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Le Matinal N° 4122 du 13/6/2013

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Après avoir écarté Robert Dosou pour réviser la constitution : Yayi Boni passe à la vitesse supérieure
Publié le vendredi 14 juin 2013   |  Le Matinal


Clôture
© aCotonou.com par DR
Clôture du 2ème Congrès de la Conférence des Juridictions Constitutionnelles Africaines
Cotonou, Samedi 11 Mai 2013 : Le 2ème Congrès de la Conférence des Juridictions Constitutionnelles Africaines vient à son terme Photo : Maître Robert Dossou, Président de la Cour Constitutionnelle


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Dernier acte en date posé par le président de la République pour réviser la Constitution. Il vient d’envoyer le projet de texte à l’Assemblée nationale ce 10 juin 2013 alors qu’il a signé le décret le 06 juin dernier soit à la veille de l’installation de la nouvelle mandature de la Cour constitutionnelle. C’est clair. Il a d’abord écarté l’élément gênant Robert Dossou du jeu avant de passer à la vitesse supérieure. Cela ne fait plus l’objet d’aucun doute. Le chef de l’Etat Yayi Boni a une idée derrière la tête dans son élan révisionniste.


Yayi Boni a déjà tout préparé pour crucifier le pilier de la démocratie béninoise. Sûr de son plan, il a commencé par confectionner son faire-part depuis sa réélection. Le nom de la défunte est connu : c’est la Constitution du 11 décembre 1990. Les familles parentes, amies et alliées sont : Monseigneur Isidore de Souza, Kérékou, Maga, Soglo, Zinsou, Ahomadagbé, Kouandété, Robert Dossou, Albert Tévoédjrè, Ahanhanzo Glèlè, Grâce Adamon, Paul Dossou, Hélène Aholou Kèkè. La liste est longue sans oublier Théodore Holo, actuel président de la Cour constitutionnelle, considéré comme le dernier rempart pour empêcher que l’enterrement ait lieu. La date de l’enterrement n’est pas encore connue, mais les faire-part circulent déjà et les caciques du régime sont prêts à chanter le requiem de notre constitution.
L’assassinat a été donc préparé depuis que le Prince de Tchaourou a reconquis le pouvoir en 2011 par un historique KO. C’était d’ailleurs une pilule amère que le peuple a avalée. Et comme il n’y a jamais eu deux sans trois. Un autre coup est en préparation afin qu’il se donne les moyens de continuer au-delà de 2016 l’exercice du pouvoir d’Etat. On a vu cela venir. Le premier à l’avoir flairé, c’est Me Robert Dossou, ancien président de la Cour constitutionnelle. Jugé pendant toute sa présidence d’être aux ordres de Yayi Boni, il a refusé de donner carte blanche à une révision opportuniste de la constitution du 11 décembre 1990. Sans doute pour se venger et se mettre en position de force pour aller jusqu’au bout de ses ambitions, le président de la République ne l’a pas reconduit lors de la désignation des membres du gouvernement pour siéger à la 5ème mandature de la Cour constitutionnelle.
Le pauvre Robert Dossou a déjà fait de son mieux pour préserver les options fondamentales de la Conférence nationale de février 1990. Son départ a donc permis à Yayi Boni de passer à la vitesse supérieure dans son projet.
Tout a été fait en un rien de temps. Le jeudi 30 mai 2013, le gouvernement rend publique la liste de ses trois représentants à la Cour constitutionnelle. Robert Dossou éjecté. Avant cette obligation à laquelle le gouvernement a satisfaite, c’est l’Assemblée nationale qui lui a montré la bonne voie. Elle reconduit ses quatre représentants sortants, dont un certain Théodore Holo. Un détail qui montre que si Holo est resté et que Dossou est parti, c’est parce que Yayi Boni ne voulait plus de lui. Certes que le chef de l’Etat n’est pas obligé de le maintenir, mais à comparer Robert Dossou aux trois nouveaux membres désignés par l’Exécutif, il n’y a pas copie.
De loin, Robert Dossou est préférable, mais comme il n’est pas prêt à faire le jeu dangereux de son ami, ce dernier l’a recalé. Désormais les sept nouveaux membres sont connus.
Et voici Yayi Boni qui passe à la vitesse supérieure. Le 06 juin 2013, il signe le décret N° 2013-255 portant transmission à l’Assemblée nationale du projet de loi portant révision de la Constitution de la République. Soit à 24 heures de la fin de mandature de l’équipe de Robert Dossou. Celle-ci passe le témoin à la nouvelle mandature qui élit son président le 10 juin 2013. Selon nos informations, c’est le lendemain que le projet de loi de la révision de la Constitution a été transmis à l’Assemblée nationale. La chronologie des actes posés ces derniers jours ainsi que leur proximité révèlent tout. Yayi Boni a tout simplement mis hors d’état de « nuire » à son élan révisionniste, Robert Dossou.
Ce faisant, il montre que c’est Théodore Holo qui peut faire son jeu. Ce que beaucoup refusent de croire. Y compris les familles, parentes, amies et alliées de la constitution du 11 décembre 1990.

Abdourhamane Touré

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