Accueil    Shopping    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Benin    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article



 Titrologie



Le Matinal N° 4476 du 14/11/2014

Voir la Titrologie

  Sondage



 Nous suivre

Nos réseaux sociaux



 Autres articles



Comment

Politique

Dialogue en vue de la correction de la Lépi : Yayi se trompe de cible
Publié le samedi 15 novembre 2014   |  Le Matinal


Visite
© APA par Saliou Amah
Visite d`amitié et de travail du président Yayi Boni à Abidjan
Mardi 11 Mars 2014. Abidjan. Dans le cadre de la visite d`amitié et de travail, qu`il effectue en Côte d`Ivoire, le président béninois Yayi Boni a été reçu en audience par son homologue ivoirien Alassane Ouattara. Ph : Yayi Boni


 Vos outils




 Vidéos

 Dans le dossier

Le président de la République, Yayi Boni est très mal conseillé. Dans le cadre du dialogue qu’il a envisagé lui-même pour la correction de la Liste électorale permanente informatisée (Lépi), il emprunte une démarche ridicule. Entre les présidents d’institutions et les forces politiques et sociales qui critiquent, formulent des propositions et envisagent une sortie de crise, qui sont ceux qui doivent être les réels interlocuteurs de Yayi Boni ? En s’obstinant à violer la Constitution, au moyen de concertation avec les présidents d’institution, le chef de l’Etat se trompe de cible.


Quelle trompette faudrait-il emboucher pour faire entendre raison à Yayi Boni ? Les forces politiques et sociales, constituées de partis politiques, d’Ong intervenant dans le secteur de la gouvernance, d’associations et mouvements politiques, de syndicats etc., ont martelé, à maintes reprises, leur souhait ardent de saisir la main tendue du chef de l’Etat pour une sortie de crise. Mais Yayi Boni s’offusque. Il s’en moque. Il s’obstine à entretenir des relations constitutionnellement incestueuses. Car, au terme de la Constitution du 11 décembre 1990, l’Assemblée nationale, la Cour constitutionnelle, la Haute cour de justice, le Conseil économique et social, ainsi que la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication, sont des institutions de contre-pouvoir. En effet, l’alinéa 2 de l’article 79 stipule : « Le Parlement exerce le pouvoir législatif et contrôle l’action du gouvernement » Comment peut-on contrôler l’action de l’Exécutif tout en étant de connivence avec lui ? De même, au regard des attributions dévolues à la Cour constitutionnelle, on peut choisir, entre autres morceaux, l’article 117 : « La Cour constitutionnelle statue obligatoirement sur la constitutionnalité des lois organiques et des lois en général avant leur promulgation » ; « elle statue sur les conflits d’attributions entre les institutions de l’Etat ». Question : Peut-on juger après avoir été partie prenante ? La Constitution fait savoir à l’article 132, que la Cour suprême, quant à elle, « est consultée par le gouvernement, plus généralement sur toutes les matières administratives et juridictionnelles. » Dans ces conditions, la Cour suprême peut-elle être encore consultée quand elle a pris part à une rencontre des présidents d’institution avec le chef du gouvernement ? Par ailleurs, nulle part dans la Constitution, il n’est prescrit un cadre de concertation de présidents d’institutions. L’esprit de la Constitution étant fondamentalement basé sur la séparation des pouvoirs.

Urgence de prendre langue avec les forces politiques et sociales

Le président Bruno Amoussou, sur la chaîne de télévision Canal 3-Bénin, avait, semble-t-il, déjà toutes les meilleures propositions. De toutes les façons, il n’y a pas à réinventer la roue. « Il n’y a pas de solution pacifique à un coup d’Etat manqué », a dit un auteur. Un autre affirme qu’à situation exceptionnelle mesure exceptionnelle. Dans la crise actuelle qui retarde l’établissement de la Lépi, le président de la République refuse d’ouvrir les yeux et de faire face à la réalité. Il est question, pour lui, d’échanger franchement avec les forces politiques et sociales en vue d’aboutir aux conclusions essentielles qui suivent. Premièrement, la rencontre entre Yayi Boni et les forces politiques et sociales débouchera sur l’élaboration d’une loi dérogatoire, d’une part, et l’élaboration d’un budget pour le Conseil d’orientation et de supervision de la Lépi (Cos-Lépi) d’autre part. Au lieu d’échanger avec la cible indiquée, Yayi Boni se divertit avec les présidents d’institutions qui, eux-aussi, refusent de lui opposer le principe de la séparation des pouvoirs. Les présidents des institutions sont des administratifs. Ils n’ont ni militants, ni sympathisants. A quoi servent les déclarations officielles du chef de l’Etat s’il doit se tromper des acteurs pouvant l’aider dans la résolution de cette crise ?

La myopie des présidents

Entre les lignes, la Constitution isole les institutions l’une de l’autre. Elle leur interdit de créer un cadre de concertation. Les lois organiques et les règlements intérieurs des institutions astreignent les membres des institutions à l’obligation de réserve. Ils ne peuvent donc pas, sur des principes légaux, se réunir ensemble pour faire sortir le pays d’une situation de crise. C’est une grosse aberration de faire une telle option. L’attitude des présidents d’institutions frise tout simplement de la myopie intellectuelle. Or, ce sont eux qui sont censés éclairer l’opinion publique sur leur rôle. Mais en tombant si bas, au point même de se constituer porte-parole et révéler à la face du monde, les résolutions prises avec le président de la République, les présidents d’institutions violent allègrement la Constitution. Il est encore temps d’arrêter la saignée pour orienter Yayi Boni vers les présidents de partis politiques, associations et mouvements politiques. Ou bien, Yayi a-t-il peur d’affronter les regards et les velléités lyriques des personnalités comme Bruno Amoussou, Adrien Houngbédji, Antoine Kolawolé, Paul Essè Iko, Urbain Amégbédji, Gaston Zossou, Joseph Djogbénou…. ? Sinon, ouvrez le dialogue politique !

 Commentaires