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Le Matinal N° 4479 du 19/11/2014

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Rebondissement dans l’Affaire "Vols de balles de coton au Port de Cotonou":Yayi protège ses pasteurs et parents ?
Publié le jeudi 20 novembre 2014   |  Le Matinal




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L’opinion publique nationale n’a pas encore fini d’essuyer ses larmes face aux résultats catastrophiques de la campagne cotonnière 2013-2014 marquée, d’une part, par plus de 11.000 tonnes de coton graine avariées et le flou artistique entretenu par le Dg Idrissou Bako dans la gestion des intrants et des ventes de graines et de fibre ayant engendré un déficit non encore justifié de plus de 49 milliards de FCfa.


D’autre part, cette campagne a été marquée par le manque de suivi des opportunités de placement de coton ayant engendré la baisse à 250 FCfa du prix d’achat du coton graine et la non-révision des usines augurant une nouvelle campagne catastrophique. Mais déjà, le Dg Sonapra, Idrissou Bako, « l’Helicoverpa du coton béninois », vient encore de s’illustrer négativement par l’affaire de vols de balles de coton dans laquelle les vrais voleurs sont protégés tandis que d’honnêtes agents sont persécutés ou envoyés en prison.
Les sociétés de contrôle et d’inspection des exportations de coton de la Sonapra sont très en colère. Elles entendent le faire savoir. Leurs employés qui croupissent en prison, depuis trois semaines, seraient les victimes collatérales d’un acharnement du Dg Idrissou Bako contre son ex-Directeur commercial, limogé depuis janvier 2014. Ceci, suite au dépôt, en décembre 2013, par ce cadre, d’un rapport technique concluant sur l’identité des personnes qui auraient, selon toute vraisemblance, exporté des balles de coton volées au Port de Cotonou. Le même rapport conclut sur une société anglaise ayant été importatrice desdites balles. Donc, depuis 2013, le temps était largement suffisant pour que les conclusions de ce rapport, concordantes en tout point entre la Douane et la Société d’exploitation du guichet unique du Bénin (Ségub), soient confirmées ou infirmées et que les responsabilités soient définitivement situées. Malheureusement, aucune des personnes et sociétés citées n’aurait, à ce jour, été interpellée.
Fin octobre 2014, plusieurs journaux et quotidiens avaient, à l’unisson, publié que les commanditaires et bras opérationnels du réseau de vol de balles de coton étaient des agents et responsables de la Sonapra qui auraient été « emprisonnés »ou « placés sous contrôle judiciaire ». Mais, il nous est revenu qu’aucune décision de justice n’est allée dans ce sens et qu’il s’agit plutôt d’un dossier dans lequel, le Dg Sonapra se bat sans relâche afin de faire porter le chapeau à son ex-Directeur commercial au lieu de faire arrêter les vrais voleurs. Pendant que le Dg Bako s’évertue à cacher la vérité pourtant contenue dans un rapport dont il a connaissance depuis 2013, quatre sur cinq sociétés de contrôle (où est la 5ème ?) souffrent de voir leurs employés en prison sans que la preuve de leur complicité n’ait jamais été apportée par les faussaires libres, parce que politiquement protégés.

Campagne 2012-2013 : les voleurs identifiés

Le crime de l’ex-Dc Sonapra et qui ferait de lui l’homme à abattre, est d’avoir cité, dans son rapport datant de décembre 2013, quatre opérateurs béninois figurant dans les fichiers de la Douane et dont les exportations de coton ne s’expliquaient pas pour la simple raison qu’ils n’ont jamais acheté des balles de fibre à la Sonapra. Ces opérateurs devaient, pour ainsi dire, être interpellés, auditionnés, confondus et mis hors d’état de nuire depuis 2013.Connu à la Sonapra pour avoir déjà démissionné du même poste en 2009 puis, rappelé par le Dg Bako en 2012, face à l’urgence de la première campagne cotonnière arrachée par le gouvernement aux professionnels du secteur, l’ex-Directeur commercial de la Sonapra aurait également cité dans son rapport, une société anglaise du nom de Isis commodities. Celle-ci se serait plainte auprès de l’Association cotonnière française (Afcot) d’être victime de balles volées au Port de Cotonou alors que, curieusement, ladite société n’a jamais été un acheteur de coton fibre connu de la Sonapra.
Sauf à ne pas vouloir gêner le sommeil tranquille des voleurs connus, il aurait donc été aisé, soit de faire identifier par Interpol-Angleterre, les fournisseurs d’Isis commodities à partir des documents d’importation de cette société sans doute, de bonne foi, ou soit d’interroger, à Cotonou, son représentant au Bénin. Il s’agit en l’occurrence d’un certain M. Lègba, très bien connu de la Sonapra. Ce dernier qui serait également directeur de la société de contrôle Wis, ne devrait rien ignorer des conditions dans lesquelles son partenaire britannique s’est régulièrement fait embarquer des balles de coton du Bénin depuis 2013.
Pour le récompenser de son professionnalisme, l’ex-Directeur commercial aurait été simplement relevé de ses fonctions quelques jours après le dépôt de son rapport. La Sodeco et le Groupe Ica qui estiment, elles-aussi, avoir été victimes des mêmes vols, indiquent que ce phénomène avait motivé leur décision d’externaliser, à partir de 2011, tous leurs empotages de conteneurs sur le Port sec d’Allada afin que ces derniers arrivent au Port de Cotonou déjà bouclés et prêts pour embarquement. Mais, l’exclusion de ce port sec par Yayi Boni pour cause d’appartenance à l’homme d’affaires Patrice Talon, a réactivé les réseaux de vols sur la plateforme portuaire de Cotonou, notamment avec de nouveaux parrains dans l’entourage direct du Président de la République.
Bien que ce rapport ait été reçu par le Dg Idrissou Bako puis, transmis par sa propre signature à la Direction générale de la Police nationale depuis 2013, les quatre opérateurs béninois cités dans ce rapport n’auraient, à ce jour, jamais été entendus par les services de police pour indiquer leurs sources d’approvisionnement en balles de coton. Il en est de même pour la société Isis commodities qui, n’a pas été contactée par l’Interpol. Plus grave, son représentant au Bénin, bien connu de la Sonapra pour en être un des prestataires de service, n’a non plus été interpellé pour justifier comment et auprès de qui cette Isis Commodities a acheté ses balles de coton.

Campagne 2013-2014 : les voleurs récidivent

Qui a bu, boira. N’ayant pas été inquiétés, depuis qu’ils ont été identifiés en 2013, les voleurs ont encore frappé en 2014, il y a quelques semaines. Mais cette fois-ci, avec moins de chance puisqu’un certain Marconi aurait été arrêté par la Brigade de Gendarmerie du Port et présenté au Procureur de la République. Alors que dans l’affaire gérée par la Police, depuis 2013, la lumière n’avait pas encore été faite. Cette récidive a permis de constater, comme par hasard, que l’acheteur des balles volées en 2014 s’appelle encore Isis Commodities dont les fournisseurs et le représentant au Bénin n’avaient pas été confondus depuis 2013 et étaient bien au contraire, protégés dans du coton blanc.
Lorsque plusieurs de nos confrères ont récemment titré sur l’arrestation des voleurs, leur garde à vue, leur présentation au Procureur de la République et leur convocation par le Juge d’instruction, on croyait qu’il s’agissait, enfin, de tous ces gérants et représentants des sociétés dénoncées depuis l’année dernière et réapparues dans le vol de 2014. Erreur ! C’était plutôt l’ex-Directeur commercial de la Sonapra, accompagné de ses agents et quelques ouvriers des sociétés de transit et des sociétés de contrôle agréées par la Sonapra qui ont été présentés au Parquet. Ceci, sur la base des dénonciations d’une commission d’enquêtes fantoche et budgétivore mise en place par le Dg Bako, présidée par un retraité encore en activité à la Sonapra et composée de deux anciens directeurs commerciaux de la société. Mais, aux dernières nouvelles, il semblerait que la Justice béninoise ne serait pas allée dans la direction de l’emprisonnement ou du contrôle judiciaire annoncé par nos confrères. Nos multiples tentatives pour rencontrer l’ex-Directeur commercial à la Sonapra sont restées vaines. Selon certains, il serait en congé administratif et, pour d’autres, il aurait bénéficié d’une suspension de son contrat de travail.

Quatre questions à mille balles de coton…

Pourquoi donc cet acharnement contre l’auteur du rapport qui a tout donné, au prix de sa sécurité, pour la manifestation de la vérité et la crédibilisation des exportations de coton à partir du Port de Cotonou ? Qui sont ces hommes super puissants pour lesquels opèrent tous ces exportateurs suspects dont les noms et numéros d’Ifu apparaissent dans les statistiques douanières et sont confirmés par les fichiers de la Société d’exploitation du guichet unique du Bénin (Segub), avec précision exacte des pays de destination, des poids embarqués et du nombre d’embarquement effectués ?Qu’est-ce qui a empêché le tandem Dg Sonapra-Dgpn, malgré tous les moyens et pouvoirs dont il dispose, d’interpeller les quatre exportateurs suspects et la société anglaise ? Pourquoi le Dg Bako dont la tête est réclamée à cor et à cri, par l’opinion publique nationale, pour sa gestion chaotique de la campagne cotonnière 2013-2014, ses faux chiffres, ses acheteurs de coton mouillé pour fabriquer des plateaux d’œufs, la non-révision des usines pour la campagne 2014-2015 n’a-t-il pas saisi, à travers cette affaire de vols de balles, l’occasion unique de se faire une meilleure image de gestionnaire en faisant écouter ces quatre exportateurs béninois et le représentant local de Isis Commodities, le sieur Lègba, son prestataire de servicequ’il connaît très bien ?
La réponse est toute simple. Il a besoin de ces réseaux mafieux pour conserver son poste de Directeur général de la Sonapra, malgré la colère des propriétaires d’usines ruinés et des prestataires de services emprisonnés. Car, avant de connaître et d’incarcérer des complices, il faut au moins avoir fini d’arrêter les coupables. Mais, les Bibles que ces coupables ont en main sont tellement lourdes et les noms qu’ils portent sont si politiquement corrects au point où le Dg Sonapra a choisi de livrer d’honnêtes agents et petits ouvriers béninois à la vindicte judiciaire et populaire en bousillant leurs familles, leurs carrières et leurs vies. Pendant ce temps, Idrissou Bako et ses parrains et marraines devant le Dieu Yayi, continuent de se la couler douce…pour remplir la caisse avant 2016. Et, pour qui connaît Yayi, on est en mesure de dire qu’il sait tout, mais il dira qu’il ne sait rien.

Bienvenu Elèdè

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