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Fraternité N° 3739 du 20/11/2014

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Interview avec l’artiste chanteur Maître Kibaro : « Que Dieu nous donne le minimum pour pouvoir faire la belle vie »
Publié le lundi 24 novembre 2014   |  Fraternité


Interview
© Fraternité par DR
Interview avec l’artiste chanteur Maître Kibaro : « Que Dieu nous donne le minimum pour pouvoir faire la belle vie »


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Maître Kibaro, de son vrai nom Patrick Alfred Alonomba est un artiste béninois qui occupe le cœur de nombre de mélomanes. Dans cette interview accordée à votre quotidien, l’artiste parle de ses deux albums, mais aussi du troisième qui sera très bientôt sur le marché.


Comment-êtes-vous venu à la musique ?
J’ai commencé par la chorale dans l’église du christianisme céleste. Et quand on parle de la musique au Bénin, je peux dire que la plupart des artistes ont quitté le christianisme céleste ; à 70%, ils sont des célestes. C’est là que j’ai aussi commencé la musique. Pour dire que c’est l’Église qui m’a permis d’être un musicien. Mais dans ma famille, mon père chantait également.

Combien d’albums avez-vous à votre actif ?
J’ai déjà deux albums sur le marché. Je suis actuellement au studio pour mon troisième album dont le single est depuis quelques mois sur les antennes de radio, les chaînes de télévision. Si tout va bien, d’ici la fin de cette année ou tout au plus au début de l’année 2015, cet album sera dans les bacs.

Quelle est la particularité de vos morceaux ?
Je chante la vie. Pourquoi la vie ? C’est parce que j’aime trop la vie. Pour moi, la vie c’est d’abord la santé, ensuite le boulot et enfin l’argent. Il faut prier pour que Dieu nous accorde ce minimum pour pouvoir mener une belle vie, car sans ces trois choses il serait difficile de vivre. Donc, si quelqu’un me dit qu’il fait la vie, je me pose la question de savoir s’il a le minimum.

Parlez-nous de vos deux albums qui sont déjà sur le marché
C’était en 2004 que mon premier album était sorti. Cet album est intitulé ‘‘Après tout’’ et comporte 07 titres. ‘’Après tout’’, parce que tout ce qu’on fera sur cette terre, on le laissera pour partir un jour. Tout est vanité. Le second album de 8 titres, intitulé ‘‘Faisons la vie’’ a été lancé en 2007. Sur cet opus, j’ai essayé de faire comprendre que nous ne sommes pas arrivés sur terre pour souffrir, nous sommes sur terre pour jouir pleinement des fruits. Quand on parle de l’homme, on dit en fon ‘‘gbètô’’, ce qui veut dire que nous sommes le père de la vie, tout ce qui est sur la terre nous appartient. Alors, faisons la vie et oublions nos problèmes, car tant qu’on cherchera à parler tout le temps de nos problèmes, personne n’avancera dans cette vie. C’est pour cette raison que je chante toujours la vie.

Quels sont les rythmes que vous pratiquez ?
Je faisais la Rumba et le Dombolo au départ mais aujourd’hui, j’évolue en Word musique. Au fur et à mesure que la musique évolue, l’artiste doit aussi évoluer avec. Ce nouveau rythme marche très bien pour moi et m’est vraiment facile. Car il ne faudrait pas qu’on prête la voix d’une autre personne pour chanter, ce qui a été difficile pour moi au début avec la Rumba et le Dombolo. Pour un artiste, la première des choses à défendre, c’est sa voix et son style, tout est déjà là pour faire de la bonne musique, ça reste seulement à l’artiste de bien travailler et l’amener à son goût pour pouvoir avoir une identité dans son pays. Pour que lorsqu’on écoute la voix, qu’on sache que telle personne est de tel pays, c’est important pour les artistes béninois.

Lequel des deux albums les Béninois ont-ils le plus adulé ?
C’est le premier album qui a le plus marché pour moi, je ne savais pas que cela marcherait à ce point. Car il y a sur cet album, un morceau dans lequel on parle de l’amour et on dit ‘‘A na non tortor, a bi a na non té’’, ce qui signifie tu resteras courbé ou tu resteras debout pour faire l’amour. Presque tous les Béninois ont aimé ce morceau, car ce qu’on dit tout bas, moi je l’ai dit haut. Le deuxième album n’a pas trop marché comme le premier car aussitôt que l’album est sorti, je suis parti aux Pays-Bas pour un contrat de trois ans. Je n’étais donc pas au pays pour assurer la promotion de l’album.

Parlez-nous du troisième album ?
Le troisième album est un album de 12 titres dont quatre sont déjà prêts à savoir, ‘‘ça va aller’’, ‘‘Notre temps’’, ‘‘Dieu est grand mais l’homme n’est pas petit’’... Je suis en train de travailler sur le reste. Comme toujours, je parle de la vie. Je fais en sorte que quand une personne me voit à la télé ou m’écoute à la radio, que cette personne puisse oublier ses problèmes. Et c’est là qu’on est un vrai artiste. En tout cas, c’est mon point de vue.

Exercez-vous un autre métier autre que la musique ?
Je suis dans le tourisme et le transit. En plus, j’ai une Ong dans laquelle je travaille beaucoup avec les paysans. Le nom de l’Ong est ‘‘Bénin emploi crédit’’. Je suis dans l’agriculture, l’éducation et la santé. On ne peut pas vivre seulement de la musique. Même les grands chanteurs comme les Michael Jackson et autres, ont d’autres activités que la musique. Ce n’est pas forcément travailler pour une autre personne, mais tu dois créer ta propre entreprise.

Comment conciliez-vous tout cela avec la musique ?
Quand on est jeune il faut se battre, on n’a pas le choix. Il ne faut pas attendre les 40 ou 45 ans ou plus, pour dire qu’on veut faire quelque chose. J’ai des personnes qui travaillent avec moi, c’est l’essentiel. Dans le transit, le tourisme et dans mon Ong, j’ai des employés. Comme je suis le chef, je donne des consignes et ils exécutent.

Pourquoi Maître Kibaro comme nom d’artiste ?
J’ai commencé par la chorale comme je l’ai dit. Et à l’église, j’étais le maître de chœur, c’est là qu’on m’appelle maître. Et Kibaro, ce sont les amis qui me l’ont donné, pour utiliser tous mes noms, ils m’appelaient kitobaro kitobaro. J’ai donc vu que kibaro était mieux.

Quelles sont les difficultés auxquelles vous-êtes confronté ?
Les difficultés ne manquent jamais, mais on fait avec. Car au Bénin, nous n’avons pas de promoteurs, ni de manageurs, encore moins de producteurs. C’est nous-mêmes artistes qui nous débrouillons. Si tu trouves d’aide, ils te demanderont d’abord des moyens financiers avant de t’accompagner.

Entretenez-vous des relations amicales avec les autres artistes ?
Oui, bien sûr. J’entretiens beaucoup de relations avec les autres artistes, je suis en amitié avec presque tous les artistes, les anciens comme les nouveaux. On s’entend très bien, tout va pour le mieux entre nous.

Parmi les doyens artistes au Bénin, lequel vous inspire le plus ?
L’artiste que j’aime le plus, c’est Tohon Stan. Quand on parle d’artiste béninois moderne au Bénin, je vais parler de Tohon Stan car c’est un monsieur qui a vraiment osé. C’est vrai en ce temps, il y avait les Poly-Rythmo, les Black Santiago, mais ils n’avaient pas osé comme Tohon Stan. Tohon lui, il a créé le tchink système et quand on l’écoute bien, ce sont des messages que véhiculent ses chansons. C’est pour ces raisons que je l’aime.

Votre mot de la fin ?
Je salue tous mes fans et leur promets que bientôt, de nouveaux morceaux seront sur le marché. Je remercie aussi tous ceux qui me soutiennent de loin comme de près.

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