Accueil    Shopping    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Benin    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article



 Titrologie



Le Matinal N° 4482 du 24/11/2014

Voir la Titrologie

  Sondage



 Nous suivre

Nos réseaux sociaux



 Autres articles



Comment

Politique

Sacca Lafia par rapport à la date du 17 décembre : « Nous aviserons le moment venu »
Publié le lundi 24 novembre 2014   |  Le Matinal


Sacca
© Autre presse par DR
Sacca Lafia, Président du Conseil d`Orientation et de Supervision des operations de correction de la Lépi.


 Vos outils




 Vidéos

 Dans le dossier

Le Président du Conseil d’orientation et de supervision de la Lépi (Cos-Lépi), Sacca Lafia, était l’invité de l’émission zone franche de Canal 3 d’hier, dimanche 23 novembre 2014. Au cours de son intervention, il a apporté les éclairages par rapport au déroulement de l’opération d’enregistrement complémentaire. Sans être ferme sur la date du 17 décembre 2014, il a affirmé que toutes les dispositions sont prises pour tenir dans un délai raisonnable.

Canal3 : Les téléspectateurs vous attendent énormément sur les questions cruciales qui concernent cette phase importante. Vous avez décidé de proroger le délai de l’enregistrement complémentaire jusqu’au 30 novembre prochain. Dites-nous, qu’est-ce qui a sous-tendu cette prorogation ?

Sacca Lafia : Pour nous, la clé de la correction de la Lépi, se trouve à cette phase. On s’est aperçu quand bien même le 11, j’ai fait un discours solennel pour lancer les opérations le 12. Après cinq jours d’évaluation, on s’est aperçu que cela n’a pas démarré comme on l’aurait souhaité. Et pour cause ! Nous avons eu une approche méthodologique qui est totalement différente de l’approche que la Lépi de 2009-2011 a eue. La Lépi 2009-2011 a eu l’idée d’agir par air géographique. Les grands départements Borgou-Alibori, Atacora-Donga, Zou-Collines. Mais ici, le Cos a plutôt choisi d’agir sur tout l’ensemble du pays pour que les citoyens soient traités simultanément et de la même manière. Une approche comme l’autre, vous voyez déjà les avantages et les inconvénients. Donc, l’inconvénient majeur de ce que nous avons choisi, c’est de pouvoir s’assurer que le matériel est mis en place jusqu’au dernier village de notre pays avant de commencer. Et cette fois-ci, nous avons un peu sous-estimé l’envergure des bagages à mettre en place si bien qu’avec notre partenaire, l’armée, ils ont commencé à mettre le matériel en place depuis le 3 novembre. Nous avions pensé qu’en une semaine, jusqu’au 11, ils auraient déjà fait l’essentiel. Mais le 11, quand on lançait le discours, ils n’avaient pas fini de mettre des matériels en place surtout dans la zone méridionale.

Les gens vous ont souvent reproché que pour une opération d’une telle envergure, qu’il fallait prendre toutes les précautions avant de lancer l’opération.

On a déjà eu à utiliser cette entité lors de l’audit participatif. Ils avaient été très performants. Mais le matériel n’était pas de même nature. Quand on faisait l’audit participatif, c’était du papier à transporter dans des cartons. On pouvait en entasser, forcer. Or, cette fois-ci, il y avait des groupes électrogènes, des ordinateurs, des serveurs, du matériel électronique à prendre en même temps avec des groupes électrogènes ; il ne fallait donc pas trop bousculer. Il ne fallait donc pas surcharger les camions. Il faut beaucoup de délicatesse. Donc, c’est l’erreur d’appréciation qu’on a eu à faire et cela nous coûte ce que ça nous coûte. Donc, jusqu’au dimanche dernier, le 16, tout le matériel n’était pas totalement en place. Même à Cotonou, c’est le lundi dans la matinée, que certains matériels sont arrivés. Donc, c’est le lundi 17 en réalité que je peux dire que les premières personnes ont commencé à être enregistrées. Dès samedi et dimanche, là où les gens ont reçu la liste, ils les ont affichées pour permettre aux populations de profiter du week-end pour jeter un coup d’œil et voir si leur nom figure ou ne figure pas. Mais l’enregistrement lui-même n’a commencé par endroits que le 17. Mais à la date de ce dimanche, après une semaine, et après évaluation, on s’est rendu compte que si nous arrêtons comme on l’avait prévu le samedi, ou le vendredi, cela aura été complètement un raté et on a décidé de proroger la date.

Est-ce qu’à la date de ce 23 novembre, vous êtes sûr que tout le matériel est convoyé dans tous les villages et que les opérations ont effectivement démarré ?

A cette date, tout a démarré. Avec peut-être des difficultés. Tout a démarré depuis 4 ou 5 jours déjà. On corrige au fur et à mesure. C’est une opération délicate. Il n’y a pas eu des entraînements, des répétitions. On n’a pas testé tous les agents. On a testé le matériel avant qu’il ne passe sur le terrain. En tout cas, l’opération a démarré malgré les difficultés et cela avance.

Vous n’avez donc pas eu le temps de tester le dispositif, mais vous avez eu le temps de former les agents. Il a été constaté que ces agents également n’ont pas maîtrisé le processus et cela a contribué aussi au retard et aux difficultés notées sur le terrain.

Il faut être dans notre peau pour pouvoir imaginer. Ce n’est pas 10, 15 agents. C’est 1000, 8.000, 15.000. Nous sommes 11 au Cos-Lépi. On se fait aider peut-être par 20 autres cadres. Sous ces 20, il y a peut-être 100 autres. C’est toute une organisation pyramidale. Vous savez le problème de chômage dans notre pays, le problème de temps, le problème même de personnel. Parce que ça c’est du personnel pointu. Il faut savoir manipuler un ordinateur, savoir réparer un groupe électrogène, savoir transférer des données d’une machine à une autre. C’est déjà pointu. Si vous cherchez 20 ou 50 au Bénin, vous pouvez en trouver de qualifiés. Mais si vous devez aller à 2400, 2500, vous êtes obligés quelquefois de prendre du tout venant qu’on essaie de recycler, de former rapidement en deux ou trois jours. Ceci, parce que, nous aussi, on n’a pas le temps également pour former tout le monde de façon qualifiée. Donc, c’est chemin faisant que ce personnel se perfectionne. Si on avait pris la précaution d’inviter en priorité, ceux qui avaient travaillé lors de la Lépi 2009-2010, peut-être qu’on aurait avancé. Mais, ce n’est pas suffisant. Il y en a qui ont trouvé du boulot. Il y en a qui ont trouvé mieux ailleurs, d’autres ont peut être quitté le pays. Bref, il fallait retrouver un autre personnel qu’on recycle et qu’on utilise pour faire ce travail-là

Est-ce que la qualité de ces agents ne va pas déteindre sur le travail qui sera fait étant donné que vous affirmez qu’ils sont plusieurs à ne pas pouvoir maîtriser l’outil informatique ?

Oui. On n’a pas pris les nuls. Ils étaient nombreux et on avait pensé sélectionner les meilleurs. C’est vous dire qu’au démarrage, tout le monde ne peut pas avoir les doigtés qu’il faut. Mais nous sommes organisés de telle manière que même si quelqu’un est défaillant, il y a toujours un supérieur qui viendra à son secours. Maintenant, les gens ont commencé à avoir la main et l’opération avance un peu plus vite.

Que répondez-vous à ceux qui reprochent aux membres du Cos-Lépi, d’avoir recruté leurs militants ?

Monsieur le journaliste, chaque citoyen se projette sur l’autre et imagine des choses. Je ne pense pas que nous les 9 ayons autant de militants qualifiés pour combler tous ces vides.

Mais vous en avez mis suffisamment.

C’est de l’imagination. Et aussi quelquefois, même si on met les nôtres, c’est qu’on est persuadé qu’ils sont de qualité. On en a pas autant et ce n’est pas toujours les nôtres directement qu’on recrute. Mais les gens ont vite fait de le raconter. Ce sont des citoyens béninois. Ce n’est pas parce qu’ils sont proches de nous qu’ils sont systématiquement exclus. Encore que là, je ne vais pas citer mon cas particulier puisque si vous allez chez moi, j’ai des jeunes que j’ai voulu utiliser qu’on n’a pas sélectionné et je n’ai pas insisté outre mesure.

Est-ce que vous pouvez nous dire à peu près, le nombre de citoyens qui, dans le cadre de ce premier enregistrement complémentaire ont pu aller dans les centres d’affichage pour se faire enregistrer ou faire des réclamations ?

Je n’ai pas l’effectif de l’ensemble du Bénin. Mais je voudrais préciser tout de suite que cette étape concerne encore tous ceux qui ont pris part à l’audit participatif. C’est tout le monde. Mais cette fois-ci, tout le monde n’aura pas les mêmes choses à faire. A l’audit participatif, tout le monde a rempli un formulaire. Mais, cette fois-ci, il faut diviser les citoyens en catégorie. Et je vais dire par là que nous avons 4 listes.

Expliquez-nous les différentes catégories de citoyens concernés par cette opération.

D’abord, tous les 6.4 millions qu’on a recensés à l’audit participatif sont tous concernés. Mais dès qu’ils vont arriver à l’endroit d’affichage des listes, ils n’ont pas tous le même statut. Il aura un grand nombre. Environ, 3 millions 104 mille personnes qui vont trouver leur nom sur la liste affichée avec photo. Ceux-là ont pris part à la Lépi de 2011. A ceux-là je, demande de toujours vérifier si le centre de vote qu’ils ont choisi est toujours le même, même si tout est correct. Donc, à la dernière colonne, il y a une colonne consacrée au centre de vote choisi. Qu’ils s’assurent que le centre de vote qu’ils ont choisi est le même. Je reprécise que chacun doit se rendre là où il a fait l’audit participatif. Ce n’est pas le nouveau centre de vote. S’il va au nouveau centre de vote, il ne retrouvera pas son nom. Il va à l’endroit où il a fait l’audit participatif. S’il trouve son nom et sa photo sur les listes affichées, il va trouver en face à la dernière colonne, le centre de vote choisi. Cela concerne la première catégorie. Cela fait à peu près la moitié des personnes qu’on avait eues à l’audit participatif. Ensuite, il y a une seconde catégorie sur une autre liste. Sur cette liste, c’est avec des photos à blanc. Le nom, la filiation, l’adresse, la profession, tout est correct, même le centre de vote choisi. Mais la photo n’y est pas. Ceux-là doivent attendre l’arrivée du kit. Encore, je le précise. L’arrivée du kit, je vais y revenir tout à l’heure, parce que nous avons au total 2400 kits. Or, il faut aller dans 5.900 villages et quartiers de villes. Donc, c’est à tour de rôle que les kits iront dans les quartiers. Cela peut ne pas être dans votre quartier aujourd’hui et dans trois jours, ça viendra. Donc, les kits sont répartis par arrondissement. Et, les kits d’un arrondissement font le tour des quartiers ou des villages qui constituent cet arrondissement. Pour cette catégorie, il y a environ 2.838.000 citoyens. Là, je dis qu’il y a des doublons. Si vous consultez cette liste, vous allez trouver André Dossa deux fois pour la même personne ; parce qu’on a eu quelquefois à scanner et imprimer plusieurs fois le centre de vote où vous avez pris part à l’audit participatif. Ceux-là, doivent donner leurs biométries, leurs empreintes digitales, la photo et tout le reste pour qu’ils ressemblent à ceux qui sont dans la première catégorie. Après cela, nous avons deux autres listes qu’on n’a pas affichées. Je veux que les gens s’intéressent à cet aspect-là. Là, ce sont des personnes qui n’ont pas donné totalement les renseignements. Il y a des gens quand ils sont partis à l’audit participatif, l’agent en remplissant rapidement, a oublié de mettre le sexe. C’est difficile pour nous de classer, ou bien, il n’a pas mis l’âge, ou bien, il a mis le nom et n’a pas mis le prénom. Ou n’a pas mis d’autres renseignements. On n’a pas voulu perdre ces personnes-là. C’est pour cela qu’elles sont mises dans le serveur et on a imprimé leur liste. Ces gens-là sont environ 768 000 citoyens. Mais on pense quand même qu’ils doivent se retrouver quelque part. Mais, il y a une dernière catégorie. Ce sont des gens qui ont pris par entièrement à l’audit participatif ou pas, mais qui avaient pris part à la Lépi 2011. Ils ont déjà leur photo, leur biométrie, tout. Mais, ne sont sur aucune des trois listes. Ce sont des gens pour la plupart qu’on n‘a pas retrouvé. Quand on a mis les données de 2011 en face des données de 2014, on n’a pas pu faire la corrélation. Cela arrive si le nom est mal écrit. Si, par exemple, on écrit Salanon Landry en 2011 avec Y et en 2014, on l’écrit avec I, on ne vous retrouvera pas. L’ordinateur ne permet pas de vous retrouver. Ou bien, vous avez écrit Sacca avec un C alors qu’en 2011 vous l’avez écrit avec 2 C, on ne retrouvera pas. Donc, cette catégorie fait environ 1.334 000 citoyens. Cette liste est avec les agents qui font l’enregistrement. Donc le jour de l’enregistrement, quelqu’un qui n’a pas trouvé son nom sur les trois listes, il vient et réclame cette liste. C’est pour dire et je veux être bien écouté, que tous les citoyens qui ont pris part à l’audit participatif se trouvent dans l’une de ces listes. Donc, personne ne peut dire qu’il n’a pas trouvé son nom. S’il n’a pas trouvé son nom, c’est qu’il n’a pas suffisamment cherché dans toutes les listes. La dernière liste n’est pas disponible. On n’a pas fait beaucoup d’exemplaires pour tous les quartiers. Il y a des arrondissements où on a imprimé que 10 exemplaires, pour d’autres, on a imprimé 2 ou 5. Donc, ils doivent prendre le temps. C’est l’équipe qui sort avec les kits qui dispose de cette liste. Parce que là, c’est facile à corriger. Dès qu’ils viennent avec leurs anciennes cartes et qu’on a retrouvé leur photo, la correction est faite et ils retombent dans la base de données de 2014. C’est pour cela qu’on a confié cette liste-là aux agents qui font l’enrichissement complémentaire.

Dites-nous, les cahiers qui avaient été ouverts et on avait enregistré des milliers de citoyens, qu’est-ce que c’est devenu ? Est-ce que toutes ces personnes ont été intégrées dans la liste ?

Ça, c’est oublié.

Mais il y a d’autres qu’on a enregistrés par témoignage. Il y a aussi eu des listes additives.

Les gens enregistrés par témoignage, c’est différent de la liste additive. La liste additive, si je m’en souviens, c’était une solution palliative pour récupérer quelques électeurs dans le cas des élections de 2011. Ça, c’est oublié. On a donné l’occasion à ces personnes de se rattraper en prenant part à l’audit participatif. Maintenant, les gens enregistrés par témoignage, ce sont les citoyens béninois qui ne disposent pas d’acte de naissance et qui n’ont pas de cartes d’identité. Par rapport au témoignage, la loi l’a prévu, c’est légal. Si Salanon Landry n’a pas d’acte de naissance, votre chef quartier témoigne que vous êtes béninois, que vous avez par exemple 23 ans, que vous êtes résident dans son quartier, et on vous enregistre sur la base de données. Cela, c’est l’enregistrement par témoignage. Et ceci, a été fait en 2009-2010 et cela s’est fait encore en 2014. La loi a prévu cela et il y en a dans toutes les communes du Bénin. C’est Abomey-Calavi qui a le plus grand nombre de personnes enregistrées par témoignage parce que c’est la plus grande commune rurale du Bénin avec plus de 500.000 habitants autant que Cotonou. Même à Cotonou, il y a les gens enregistrés par témoignage au même titre qu’à Malanville et ailleurs. Donc, cela, c’est la loi qui a permis. Mais pour notre gouverne, la loi a dit qu’à partir de 2017, on ne va plus enregistrer personne par témoignage. C’est une petite erreur qu’on va corriger. On doit plutôt prendre une loi pour obliger le gouvernement à donner un acte de naissance à tous les citoyens au lieu de refuser l’enregistrement par témoignage. C’est une faiblesse. Quand le moment viendra, on obligera le gouvernement de façon légale, à délivrer un acte de naissance à chaque citoyen béninois.

On va aborder les solutions aux différents problèmes relevés sur le terrain. Il y a donc plusieurs catégories de citoyens. J’en note à peu près 5. Mais il y a des citoyens qui ont participé à la Lépi de 2011 et qui, aujourd’hui, ne retrouvent pas leur nom dans les listes affichées. Quelle conduite doivent-ils tenir ?

Il n’y a pas de citoyens qui ne devaient pas retrouver. Il y a des citoyens qui n’ont pas suffisamment cherché ou bien n’ont pas trouvé la liste appropriée. Je précise que ce qui est affiché n’est pas la liste provisoire. Personne ne devait s’affoler parce qu’il n’a pas trouvé son nom sur les deux listes affichées, parce qu’on les a déchirées. Je précise que les listes en A3 sont affichées. Les mêmes listes en A4 sont déposées chez le délégué de quartier. Si par hasard, la liste est déchirée chez vous, allez chez le délégué de quartier, vous allez trouver les quatre listes en A4. Et si vous fouillez très bien, comme les listes sont par ordre alphabétique, si vous fouillez très bien, vous trouverez votre nom dans l’une des listes. Trouver quelqu’un qui n’a pas trouvé son nom, ce serait vraiment très rare, ou bien, il n’a pas pris part à l’audit participatif. Maintenant, il faut que je puisse m’expliquer un peu sur le déroulement de l’opération pour que les gens comprennent. Nous sommes organisés de façon pyramidale. On agit simultanément dans les 77 communes du Bénin. Au niveau de chaque département, nous avons des superviseurs. Le principal superviseur, c’est un député membre du Cos-Lépi ou un fonctionnaire de l’Insae ou de l’État civil. Ce sont eux les grands patrons au niveau des grands départements. Ils sont aidés par deux ou trois personnes qui sont leurs assistants ou d’autres personnes du Cnt qui les aident. Ensuite, sous eux, au niveau des communes, on a des coordonnateurs surtout au Nord, quand la commune est vaste. Au sud, ici, on a jumelé quelques communes. A Cotonou, on a jumelé des arrondissements et on a des coordonnateurs. Eux, ils ont de véhicules et peuvent aller à tous les lieux pour transporter les kits d’un arrondissement, d’un village à un autre. Ensuite, sous ces coordonnateurs, nous avons des techniciens qui travaillent au niveau des kits. Il y a 4 personnes. Celui qui prend la taille, celui qui prend les notes, celui qui travaille sur l’ordinateur et celui qui les supervise. On niveau de chaque zone, on a un technicien qui répare les groupes électrogènes. On a un technicien qui répare les ordinateurs, un autre technicien pour toute autre éventualité, et on est aussi appuyé par les Cca. Et au niveau de chaque poste de vote, on doit avoir un AlA, qui remplit les formulaires et on a le Daa qui coordonne les activités de ces AlA. Donc, c’est une organisation presque militaire. Maintenant, à des endroits où vous sentez de vide, comme je l’ai dit, nous n’avons que 2400 kits pour 5.900 villages. Donc, on n’a même pas la moitié de ce dont on a besoin.
Canal 3 : Comment se passe l’opération d’enregistrement complémentaire si le nombre de kits n’équivaut pas au nombre de villages ?

Sacca Lafia : Les kits, on les a répartis proportionnellement au nombre de personnes attendues par arrondissement. Par exemple, 1 arrondissement peut avoir 2 kits au minimum. L’arrondissement de Godomey a près de 86 Kits. A Cotonou, le 13e arrondissement à près de 40 Kits, compte tenu de sa population. Mais il y a des arrondissements à Savalou qui n’ont que deux, à Zogbodomey, c’est pareil, parce qu’ils n’ont que 10 arrondissements pour une population peut-être de 100 000 habitants. Donc, le nombre de personnes attendues permet de leur affecter que deux kits. Maintenant, quand il n’y a que deux kits dans 1 arrondissement, les kits vont de village en village, de quartier en quartier. Les coordonnateurs avec les techniciens, il leur est demandé, dès que tout le matériel serait en état de fonctionnement optimal, de faire un calendrier de passage dans chaque village ou dans chaque quartier. Ce calendrier doit être rendu public par l’intermédiaire des radios locales avec lesquelles on a de contrat. On a de contrat avec près de 69 radios locales, les journaux également doivent pouvoir annoncer et les crieurs publics doivent pouvoir informer la population pour leur dire de tel jour à tel autre jour, il y a les kits présents. En ce moment, on demande à tout le monde d’être là. Donc, l’organisation est bien faite et les gens sont volontaires. En dehors de quelques petits problèmes au démarrage, maintenant, tout le monde s’y est mis.

Par rapport toujours à l’organisation, le Cos-Lépi, c’est le Conseil d’orientation et de supervision de la Lépi mais qui a quand même un organe technique qu’est le Centre de traitement. Les gens vous reprochent souvent pourquoi les politiques empêchent les techniciens de travailler. la correction de la Lépi est une tâche technique pourquoi Ce sont les députés qui sont au devant et non des techniciens ?

Le travail technique est fait pas les techniciens. Je ne m’y connais pas en Informatique. Personne dans le Cos-lépi n’a un diplôme en Informatique. Mais les principaux utilisateurs du produit, ce sont les politiques. C’est l’instrument qui permet de nous juger. C’est l’instrument qui arbitre la compétition entre les politiques. Et la violence politique vient à partir des politiques. Donc, on veut que cette classe politique ait confiance en l’objet qui permet l’arbitrage. Comprenez-nous. Si quelqu’un veut renouveler son mandat, c’est un investissement. On ne peut pas faire cela au hasard. On veut s’assurer que l’arbitrage est équitable. Donc, pour rassurer toute la classe politique, on permet qu’on ait l’œil. On ne peut pas orienter cela outre mesure, nous sommes de tendances différentes. Les techniciens font leur travail tel que cela se doit et en toute liberté, et on s’assure que c’est équitable. On s’assure qu’ils n’ont pas mal traité un groupe d’électeurs particuliers.

Mais est-ce que c’est une particularité pour le Bénin ? Ailleurs, par exemple au Ghana, est-ce que ce sont les politiques qui se sont arrogé la confection de la liste ? Parce que, c’est vous qu’on voit finalement au devant de la scène.

Chaque pays a sa culture et ses habitudes. Si on a été obligé de mettre en place le Cos, ailleurs, ce n’est pas nécessaire. Si on avait un État civil bien fait, bien tenu, on n’a pas besoin des politiques. Puisque, les politiques auront fait confiance à cet état civil. Et le résultat de notre travail, c’est déjà un embryon très avancé de l’Etat civil. Il revient maintenant au gouvernement de s’en accaparer, chercher les financements et faire aboutir à l’État civil. Dès qu’on aura un État civil bien établi, on n’a pas besoin de Cos- Lépi, ni de la Lépi. Le moment venu ceux qui gèrent l’État civil, on leur dit d’extraire les citoyens qui ont 18 ans et plus. En deux clics de souris, ils l’ont fait. Peut-être qu’on n’a même pas besoin de faire les cartes d’électeur. Il suffit de délivrer les cartes d’identité à tout le monde et chacun va voter avec sa carte d’identité, et ça coûte moins cher à tout le monde. Donc, la gestion de la pénurie est toujours difficile. Nous sommes un pays pauvre et le choix des priorités aussi est toujours difficile. En dehors de ça, peut-être que le Ghana a déjà un état civil. J’ai écouté une émission où on a dit que le Mali a fait sa Lépi moins chère. Le Mali a un embryon d’État civil bien élaboré que chez nous.

Vous avez parlé de plus de 2000 kits et plus de 5000 villages. Est-ce qu’à cette allure, les 10 jours prévus pourront suffire ?

Quand vous voulez faire un travail comme cela, on se donne des normes théoriques que la pratique ne permet pas toujours de vérifier. On savait qu’on avait environ 2.800.000 personnes. On a 2400 kits, cela fait environ 1300 personnes par kit. On nous a dit théoriquement un kit fait 120 personnes. On s’est dit qu’en 10 jours, chaque kit pourra faire 1300 personnes, multipliées par 2400 kits, on est déjà entré dans les comptes. Maintenant, la réalité est qu’on n’a pas commencé à la date prévue. La réalité est que les kits n’arrivent pas à faire 100 personnes parce qu’ils tombent en panne, la batterie se décharge. Les 2400 kits n’enregistraient pas simultanément. Il y a peut-être 2000 qui sont en train d’enregistrer aujourd’hui. Et il y en a qui ne vont faire que 75 personnes, parce qu’il y a un délai de route. Donc, tout cela s’accumule. Voilà pourquoi on a dû proroger. Cela a un coût. C’est clair. On va informer le gouvernement.

Comment se font les réclamations sur le terrain ? Quand je remarque des anomalies par rapport à mes données, à qui je me plains ?

C’est simple. On a affiché les listes depuis un certain temps. Si la liste n’est pas déchirée chez vous, vous voyez déjà. La réclamation se fait au niveau de l’agent local qui a encore avec lui les formulaires de l’audit participatif. Cette fois-ci, vous lui tendez ou votre carte d’identité nationale, ou votre acte de naissance pour qu’il écrive correctement vos noms ou votre ancienne carte d’électeur. On a exigé qu’ils remplissent les 51 champs. Quand les 51 champs sont remplis, on est sûr que c’est la personne. Ces formulaires, on va passer les récupérer, les scanner et les traiter comme des éléments venant de l’audit participatif. Si c’est quelqu’un qui était déjà sur la base de données avec sa photo, ça nous permet de le retrouver facilement. Son numéro de recensement porte à porte nous permet de le retrouver même si le nom est écrit avec quelques erreurs. On retrouve la personne et on l’amène à la bonne place pour lui délivrer sa carte d’électeur plus tard.

Les centres d’affichage à l’occasion de l’enregistrement complémentaire ne sont pas forcément les lieux habituels de vote. Comment les citoyens s’orientent pour retrouver facilement là où le centre d’affichage est basé pour les réclamations ?

Chaque citoyen devrait pouvoir se référer à son chef de quartier. Si la liste n’est pas affichée à un endroit connu de tous, qu’il aille voir son Chef de quartier. En dehors, de cela, là où vous avez l’habitude de voter, les listes sont affichées là. On n’a pas affiché les listes dans les nouveaux centres de vote. Mais là où vous avez fait l’audit participatif, c’est à cet endroit que la liste est affichée avec certitude. S’ils y vont, ils trouveront les agents en place. A défaut, s’ils voient leur délégué de quartier, il peut leur dire où se trouve l’agent.

Mais il y a des gens dont les noms sont mal écrits, pas de prénoms, d’autres avaient participé à l’opération mais ne retrouvent pas leur nom, quelle est la démarche qu’elles doivent entreprendre ? Les gens sont affolés, qu’est-ce qu’il doit faire ?

J’ai dit tout à l’heure qu’il n’y a pas de citoyens dont le nom n’est pas pris en compte. Il n’a peut-être pas trouvé la bonne liste. S’il cherche son nom dans les 4 listes, il doit pouvoir le retrouver.

Mais pour celui qui n’a pas pris part à l’audit participatif et qui se lève aujourd’hui, est-ce que c’est possible qu’il retrouve son nom ?

Jamais. Si vous n’avez pas pris part à l’audit participatif, vous ne trouverez pas votre nom. Eventuellement, vous pouvez trouver votre nom si vous avez pris part à la Lépi en 2011. Là, vous ne pouvez pas faire des réclamations qu’on pourra prendre en compte parce que votre nom n’est pas chargé sur le serveur. Mais vous pouvez trouver votre nom sur les 1.3 millions. Votre nom peut ne pas sortir sur les cartes d’électeurs. A moins que vous retournez remplir le formulaire sur place et précisez que vous n’avez pas pris part à l’audit participatif. Vous choisissez un centre de vote, tout ceci constitue un travail complémentaire. Tout ceci se fait dans le centre d’affichage. Il y a un client Ala qui est là avec les formulaires, il doit pouvoir le faire.

Le citoyen qui a raté l’opération de la Lépi en 2011, qui a raté l’audit participatif, qu’est-ce qu’il fait ?

Il est oublié. Il n’y a rien à faire pour lui. Mais il peut remplir le formulaire pour qu’on le mette dans la base de données et à la future correction de la Lépi on le retrouvera pour prendre ses données biométriques. Mais il ne peut pas prendre part aux prochaines élections.

Il y a des citoyens qui, au cours de l’audit participatif se sont fait enrôlé à un point A, et ont décidé de voter à un point B. Mais à l’occasion de l’enregistrement complémentaire, ils ont remarqué que leurs noms ne se sont pas retrouvés sur les listes des endroits qu’ils ont choisis.

C’est ce que je disais. La liste est là. C’est écrit par exemple André Dossa. Avant, vous votez au point A. Maintenant, on a affiché la liste. Vous avez choisi maintenant de voter à Sakalakou. Vous verrez à la dernière colonne, centre de vote choisi Sakalakou, quand bien même vous êtes à Cotonou. Mais vous verrez votre nom au niveau de Centre A que vous aviez fait l’audit participatif. Ce qu’on a affiché ce n’est pas la liste électorale.

Donc, si je suis à Kalalé je ne suis pas obligé d’aller vérifier si mon nom est là-bas.

Si vous avez fait l’audit à Cotonou, vous vérifiez que votre nom est présent à Cotonou là où vous avez fait l’audit à Cotonou, dans votre quartier. Mais c’est sur la liste affichée, sur la dernière colonne qu’on met que vous avez désormais décidé de voter à Dèlazi à Kakalé.

Maintenant, les listes affichées dans le cadre les opérations complémentaires ne constituent pas la liste provisoire, encore moins la liste électorale qui n’est pas encore extraite de la Lépi. Maintenant, le moment venu comment est-ce qu’il faudra s’orienter ? Quelles sont les informations que les populations doivent avoir aujourd’hui pour pouvoir s’orienter facilement le moment venu.

C’est pour cela que la loi a dit que chaque citoyen choisit son centre de vote. Dès que nous allons sortir la liste électorale, qu’elle soit provisoire ou définitive, chacun trouvera son nom au centre de vote qu’il a choisi. A chacun de se rappeler du centre de vote qu’il a choisi. Il va trouver son nom là-bas.

Ce n’est pas le lieu où on a fait l’audit participatif ?

Non, la prochaine fois quand on va afficher la liste, ce ne sera plus là où vous avez fait l’audit participatif. C’est votre centre de vote choisi à Kalalé que vous trouverez votre nom.

Je suis citoyen, j’ai participé à l’audit participatif. Entre temps, j’ai déménagé j’ai été affecté à un autre poste dans une autre région du pays. Voilà que l’enregistrement complémentaire a commencé. Qu’est-ce que je fais ?

Vous venez là où vous avez fait l’audit participatif et vous demandez à changer votre centre de vote. A ce moment-là, on peut le faire

A l’heure actuelle ?

Oui, c’est possible, puisqu’on est toujours à la phase de correction. Donc, vous pouvez encore demander à changer votre centre de vote. On va remplir sur place un nouveau formulaire pour vous changer votre centre de vote. En haut, on marque changement de centre de vote.

Vous attendez combien d’électeurs lorsque tout cela sera fait ?

Cela ne peut être que des projections. Puisque c’est à la fin. Quand on aura tout rangé, tout dédoublonné et extirpé tous ceux qui sont écrits deux fois, trois fois et qu’on va demander à l’ordinateur de nous mettre de côté tous ceux qui ont 18 ans et plus. Aujourd’hui, on projette cela à 4. 200.000 environ.

En plus des 6.300.000 ?

Non. 6.300.000, c’est tous ceux qui ont pris part à l’audit participatif. Ceux qui ont 12 ans, jusqu’à 17 ans, ils vont faire 2 millions et plus. Et ceux qui ont 18 ans et plus font 4.200.000. Le tout fait 6 millions et plus.

La fin de l’enregistrement complémentaire ne signifie pas la fin de la correction de la Lépi. Nous savons que vous avez annoncé une date au Cos-Lépi, le 17 décembre, alors qu’après l’enregistrement complémentaire, il y a beaucoup d’autres tâches à accomplir. Est-ce que vous êtes toujours capables de tenir le rendez-vous du 17 ?

Nous avons été obligés de rallonger l’enregistrement complémentaire jusqu’au 30 novembre. A cette date-là, on ne va plus donner une heure de plus. On va s’assurer quand même que les kits sont passés dans tous les quartiers et dans tous les villages. Sion est organisé on peut le savoir. Je pense qu’on a suffisamment de temps pour le faire parce que les gens qui vont arriver ne sont pas aussi nombreux que cela. On donne 48 heures pour que les techniciens replient. Si on clôture le dimanche 30, le 1er, le 2 décembre, les gens vont arriver à Cotonou. On se donne la semaine là jusqu’u 7 décembre pour tout décharger. Les kits, les serveurs pour les intégrer dans la base centrale. On va procéder à partir du 8 au dédoublonnage. Cela va nous prendre au plus une semaine. Mais on nous a promis qu’il y a de logiciel plus performant maintenant. Notre liste avait quand même été nettoyée en 2010. Donc, certainement, il n’ y a pas beaucoup de doublons. En une semaine, on finit le dédoublonnage et vers les 12 et 15 décembre, c’est propre et en 24 heures, on peut déjà séparer avoir la liste et imprimer.

Mais est-ce que ce n’est pas trop tous ces détails que vous donnez ? Est-ce que les rallonges n’agissent pas sur la date du 17 ?

C’est possible que cela agisse. Parce que quand nous parlons de dédoublonnage ou s’il y a un kit qui est garé quelque part où il faut aller chercher, on est obligé d’attendre. Donc, si cela n’arrive pas le mercredi comme prévu, ça agit déjà sur le délai. Le dédoublonnage, j’ai dit en une semaine. Maintenant si cela prend 10 jours, on peut respecter. Mais le moment venu, nous allons aviser et dire de nous donnez trois jours en plus, jusqu’au 25, la veille de Noël pour que la liste soit prête.

Est-ce qu’il n’aura plus de rallonge après le 30 novembre ?

Là, c’est ferme. On est déjà coincé dans les délais. Le 30, on arrête. Si quelqu’un n’est pas venu, ce n’est pas grave. Il ne prendra pas part aux élections municipales, législatives. Il peut avoir la chance de prendre part à la prochaine élection présidentielle. Ce n’est pas grave. Donc, si après une opération qu’on a prévu faire en 10 jours, on l’amène à 20 avec toutes les conséquences, tout le monde doit pouvoir comprendre et faire l’effort possible. Donc, on a ce week-end, la semaine qui démarre et l’autre week-end. On est sûr qu’on fera le plein et nos appareils vont pouvoir nous suivre.

Nous observons aujourd’hui que le Cos-Lépi n’est plus seul. Il est appuyé par un comité d’appui composé d’acteurs politiques et présidé par le Président du Ces. En quoi ce Comité serait utile au Cos-Lépi ou est-ce que cela ne viole pas la loi régissant la correction de la Lépi ?

Si on veut respecter de façon stricte la loi, la loi a dit que le Cos-Lépi est un organe autonome dans sa gestion, mais a dit qu’on peut contacter toutes les personnes qui pourraient nous aider. Ce Comité de suivi est un comité informel mis en place pour pouvoir obtenir l’appui formel ou informel des membres des institutions. On a déjà eu un certain nombre de réunions avec les membres. Il ne nous a jamais imposé quelque chose. Mais on leur rend compte pour qu’ils se rassurent que les travaux avancent au rythme qu’on a souhaité. Quand bien même il est informel, cela me donne une satisfaction.

Transcription Hospice Alladayè

 Commentaires