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Le Matinal N° 4456 du 17/10/2014

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Sacca Lafia, pdt du Cos-Lépi : « Si le gouvernement ne donne pas les 8 milliards complémentaires, tout s’arrête »
Publié le mardi 28 octobre 2014   |  Le Matinal


Sacca
© Autre presse par DR
Sacca Lafia, Président de la Correction de la Liste électorale permanente informatisée (Cos-Lépi)


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« Nous sommes, pratiquement, en train de reprendre à zéro la Lépi. Retenez cela. On reprend à zéro la Lépi. On a rasé le bâtiment et on a repris la fondation. Mais chemin faisant, on a la brique de l’ancien bâtiment. On a pris les portes encore utilisables. On a pris certains éléments dans le bâtiment pour construire à notre goût. Il faut voir l’approche. Au cours de la première Lépi, la Cps Lépi s’est déplacée dans les domiciles.

Cette fois-ci, on a dit : « venez à nous ». Donc, c’est la seule différence d’approche. Chacune avec ses avantages et ses inconvénients. Mais on a choisi cette seconde méthode parce que la première avait été critiquée. Pour que ce soit clair, on a abandonné exprès. Cette fois-ci, si quelqu’un ne vient pas, c’est dans son compte. Mais, je peux vous dire que les résultats sont à peu près proches les uns des autres. Quand on est parti au domicile des gens, c’est à peu près les mêmes chiffres. Par rapport aux 8 milliards, je dirai que les 8 qu’on demande sont un complément de ce qu’on a reçu. On a reçu 9 milliards, 11 millions. On veut encore 8 milliards 500 millions pour terminer la révision du fichier électoral. Le fichier, ce n’est pas la liste seulement. Le fichier, c’est-à-dire on a mis, dans la base de données, même les enfants de 12 ans, 13 ans. Si on finit, on va extraire ceux qui ont 18 ans pour constituer la liste électorale. Ceux qui ont déjà 17 ans seront déjà là. Dès qu’ils auront 18 ans, par un clic de souris, on les met sur la liste. Si quelqu’un est décédé, on enlève son nom. Par rapport à l’arrêt du budget, je dirai que ce n’est pas maintenant que notre budget est arrêté. Le 1er juillet 2013 déjà. Donc, deux mois après notre installation, nous avons présenté un budget de 13 milliards 600. Mais dans la procédure, on s’attendait à ce que le gouvernement nous invite pour nous dire si le budget est trop bas ou trop élevé. Cette rubrique, on peut l’améliorer et, après, on arrête. Cela n’a jamais eu lieu. Ils ont juste dit : « c’est trop ». Cadrez-le avec l’année 2013. Donc, les activités qu’on pensait faire au-delà de 2013, on les a enlevées. Par exemple pour les Béninois de l’extérieur, on s’est dit que c’est après décembre 2013 qu’on va l’avoir. Pour cela, on a dit qu’on va faire un récépissé simple pour pouvoir aller rapidement aux élections municipales, quitte à prendre le temps après pour faire le cadre électorale. Après, on a enlevé ces financements. Cela a ramené le budget à 9.8 milliards. Pour cela aussi, on s’attendait à ce qu’on nous appelle pour dire que ce que nous avons fait est suffisant et, de façon officielle, on va tomber d’accord. Cela n’a pas été fait. Si vous voulez, on va vous donner le document pour que vous compreniez. Au mois de décembre, alors qu’on doit nous donner 9 milliards, on n’a reçu que 2.6 milliards. Cela nous bloque et change complètement notre calendrier. Est-ce que le fait de n’avoir pas adopté le budget est un piège ? Oui c’est cela ! Le gouvernement ne veut pas suivre le rythme de financement. Parce que, s’il adopte, cela le contraint. S’il n’adopte pas, il est dans l’informel et s’y plaise. Mais, nous, on ne se plaisait pas dedans. Pourquoi on dit que c’est inédit ? Oui, la Lépi est d’abord inédite. La correction aussi est inédite. C’est pour la première fois qu’on corrige. Mais en fin de correction, c’est une reprise à zéro. On a recommencé. Mais on utilise les résultats. Je vais vous montrer comment on utilise les résultats. Les photos ont été prises en 2009, 2010. C’est la liste électorale du quartier Doudédji à Cotonou dans le 10ème arrondissement à Akpaka. On a bénéficié de ces photos-là en partant sans l’ordinateur de 2009-2010 pour les prendre et les coller là. On est revenu dans le même quartier, mais il n’y a pas la photo. Là, c’est près de 1300 et il y en a qui sont en double. Il y a au moins 1200 personnes qui n’ont pas de photos. Il faut bien aller chercher ces photos parce que la loi dit que la liste électorale, c’est la liste des citoyens béninois en âge de voter avec photo, filiation, profession et bureau de vote. Déjà, on a mis le bureau de vote de chacun avec code. Ce qui n’existait pas pour la première Lépi. Donc, un bureau de vote ne peut pas être confondu à un autre. On compte, également, mettre les coordonnées Gps pour que, si vous vous rendez tout seul à Lokossa ou à Kérou et que vous avez besoin d’un bureau de vote, avec votre Gps, vous pouvez vous y rendre facilement. Tout cela, ce sont des travaux qu’on a déjà fait, des mois à l’avance. Les ressources complémentaires qu’on demande, c’est pour aller collecter les photos et les empreintes digitales. Parce que, sans l’empreinte digitale, vous ne pouvez pas distinguer deux personnes avec précision. Donc, on va prendre l’empreinte digitale, la taille, même la couleur des cheveux et la photo. Tous ces éléments nous permettent, avec les instruments actuels, de distinguer deux personnes qui veulent frauder dans la liste. La liste est pratiquement prête si vous voulez. Ceux-là peuvent déjà aller voter. On peut imprimer leurs cartes d’électeurs. Si on avait tout, comme cela, on peut dire que s’il y a élection demain, on est prêt. Donc, on est fin prêt et, à l’heure actuelle, pour avoir ce résultat, on a dû dépenser 9 milliards. Des 9 milliards dépensés, ne croyez pas que c’est pour cela seul. Pour ceux qui nous ont vendus les logiciels et ceux qui sont partis sur le terrain pour prendre ces renseignements, on a dépensé, qu’on le veuille ou non. On a dit qu’avec 14 milliards, on peut le faire. Mais on n‘a pas atteint 10 milliards. On veut que le gouvernement nous donne au moins les 14 milliards pour pouvoir nous dire sur quelle base les 14 milliards sont suffisants. On sait que la première à coûté 45 milliards. Si maintenant, on dit qu’avec 14 milliards, cela va suffire, qu’on nous permette au moins d’avoir les 14 milliards. On ne peut pas s’arrêter à 9 milliards et dire : « C’est trop. Je ne donne plus rien. La correction coûte cher. C’est le Cos-Lépi qui dilapide nos ressources ». C’est une accusation qui ne tient pas la route à ce niveau-là. Si le gouvernement ne donne pas les 8 milliards complémentaires, tout s’arrête. Tout s’arrête et on va ramasser nos affaires et partir d’ici et, il n’y aura plus de Lépi. Il n’y aura rien. Maintenant, si on connaît un pays où la Lépi se fait à zéro franc, qu’on nous dise. On va importer cela de là-bas. Donc, la Lépi, c’est de l’argent, qu’on le veuille ou non. C’est peut-être cher. C’est peut être pas cher. C’est relatif sur le coût qu’on donne à la Lépi. Cela dépend de ce qu’on veut. Ailleurs, les gens ne demandent pas les 10 doigts. Ailleurs, on ne demande pas la taille. On a demandé la taille et la couleur des cheveux. Tout cela a un coût. Ailleurs, on ne rentre pas de maison en maison. Ici, on est rentré de maison en maison. Donc, nous pensons que c’est ce que la loi a demandé que nous faisons. Cela a un coût. On vous a parlé de régisseur et de contrôleur financier. C’est pour dire que nous ne dilapidons pas les sous. Du 8 au 28 septembre, on a eu droit à une inspection du ministère des Finances qui a travaillé librement. Ils n’ont pas encore sorti leur rapport mais, ils ne sont pas venus nous reprocher qu’on a détourné des ressources financières. Le Cos-Lépi a été installé le 1er mai 2013. Les élections locales devront avoir lieu en février 2013. Donc, quand on nous installait, on avait déjà commencé par comploter contre la démocratie. Donc, ce n’est pas le Cos-Lépi. On était déjà en retard. Et, quand on nous installait, personne n’a pu nous dire qu’en 5 mois, il faut faire cette correction. On nous a jetés dans l’eau. On a nagé avec notre rythme, nos difficultés. Il y a le rythme de financement. Il y a aussi les choix technologiques, parce qu’on pensait que c’était les meilleurs. Surtout, la lecture optique permet de ne pas perdre des données et d’archiver automatiquement. Donc, on fait d’une pierre deux coups. Les autres étapes qui suivent, c’est l’étape cruciale de terrain. Il y a la collecte des photos et des données biométriques. Il y a l’impression de la carte d’électeur, la distribution de la carte d’électeur. La loi nous a dit que le fichier électoral est complet quand il y a les Béninois de l’extérieur. A un moment donné, il faut aller voir les Béninois de l’extérieur parce qu’en 2016, il y a les élections présidentielles. Si on installait le Cos-Lépi, en juillet prochain, on n’aurait pas le temps de corriger le fichier des Béninois de l’extérieur. Il faut que la correction se fasse une fois de bon et, les autres jours, ça ne sera que la mise à jour ».

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