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Le Matinal N° 4456 du 17/10/2014

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S’éterniser au pouvoir en Afrique de l’Ouest :Blaise Compaoré, le mauvais exemple
Publié le vendredi 24 octobre 2014   |  Le Matinal


UEMOA
© aCotonou.com par G.S
UEMOA : 20 ans au service de l`intégration économique
Lundi 20 octobre 2014. Ouagadougou. Salle des banquets de Ouaga 2000. Les chefs d`Etat et de gouvernement des pays membres de l`Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) se sont retrouvés pour célébrer le 20e anniversaire de l`organisation commune placé sous le thème "UEMOA, 20 ans, les voies d`un développement solidaire". Ph : Blaise Compaoré


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Au Burkina Faso, les populations s’apprêtent encore à subir la dictature du régime Compaoré. Réuni en conseil des ministres extraordinaire le mardi 21 octobre 2014, le gouvernement burkinabè a décidé de soumettre à l’Assemblée nationale un projet de loi visant à modifier la Constitution. L’objectif est de permettre à l’actuel chef d’Etat de se présenter aux prochaines élections présidentielles. Cette attitude discrédite le président burkinabè qui, visiblement, est loin d’être un modèle pour les chefs d’Etat de la sous-région.


Connerie ! Le rêve de Blaise Compaoré est une menace pour la démocratie en Afrique. Si son projet prospère, il se ferait élu encore pour cinq ans en plus des 27 qu’il vient de passer au pouvoir. Dans l’espace Cedeao (communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest), Blaise Compaoré est le plus ancien des chefs d’Etat. Ses homologues ont d’ailleurs gardé l’habitude de l’appeler « doyen ». Au lieu de donner le bon exemple à ses jeunes homologues qui ont envie de rester au pouvoir contre la loi, le successeur du héros Sankara veut tenter encore l’impossible. Depuis 27 années, il est aux destinées de ce pays après la mort de Thomas Sankara dont il aurait été auteur de l’assassinat, selon plusieurs témoignages. En 2005, malgré les contestations politiques, ce chef d’Etat s’est représenté et réélu pour un mandat de cinq ans. Le même exercice a été fait en 2010 et d’ici à 2015, son mandat finit. Au total, 28 ans de règne et le vieux burkinabè de 63 ans n’est pas encore satisfait du ‘’travail fait’’ pour son pays. Il ambitionne rester encore.

Compaoré ou le mauvais doyen africain

Dans la sous région, il est le plus ancien de chefs d’Etat. Au Niger, celui qui est là est à son premier mandat ; en Côte d’Ivoire, son protégé Ouattara n’a pas encore bouclé cinq ans au Palais. Au Sénégal, le jeune Sall est à son premier essai après le vieux Wade. Au Mali, Ibk est en apprentissage, Au Ghana, le président Dramani est à ses débuts. Au Nigeria, Jonathan n’osera pas vouloir rester au terme de son mandat. Au Togo, c’est un problème de Constitution qui se pose ; mais il faut reconnaître que le président Faure n’est pas de la même génération que Compaoré. Il est à son deuxième mandat, même si le troisième s’annonce. C’est seulement au Bénin que Yayi Boni, le successeur de Kérékou n’a pas envie de partir. Et dans certains des pays cités plus haut, quand il y a crise, c’est le « doyen Compaoré » qui est souvent sollicité pour conduire la médiation. On se rappelle le rôle qu’il a joué pour demander à Laurent Gbagbo de laisser place à Allassane Ouattara. Le voilà aujourd’hui qui s’apprête encore à poser un acte anti-démocratique. Tous ceux qui sont de sa génération sont partis. Gnassingbé Eyadéma est mort ; John Kuffor est parti ; Abdoulaye Wade est à la retraite. Mathieu Kérékou prend de l’air dans son domicile sous les filaos (Bénin) ; Laurent Gbagbo se trouve en prison ; Amani Toumani Touré est à la maison ; Obasanjo joue sa partition à l’international ; Sanni Abacha se repose en paix ; Mamadou Tandja ne rêve plus du pouvoir etc. Bref, « le doyen » se retrouve seul aujourd’hui parmi les jeunes. Au lieu de donner le bon exemple et se retirer (il a certainement peur de mourir), il manifeste encore sa volonté de rester au pouvoir.

L’inspiration de Yayi

C’est normal qu’au Bénin, le président de la République salive encore sur un troisième mandat. Il est au pas de son homologue d’à côté qui ne veut pas reconnaître son ‘’abus’’. Tout ce que Yayi Boni fait aujourd’hui ne se passe nulle part dans la sous-région à part le Burkina Faso. L’alternance au pouvoir est une réalité dans les autres pays et ceux qui ont tenté l’impossible se sont vus ‘’charcutés’’ par le peuple. Ce n’est pas certain que le président Yayi Boni du Bénin puisse vouloir le sort de Laurent Gbagbo, ni de Abdoulaye Wade, Mamadou Tandja ; ATT et consorts…L’exemple du Togo ne doit aussi pas l’inspirer, car les réalités ne sont pas les mêmes. Faure Gnassingbé est dans la logique de corriger les erreurs commises par son feu père par le passé. A voir ses actions, il entend soigner des blessures causées par le régime de son feu père. Mieux, depuis 2005 qu’il est pouvoir (inutile de revenir sur les circonstances), il n’a pas touché à une seule virgule de la Constitution. C’est clair qu’au Togo, le président est élu à la majorité absolue des voix pour un mandat de cinq ans renouvelable (autant de fois). Il n’y a pas de limite d’âge. Au Bénin et au Burkina, les textes sont formels. Le président de la République est élu pour un mandat de cinq ans renouvelable une fois. Compaoré vient de faire 27 ans et Yayi est en train de faire 10 ans. C’est normal qu’il (Yayi) nourrisse d’ambition de faire comme le « doyen », sachant qu’en temps de crise, le même « doyen » viendra faire la médiation en sa faveur.

Félicien FAGNON

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