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Le Matinal N° 4456 du 17/10/2014

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En réaction à la tension sociopolitique:Kamarou Fassassi propose la démission à Yayi sinon, bonjour le Burkina
Publié le vendredi 31 octobre 2014   |  Le Matinal




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Au lendemain de la gigantesque marche des forces démocratiques épris de paix et de justice, votre journal s’est rapproché de l’ancien ministre du président Kérékou pour recueillir ses appréciations sur l’atmosphère délétère que vit actuellement le gotha politique béninois. Comme à son habitude, Kamarou Fassassi, Kfas pour les intimes, n’a pas hésité à montrer la porte de la sortie honorable au président Yayi Boni si ce dernier ne veut pas de wahala (entendez ennuis). Interview.


Le Matinal : Monsieur le Ministre, vous n’avez pas participé à la marche des forces démocratiques du 29 octobre dernier mais, je suppose que vous l’avez suivie de loin. Quelle est votre impression après cette marche ?

Kfas : Formidable ! Fantastique ! C’est le premier et le dernier avertissement au Président Boni Yayi pour qu’il respecte désormais les textes de la République qui prévoient l’organisation des élections à bonne date, la renonciation aux tentatives de s’éterniser au pouvoir… Je souhaite pour nos paisibles populations qu’on n’en arrive pas à l’obligation de marcher une fois encore. J’appelle donc le Gouvernement et son Chef à se surpasser afin que les solutions immédiates soient trouvées aux problèmes posés. Et surtout pas de tromperie à laquelle on nous a habitués. Quant à ma participation physique ne vous inquiétez pas, mes amis et moi avons joué notre partition. Tout le monde ne pouvait pas être au même endroit à la même heure.

Le Cos/Lépi et le Gouvernement se rejettent la responsabilité de la crise actuelle. Quel est votre sentiment par rapport à cette situation ?

Lorsqu’il y a quelques mois, l’un des responsables de l’ancêtre du Cos/Lépi expliquait dans les médias et les meetings comment l’Exécutif s’immisçait dans les affaires de cet organisme, j’ai été profondément indigné et j’ai compris d’où vient l’erreur. Le Cos/Lépi ne devait pas être l’affaire des hommes politiques, cela devait être l’affaire des techniciens. Eux, au moins, auront peur du Gouvernement, de l’Assemblée nationale et de la Justice qui superviseront leur travail. L’argument du genre « ils ne s’entendent pas au Cos/Lépi « , ne pourra être entendu nulle part. Maintenant, le mal est fait et j’ai confiance à certains membres du Cos/Lépi qui sont les hommes de qualité. Ils ont besoin de 8 milliards pour finir leur travail. Le Gouvernement n’a pas le choix ; il doit faire le nécessaire si on ne veut pas perdre les dizaines de milliards déjà engloutis dans cette affaire depuis le début. Un point financier pourrait être fait à la fin. Il faut, d’ores et déjà, faire le timing des différentes actions à mener devant conduire à l’organisation des trois élections à bonne date. Certaines personnalités proposent de s’en référer à l’Assemble nationale pour un raccourci. Aucune proposition n’est à rejeter dès lors qu’elles peuvent mener à la satisfaction des exigences du peuple.

Quels sont vos rapports avec les hommes politiques et la Société Civile qui luttent pour sortir de la crise actuelle ?

Tous les patriotes luttent chacun à sa manière pour sortir le Bénin de l’ornière dans laquelle huit années d’improvisation, de manque de know-how, de corruption à haute échelle l’ont enlisé. Ce n’est pas le moment de s’attarder à la recherche des responsables de cette situation. L’heure est grave, il faut tous ensemble sauver le Bénin !

Comment voyez-vous l’avenir de ce pays en un mot quelle est l’issue de la crise actuelle ?

Je ne suis pas Madame soleil, mais tout porte à croire que nous pouvons sortir de la crise si nous le voulons. Le peuple le veut, tout dépend donc de ceux qui nous gouvernent. Il y a, en fait, deux possibilités.
Premièrement, le Chef de l’Etat écoute les patriotes notamment ceux qui ont marché hier. Cela suppose qu’il fasse une ultime déclaration à la nation dans laquelle il dit clairement qu’il ne cherche pas à briguer un 3ème mandat et qu’il veut réellement rattraper ses erreurs en jouant sa partition pour organiser toutes les élections à bonne date avant de partir en avril 2016. Cela suppose que les ministres et les cadres cessent de se promener entre jeudi et dimanche pour s’occuper de leur travail dans les bureaux.
Ceci suppose que le Chef de l’Etat cesse ses tournées permanentes radio/télévisées qui donnent l’impression ennuyeuse qu’il est perpétuellement en campagne. Ceci suppose qu’il cesse d’écouter les laudateurs qui, comme le renard de La Fontaine, veulent le fromage qu’il détient jusqu’à la fin de son mandat.
Deuxièmement, le président continue ses manœuvres en cherchant à dribbler tout le monde et bonjour le Burkina-Faso ! Et des amis qui ne lui veulent aucun mal comme moi l’auraient prévenu.

C’est quoi, le Burkina-Faso ?

Je vous connais. A travers votre journal vous devez être au courant. A l’heure qu’il est, c’est le désordre total au Burkina-Faso. L’Assemblée nationale brûlée, les députés chassés, la télévision nationale mise à sac, les sièges du parti au pouvoir à Ouaga et à Bobo-Dioulasso saccagés, les cadres du parti en fuite, bâtiment de mairie éventrée et brûlée, la marche vers le palais présidentiel, des blessés et des morts… Yayi Boni doit nous préserver de tout cela. Le peuple béninois est pacifique, c’est connu. Il ne faut seulement pas le contraindre au pied du mur. Nous ne voulons pas de ce scénario pour notre pays, le Bénin. Que Dieu nous en préserve.

Et si vous étiez un Conseiller ou proche parent du Chef de l’Etat que lui conseilleriez-vous par ces temps plus ou moins agités au Bénin et en Afrique ?

Je lui conseillerais de suivre la voix du peuple qui gronde ou s’il ne se sent pas capable, de demander pardon au peuple et de démissionner comme je le lui serine depuis 2009.

Si Yayi Boni vous tendait la main pour l’aider à sortir de la crise quelle serait votre réaction ?

Je l’ai toujours dit. Le problème de Boni Yayi, c’est sa crédibilité. Il dit qu’il pardonne tout le monde principalement Talon et Boko dans les fumeuses affaires dites d’empoisonnement et de tentative de coup d’Etat, et à la 1ère occasion, ses services refusent de renouveler les passeports de ces deux compatriotes dignes fils du Bénin. Il a promis monts et merveilles aux partis politiques qui l’ont soutenu en 2006. Et, aussitôt élu chef de l’Etat, il les rejette dans l’opposition. Souvenez-vous, sur le plan énergétique, il a promis passer de 2000 mégawatts à 20 000 mégawatts en deux ou trois ans. Il n’y a pas eu 1 mégawatt de plus depuis deux ans qu’il a fait cette promesse. C’est vous dire que s’il réussit à convaincre le peuple de sa sincérité, il sera étonné de l’accueil qui lui sera réservé. Car, le Béninois aspire à la paix, à l’unité au développement et non à la chienlit.

Propos recueillis par Apol

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