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Assouma Djalil : il n’a pas pu faire ça à son pays!
Publié le mercredi 19 novembre 2014   |  Les Info Plus




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Crise à BTSA, le blogueur Jules Djossou analyse la situation.

L’affaire Assouma ou BTSA, j’ai résisté à l’envie d’en placer un mot mais cela

m’attristerait de laisser passer une si belle aubaine. J’ai quand même pris du recul à lire les titres livrés dans la presse par chacun des camps à coup de FCFA avant de prendre le risque d’en parler. J’ai même attendu que les journaux plus sérieux comme le Matinal ou La Nouvelle tribune puissent en dire un mot. Ma conclusion, elle est amère. Assouma Djalil n’a pas pu faire ça à son pays.

Au cœur de la polémique, une affaire 100 millions pour rénover sa résidence de fonction. Ne me parlez surtout pas d’audit. Je ne veux rien savoir de ce mot (mal). Ma réflexion se situe ailleurs. Est-ce que le DG a effectivement rénové ou fait rénover sa résidence oui ou non à 100 millions? Les journaux ont titré les réformes dérangent ou cabales contre le DG mais ils n’ont pas répondu à la vraie question. Moi, je ne veux pas savoir si une partie du fond a été détournée ou pas mais le simple fait qu’un seul citoyen de ce pays si pauvre puisse utiliser plus 200000 dollars pour refaire sa cour arrière, c’est grave. Pour quelqu’un qui a vécu au Canada, il s’est bien que même le Premier ministre ne peut pas se lever et sortir 200000 dollars de la caisse de l’État pour rénover sa résidence de fonction. Les députés vont le faire partir le lendemain. Le Bénin n’est pas la Guinée équatoriale ni l’Angola pour qu’on se permette ce luxe.

Imaginons que chaque directeur de société, chaque ministre puisse en faire de même, comment le chef de l’État peut-il dégager des ressources pour s’occuper des vrais problèmes du pays. On dit au CNHU, hôpital de référence au Bénin, l’appareil de dialyse fait exactement le contraire de ce qu’il doit faire, il envoie des toxines dans le corps des malades au lieu d’en retirer. Est-ce qu’avec 100 millions ne peut-on pas remplacer cet appareil? C’est pourquoi je dis, il n’a pas pu faire cela à son peuple. J’ai envie de pleurer pour ce pays et pour Yayi Boni que nous accablons au quotidien. Comment peut-il combler son souhait de prospérité partagée dans ces conditions? Mais, il doit s’en prendre à lui-même.

Au risque de fâcher encore certains, comme je l’ai dit à sa nomination Assouma Djalil n’est pas à sa place. Il peut être le jeune le plus intelligent en télécommunication de sa génération, je ne m’attendais à rien de lui. S’il est brillant comme on le dit sa place se trouve dans l’innovation, la création, comment faire pour que les utilisateurs de BTSA puissent avoir des services de meilleure qualité. On ne sort pas d’université avec les qualités de bon gestionnaire. Cela s’apprend à travers des années de petits postes de responsabilités, des erreurs de parcours pour se forger enfin un mental de gagnant.

Par ailleurs, on ne peut toujours faire tout comme on veut et à n’importe quel prix dans un État de droit. Les sociétés d’État sont régies par des textes et règlements et tant que ces textes de loi ne sont pas abrogés, toute décision qui va à l’encombre de ces textes est antidémocratique. Le président ne peut pas dire, parce qu’il a été élu à 75%, qu’il peut faire tout comme il le veut. En jetant le jeune en pâture, la conséquence le DG passe son temps à asseoir son autorité. De la même manière que le DG ne peut pas décider d’envoyer des cadres en retraite anticipée sans vérifier si cette décision est contraire ou pas aux textes de la maison. Le DG doit d’abord aller chercher un bon conseiller juridique pour valider ses notes de service avant de les rendre public. Autant le président de la République ne peut pas se lever aujourd’hui pour dire, parce qu’il veut dégraisser la fonction publique, il renvoie tous les «vieux» ou les personnes à un an de la retraite, autant Assouma ne peut prendre cette décision sans vérifier si on lèse ou pas les droits des travailleurs. De deux choses, l’une. Nous sommes dans un état de droit ou pas?

BTSA a besoin absolument de réformes mais ces réformes doivent se faire sans léser les droits des travailleurs. Si ces reformes génèrent des surplus, ce n’est pas une raison pour utiliser ces excédents pour engager des dépenses de prince saoudien. En entendant que Assouma Djalil vienne lui-même infirmer cette dépense de 100 millions, je répète qu’il n’a pas pu faire ça à son pays.

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