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Le Matin N° 5330 du 19/11/2014

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Tenue prochaine des élections avec ou sans la Lépi: Duel à distance entre Yayi et l’opposition
Publié le jeudi 20 novembre 2014   |  Le Matin




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Tous parlent des élections et souhaitent qu’on les organise le plus rapidement possible. Mais quant à la liste qui servira pour les scrutins, l’opposition et la majorité au pouvoir conduite par le chef de l’Etat Yayi Boni ne disent pas la même chose. L’inquiétude est entière.


Ira-t-on aux élections locales et communales avec ou sans la Lépi ? Les Béninois continuent de s’interroger de cette façon. Et ils ont raison, surtout parce qu’ils sont demeurés perplexes par la façon dont la classe politique dans son ensemble, sans écarter la Société civile se comporte face à la situation. Alors qu’une partie de la classe politique, rechigne à l’utilisation de cette Lépi, parce que ne voyant rien de bon se pointer à l’horizon, le chef de l’Etat a plutôt une position contraire. Après avoir mis des bâtons dans les roues du Cos-Lépi pour l’empêcher de vite réaliser les opérations d’actualisation et de correction de la Lépi, Yayi Boni a changé de fusil d’épaule. Piqué par on ne sait quelle mouche, il se présente aujourd’hui comme un athlète qui court pour devenir le champion de la réalisation de la Lépi. Des exemples sont légion. Discours du chef de l’Etat à la Nation pour inviter les populations à prendre part à l’audit participatif qui traîne toujours, des ministres envoyés en tournée de sensibilisation à la base par le président de la République, et Yayi Boni qui accorde de nouveaux moyens financiers au Cos-Lépi, après s’être opposé. Ce revirement spectaculaire de Yayi Boni apparait indiscutablement comme une réponse aux nombreuses sirènes de l’opposition qui, non seulement l’invitent à ouvrir des négociations politiques, mais aussi soutiennent l’utilisation d’une liste plus simple issue de la Lépi. Dans la foulée, l’Union fait la Nation sous l’égide de Bruno Amoussou a rédigé une proposition de loi pour sortir de l’impasse. Le Front citoyen emmené par Robert Détchénou n’est pas du reste. Quant à Alternative citoyenne de Joseph Djogbénou, et le Prd de Adrien Houngbédji, ils recommandent la vigilance accrue, d’autant plus que le vœu du chef de l’Etat de discuter avec les partis politiques n’est pas suivi d’effet. Le roi du Palais de la Marina est très attendu, mais il ne réagit pas. Pour le moment, sa réponse n’est pas celle à laquelle s’attendait l’opposition.

Yayi Boni n’écoute pas l’opposition

Yayi Boni a choisi de conduire les choses autrement en faisant la sourde oreille aux nombreux appels provenant des forces politiques et sociales ne soutenant pas son régime. Par exemple, pendant que des propositions de lois visant à modifier le code électoral sortent des entrailles des leaders de l’opposition, la majorité au pouvoir est muette. Pour moins que les élections, elle s’est révélée très active, notamment en ce qui concerne la restriction des libertés démocratiques, allusion faite aux initiatives visant à supprimer le droit de grève aux acteurs de la justice, aux travailleurs, aux douaniers. Dommage que ces derniers n’ont pas pu empêcher Yayi Boni de faire ce qu’il n’a pas réussi chez les autres. Pendant que les opposants multiplient les propositions pour une sortie de crise, les ministres du gouvernement sans aucune concertation avancent des dates de la tenue des élections. Même la Commission électorale nationale autonome (Céna) a une position hésitante à ce sujet. Pour son président, Emmanuel Tiando, on ne peut pas répondre à une telle question sans attendre la date du 17 décembre 2014, nouvelle échéance annoncée par le Cos pour livrer la Lépi corrigée. Sans régler cet impondérable, il serait trop risquer de fixer les Béninois sur la possibilité d’aller aux élections avec la Lépi. La date du 17 décembre prochain qui doit révéler si la Lépi est prête ou pas, sera sans doute déterminante pour la suite du processus. Pour l’opposition, il faut déjà envisager l’issue de ce processus en délaissant la Lépi. Le régime Yayi Boni s’y oppose. Nécessairement, cette attitude de la majorité au pouvoir a une signification : le gouvernement ne veut donner l’occasion à l’opposition de faire passer ses arguments. Alors-même qu’il a annoncé qu’il appellera les forces politiques au dialogue, le chef de l’Etat affiche une position contraire en optant pour une stratégie qui ne permet pas aujourd’hui de fixer tout le monde sur les prochaines élections. Dans le contexte actuel de crise, doit-il choisir la ligne dure et fermée en imposant à tous de coller à son calendrier avec le risque de conduire le pays vers des élections à haute tension et sur fond de suspicion ? Ou, doit-il faire preuve de souplesse et d’écoute pour permettre aux autres forces politiques et sociales de dialoguer, ce qui donnerait lieu à une entente, terreau des élections apaisées et moins polémiques ? Que le chef de l’Etat comprenne qu’à partir du moment où, il n’a pas respecté le contrat qui le lie au peuple à travers l’organisation régulière et à bonnes dates des élections, il est en position de faiblesse et n’a plus les cartes en main, tel qu’il le croit. Mais l’erreur du président de la République, c’est de croire que son ko de 2011 est un feu vert à toutes ses obsessions.

Fidèle Nanga

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