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Le Matinal N° 4456 du 17/10/2014

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Organisation des élections :L’agenda électoral secret de Yayi
Publié le mercredi 22 octobre 2014   |  Le Matinal


Politique
© AFP par DR
Politique : Thomas Boni Yayi, président de la République


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Déjà trop poussé dans ses calculs politiques, Yayi Boni a une idée sur l’année et la date où les élections communales et locales auront lieu au Bénin. Pour le moment, c’est top secret. Mais, au niveau des populations, cela relève d’un insondable mystère.


Alors que la date de la tenue des élections communales et locales reste un grand inconnu dans la tête des Béninois, du côté de la Présidence de la République, ce n’est pas tout à fait la même chose. Dans un contexte où, le chef de l’Etat mène tranquillement le jeu, en composant à la fois avec le cafouillage du Cos-Lépi et ses propres manœuvres, pour prolonger le mandat des élus locaux et des maires, il y a forcément une volonté affichée de sa part d’organiser ces élections selon sa date de convenance. Le 31 juillet dernier, à la veille de la fête nationale, le 1er août, il a annoncé qu’il organisera les communales et les locales au plus tard en décembre 2014 avec la Lépi. Il a placé sa promesse au bénéfice du respect de l’engagement du Cos-Lépi de livrer la Lépi trois mois plus tôt. Déjà, en septembre, le Cos-Lépi commence à dire qu’on connaîtra des glissements dans son chronogramme. La raison, c’est que le chef de l’Etat et son gouvernement lésinent sur les moyens nécessaires à l’accomplissement de la mission. Entre le gouvernement et le Cos-Lépi, les relations deviennent conflictuelles à tel point que chacun d’eux se renvoie la balle et s’accuse mutuellement. Si la Lépi n’est pas prête à la date d’aujourd’hui, c’est la faute au gouvernement qui a retardé le processus dans sa manière de remettre au compte-gouttes les moyens financiers, accuse le Cos-Lépi. Le gouvernement trouve plutôt que, c’est la guerre de leadership qui s’est installée au sein de l’organe qui en est la cause. Dans ce méli-mélo, l’une des erreurs du chef de l’Etat, c’est d’avoir fait la promesse sur la base de l’inexistant, qu’est la Lépi. A la date du 31 juillet où le président de la République a promis les élections pour cette année, rien n’était sûr. Il n’était pas permis de rêver quand on se rend compte des obstacles que le gouvernement a placés sur le chemin de la réalisation de l’outil visaient un seul but : reléguer au second plan, les communales et les locales. Tout est mis en place pour que le renouvellement des conseils de villages et de quartiers de villes, de même que les maires soit retardé. Exprès, le Cos-Lépi a été sevré pendant longtemps. L’Exécutif ne s’est pas contenté de le priver de moyens, il a monté une commission d’enquête pour aller vérifier la gestion de Sacca Lafia, allié de Yayi Boni, mais de moins en moins docile envers ce dernier. Mais ce désaccord entre les deux n’a pas éclipsé les vraies intentions du président de la République. Mettre un embargo sur les élections communales et locales. Le chef de l’Etat qui persiste dans ses promesses à convoquer le corps électoral pour décembre, continue de jouer avec l’intelligence des Béninois. Après avoir évoqué la précarité des moyens de l’Etat face à la cherté des élections au Bénin, insinuant ainsi que la tenue des élections doit faire l’objet de larges discussions entre son gouvernement, la Céna et le Cos-Lépi, il a fait dire au président de la Cour suprême qu’il ne pourra pas organiser les scrutins annoncés pour cette année. Quelques heures, plus tard, il annonce en Conseil des ministres qu’il tient à ces consultations toujours pour l’année en cours.

Un ministre en mission

Arrivé hier, son ministre chargé des Relations avec les Institutions invite les acteurs de la Société civile à une discussion pour reconnaître les efforts que le gouvernement entreprend pour que les élections se tiennent à bonne date. C’est une farce. Car, au cours de la rencontre d’hier, on découvre plutôt que Yayi Boni a envoyé son ministre en mission pour passer un message qui se résume en ceci : vu les contraintes qu’il y a, les élections locales et communales risquent d’être mises au second plan par rapport aux législatives prévues pour mars 2015. Ce message s’inspire des déclarations faites par le président de la Cour suprême, Ousmane Batoko. En clair, il ne faut rien atteindre cette année 2014. Et si l’on tient à les organiser avant 2015, cela impose qu’on retouche les délais contenus dans le code électoral, notamment les 90 jours impartis pour les déclarations de candidatures, et les 60 jours pour l’établissement de la Lépi, avant la date du scrutin. Alors que ses dispositions ont été prises pour garantir la transparence et la crédibilité des élections. Pour le gouvernement, il faut une action en direction de l’Assemblée nationale, la Céna, le Cos-Lépi, pour parvenir à une telle modification du code. Quant à la Société civile, son rôle sera de mener un plaidoyer dans ce sens. La Société civile rechigne à accompagner une telle initiative. Elle estime que le chef de l’Etat veut conduire le Bénin vers des élections cafouilleuses. La suite de la réunion d’hier risque d’être un échec. Le gouvernement lui-même sait que les espoirs de voir une telle initiative réussir sont très minces en raison de la réticence de la classe politique, surtout l’aile dure de l’opposition. Tout ce qui se passe consiste à détourner l’attention des acteurs de l’objectif premier : ne pas organiser les élections en usant des arguments de délai. Or, cette situation a été planifiée depuis longtemps. Son but, c’est de maintenir les maires au poste, la majorité étant de la majorité présidentielle. Ensuite, les positionner aux élections législatives de mars 2015 afin d’avoir la majorité stable pour aller à la révision de la Constitution. Après les législatives, Yayi Boni se montrera sérieux dans la programmation des élections communales et locales. Depuis 2013, les Béninois devraient renouveler les membres des conseils de villages et de quartiers ainsi que les maires, mais ils en ont été empêchés parce que le rêve du président de la République est de décaler cet exercice jusqu’à reprendre le contrôle à l’Assemblée nationale. C’est son plan secret.

Fidèle Nanga

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