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Sénat : entre sénateur élu et sénateur nommé, un président de la chambre hauteSénat: entre sénateur élu et sénateur nommé, un président de la chambre haute
Publié le samedi 15 juin 2013   |  camerbe


Sénat:
© Autre presse par DR
Sénat: entre sénateur élu et sénateur nommé, un président de la chambre haute


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Depuis le 12 juin 2013, Marcel Niat Njifenji, 79 ans, trône au perchoir du bureau permanent du tout premier Sénat du Cameroun indépendant, un technocrate de haut vol et un “zélateur politique” de longue date, fidèle à celui qui décida de le nommer sénateur une première fois, puis une « seconde » fois, à la présidence du Sénat, sous le couvert de 86 sénateurs RDPC & Co. frustrant ainsi les sénateurs élus par le collège électoral fixé par la loi.
Rien à redire sur la personne de l´honorable président Marcel Niat Njifenji qui peut se targuer de réunir, malgré son âge, toutes les compétences intellectuelles et professionnelles pour assumer ses nouvelles fonctions à la tête du sénat. Point de doute. Par contre, ce qui suscite la réflexion est son parcours atypique jusqu´au perchoir en ce mercredi 12 juin 2013 et l´éventuel coup encaissé par les sénateurs élus.
Un sénateur, deux modes
Faut-il le rappeler, c´est á la faveur du décret 2013/149 du 08 mai 2013 que le chef de l’Etat le nomme, avec 29 autres, comme sénateur de la région de l´ouest, conformément aux dispositions constitutionnelles (Art.20(2)). Les 30 sénateurs nommés complétaient ainsi les 70 autres sénateurs élus au suffrage indirect le 14 avril 2013 dans chaque région par un collège électoral composé de conseillers régionaux et des conseillers municipaux (Art.11 Loi fixant les conditions d´Election des sénateurs).
Il ressort donc qu´au Cameroun, le sénateur tire sa légitimité de deux sources. Pour le sénateur élu, il la tire du suffrage indirect ; pour le cas d´espèce, les 70 sénateurs sont le fruit du vote de près de 9.000 conseillers municipaux (majoritairement RDPC) élus au suffrage universel lors des élections municipales de 2007, un vote dont Elecam avait estimé le taux de participation à plus de 98%. Pour le sénateur nommé, il tire sa légitimité de la seule volonté du chef de L`Etat, lui-même élu au suffrage universel, mais malheureusement,seul “électeur ” du sénateur nommé.
De leurs différentes sources, se dégage le constat de la primauté du choix d´un individu, fut-il, chef de l`Etat, sur celui des conseillers municipaux et conseils régionaux. Un mode sui generis autorisé par la loi pour devenir sénateur.
Sénateur nommé, avantage aux points
Alors que les spécialistes du droit administratif en étaient encore á chercher à comprendre s´il y avait une préséance entre un sénateur élu et un sénateur nommé, si un sénateur élu “vaut” un sénateur nommé, au regard de leur légitimité, voilà que le chef de l´Etat vient lui-même d´en apporter la réponse en désignant et en faisant élire à la soviétique, sous le couvert de 86 sénateurs, issus du RDPC et des partis affidés, un sénateur nommé á la tête du Sénat. Par cet acte, c´est le sénateur nommé qui marque des points psychologiques sur le sénateur élu, mais le match est loin d´être terminé.
En attendant que la définition du mot démocratie soit revue et corrigée dans les dictionnaires, au cameroun, même quand le choix des candidats est à bulletin secret, le chef de l´Etat reste juge et arbitre, souverain au-dessus du peuple souverain.

Issa-Behalal

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