors des négociations qui n’ont pas vraiment évolué alors qu’elles étaient reparties sur des notes d’espoir, les partenaires sociaux rendent également le gouvernement responsable des déconvenues éventuelles, relativement à la situation de l’école béninoise. Selon le secrétaire général de la Confédération des organisations syndicales indépendantes (COSI Bénin), Noël Chadaré, le point des défalcations a été évacué, mais il restait à régler certains aspects en attente comme par exemple le cas des reversés sans fiche de paie qui ont été défalqués et celui des retraités. «Quand on s’est retrouvé le 22 septembre dernier, on attendait que le gouvernement vienne avec des propositions concrètes, mais nous n’avons rien eu. On a juste constaté qu’on est venu faire du dilatoire. Il faut que le gouvernement convoque les négociations pour nous dire concrètement ce qu’il veut faire», martèle ce dernier pour qui, les responsables syndicaux ont déjà joué leur partition à fond. «Le gouvernement est déjà avisé. Nous avons fait ce que nous avions à faire», prévient-il. «Quand nous avions suspendu le mouvement de grève, ce n’était pas pour les beaux yeux du pouvoir. C’était juste pour éviter que les enfants soient les grandes victimes et payent le lourd tribut de ce mouvement de grève. Alors qu’à un moment donné ils nous ont soutenus et ont organisé même des marches, il ne fallait pas qu’on les récompense avec une année blanche. On avait suspendu pour donner l’occasion au gouvernement de disposer du temps qui séparait les examens de la nouvelle rentrée pour régler les problèmes», poursuit Noël Chadaré. Et si malgré ce boulevard laissé ouvert, rien n’a changé, «la balle n’est plus dans notre camp, mais dans celui du gouvernement», avertit-il par ailleurs.


«Nous, on ne répondra de rien», avertissent-ils
«La situation de l’école aujourd’hui est catastrophique. L’école se meurt. Les négociations sont dans l’hécatombe et ont été suspendues et arrêtées du fait du dilatoire et de l’intransigeance du gouvernement», dénonce Paul Essè Iko, le secrétaire général de la Confédération des syndicats des travailleurs du Bénin (CSTB). Pour lui, il faut une série de mesures, notamment l’octroi des 1,25 aux enseignants, comme c’est déjà le cas pour les autres travailleurs et un recrutement massif d’enseignants qualifiés au primaire et au secondaire pour assurer une formation de qualité aux apprenants. Mais la satisfaction de la revendication relative au 1,25 demeure une revendication essentielle et là-dessus, Noël Chadaré se veut aussi intransigeant. «Il faut que la commission soit convoquée pour nous faire une proposition concrète de piste à emprunter afin de régler la question des 25%», martèle-t-il de son côté.

Quel sera finalement le sort de l’année scolaire dans ces conditions ? «Si rien n’est fait, la rentrée et l’année connaîtront des perturbations et nous on ne répondra de rien. Nous avons agi avec une conscience citoyenne et le sens de responsabilité. Nous avons montré notre bonne foi et il revient au gouvernement de montrer la sienne parce que nous nous sommes entendus sur certaines choses qui tardent à venir», explique aussi le secrétaire général de la COSI, un peu comme pour dégager la responsabilité de ses pairs et lui. «La rentrée peut commencer», lance-t-il. Mais parce qu’il y a des frustrations qui sont dans l’air, il fait savoir que «la rentrée connaîtra des perturbations». De son côté, Paul Essè Iko estime que «la rentrée est hypothéquée, tout comme l’année scolaire». Celui-ci soutient que «nous avons passé trois mois en 2011 à réclamer les 1,25 et quatre mois en 2014 à réclamer cette même revendication sans pouvoir obtenir gain de cause» et en conclut alors que seul le gouvernement détient la clé d’une année scolaire apaisée.

Quid des dernières affectations
Les dernières mutations intervenues en prélude à la rentrée du jeudi prochain font couler depuis quelques jours, assez d’encre et de salive. «Elles sont punitives», estiment Noël Chadaré et Paul Essè Iko. Pour le premier, lesdites «affectations punitives ont pour objectif d’affaiblir le mouvement syndical dans notre pays parce que nombre des responsables des syndicats de base et même au niveau des confédérations qui ont été des acteurs des derniers mouvements de grève ont fait l’objet de mutations punitives». A ce propos, le numéro 1 de la COSI se veut sans ambages. «Nous attendons que cette situation soit réglée avant que la rentrée ne commence, si non il y aura des perturbations. Il faut remettre les collègues qui ont fait l’objet de ces mutations punitives à leur place», souhaite-t-il par ailleurs. Pour le second, le gouvernement par le biais du ministère en charge de l’Enseignement secondaire a tout simplement fait l’option «d’affecter de façon punitive tous ceux qui ont fait grève l’année scolaire dernière au détriment des textes en vigueur et les mutations en question relèvent d’une grotesque manipulation en violation des décisions de la commission nationale qui a fait des propositions de mutations», note-t-il.

Celui-ci va même plus loin pour souligner que « même des contractuels qui ne devraient pas être mutés ont été affectés juste parce qu’ils ont suivi les mouvements de grève». Le directeur de cabinet du ministère en charge de l’Enseignement secondaire n’entend pas les choses de cette oreille. Mohamed Gibigaye rétorque qu’«on ne saurait parler d’affectation punitive». Il se demande même par rapport à quoi lesdites mutations devraient être punitives. Pour lui, en tout cas, cela ne peut pas constituer «un si grand problème à même d’affecter l’année scolaire». Mieux, a-t-il confié, le ministre a déjà reçu le bureau du conseil sectoriel pour le dialogue social en audience et l’aurait écouté sur le sujet, pour ensuite lui promettre sa disponibilité à régler n’importe quel problème. «Nous n’avons que des solutions ici et aucun problème n’est irrésoluble», apaise ce dernier. Ce qui devrait préoccuper, selon lui, «c’est d’abord la qualité de l’école» car «avant d’être syndicaliste, on est d’abord enseignant et si une organisation de travailleurs se veut vraiment nationale, c’est qu’elle a ses militants un peu partout et si on déplace un responsable d’un endroit à un autre du territoire national, c’est toujours pour aller retrouver toujours des militants». Mohamed Gibigaye dénonce le fait qu’il y ait des gens qui soient restés cinq, dix, quinze ans au même poste et s’interroge sur l’efficacité à attendre de ces enseignants qu’il exhorte à faire d’autres expériences.



Par Josué F. MEHOUENOU

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