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La Nation N° 6092 du 15/10/2014

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Violences faites aux enfants : Il y a urgence de corriger les données terrifiantes
Publié le mercredi 15 octobre 2014   |  La Nation


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© Autre presse par DR
Droits des enfants en Afrique


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La communauté internationale a célébré le 11 octobre dernier, la 3e édition de la Journée internationale de la fille (JiFi). Cette célébration trouve, en réalité, son fondement dans la nécessité de mettre fin aux violences qui touchent les enfants, notamment les filles. Mais en dépit de l’engagement des acteurs à divers niveaux de la chaîne de lutte contre les violences, le phénomène persiste toujours. Ce qui exhorte à des actions plus soutenues afin de sortir les victimes de ce cycle infernal.


«Environ 120 millions de filles dans le monde ont subi des rapports sexuels forcés ou d’autres actes sexuels forcés à un moment de leur vie». Ce chiffre, tiré d’un rapport de l’UNICEF publié récemment reflète une réalité intolérable. Sur la planète, une fille sur dix est victime de violence sexuelle. Si aucune région du monde n’est épargnée, l’organisme onusien constate que les filles vivant en Afrique sont davantage en danger. Le contexte national reste également marqué par des violences de tout genre. Châtiments corporels et intimidations, traite des enfants et mariages forcés, viol… constituent le quotidien des enfants béninois et du monde. L’Enquête nationale sur le travail des enfants, réalisée en 2008, indique que 664 537 enfants âgés de 5 à 17 ans, soit 34% de cette tranche d’âge sont économiquement occupés. Le pourcentage des filles est de 78,4%. 573 enfants sont victimes de maltraitance. Dans ce lot, les filles occupent une proportion de 58,6%. Quant aux abus sexuels, les données recueillies au niveau communautaire indiquent que 25 enfants déclarés pour le motif d’abus sexuel sont tous de sexe féminin. Ces victimes sont âgées de 7 à 17 ans et les auteurs, âgés de 30 à 53 ans. Par ailleurs, en 2013, 723 cas de mariages forcés ont-ils été enregistrés par les Centres de promotion sociale sur toute l’étendue du territoire national. En ce qui concerne la traite, 1338 enfants, dont 54% de filles ont été accueillis pour ce motif dans lesdits centres. Dans le monde, d’une adolescente sur trois âgée de 15 à 19 ans a été victime de violences émotionnelles, physiques et/ou sexuelles.

Les habitudes
Le phénomène est tellement rentré dans les habitudes au point où les victimes n’en ont même plus conscience. « Environ 126 millions de filles de 15 à 19 ans dans le monde pensent qu’il est parfois justifié qu’un mari ou un partenaire frappe ou batte sa femme», dénonce le rapport de l’UNICEF. Le paradoxe est que les victimes préfèrent garder le silence. A titre d’exemple, ce sont près de 120 000 jeunes filles qui ont affirmé avoir été victimes de violences sexuelles, et la plupart d’entre elles les subissent dans leur foyer même. La théorie du proche parent serait très souvent avancée dans ces formes de violences pour éviter les dénonciations. Outre les violences faites aux filles, d’autres constats alarmants ressortent également du rapport de l’UNICEF intitulé «Caché sous nos yeux ». Lequel estime à près de 140 millions le nombre de filles et de femmes ayant subi des mutilations génitales féminines, principalement en Afrique. Relativement à la traite des personnes, entre 500 000 et 2 millions de personnes font l’objet de traite tous les ans à des fins de prostitution, de travail forcé, d’esclavage ou de servitude, selon les estimations. Les femmes et les filles représentent près de 80 % des victimes découvertes.En période de conflits, les femmes deviennent également des proies faciles. La violence sexuelle dans les situations de conflit est une atrocité abominable, qui se perpétue aujourd’hui et qui touche des millions de femmes et de filles.Il s’agit souvent d’une stratégie employée sur une grande échelle par des groupes armés afin d’humilier les opposants, de terrifier les individus et de détruire les sociétés. Les femmes et les filles peuvent aussi être soumises à l’exploitation sexuelle par les personnes chargées de les protéger, révèle le même rapport.


Lourdes conséquences
Si les filles constituent les cibles les plus touchées par les violences, le phénomène engendre aussi d’énormes conséquences sur leur vie. Le mariage et les relations sexuelles sont souvent imposés à de très jeunes filles. Ce qui comporte des risques pour leur santé, y compris l’exposition au VIH/Sida, et limite la durée de leur scolarité.L’un des effets de la violence sexuelle est la fistule gynécologique traumatique, blessure résultant du déchirement des tissus vaginaux qui rendent les femmes socialement indésirables.La violence contre les filles est une violation des droits de l’Homme. Elle résulte d’une discrimination à leur égard, tant dans le droit que dans les faits, ainsi que de la persistance d’inégalités entre hommes et femmes.Le phénomène a de lourdes conséquences et peut empêcher la réalisation de progrès dans certains domaines, comme l’élimination de la pauvreté, la lutte contre le VIH/Sida, la paix et la sécurité. Il a des effets négatifs sur le bien-être général des femmes et les empêche de participer pleinement à la vie sociale.Ses conséquences sur la santé physique, sexuelle et mentale des femmes et des filles sont multiples. Lesquelles peuvent être immédiates ou à long terme, et entraîner parfois la mort. Bien que ces conséquences soient révélatrices des maux qui handicapent l’avenir des filles, le bout du tunnel semble encore être loin. On estime dans le monde qu’une femme sur cinq sera victime de viol ou de tentative de viol au cours de sa vie. Quel que soit le type de violence subie ou les circonstances dans lesquelles elle a été subie, la plupart des victimes gardent le silence et ne demandent jamais d’aide, révèle le rapport de l’UNICEF. Dans le monde, près de la moitié des adolescentes âgées de 15 à 19 ans signalent avoir subi des violences physiques ou sexuelles et affirment n’en avoir jamais parlé. Les jeunes femmes victimes de violences sexuelles uniquement sont les moins susceptibles de parler de leur agression, contrairement à celles ayant subi des violences physiques uniquement ou des violences physiques et sexuelles. Parmi les adolescentes de 15 à 19 ans ayant été victimes de violences physiques ou sexuelles, environ 7 sur 10 ont affirmé n’avoir jamais cherché d’aide pour y mettre fin. Il se fait que les victimes même ne considèrent pas les violences comme un problème majeur. Or, le phénomène présente de multiples conséquences sur leur vie. Outre celles évoquées plus haut, il est également susceptible d’attiser les comportements autodestructeurs comme le tabagisme et la toxicomanie. Il urge pour les victimes de sortir de leur mutisme, afin d’aider les acteurs de la chaîne de protection des enfants à inverser les tendances lourdes qui handicapent leur développement.

Par Maryse ASSOGBADJO

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