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La Presse du Jour N° 2269 du 27/11/2014

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Rapport de la Banque mondiale sur l’état des lieux de la lutte contre la corruption : partis politiques et Douanes, têtes de pont de la corruption au Bénin
Publié le vendredi 28 novembre 2014   |  La Presse du Jour




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L’Autorité Nationale de lutte contre la corruption (Anlc) a procédé le mercredi 26 novembre 2014 à la validation d’un rapport d’étude sur l’état des lieux de la lutte contre la corruption au Bénin de 1960 à 2013. Financé par la Banque mondiale, ce rapport vise à donner à l’Anlc, les meilleures armes pour réussir sa mission. Ouverts par le Président de l’Anlc, M. Guy Ogoubiyi, les travaux se sont tenus au Bénin Marina Hôtel en présence des acteurs étatiques et non étatiques intervenant dans le secteur de la lutte contre la corruption au Bénin. Selon ce rapport, les partis politiques et les douanes sont les têtes de pont des secteurs les plus corrompus au Bénin.

Après son installation le 15 mai 2013, l’Autorité nationale de lutte contre la corruption (Anlc) a réalisé qu’en dépit des efforts menés par le gouvernement béninois depuis les indépendances à ce jour, l’on note une persistance voire une évolution exponentielle de la corruption. Ceci l’a amené à solliciter l’appui financier de la Banque Mondiale (Bm) pour faire une étude qui servira à identifier les principaux facteurs qui empêchent l’éradication de la corruption au Bénin, et à permettre à l’Anlc de mieux s’outiller pour réussir sa mission. C’est ce qu’a indiqué hier le président de l’Anlc, M. Guy Ogoubiyi. A ses dires, le désir de l’Anlc de faire valider ce rapport par les acteurs étatiques et non étatiques intervenant dans cette lutte, se justifie par le constat selon lequel ceux-ci mènent des actions solitaires qui ne garantissent pas l’atteinte des résultats souhaités. Il a donc confié que cet atelier de validation permettra d’évaluer le chemin parcouru et de tirer les résolutions pour dégager une passerelle entre toutes les structures intervenant dans la lutte contre la corruption pour la complémentarité et l’efficacité de leurs actions. Conduite par des experts internationaux sous la supervision de la Bm, cette étude a fait l’état des lieux des acquis, approches et limites de la lutte contre la corruption de 1960 à 2013. Elle a aussi évalué les limites des actions de l’Anlc, la perception des Béninois sur la corruption et les stratégies à adopter à la fois par les acteurs politiques, institutionnels, administratifs les organisations de la société civile et surtout chaque Béninois pour l’efficacité effective et durable de cette lutte. Selon ce rapport, fruit du partenariat entre la Bm et l’Anlc aux dires de M. Guy Ogoubiyi, le Bénin a certes connu des indépendances à ce jour, une dizaine de commissions d’enquêtes chargées d’investigation et de contrôle de la corruption. Il a aussi adopté sa 1ère stratégie globale de lutte contre la corruption en 2002 à travers la mise en place d’un dispositif normatif, institutionnel et déontologique. Mais cette lutte est encore étranglée par divers goulots tels l’absence de rôle décisif de l’Anlc se limitant à un rôle de conseil des organes de lutte, un doute qui plane sur l’indépendance de l’Anlc du fait qu’elle soit sous la tutelle de la Présidence de la République, l’incapacité des inspections à saisir la justice et leur impuissance face à l’inaction qu’observe parfois le pouvoir politique face aux cas de corruption déclarés par elles, les procédures judiciaires qui allongent le traitement des dossiers de corruption et l’indépendance de la justice pouvant l’amener à annuler une procédure pour des questions de forme voire annuler des preuves alors que la culpabilité du mis en cause est effective. A ceci s’ajoute le fait que l’action judiciaire suspende l’action disciplinaire de sorte à empêcher qu’un agent de l’Etat poursuivi en justice soit traduit en Conseil de discipline tant que la procédure judiciaire ne soit pas épuisée.

La responsabilité de chaque Béninois

Selon les enquêtes menées par l’étude auprès de 2071 Béninois dont 1200 ménages en 2005, puis 1024 fonctionnaires et 356 entreprises en 2006, plus de la moitié des Béninois sont victimes de la corruption et l’érigent ainsi en 4e position de leurs préoccupations après le coût élevé de la vie, le chômage et l’inflation. Aussi, toutes les structures et acteurs politico-administratifs devant œuvrer pour l’amélioration de la gouvernance sont indexés par les citoyens comme les plus corrompus. Il s’agit de façon décroissante des partis politiques, des douanes, du parlement, des ministres, des impôts, de la justice, de la police et de la gendarmerie, du système de passation des marchés publics, des secteurs de la santé et éducatif. Pour ce faire, à l’instar du Président Guy Ogoubiyi qui a signalé que cette lutte ne doit pas être l’apanage de l’Anlc, mais aussi celle de chaque citoyen, le rapport a indiqué que pour une éradication réelle de la corruption au Bénin, l’implication de tous les Béninois est capitale au-delà de celle des acteurs politiques. Toutefois, le rapport recommande à ces derniers de revoir les dispositions de la loi n° 2011-20 du 12 octobre 2011 portant lutte contre la corruption, de renforcer la capacité et de garantir l’effectivité ainsi que l’indépendance de la Chambre des comptes de la Cour Suprême et des juridictions ordinaires telle l’Anlc, de contrôler davantage le financement des partis politiques, d’établir des codes de déontologie des agents publics et de veiller au développement d’une culture de l’intégrité à enseigner dans les structures scolaires et universitaires de façon à pouvoir irriguer toute la société.

Monaliza Hounnou

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