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Fraternité N° 3714 du 15/10/2014

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Rentrée scolaire 2014-2015 au Bénin : Les classes s’ouvrent, les syndicats insatisfaits
Publié le jeudi 16 octobre 2014   |  Fraternité


Rentrée
© 24 heures au Bénin par Pintos GNANGNON.
Rentrée scolaire 2014-2015


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Les apprenants reprennent le chemin des classes ce jours au Bénin. Après trois lunes de dormance, l’école béninoise s’éveille ce jour.

Elèves et écoliers reprennent le chemin des classes. Les uns convaincus que c’est parti pour neuf mois de durs labeurs et les autres priant pour une année scolaire apaisée, sans une moindre présence de nuage blanc. En effet, au niveau des établissements publics, la menace d’une année blanche est devenue au fil des ans, un slogan et il n’existe pas de remède contre l’épidémie de la grève qui sévit particulièrement dans le secteur de l’éducation. L’année scolaire 2014-2015 sera-t-elle une exception ?

En tout cas, ça grogne déjà dans le monde syndical. L’échec des négociations gouvernement-syndicats, notamment sur la question de la revalorisation de la fonction enseignante et les récentes mutations opérées sur fond de mécontentement dans l’enseignement secondaire, ne rassurent guère quant à la couleur que pourraient prendre les nuages au cours de la nouvelle année.

D’ailleurs, cette menace est à peine voilée au niveau des Centrales syndicales. Parlant de la rentrée scolaire 2014-2015, le secrétaire général de la Cgtb, Pascal Todjinou déclare : « …pour des raisons de conscience et de patriotisme, elle aura lieu. Mais, j’ai peur que l’année scolaire soit suffisamment perturbée ». Un euphémisme que va corriger Noël Chadaré, Sg/Cosi-Bénin : « Il y a déjà une situation qui met une hypothèque sur la rentrée, à savoir les 25% des enseignants et la sédentarisation des vacataires. L’autre chose qui vient aggraver la situation, c’est que le ministère de l’enseignement secondaire a procédé à des mutations punitives. Il doit avoir des perturbations à la rentrée, si rien n’est fait avant le jeudi 16 octobre prochain. Et, Rentrée perturbée équivaut à année scolaire perturbée ». A quel Dieu doit-on s’en remettre, en tant qu’élève pour espérer un jour passer une année scolaire apaisée, quand les parents n’ont pas les moyens de vous payez les cours privés ? La question est adressée à la fois au gouvernement, qu’aux syndicats.

Les propos de quelques syndicalistes

Noël Chadaré, Sg/Cosi-Bénin
« …Ceux qui ont été mutés doivent retourner à leur ancien poste… »

Ce que je peux dire, c’est qu’il y a déjà une situation qui met une hypothèque sur la rentrée, à savoir les 25% des enseignants et la sédentarisation des vacataires. Nous étions déjà dans la commission et nous avons été bloqués. Nous avons buté sur la question des 25% des enseignants. Il était donc question que la commission soit convoquée à nouveau pour que nous puissions discuter de la proposition concrète avec laquelle le gouvernement viendrait. Car, le 22 septembre dernier, le gouvernement n’était pas venu avec une proposition concrète.

Contrairement à l’idée que les centrales et confédérations syndicales ne se sont pas entendues, nous avons, à l’unanimité, dit que le Gouvernement devrait venir avec une proposition concrète sur les 25% des enseignants. Il était donc urgent de savoir quelle est la piste envisagée et quelle est la proposition faite pour que les enseignants entrent effectivement en possession des 25% dont ils ont été privés de façon injuste.

L’autre chose qui vient aggraver la situation, c’est que le ministère de l’enseignement secondaire a procédé à des mutations punitives. La preuve, nos responsables syndicaux dans les départements, ceux qui ont joué les 1er rôles dans la grève de l’année scolaire écoulée ont été mutés. Ces responsables syndicaux n’ont pas demandé à être mutés. Ils sont pour la plupart des Agents contractuels de l’Etat ou des Agents contractuels reversés. Le ministère a fait un jeu de chaise musicale, et c’est ainsi qu’on les a muté pour affaiblir le mouvement syndical. Les circonstances ne s’y prêtent pas. La lecture que nous faisons, c’est qu’on veut décapiter le mouvement syndical. Et nous disons que cela ne tient pas, parce qu’il y a des textes qui nous régissent et il y a aussi des conventions que le Bénin a ratifiées.

Depuis 1960, le Bénin a ratifié les conventions 87 et 98 de l’Organisation internationale du travail (Oit) sur les libertés qui protègent les responsables syndicaux dans l’exercice de leur fonction de syndicaliste et qui fait qu’on ne peut en aucune manière poser à leur endroit un acte de discrimination anti-syndicale à savoir les affecter, les priver de certaines activités parce qu’ils sont syndicalistes. En la matière, le pouvoir a montré qu’il a violé les conventions qu’il a, lui-même, ratifiées. Il a également violé notre Constitution en son article 31-25 qui autorise les organisations à se constituer et les travailleurs à manifester …

Compte tenu du fait que les négociations n’ont pas abouti et qu’elles sont suspendues sine die, compte tenu de la circonstance aggravante du ministère de l’enseignement secondaire, il est à déduire qu’il doit y avoir des perturbations à la rentrée, si rien n’est fait avant le jeudi 16 octobre prochain. Il ne faut pas exclure que la rentrée subissent des perturbations. Tout ce qui est mutation de nécessité de service doit être laissé tomber de côté. Ceux qui ont été mutés doivent simplement retourner à leur ancien poste. Parce que le ministre Alassane Soumanou dit qu’il veut d’une rentrée apaisée. La paix n’est pas un vain mot, c’est un comportement, dit-on. Si on veut la paix, ce n’est pas dans les mots qu’il faut le dire. On doit le sentir dans les comportements. A-t-on besoin de muter des gens parce qu’ils ont été très activistes ? C’est des situations qui ne favorisent pas une rentrée apaisée.

Il faut dire que toutes les cartes sont sur la table : Rentrée perturbée équivaut à année scolaire perturbée. Rentrée apaisée, année scolaire apaisée si les deux parties jouent convenablement leur rôle et si elles sont sincères.

Anselme Amoussou, 2ème Sga/Csa Bénin
« …Nous n’avons pas, à ce jour, ceux qui vont diriger les établissements scolaires… »

En tant qu’acteur de l’éducation, je me pose aussi la question de savoir si la rentrée aura effectivement lieu le 16 prochain. Parce que toutes les conditions ne sont pas remplies quand vous regardez un peu au niveau de l’enseignement secondaire. A la date d’aujourd’hui, la question des nominations n’est pas encore réglée. Nous n’avons pas, à ce jour, ceux qui vont diriger les établissements scolaires. Les listes ne sont pas encore publiées par le ministère. Et nous sommes à deux jours de la rentrée. On se demande vraiment si la rentrée aura lieu.

Deuxième chose, c’est que les dernières mutations sont à polémique, puisque le ministère lui-même sait qu’il doit procéder à quelques corrections, même s’il ne doit pas rapporter l’arrêté pour remettre en confiance les partenaires sociaux que nous sommes. Cela n’est pas encore fait à ce jour. Pareil pour les enfants, qui sont admis au Cep et qui doivent être repartis dans les collèges. C’est toute une série de problèmes qui montrent que cette rentrée n’est pas prête et n’est pas bien préparée par l’administration.

Le plus important, c’est de savoir quelle sera la couleur de la rentrée prochaine. Est-ce que nous aurons une année scolaire apaisée ? C’est là toute la problématique à laquelle le gouvernement doit s’employer à répondre. Parce que la pierre d’achoppement des dernières négociations est la question des 1,25% aux enseignants. Cette question n’est pas encore réglée. Même si nous effectuons la rentrée, quelle sera l’attitude des enseignants sur le terrain ? Les revendications sont demeurées intactes. Et manifestement, le gouvernement n’est pas pressé de rappeler les confédérations pour trouver un terrain d’entente qui rassure parents d’élèves et apprenants sur l’année scolaire.

Christophe Dovonou, Secrétaire général Cspib
« … La rentrée aura lieu, puisque c’est la décision de la Nation … »

En tant que parent d’élève, la rentrée aura lieu, puisque c’est la décision de la Nation. Je me suis déjà mis à préparer mes enfants compte tenu de la morosité de la vie sociale actuelle. Et je souhaite qu’elle ait lieu. Je ne suis pas satisfait, parce que c’est le syndicaliste qui parle maintenant. Vous n’êtes pas sans savoir que la dernière réunion s’était terminée à queue de poisson. La question que nous avons adressée au ministre d’état pour savoir à quelle date nous nous retrouverons est restée lettre morte. Le ministre a dit qu’il nous avisera.

Mais contre toute attente, on apprend que la rentrée aura lieu le 16 prochain. Quand l’autorité parle, c’est qu’elle a des garanties. Si c’est avec des garanties qu’elle l’a dit, je lui souhaite bon vent et vivement que la rentrée ait lieu. Je suis obligé de me retrouver dans mon droit de parent d’élève pour réclamer la rentrée. Vivement que le seigneur nous apporte l’éclairage pour que les décideurs trouvent la juste solution. Même si ce n’est pas une solution en tant que telle, qu’on trouve un motif juridique pour que les enseignants acceptent le sacrifice pour que la rentrée ait lieu.

Pascal Todjinou, Sg/Cgtb
« …Le gouvernement n’est pas conscient de cette situation… »

Je crois que nous ne pouvons pas continuer de tenir compte de nos autorités qui sont moins préoccupés par la perturbation de l’année scolaire. Et par voie de conséquence, pour nous, à la Cgtb, la rentrée aura lieu. Parce qu’il ne faut pas toujours continuer de semer une psychose dans le rang des enfants et des parents d’élèves. A ce sujet, nous disons que le gouvernement n’est pas conscient de cette situation. Il a rompu de façon unilatérale les négociations en les renvoyant sine die. En principe, on devrait dire que nous allons œuvrer à ce que la rentrée n’ait pas du tout lieu. Mais pour des raisons de conscience et de patriotisme, elle aura lieu.

Mais, j’ai peur que l’année scolaire soit suffisamment perturbée, car c’est dans le dialogue qu’on cherche les solutions aux difficultés. Or, le gouvernement refuse le dialogue et n’est pas conscient de ce que le dialogue règle beaucoup de choses. Dans ces conditions, il n’est pas exclut que l’année scolaire 2014-2015 soit suffisamment perturbée. Nous voulons éviter de créer des troubles aux élèves et aux parents d’élèves. Mais, si le gouvernement nous pousse à l’extrême, la rentrée incontestablement sera perturbée. Donc, cette faute incombe parfaitement au gouvernement et à son chef.

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