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Le bilan provisoire du cambriolage au tribunal d’Abomey-Calavi
Publié le samedi 25 octobre 2014   |  24 heures au Bénin


Seconde
© aCotonou.com par DR
Seconde marche des magistrats sur l`Assemblée Nationale
Jeudi 17 Juillet 2014, Porto-Novo : les magistrats et les centrales syndicales du Bénin tiennent une seconde marche sur le Parlement. Ils protestent contre le projet de loi visant à interdire le droit de grève aux magistrats.


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L’Union nationale des magistrats du Bénin (Unamab) publie un bilan provisoire sur le cambriolage survenu dans la nuit du vendredi 17 au samedi 18 octobre dernier au Tribunal de première instance (Tpi) d’Abomey-Calavi. Lire le communiqué publié à cet effet

DECLARATION DE PRESSE DU BE/UNAMAB


Il est parvenu au Bureau Exécutif de l’Union Nationale des Magistrats du Bénin (BE/UNAMAB) qu’une quinzaine de bureaux a été cambriolée au tribunal de première instance de deuxième classe d’Abomey-Calavi, dans la nuit du vendredi 17 au samedi 18 octobre 2014, alors que ledit tribunal était gardé par des agents de la gendarmerie nationale. Pour s’introduire dans l’enceinte du bâtiment abritant ce tribunal, les cambrioleurs ont forcé et défoncé la grille de sécurité d’une fenêtre côté nord.

Le bilan provisoire révèle :
-la disparition de l’ordinateur portatif du juge du 3ème cabinet d’instruction ;
-la disparition de l’enregistreur d’images de la camera de surveillance du Président du tribunal ;
-la disparition de certains scellés ;
-la destruction du coffre-fort du greffier en chef.
Pire, aussi curieux et absurde que cela puisse paraître, ces cambrioleurs atypiques se sont attablés dans le bureau du Procureur de la République où ils ont mangé et bu tout ce qu’y avait de disponible dans son réfrigérateur.

Cette rocambolesque attaque du tribunal de première instance de deuxième classe d’Abomey-Calavi n’est qu’un maillon de la longue chaîne d’actes de vandalisme perpétrés, depuis peu, contre les magistrats.

En effet, il y a quelques mois, la résidence de madame le Président de la Cour d’appel de Parakou a été nuitamment visitée par des individus inconnus, alors qu’elle s’apprêtait à ouvrir la session de la Cour d’assises relative à l’assassinat du juge Sévérin COOVI.

A Natitingou, dans la nuit du 6 au 7 août 2014, le véhicule et la résidence, respectivement du juge du 1er cabinet d’instruction et du 1er substitut du Procureur de la République du tribunal de cette ville ont été cambriolés.

Dans la nuit du 11 au 12 août 2014, le véhicule du juge du 1er cabinet d’instruction a été, à nouveau, attaqué.

Comme si ces actes d’intimidation savamment orchestrés ne suffisaient pas, à Lokossa, le Procureur de la République, après avoir découvert des serpents missionnaires dans son véhicule et au bureau, du retour d’un séminaire tenu à Bohicon, a constaté, le cambriolage, dans la nuit du 15 au 16 septembre 2014, de sa résidence ainsi que la disparition de ses effets vestimentaires.

Ces faits et actes aussi étonnants que curieux sont malheureusement révélateurs d’un véritable plan de déstabilisation de la justice. C’est pourquoi, informée courant mai 2013 par les hautes autorités en charge de la sécurité dans notre pays que des assassinats de magistrats sont programmés dans les juridictions, l’UNAMAB, après avoir sollicité en vain la sécurisation responsable desdites juridictions ainsi que la sécurité des magistrats, a déclenché et observé plusieurs mois de grève. Le gouvernement, sans chercher à dialoguer encore moins à discuter sérieusement avec l’UNAMAB de cette question vitale, a fait appel à sa majorité parlementaire pour vilipender et humilier les magistrats à travers une proposition de loi liberticide tendant à leur retirer, non seulement le droit de grève mais aussi la liberté d’association, pourtant reconnus et garantis par la constitution du 11 décembre 1990 en ses articles 25 et 31. Lors de l’étude en plénière de cette proposition de loi anti-magistrats, contre toute attente, le Garde des Sceaux, Ministre de la Justice, de la Législation et des Droits de l’Homme a affirmé que les magistrats béninois sont plus en sécurité que leurs homologues français et que leur la grève est hautement politique.

Il ressort de ces propos que le Gouvernement feint de ne pas mesurer à sa juste valeur l’épée de Damoclès qui plane sur la vie des acteurs de la justice ainsi que sur celle de leurs familles.
Dans son combat pour assurer plus de sécurité aux juridictions et à leurs acteurs, l’UNAMAB n’entend pas baisser la garde.

Convaincue que la lutte constante reste la meilleure solution à toute velléité de déstabilisation d’où qu’elle vienne et quels qu’en soient les auteurs, elle invite ses militants à rester mobilisés pour les prochaines batailles qu’impose à chaque magistrat une justice sécurisée et réellement indépendante.

Fait à Cotonou, le 24 octobre 2014

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