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Déclaration de Iréné Agossa sur la vie Politique: « Boni Yayi doit poursuivre les réformes institutionnelles malgré la résistance »
Publié le vendredi 21 juin 2013   |  L`événement Précis




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Révision de la constitution, taux de croissance, chômage des jeunes sont les principaux sujets passés au peigne fin par Iréné Agossa qui a invité le chef de l’Etat, Dr Boni Yayi à ne pas céder à la résistance de ses détracteurs, mais à poursuivre les réformes institutionnelles pour le bonheur des Béninois.
L’Evénement Précis : Le Président de la République Boni Yayi a introduit à l’Assemblée nationale un projet de révision de la Constitution. Qu’est-ce qui, selon vous, justifie la crainte de certains acteurs de la classe politique, bien que les articles 42 et 43 n’aient pas été cités ?

Iréné Agossa Nous félicitons le Président de la République, Boni Yayi, d’avoir réintroduit le projet de révision de la Constitution. Pour deux raisons : il est à l’écoute des populations ; car en introduisant pour la première fois à l’Assemblée nationale un tel projet, il s’attendait à des débats au sein des populations. Ce qui a été fait ; et c’est certainement, en tenant compte des remarques des uns et des autres qu’il a réintroduit ce projet de révision qui se trouve actuellement sur la table des députés. C’est également un démenti contre ses détracteurs. Ceux-ci ont fait croire que c’est à cause des réactions qu’ils avaient eues que le Chef de l’Etat s’est senti obligé de retirer le projet. Ils disent surtout que ce n’est pas opportun. Une constitution se révise par rapport à un objectif de développement, non pas à cause d’un homme.

Quels enseignements tirer de ce débat à propos de la constitution de 1990 ?
Nous le disons aujourd’hui, la constitution de 1990 a été la plus opportuniste. Cela a été contre certains gens, contre les anciens présidents de la République et le président Mathieu Kérékou pour favoriser d’autres. A la Conférence, il avait été décidé que Kérékou, son premier ministre Nicéphore Soglo et les membres de la transition ne soient pas candidats. C’est le HCR qui a retiré cette disposition. Mais, ceux qui ont fait la constitution de 1990 ont oublié que la nature a ses règles et Kérékou est revenu pour faire 10 ans. Jusque-là, ils n’ont pas tiré leçon de cet enseignement de la nature. En réalité, la classe politique béninoise n’a pas trop changé. Ceux-là qui ont conçu la constitution de 1990, qui a écarté les uns pour favoriser d’autres, sont toujours dans le même état d’esprit de règlement de comptes. Ils ont peur, chaque fois que l’on parle de révision, parce qu’ils se disent que c’est pour avantager un homme, un groupe, parce qu’ils l’avaient fait et ils pensent que cela ne peut en être autrement. Nous, de la jeune génération devront dépasser l’esprit des règlements de comptes. Le Bénin n’a pas de problème de règlement de comptes, mais un problème de croissance à deux chiffres, un problème d’indépendance énergétique, de chômage, de corruption, d’impunité, d’informel, etc… donc il nous faut une constitution pouvant nous permettre de trouver solution à ces problèmes.

Certains pensent que le nouveau projet de constitution, s’il est mis en application en l’état, devait permettre au président Boni Yayi d’être à nouveau candidat en 2016. Qu’en dites-vous ?
Je pense sincèrement que le débat sur la révision de la constitution doit être porté, à mon avis, sur les articles qui sont proposés dans le nouveau texte. Ceci nous serait plus profitable que de l’orienter vers la seule personne du président de la République. A force de vouloir, à tout prix, s’appesantir sur le chef de l’Etat ou de vouloir tout ramener à lui seul, nous allons perdre de vue l’essentiel qui est l’intérêt général des Béninois. Le président Boni Yayi a déjà eu le courage de faire des propositions qui vont permettre de faciliter les reformes. Le reste est que nous puissions voir en face les réalités et décider de l’accompagner pour qu’il nous conduise vers un Bénin meilleur.

Mais pourquoi le chef de l’Etat tient absolument à faire réviser la constitution maintenant, alors qu’il ne lui reste que trois années seulement au pouvoir ?
Il faut être un homme de vision et d’engagement pour faire comme le président Boni Yayi. Cela veut dire, qu’en tant qu’homme politique responsable, lorsque vous faite des promesses à votre peupl, vous vous donnez les moyens de les respecter. Pour être réélu en 2011, le chef de l’Etat a fait des promesses aux Béninois ; et visiblement il a à cœur de les tenir à tout prix. Peu importe donc le temps qu’il lui reste, le plus important est qu’il les réalise dans l’intérêt supérieur de la nation. Il se trouve donc que pour améliorer les conditions de vie des Béninois, comme il s’y est engagé, il a besoin de faire des réformes courageuses, et pour pouvoir réussir ces réformes, la révision de la constitution s’impose. Quoi de plus logique ? Surtout qu’on ne va pas juger BONI YAYI à la fin de son mandat sur la base de ce que les gens disent de ce qu’il aurait fait, mais il serait plutôt jugé sur la base de ce qu’il a fait.

Que doivent apporter concrètement ces réformes ?
Le président de la République, Boni Yayi, doit poursuivre les réformes structurelles malgré la résistance. Ce sont les réformes qui vont nous permettre d’avoir une croissance économique. Nous l’encourageons à les poursuivre quelles que soient les résistances. Avec la révision de la constitution, nous aurons la Cour des comptes, et les procédures de saisine de la Haute Cour de Justice seront simplifiées. C’est dire que ce sera la fin de l’impunité. En plus des réformes initiées, le Bénin pourra voir son taux de croissance atteindre 7% et plus tard les deux chiffres. Donc, nous devons encourager le Chef de l’Etat à continuer les réformes structurelles dans les autres secteurs d’activités pour une création de richesses. L’espoir est donc permis.

Des réformes oui, mais des Béninois craignent sérieusement que ce projet de constitution, qui aspire à créer une nouvelle République ne soit finalement destiné qu’à permettre au président Yayi de s’éterniser au pouvoir.
Je constate que vous revenez sur cette question. Je ne sais quelles autres formes d’assurance le chef de l’Etat peut encore donner pour mettre les Béninois en confiance à propos de cette question concernant son départ du pouvoir en 2016. Il l’a dit publiquement. Il l’a dit en tant que président de l’Union Africaine. Il l’a dit devant le Pape et il se plaît à le répéter partout où l’occasion le lui permet, et pourtant les gens refusent d’y croire. Comme ils veulent être comme Saint Thomas, ils ne leur reste qu’à attendre que cela se réalise !
Mais ce qui est intéressant de mon point de vue, c’est que le président Boni Yayi a compris très tôt qu’il ne devait pas se laisser distraire par cette question, et il a continué à travailler d’arrache-pied pour répondre aux préoccupations les plus profondes des Béninois.
Actuellement, on assiste à une guerre des chiffres autour du taux de croissance entre Abdoulaye Bio Tchané et le gouvernement. Quelle est votre appréciation ?
Pour analyser la croissance d’un pays, il faut se baser sur plusieurs années pour voir la tendance. Nous constatons que Bio Tchané s’est basé sur les chiffres du FMI et n’a pas tenu compte des résultats des réformes au niveau de la filière coton et dans le domaine portuaire. En se basant sur les chiffres du FMI, on constate que la croissance est progressive, que la tendance est à la hausse. Cela signifie que les réformes structurelles, les réformes portuaires et celles initiées par le gouvernement dans la filière du coton et autre domaine doivent se poursuivre.

Votre préoccupation reste le chômage des jeunes et dans vos déclarations vous faites des proposions pour la résolution du chômage des jeunes. Avez-vous l’impression que le président Boni Yayi vous écoute ?
La résolution du chômage des jeunes passe par la croissance économique. Cela signifie que les réformes structurelles et celles initiées dans les secteurs clés sont importantes. Le président Boni Yayi est donc resté sur la droite ligne de ces réformes et nous devons le soutenir dans ce sens. Sa démarche reste la meilleure et a fait ses preuves dans les plus grands pays. C’est la croissance qui va permettre de créer de nouveaux emplois et pouvoir ainsi satisfaire les besoins des jeunes. Nous ne devons pas permettre à ses détracteurs de le distraire et de le détourner de la voie de la réussite.

Entretien réalisé par la Rédaction

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