Accueil    Shopping    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Benin    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Afrique
Article



 Titrologie



La Presse du Jour N° 2268 du 26/11/2014

Voir la Titrologie

  Sondage



 Nous suivre

Nos réseaux sociaux



 Autres articles



Comment

Afrique

Financement de l’enseignement supérieur en Afrique : L’Aua mobilise la communauté internationale autour de la question
Publié le jeudi 27 novembre 2014   |  La Presse du Jour




 Vos outils




L’Association des universités africaines (Aua) en partenariat avec l’Association pour le développement de l’éducation en Afrique (Adea), l’Unesco et le Cames organise depuis hier mercredi 26 novembre 2014 à l’hôtel Eda Oba de Lomé une conférence régionale sur les approches innovantes de financement de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique en Afrique. Les travaux de cette conférence qui bénéficie aussi de l’appui de la France et du gouvernement togolais à travers son ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche ont été lancés par M. Kwessi S. Ahoomey-Zunu, 1er ministre du Togo, représentant le Président Faure Gnassingbé.
Selon M. Etienne Ehilé, Secrétaire général de l’Aua, l’objectif principal de cette conférence est de développer une stratégie commune pour faire le suivi et l’accompagnement des pays dans le développement de nouvelles stratégies de mobilisation et de pérennisation des ressources pour l’enseignement supérieur et la recherche. Lorsqu’on jette un regard sur la situation que vivent aujourd’hui les universités africaines et les centres de recherche, cette approche s’impose, à plus d’un titre, ont souligné tous les intervenants à la cérémonie d’ouverture de cette conférence.
L’Etat seul ne peut plus : il faut innover
« Aujourd’hui en Afrique, les questions de financement et d’autonomisation de l’enseignement supérieur et de la recherche se posent avec acuité, non seulement en raison du repositionnement stratégique de l’enseignement supérieur dans toute stratégie de développement, mais aussi et surtout à cause du souci de son autonomisation et de l’inévitable problématique de la massification. Avec le constat de cette massification et de la forte demande pour l’enseignement supérieur, il est désormais clair que l’Etat ne peut plus continuer à lui seul à assumer le financement des universités », a relevé le 1er ministre togolais. Pour lui, il est impérieux de développer d’autres stratégies de mobilisation de ressources financières pour l’autonomisation des établissements d’enseignement supérieur dans une synergie d’action. Et c’est en cela qu’au nom du gouvernement togolais, il a salué l’initiative prise par l’Aua, l’Unesco, l’Adea, le Cames.
Bien avant M. Ahoomey-Zunu, plusieurs autres personnalités sont intervenues pour parler des problèmes que rencontrent aujourd’hui les universités africaines et l’impérieuse nécessité d’innover dans la diversification des sources de leur financement.
Pour M. Octave Nicoué Broohm, ministre togolais de l’enseignement supérieur et de la recherche, cette conférence régionale sur les approches innovantes de financement de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique en Afrique vient en tout cas, à point nommé dans la mesure où elle permettra d’accompagner les universités africaines engagées dans la dynamique de profondes réformes pour, à la fois mieux satisfaire les nouvelles exigences académiques et rester compétitives. « L’Etat à lui seul ne peut plus se payer le luxe de prendre en charge le financement des universités. Et nos établissements d’enseignement supérieur ne peuvent continuellement être à sa remorque de peur de se renier dans leur mission et dans leur ambition d’être autonomes et compétitifs », a dit M. Broohm qui a lui aussi estimé qu’il est urgent d’élaborer de nouveaux paradigmes, de nouvelles stratégies à même d’aider l’enseignement supérieur à optimiser son élan avant-gardiste de puissant vecteur de diffusion des connaissances et d’incubateurs de développement. Comme son 1er ministre, M. Broohm a salué la valeur ajoutée de l’Aua, de l’Unesco, de l’Adea, du Cames axée sur l’urgence pour nos pays de développer de nouvelles stratégies de mobilisation de ressources financières pouvant aider à une autonomisation effective des établissements d’enseignement supérieur et de recherche.
Au nom de l’Unesco, M. Cherif Diarra a plaidé pour que les Etats consacrent une partie significative de leur budget à l’enseignement supérieur et à la recherche. A ce niveau, le tableau présenté par M. Diarra n’est pas très reluisant et fait de l’Afrique le continent qui attache moins de prix à l’enseignement supérieur et à la recherche scientifique. Comme ses prédécesseurs, M. Cherif Diarra a fait le constat de la massification des effectifs dans les universités africaines. Cette massification, a-t-il poursuivi n’est pas suivie des moyens qu’il faut pour permettre aux universités de jouer pleinement leurs missions. Selon les révélations faites en effet par le représentant de l’Unesco, l’Afrique alloue moins de 5 % de son Pib à l’éducation et moins de 1 % à l’enseignement supérieur. Le secteur de la recherche, a-t-il poursuivi est le plus frappé par ce sous-financement avec moins de 0,5 % du Pib. « Pour que le fonctionnement de nos universités soit adéquat, il leur faut beaucoup de ressources tant humaine que financière », a dit M. Cherif Diarra.
Ce que propose l’Aua
Avant tout propos, le Professeur Etienne Ehilé, Secrétaire général de l’Aua a remercié le gouvernement togolais pour avoir accepté d’abriter cette conférence. Pour lui, cette rencontre qui permettra d’ébaucher une autre page de l’histoire de l’enseignement supérieur et de la recherche en Afrique met de façon radicale les universitaires, les décideurs, les acteurs de la société civiles et les bailleurs de fonds devant leur responsabilité par rapport à ce que seront les universités africaines de demain. « S’il est vrai que pendant les quatre dernières décennies qui ont suivi les indépendances, l’enseignement supérieur a permis de former de cadres compétents dans les différents secteurs d’activités, il n’est pas moins évident de reconnaître qu’aujourd’hui les universités africaines sont confrontés à d’énormes difficultés », a relevé M. Ehilé. Selon lui, « la massification apparente liée entre autres, aux contraintes budgétaires et aussi à une planification inadéquate des structures d’accueil ainsi qu’à des systèmes de répartition non équilibrée des apprenants sur l’étendue du territoire commandent surtout qu’on adopte une nouvelle stratégie de formation, qu’on redéfinisse la mission de l’enseignement supérieur et qu’on innove tout simplement ». Les solutions que propose M. Ehilé sont : accroître les fonds publics affectés à l’enseignement supérieur, conférer une plus grande autonomie aux établissements d’enseignement supérieur et de recherche dans la gestion de leurs ressources financières, établir des liens entre les résultats obtenus et le volume des fonds publics affectés, encourager la diversification des sources de financement ainsi que l’établissement de partenariat avec les instituts de recherche, les entreprises privées… Pour finir, le Professeur Ehilé a rassuré les uns et les autres que l’Aua dont la mission est d’aider les universités africaines à améliorer la qualité de l’enseignement supérieur en Afrique et renforcer sa contribution au développement de l’Afrique en favorisant la collaboration entre ses membres, en fournissant un appui pour la réalisation de leurs fonctions de base…ne ménagera aucun effort pour que les recommandations issues de cette conférence régionale soient traduites dans les faits.
La France représentée par M. Marc Fonbaustier s’est engagée comme il l’a toujours fait par le passé à soutenir toutes les initiatives qui découleront de cette conférence régionale. Dans la journée d’hier, les participants ont suivi une communication inaugurale accompagnée de débat sur une vue d’ensemble sur les nouveaux modèles de financement de l’enseignement supérieur. Les cas spécifiques du Sénégal, du Nigéria, du Kenya et de l’Afrique du Sud ont été présentés.
Les résultats attendus de la conférence
La conférence régionale sur les approches innovantes de financement de l’enseignement supérieur et de la Recherche scientifique en Afrique à laquelle participent des Représentants des ministères de l’enseignement supérieur et des finances, des parlementaires, des universités et centres de recherches, de la société civile, de la communauté scientifique africaine, de la Commission de l’Union Africaine, des organisations panafricaines impliquées dans l’éducation…permettra d’échanger sur cinq études de cas sur les bonnes pratiques de financement innovant de l’enseignement supérieur en Afrique. Au cours de cette conférence, les capacités des experts nationaux des ministères en charge de l’enseignement supérieur et de la recherche et ceux des finances ainsi que des représentants des Assemblées Nationales seront renforcées dans le domaine du plaidoyer pour la mobilisation de ressources additionnelles pour le financement de l’enseignement supérieur et de la recherche. Une feuille de route pour le suivi des actes et des recommandations issus de la conférence sera élaborée. Un responsable sera désigné pour coordonner la mise en œuvre de cette feuille de route.





De Lomé, Affissou Anonrin

 Commentaires