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Quand se lève le peuple-ouragan
Publié le mercredi 12 novembre 2014   |  24 heures au Bénin


Manifestation
© AFP par DR
Manifestation à Cotonou pour exiger la tenue d’élections municipales


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On parlera longtemps encore du Burkina Faso qui vient de rappeler avec brio que, même enclavé, réduit à l’analphabétisme, à la pauvreté et au chômage, le peuple qui se lève est un peuple invincible, un peuple-ouragan qui, d’un seul coup, balaie 27 ans d’autocratie, anéantit un parlement godillot, met en fuite le rectificateur patibulaire, ressuscite à la mémoire des vivants éclopés les noms des éveilleurs assassinés, Thomas Sankara, Henri Zongo, Jean-Baptiste Lingani, Norbert Zongo, pour s’en tenir aux assassinés emblématiques.
​Quand se lève le peuple-ouragan, le Burkina Faso réédite la geste du Mali et du Bénin, qui poussèrent dehors, les généraux autocrates incrustés au pouvoir comme sangsues, et il réédite sa propre geste derrière Thomas Sankara – ô capitaine, mon capitaine ! – héraut pétri d’abnégation, espoir des exploités et des spoliés, sur les traces de Che Guevara et de Jerry Rawlings. Les exploiteurs et les spoliateurs n’aimaient ni son message ni son action. Ont-ils été pour quelque chose dans son élimination orchestrée par le rectificateur sanguinaire ? On sait en tout cas qu’ils viennent d’offrir hélicoptère et avion à ce dernier pour protéger sa fuite et le mettre à l’abri du peuple-vent-debout. Exfiltration aéroportée pour bons et loyaux services ? Oui ! Et qui atteste pour le compte de qui il fit l’odieuse rectification. Et qui indique d’ores et déjà qu’il ne répondra pas de ses crimes de sang pendant 27 ans d’arrogance mortifère, de tripatouillage de la constitution pour s’éterniser au pouvoir. Ses commanditaires présumés, ex-filtreurs patentés, ceux dont il était l’agent entêté, se coaliseront pour empêcher la justice de lui demander des comptes.
​Hélas, ils n’ont rien compris, ses commanditaires ex-filtreurs. Ils ne voient même pas qu’à force de rendre canards boiteux les Africains en soutenant leurs prédateurs carnassiers, ils commencent à boiter un peu eux-mêmes en essayant de contenir, extra muros, les désespérés de tout bord, Aqmi, djihadistes, Boko Haram, Etat islamique et consorts, en essayant de contenir, intra-muros, la menace de la paupérisation et du chômage endémique. Peut-on se protéger indéfiniment du mal qu’on laisse faire ou qu’on encourage dans une partie du monde ? Le Liberia et la Sierra Leone livrés à des prédateurs assassins baptisés ‘‘seigneurs de la guerre’’. Armes contre diamant. Guerre civile atroce. Volonté de mettre la main sur les richesses de ces pays pour son profit à soi. La paix revenue, voici les Libériens et les Sierra Léonais dans une misère noire qui les pousse à tout ingurgiter pour survivre, y compris le gibier le plus faisandé. Résultat, Ebola. On en tremble en Europe, en Amérique du Nord et en Chine, car nul ne peut se protéger indéfiniment des conséquences du mal qu’il laisse faire ou encourage dans la maison voisine ou lointaine pour son profit personnel.
​L’onde de choc du séisme politique au Burkina Faso a été ressenties au Bénin, non pas dans les chaumières mais dans les palais. Grosse frayeur. Quoi donc ? A vouloir réviser la constitution pour se faire monarque, on ne finit même pas son dernier mandat ? Ça alors ? ‘‘Après nous, c’est nous !’’ On murmure encore l’imbécile slogan. Le cœur n’y était déjà pas auparavant, mais après l’ouragan qui a détrôné le monarque mossi en gestation, on le murmure la culotte pleine de frousse, en se préparant déjà pour une possible auto-exfiltration par l’hélicoptère de l’Etat, au cas où la colère en marche éclaterait en orage. Le rusé tremble de peur, mais le peuple béninois, désormais debout, ne baissera plus la garde, car il sait que lorsqu’il ne s’agit que de ventres à soutenir et de panses à remplir, ses politiciens insatiables sont capables de ravaler toutes vomissures, aucune alliance n’étant à leurs yeux contre-nature. Rester donc vigilant pour en découdre avec les rectificateurs et les refondateurs, tous Bony-Menteurs. Rester donc peuple-ouragan pour briser l’apocalypse.

Roger Gbégnonvi

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