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La Presse du Jour N° 2255 du 7/11/2014

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Lutte conte le virus Ebola: « La fermeture des frontières n’est pas la solution » selon Dr Youssouf Gamatie
Publié le samedi 8 novembre 2014   |  La Presse du Jour


Lutte
© AFP par dr
Lutte contre le virus Ebola
septembre 2014


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Pour la deuxième fois, le représentant résident de l’Organisation Mondiale de la Santé (Oms) au Bénin, Dr Youssouf Gamatie a rencontré hier jeudi 06 novembre 2014 dans la salle bleue du palais des congrès de Cotonou, les professionnels des médias béninois et étrangers pour leur faire le point des principaux temps forts qui ont structuré la journée du mercredi 05 novembre dernier. Il a fait cas de l’élection du nouveau directeur régional, des échanges sur la fièvre Ebola et de l’hommage rendu au 1er africain ayant occupé le poste de Directeur régional de l’Oms, le Béninois feu Dr Alfred Comlan Quenum.

A l’entame de ses propos, le représentant résident de l’Organisation Mondiale de la Santé (Oms) au Bénin, Dr Youssouf Gamatie a rappelé hier qu’après l’élection du nouveau Directeur régional de l’Oms pour l’Afrique, le mercredi dernier, le poste a été accordé à la ministre de la Santé du Botswana, le Dr Matshidiso Rebecca Moeti, un fonctionnaire de l’Oms. Il précise qu’avant d’être élue, elle cumulait les postes de Coordonnatrice de l’équipe d’appui inter-pays de l’Afrique australe et de l’Afrique de l’Est, et de directrice adjointe régionale au bureau de Brazzaville. Il précise qu’elle maîtrise bien l’Oms et notamment la région Afrique. Quant au bilan des affres de la fièvre Ebola en Afrique de l’Ouest, les délégués ont indiqué qu’à la date du 05 novembre 2014, 13.042 cas de personnes atteintes dont 4.818 décès pour l’ensemble des pays touchés. Il s’agit en tête, du Libéria avec 6.525 cas dont 2.697 décès, de la Sierra Léone avec 4.759 cas dont 1.070 décès et de la Guinée qui a enregistré 1.731 cas dont plus de 1000 décès. D’autres pays ont été aussi identifiés comme affectés par l’épidémie, mais la transmission du virus est plus faible à leur niveau. En l’occurrence le Mali avec 1 cas de décès, celle d’une fillette de 2 ans ; le Nigéria avec 20 cas de personnes affectées dont 8 décès ; le Sénégal avec 1 cas de personne atteinte ; l’Espagne avec 1 cas sans décès ; et enfin les Etats-Unis avec 4 cas dont 1 décès. Toutefois, le Dr Youssouf Gamatie a tenu à signaler qu’il s’agit d’une tendance globale et qu’il ne faudrait pas s’attacher à ces chiffres à la dizaine près. Des chiffres qui, à ses dires fluctuent au jour le jour. De ce fait, il a confié que l’épidémie a déjà été déclarée terminée au Nigéria, au Sénégal et qu’elle le sera bientôt au Congo où elle est déjà contrôlée. En effet, il a expliqué que selon les épidémiologistes, la courbe de l’épidémie qui va du ‘’pic’’ à la ‘’baisse’’ jusqu’à sa disparition totale, en passant par ‘’l’horizontalisation’’, a commencé par donner le sentiment d’une stabilisation à l’horizontale en Guinée, même si une prudence est recommandée en la matière. Par contre, a-t-il poursuivi, l’on assiste à une persistance de la fièvre Ebola au Libéria et en Sierra Léone, notamment dans l’épicentre et dans tous les districts. Mais le Dr Gamatie a précisé que l’on guérit bel et bien de la fièvre Ebola. Certes, il n’y a pas encore un vaccin contre ce virus, mais il note que les scientifiques utilisent pour l’heure un sérum réalisé notamment à base des ‘’anticorps neutralisants’’ développés dans l’organisme des personnes guéries de la maladie afin de traiter celles qui sont infectées.

La fermeture des frontières et vols aériens n’est pas la solution

Face à ce tableau, les délégués ont ébauché quelques pistes de solutions pour contrer la fièvre Ebola. En vue d’éviter la propagation vertigineuse et non maîtrisable de l’épidémie, ils ont priorita rement banni la solution de la restriction des mouvements qui se traduit par la fermeture des transports aériens. Ils ont ensuite mis l’accent sur la nécessité pour chaque pays de renforcer son système sanitaire d’information en intensifiant la communication dans le milieu rural. A cet effet, le conférencier a précisé que l’Oms travaille avec les radios communautaires pour sensibiliser davantage les populations rurales. Aussi a-t-il renchérit, le Commissaire de l’Ua aux affaires sociales a présenté au cours de la séance du mercredi, le rapport des actions menées par l’Ua aux plans régional et international en vue de mobiliser davantage de ressources humaines et financières pour aider les trois pays les plus touchés à éradiquer en leur sein la fièvre Ebola. Le Dr Gamatie a ajouté que pour contrer la fièvre Ebola, l’Oms travaille à la mise en place dans les pays atteints ou non, des points de contrôle. Ainsi la liste des laboratoires de virologie accrédités par l’Oms pour poser le diagnostic de la maladie, a été mise à la disposition de tous les pays africains. Pour ce qui est des pays touchés par l’épidémie, l’Oms envisage particulièrement y installer des laboratoires mobiles pour faciliter le diagnostic et le traitement de cette maladie. Par ailleurs, au terme de cette 3è journée de la 64è session du comité régional de l’Oms pour l’Afrique dénommé RC 64, et suite aux échanges sur la fièvre Ebola, un vibrant hommage a été rendu en fin de soirée au 1er africain ayant occupé le poste de directeur régional de l’Oms pour l’Afrique, en la personne de feu Alfred Quenum, un Béninois. 2014, l’année d’organisation de cette 64è session coïncidant avec le 30e anniversaire de son décès, l’Oms a voulu saisir l’opportunité pour honorer sa mémoire. Divers témoignages ont donc été faits pour saluer la vision sanitaire du défunt pour l’Afrique et ses stratégies pour assurer une meilleure santé aux populations africaines. Ce devoir de mémoire a amené la fille du défunt, Brigitte Quenum a affirmé que les actions et réflexions de son regretté père sont encore d’actualité et peuvent inspirer les experts actuels pour le renforcement du système sanitaire africain. A sa suite, le Directeur régional de l’Oms pour l’Afrique sortant, Dr Luis Gomez Sambo a confié à l’assistance que c’est grâce au feu Alfred Quenum qu’il a réalisé l’importance de la santé et a décidé d’embrasser la carrière médicale. Par le fait des choses, le Dr Luis Gomez Sambo quitte son poste 30 ans exactement après le décès de son mentor. Enfin, au nom du gouvernement, le ministre d’Etat François Abiola, a exprimé la fierté du Bénin d’avoir eu un fils qui a autant marqué le continent et qui, au-delà d’être un fils du Bénin, est devenu celui de l’Afrique et du monde entier.

Background de la nouvelle Directrice régionale de l’Oms pour l’Afrique

La nouvelle Directrice régionale de l’Oms pour l’Afrique a obtenu son diplôme de médecine (Mb, Bs) et de santé publique (Msc en santé communautaire pour les pays en développement), respectivement au Royal Free Hospital of Medecine de l’Université de Londres, en 1978 et à la London School of Hygiène and Tropical Medecine en 1986. Quant à sa carrière, elle a acquis plus de 35 années d’expériences aux niveaux national et international en matière de santé publique avec l’Oms, l’Unicef, l’Onusida, et le Ministère de la santé du Botswana. Au cours des six dernières années, la nouvelle Directrice régionale de l’Oms pour l’Afrique, le Dr Matshidiso Rebecca Moeti qui prendra officiellement ses fonctions le 1er février 2015, a conseillé et assisté son prédécesseur, le Directeur régional sortant, le Dr Luis Gomez Sambo, en matière de politiques et stratégies sur les questions régionales et mondiales de santé publique, surtout dans les domaines de l’amélioration de l’efficacité des bureaux de pays de l’Oms. Elle a aussi conduit avec succès le développement de stratégies régionales de l’Oms dans les domaines prioritaires de la santé publique, y compris les maladies transmissibles, la vaccination, la santé maternelle et infantile, et les piliers des systèmes de santé. Dès lors, le Dr Moeti a été profondément impliquée dans la prévention et le contrôle des maladies transmissibles, l’élaboration de stratégies régionales de lutte contre les facteurs de risque, et elle a également joué un rôle clé dans la mise en place de partenariat pour la santé dans la région Afrique.

Par ailleurs, en tant que représentant de l’Oms au Malawi, le Dr Moeti a dirigé l’équipe pays de l’Oms pour soutenir le gouvernement et ses partenaires au développement dans la gestion du secteur de la santé. En effet, au plus fort temps de la pandémie du Vih/Sida, elle a conduit les actions du Bureau régional de l’Oms pour l’Afrique concernant l’extension du traitement dans le cadre de l’initiative « 3×5 ». Elle a aussi fourni un appui technique au programme de santé infantile, reproductive et maternelle.

Ses postes au cours de ces 35 dernières années :
- Directeur régional adjoint (2011-2014) et Assistante du Directeur régional (2008-2011)
- Directeur, Division des Maladies non transmissibles – Bureau régional de l’Oms pour l’Afrique (2007-2008)
- Représentant de l’Oms au Malawi (2005-2007)
- Conseiller régional Vih/Sida – Bureau régional de l’Oms pour l’Afrique (1999-2005)
- Chef d’équipe de l’Onusida – Bureau Afrique et Moyen-Orient, Genève (1997-1999)

Monaliza Hounnou

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