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Fraternité N° 3716 du 17/10/2014

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La sécurité au Bénin : Les propositions d’un Colonel à la retraite
Publié le samedi 25 octobre 2014   |  Fraternité


Macaron
© Autre presse par DR
Macaron de la police


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En 2006, peu de temps après l`investiture de l`actuel président de la république, le directeur du cabinet de la présidence, monsieur Dako en ce temps m`a fait appel a soumis la question suivante à ma réflexion ; « le Bénin est-il un pays où la sécurité est garantie ? »
Le document qui accompagne ces lignes fut le brouillon de la réponse écrite que je lui ai adressée

La lettre adressée au président Soglo me semble utile pour calmer un peu les inquiétudes des Béninois

La sécurité du peuple Béninois : Les perspectives sous régionales

a- Les intérêts politiques dans la sous-région
Le peuple béninois a été à l’avant-garde du mouvement démocratique africain avec sa conférence nationale. Cette innovation n’a pas obtenu l’approbation des gouvernements des autres pays de la sous-région, qui se sont vus confrontés à une prise de conscience de leurs peuples. Il apparait donc que le mouvement démocratique en cours au Bénin ne force pas l’admiration des Etats de la sous- région

L’ouverture du Bénin à tous les pays du monde et sa volonté de diversifier sa coopération bilatérale crée des frictions. Du fait, le Bénin se retrouve confronté à une divergence d’intérêts politique avec ses voisins de la sous-région et certaines puissances étrangères, en dépit des apparences.

b- Les risques de crise dans la sous-région
Malgré la volonté des nations de coexister en paix, bien des risques de confrontation armée existent en raison de l’imprécision des frontières héritées de la colonisation. Toutes fois, ce risque semble mineur, compte tenu de la coopération inter états dans le règlement des problèmes frontaliers. En Afrique, il est courant qu’un état serve de base à des mouvements subversifs. La volonté de certaines puissances étrangères, de freiner le développement de de l’Afrique par tous les moyens, peut conduire à la création de conflits artificiels. La menace d’agressions armées impérialistes sous le couvert de mercenaire, est une constante dont on doit tenu compte, l’objectif étant d’installer un gouvernement favorable à une puissance donnée. Les intérêts divergents des hommes politiques dans les Etats, sont des circonstances propices au succès d’une telle action. Il est tout à fait évident que la menace des coups d’états perdure. En effet le nationaliste est relégué au second plan des intérêts strictement individuels et personnel. Cette situation ne ralentira que par la volonté manifeste d’un chef d’état qui choisira de faire des sacrifices dans l’intérêt du peuple ignorant qui attend tout d’un élu soucieux de réintroduire la morale au sein du peuple , à condition d’être un exemple. Le risque majeur dans les états Africain demeure la guerre civile ; en effet, la déchéance de la société en occident oblige les puissances occidentales à faire de l’Afrique un modèle de déconfiture sociale dont la propagande sert à contrôler un peu les peuples occidentaux par leurs gouvernants.

II- les vulnérabilités et les menaces
Les Etats africains en particulier le Béninsont en permanence sujet à des vulnérabilités et à des menaces capables d’être à l’origine d’insécurité. Elles constituent des situations latentes exploitables par les parties politiques, des puissances et états étrangers. Elles peuvent être perçues comme il suit.

21- la multiplicité des ethnies qui se refusent de constituer une nation
La notion de nation sous-entend que chaque citoyen se sent liés par les mêmes lois, la même éducation, les mêmes avantages et les mêmes contraintes. Est-ce le cas au Bénin ? Un exemple indéniable est la reconnaissance implicite de l’état béninois de la différence à faire entre citoyen béninois en ce qui concerne les concours d’entrée dans la fonction publique et dans les écoles : les notes minima ne sont pas les mêmes sur tout le territoire national ; mieux, par quelle logique deux département qui sont loin d’avoir les mêmes populations doivent-ils fournis le même nombre d’admis ? Voilà un exemple de situation qui couve, et qui, tôt ou tard, produira ces effets néfastes. L’essentiel de mes points de vue, se retrouve dans mon essaie sur la politique de défense, malheureusement mal exploité

22- le chômage et l’oisiveté :
Est-il besoin de faire un discours là-dessus ? Ce point est laissé à l’analyse des autorités. Ne dit-on pas que l’oisiveté est la mère de tous les vices ?

23- la misère :
Je ne commenterai pas, tout est dit et su « ventre affamé n’a point d’oreilles ». La maitrise ou non de cette source d’insécurité constituera la mesure d’évaluation de tous les gouvernants.

24- l’exode rural :
Les villes se remplissent et les campagnes se vident de leurs populations, faute d’organisation qui encourage les jeunes paysans. C’est la source principale de l’insécurité alimentaire et de l’insécurité dans les villes.

25- la fabrication d’armes artisanales :
Toutes les armes tuent. Les fabrications d’armes doivent être organisées et suivies ; leur recensement est donc impératives etc…

26- les incohérences :
Elles sont innombrables. Je n’en donnerai qu’un ou deux exemples :
La participation de la jeunesse aux plus hauts niveaux de décision, n’est-ce-pas la reconnaissance qu’il n’est pas besoin d’expérience pour traiter les problèmes de la nation ? Les seules exceptions sont rares dans toutes les nations ; dommages qu’au Bénin c’est la coutume. Le résultat est palpable : quel jeune au Bénin ayant occupé une telle position ne s’est-il pas enrichi, devenu multimilliardaire, en très peu de temps, au détriment du peuple ? A-t-on encore besoin d’acquérir de l’expérience dans la vie quand on est très riche ? Ne gâche-t-on pas l’existence actuelle de ces jeunes, etc… C’est mon point de vue d’éducateur et d’homme qui essai de voir loin. Les jeunes suivent parfaitement ce qui se passe, aussi bien aux gouvernements, que dans les affaires ; cette situation durera-t-elle indéfiniment ?
L’autre exemple consiste à voir les hommes capables de participer à la conduite des affaires de ce pays se taire pour voire les hommes pour voir faire les opportunistes qui appauvrissent la grande masse attentiste ; cette situation durera-t-elle indéfiniment ?
Une autre incohérence notable est d’assister sans réaction au détournement et à la corruption par des hommes choisis pour développer ce pays. L’impunité est une source certaine d’insécurité. Les pêcheurs en eau trouble ne voudraient-ils pas toujours d’un chef de gouvernement qui laisse les choses aller ?
Ce n’est pas une question, c’est du vécu au Bénin. En avons-nous tiré les leçons à cette question ?

27- l’extrémisme religieux :
Il existe dans le monde entier et se conforte au Bénin. C’est une grosse source d’insécurité

28- l’alcoolisme et la drogue :
Leur seul effet est l’aptitude à la violence. La jeunesse béninoise s’y adonne l’oisiveté oblige. Que doit-on faire ? la sécurité est-elle garantie, quand on sait que l’on peut avoir le soutien de tels gens en cas de gouvernants irresponsables, peu soucieux de la nation et des populations dont-ils ont la charge de gouverner ?

29-L’analphabétisme et l’ignorance :
A lire dans « lois du silence ou silence coupable ».

30- l’influence des média :
La vraie nature de la presse écrite est à découvrir dans le document cité ci-dessus : Leur objectif pour la plupart, est de faire d’un saint une pourriture, et d’une pourriture un saint, et le peuple ignorant y croit. Nous en sommes arrivés à la dictature de la presse et c’est un danger « oui » à la liberté de la presse mais « oui » à l’acceptation d’assumer la responsabilité de ces choix ; autrement c’est là le danger pour la sécurité.

Les forces armées béninoises et les forces de sécurité
Les forces armées béninoises et les forces de sécurités peuvent-elles constituer une menace à la nation ? Le « oui » est sans équivoque.
L’esprit militaire qui n’est autre que la volonté du soldat de servir jusqu’au sacrifice suprême, la nation dont il est issu s’effrite ; le soldat tient en effet à être à l’image de ces chefs : compétents et intègre ; est-ce le cas ? On peut s’attendre à tout si ces droits ne sont pas respectés par les chefs qui commandent avec abnégation. La source d’insécurité proviendra de la mauvaise formation, de l’incompétence et de l’indiscipline dont feront preuve ces différentes forces. La sécurité du Bénin est-elle assurée ? Le Bénin est-il un pays de paix ? Tant qu’il existera des vulnérabilités et des menaces, la réponse sera toujours négative. Il faudra y penser et toujours essayer d’équilibrer les forces et les objectifs. Le peuple béninois a toujours donné la preuve que sa sécurité lui importe plus que son développement auquel il croit très peu, parce qu’il a l’art de ne pas s’en soucier.

Irenée Comlan TCHOKPONHOUÉ

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