Accueil    Shopping    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Benin    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Société
Article




  Sondage



 Nous suivre

Nos réseaux sociaux



 Autres articles
  • Houndété critique vertement la gouvernance de Yayi
    24 heures au Bénin - 13/11/2014
  • Ce qui est reproché à Pascal Irené Koupaki
    24 heures au Bénin - 13/11/2014
  • Communiqué de la STTB SA.
    24 heures au Bénin - 13/11/2014
  • Connaissez-vous vraiment Janvier YAHOUEDEOU ?
    24 heures au Bénin - 12/11/2014
  • Quand se lève le peuple-ouragan
    24 heures au Bénin - 12/11/2014
  • Tous les articles d'actualités



    Comment

    Société

    Requiem pour le journaliste en soutane...
    Publié le jeudi 13 novembre 2014   |  24 heures au Bénin


    Le
    © Autre presse par DR
    Le père André Quenum


     Vos outils




     Vidéos

     Dans le dossier

    Je me disais qu’après François Mensah puis Cyriaque Azoma, je n’aurais pas plus à me soumettre à l’exercice d’une chronique nécrologique de si tôt . Surtout pas pour celui dont l’homélie, il y a quelques jours encore, avait réconforté plusieurs d’entre nous pendant qu’on pleurait François. Ce jour-là, c’était certainement le prélat qui officiait, mais il revêtait une autre casquette, celle du confrère éploré, le journaliste en soutane, presque le seul connu dans le pays ; ce qui apporte à la tragédie une dimension plus cruelle. L’abbé André Quenum ne pourra plus jamais gratifier les lecteurs de La Croix du Bénin de ses chroniques toujours revêtues d’une saveur spéciale, celles du prêtre qui ose. En plus de ses prestations dans le journal catholique, il pouvait donner libre court à ses opinions sur plusieurs émissions consacrées à l’actualité nationale et internationale, à travers radios et télévisions de la place, sans tabou ni condescendance. En ces moments-là, c’était d’abord le journaliste qui opine, le professionnel avant l’homme d’église. Ceux qui ne lui connaissaient pas son Ph.d en journalisme pouvait facilement être surpris par l’indépendance d’esprit de ce bonhomme en soutane que certains prenaient pour un porte parole de l’église romaine au Bénin.

    L’essentiel des témoignages et des hommages a déjà été entendu dès les premières heures après l’annonce du décès dans presque tous les organes de presse du pays. Mais ce qui retient particulièrement mon attention c’est sa qualité de chroniqueur. Encore un autre chroniqueur qui s’en va après François, pour une rubrique qui n’attirait déjà pas le grand monde. Un exercice qui permet d’aller au-delà du factuel. C’est donc grâce à cette libre expression que l’abbé et moi entretenions des rapports très spéciaux, par nos organes respectifs interposés. Je ne compte plus le nombre de fois où j’ai dû réagir dans les colonnes de mon journal après l’avoir lu dans La Croix, ou vice versa. Pas dans une logique de belligérance ou d’antagonisme. Mais toujours pour donner plus de légitimité et de force à la libre expression, sa principale bréviaire.

    Comment passer sous silence les maintes fois où lui et moi sommes retrouvés sur des plateaux de télévision ou de radio ? Depuis l’émission du dimanche à l’Ortb Tv co-animée à l’époque par charlemagne Kekou et Fritzel Sintondji jusqu’à celle des vendredi sur Ortb radio animé par Gilles Dansou - je me surprends souvent à constater la proximité de nos points de vue malgré l’abysse entre nos deux approches ; lui, le fervent catholique dans son style sentencieux, sérieux parfois métaphysique ; et moi l’islamiste orgueilleux dans mes convictions volontairement provocatrices voire polémistes. L’une des rares fois où nous étions vraiment opposés dans nos "papiers" respectifs ce fut peu avant la présidentielle de 2011 où il devait s’aligner sur la position de l’église catholique farouchement acquise à la réalisation de la Lépi "bâclée" de Bako.

    Autre détail important, le départ du Père André Quenum pourrait être l’une des rares fois où un décès de journaliste ne donnerait pas lieu à des conjectures sur le misérabilisme ambiant dans la profession. Pour une fois, personne ne pourrait évoquer un défaut de salaire, de soins ou de prise en charge. Les confrères frappés par la précarité peuvent donc se consoler du fait qu’ils ne sont pas les seuls susceptibles de mourir relativement jeune. Même si la succession des décès au sein de la corporation peut nourrir une insidieuse psychose dans les esprits ; deux, quatre ou cinq professionnels des médias morts en un mois. Un malheureux concours de circonstance. Rien de plus. Je reste d’ailleurs persuadé qu’aucun des défunts n’aurait souhaité que les plumes et les micros se taisent parce qu’ils ne sont plus là. Eux n’ont pas hésité à tout donné à cette profession qu’ils ont tant aimé chacun selon ses compétences et sa personnalité.

    Abbé André, veille donc sur ta profession !!!

     Commentaires