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La Presse du Jour N° 1906 du 12/6/2013

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Entretien avec la comédienne du cinéma : « Mes prochaines productions seront plus évangéliques », dixit Grâce Agnila
Publié le mercredi 12 juin 2013   |  La Presse du Jour




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Elle est un talent du cinéma béninois. A ce jour, elle a joué dans plus d’une quarantaine de films béninois. Fille d’un Pasteur Protestant Méthodiste, Grâce Agnila a fait ses preuves dans plusieurs compagnies de théâtre. Elle est plus connue dans la compagnie de théâtre et de cinéma « Sêmako Wobaho ». Après treize (13) années de carrière, Grâce, eu égard à tout ce qu’elle a vécu dans sa carrière, décide d’utiliser son talent artistique autrement. Elle pense le mettre au service de Dieu. A l’en croire, elle est désormais née de nouveau. Elle promet que ces prochaines productions, qui ne tarderont pas à sortir, seront riches en évangélisation. Dans cet entretien, elle confie, entre autres, les circonstances qui l’ont amenée à opérer ce choix, ses rêves et ses projets pour sa nouvelle mission d’évangélisation.
Vous êtes artiste comédienne spécialisée dans le cinéma, faites-nous savoir comment vous êtes arrivée au cinéma ?
(Sourire). A vrai dire, j’ai fait mes premiers pas dans les églises parce que je suis fille d’un pasteur Protestant méthodiste. J’ai commencé le théâtre par les écoles de dimanche. Et c’est là que j’y ai pris goût. Quand je joue dans une pièce dans une église, le lendemain, partout où je passe dans la rue, tous les spectateurs présents m’appellent par le nom de scène. Je ne peux pas dire avec précision comment je suis arrivée au théâtre. Il me semble que quand quelque chose est déjà en vous, Dieu crée un chemin pour que vous arriviez là où vous devez aller. A ce niveau embryonnaire, faire du théâtre était tout un plaisir pour moi. Après cela, je ne sais pas comment le reste est arrivé. Par ma détermination et mon désir de toujours exceller dans le domaine, j’ai rencontré sur mon chemin la compagnie « Sêmako Wobaho », ceux par qui Dieu a pris pour que je sois reconnue aujourd’hui. J’ai travaillé avec eux pour la sortie de leur tout premier CD. Il faut souligner qu’avant ce groupe, j’ai aussi travaillé avec d’autres groupes qui n’étaient pas si populaires.
Faire du théâtre, c’est donc pour vous un don de Dieu?
C’est ce que je peux dire puisque les choses sont venues sans que moi-même, je ne m’en rende compte. Et là, je peux témoigner que Dieu met en chacun de nous un talent qui doit être fructifié.
Parlez-nous de votre parcours dans ce domaine ?
Quand on parle de la formation dans le cinéma, moi je ris. C’est vrai, il est conseillé de se faire former. Pour moi, on ne se forme pas pour le cinéma. L’idéal est toujours de commencer ; et après, l’on peut renforcer ses capacités. Et c’est justement ce que j’ai fait. J’ai suivi par la suite quelques petites formations pour certaines scènes et quelques spectacles. Mais s’agissant d’une formation digne du nom en théâtre ou en cinéma, je n’en ai jamais fait.
Grâce aime souvent jouer quels rôles ?
Je pourrai dire qu’entre-temps la nature m’avait collé le rôle d’une femme malheureuse et souvent triste. C’est ce rôle qui me revenait toutes les fois où je dois jouer dans une pièce ou dans un film. Sans vous mentir, ce n’est pas ce que j’aimais mais c’est ce qu’on me confiait chaque fois comme rôle. Dans « Assofou » de la compagnie « Sèmako Wobaho », j’ai commencé avec des pleurs. Ce rôle de tristesse, je l’ai trop joué. Et s’il n’y avait pas « Assofou », Grâce n’allait pas exister comme aujourd’hui. J’existerais mais je ne serais pas autant connue dans le monde du théâtre et du cinéma. J’ambitionne donner au public une autre Grâce qui ne jouera plus des rôles de tristesse.
Et pourquoi ce rôle de tristesse ?
J’ai compris que comme pour la première fois j’ai joué sans faille ce rôle, chaque fois que quelqu’un veut une artiste qui va jouer un rôle de malheureux, c’est à moi qu’on fait recours. Quand on voulait faire « mon mari 1 », tous les rôles étaient distribués. C’est à trois jours du tournage que Prince m’appelle pour me dire qu’il m’a suivie sur TV Com et qu’il a vu comment je pleurais. C’est ainsi qu’il m’a convaincue de jouer encore ce rôle dans son film. Donc quand tu réussis ce rôle une fois, tout le temps on a envie de te le remettre sans t’essayer dans d’autres.
Vous faites partie de la génération des jeunes acteurs du cinéma béninois qui séduisent de par leurs prestations. Quel est votre secret ?
(Elle s’étonne et marque une pause d’une minute) Je ne pense pas. Si j’arrive à séduire aujourd’hui, je dis simplement que cela fait partie de mon destin. Je dis simplement que Dieu l’a voulu pour moi et il l’a tracé pour moi. Je n’ai pas un secret spécialement pour le cinéma. Je me laisse travailler par le réalisateur ou le producteur pour pouvoir lui donner ce qu’il veut. Il n’y a pas de secret dans le cinéma parce que ce ne sont pas les bons bavards qui y excellent. Par exemple, je ne parle pas trop quand il y a du monde. Mais quand il y a le public, c’est en ce moment que je suis inspirée. Je n’ai pas un secret en tant que tel. Peut-être que j’ai des atouts que les réalisateurs travaillent ou que j’ai des choses qui brûlent en moi et que je veux faire sortir.
Est-ce à dire que vous travaillez avec des anciens ?
Je travaille avec des anciens, des gens dont moi-même je ne savais pas que j’aurais la chance de serrer la main un jour. Je me rappelle quand on voulait faire « Vrai ou faux », on s’était retrouver sur le plateau avec Gohou et Clémentine. C’était comme si on était de la même génération, alors qu’ils sont plus âgés que moi. Le talent vous amène à travailler avec ceux qui sont plus grands que vous. Entre-temps quand je regardais « Taxi brousse », je ne savais pas si je pouvais voir les Bio et Ignance sur le même plancher. Mais j’ai eu à travailler avec tous ces gens. Tout ce que je fais, je me laisse travailler. Je travaille avec les aînés ; je tire profit de leurs talents pour en retour travailler à en avoir autant. Je sais toujours tirer quelque chose de ce que l’autre fait pour l’ajouter à mes compétences afin de donner le meilleur de moi-même.

Pour en arriver à votre niveau actuel, vous avez sans doute affronté des obstacles ?
Je rends grâce à Dieu ; je ne vais pas parler de difficulté. On dit que tout concourt au bien de celui qui aime Dieu. Beaucoup de gens ne savent pas quel genre de personne je suis aujourd’hui. Grâce a traversé beaucoup de difficultés qu’elle ne veut pas détailler. Ces difficultés m’ont amenée à renaître de nouveau. Aujourd’hui, je raisonne en évangéliste. Maintenant, j’ai compris la vie autrement. Je suis dans un monde artistique où il y a tout. Je sais de quoi je parle. Depuis trois ans, le public demande d’après moi. J’ai compris que Dieu a voulu me recueillir très tôt pour que je puisse retrouver le bon chemin ; sinon je tendais vers la perdition. Etre célèbre, c’est bien ; mais l’être en Christ, c’est encore mieux. Mes difficultés, je ne les raconte plus. J’ai compris qu’elles constituent pour moi un canal par lequel Dieu a saisi mon cœur. Parfois, je coule des larmes au moment où il y a de grandes dames dans leur véhicule qui s’arrêtent parce qu’ayant envie de me serrer la main. Tout ce qui m’est arrivé comme difficultés, c’est afin que je reçoive Christ dans ma vie. Mon talent artistique, je l’utiliserai dorénavant autrement ; il sera en un mot au service de Dieu. Désormais, Grâce est née de nouveau.
Grâce veut désormais servir Christ. Est-ce à dire qu’elle veut abandonner le cinéma ?
Tout ce que je sais, c’est que Dieu est en train de me confier une mission. Me connaissant, je ne peux pas être pasteur ni évangéliste. Je servirai donc mon Dieu à travers mon talent. Entre-temps, je jouais sans partager beaucoup de choses avec les téléspectateurs et mes fans ; mais aujourd’hui, mes prochaines productions seront riches en évangélisation. Tout ce que Grâce fera prochainement sera purement spirituel.
Faites-nous savoir alors vos rêves pour votre nouvelle mission ?
Les projets, je les ai à foison. Je me garde d’en donner des détails au risque de me faire passer pour une charmeuse. Retenez simplement que Grâce ne va plus jouer pour jouer. Soyez rassurés, mes propres productions vont sortir bientôt. Mais elles seront plus spirituelles et riches en mes témoignages.

Un appel à lancer à vos fans ?
Ce qui me fait plaisir même si je reste un an sans apparaître sur scène, c’est que quand je sors on me reconnaît toujours. On m’appelle de part et d’autres. Les gens vont même jusqu’à donner mon prénom à leur enfant parce qu’ils ont vu une Grâce qui les a épatés de par ses prestations. Je dirai simplement à mes fans et aussi à tous ceux qui ne m’aiment pas que le meilleur reste à venir. Cela brûle en moi de sortir rapidement quelque chose ; mais j’attends de faire quelque chose de potable pour rester en contact avec eux. Entre autres, il s’agira pour moi désormais d’amener tous ceux qui sont en difficulté à vivre une vie de bonheur.

Propos recueillis par Victorin FASSINOU

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