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Assainissement du monde des affaires au Bénin :Yayi bloque les réformes de son fils
Publié le mardi 2 decembre 2014   |  Le Matinal


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© APA par Saliou Amah
Visite d`amitié et de travail du président Yayi Boni à Abidjan
Mardi 11 Mars 2014. Abidjan. Dans le cadre de la visite d`amitié et de travail, qu`il effectue en Côte d`Ivoire, le président béninois Yayi Boni a été reçu en audience par son homologue ivoirien Alassane Ouattara. Ph : Yayi Boni


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Au Bénin, le monde des affaires demeure insalubre. Corruption, tracasseries et lenteur administrative, harcèlement fiscal, politique, etc. Tout y est pour que les hommes d’affaires, nationaux comme étrangers ne soient pas à l’aise. Le Conseil présidentiel pour l’investissement (Cpi), dirigé par Nasser Yayi, fait des efforts mais a du mal à atteindre ses objectifs. Le comportement de Yayi Boni et son gouvernement mettent en difficulté les innovations de son fils pour un monde des affaires assaini. Et pour cause.


Yayi, le handicap de son fils. Nasser Yayi, secrétaire permanent du Conseil présidentiel de l’investissement (Cpi) va beau innover mais ne pourra jamais réussir sa mission, tant que son père ne revoie pas sa politique. Il ne peut rien si Yayi, le père, n’arrête pas de compliquer la vie aux hommes d’affaires. Tout se passe comme si le président ne voulait pas voir son fils réussir sa mission. Le constat fait depuis un moment est que les efforts du Cpi sont sapés par le chef de l’Etat, lui-même. Sur plusieurs années, le rapport doing business peine à placer le Bénin en bonne position. Les raisons sont toutes simples. Yayi utilise le monde des affaires pour régler ses comptes politiques et parfois personnels avec les opérateurs économiques. Point n’est besoin de citer le cas de son ami d’hier et ennemi juré d’aujourd’hui. Tout le monde reconnaît que Yayi se bat pour ruiner Patrice Talon, opérateur économique. Tout le monde est d’accord que Sébastien Ajavon a dû fermer la société Cajaf Comon, pour harcèlement fiscal. Les Béninois et le monde entier reconnaissent que Samuel Dossou est traqué dans ses affaires par son propre pays. Le cas Olofindji Babatundé est en cours et Martin Rodriguez est contraint à l’exil, etc. A côté de ceux-là, il y en a dont la cote de popularité n’est pas trop grande mais qui se meurent sous le régime Yayi. Nombreux sont les hommes d’affaires de basse classe qui regrettent d’être béninois.
Dans ces conditions, comment peut-on croire que le monde des affaires sera assaini réellement ? Le Cpi se bat et fait des propositions que le conseil des ministres approuve régulièrement, par hypocrisie, mais la politique change tout. Que peut un homme d’affaires qui, grâce aux innovations, a accès facile aux crédits, à l’internet, à l’électricité, à l’eau, à la justice peut-être ? Peut-il se sentir à l’aise si les conditions fiscales demeurent chiantes pour lui ? Comment peut-il jouir réellement des exonérations à lui accordées si le circuit de délivrance du document qui confirme cette facilité reste compliqué ? Par exemple, un homme d’affaires qui a son entreprise, exonérée de certaines taxes de façon circonstancielle, n’a pas la possibilité d’en jouir immédiatement. Il lui faut une attestation à présenter à son fournisseur avant toute opération. Mais pour avoir ce ‘’papier’’, c’est la croix et la bannière au Bénin. Nombreuses sont ces entreprises qui ne jouissent pas de cette exonération instaurée pour appâter les gens à aller formaliser leurs entreprises.

Les hommes d’affaires étrangers s’en vont

Peut-être que le gouvernement béninois n’a pas l’information. Mais nombreux sont les opérateurs économiques étrangers qui plient leurs valises. Il y en a qui dénoncent la politique de ségrégation du gouvernement béninois et son chef. Tout le monde n’a pas les mêmes avantages. Seuls ceux qui savent ‘’corrompre’’ s’en sortent. Dans le rang des Libanais, le fait est criard. Chez les Marocains, c’est la panique générale. Ils sont tous déçus, surtout quand ils ont compris que leur compatriote, Abdel Kader Moutaïb, a été jeté injustement en prison pendant vingt mois et que ses affaires sont bloquées à ce jour. La plupart d’entre eux ont confié leur amertume face à la situation et se sont dits peinés de voir le responsable de l’entreprise Gee souffrir dans le dossier de construction du nouveau siège de l’Assemblée nationale. A ce jour, ils n’ont pas compris le silence du président Yayi Boni, qui, pourtant, a souvent rassuré les hommes d’affaires étrangers. Les Marocains vivant au Bénin ne comprennent pas pourquoi l’Etat béninois a décidé de finir avec leur frère. En tout cas, les grognes deviennent inquiétantes dans leur rang et nul ne sait encore ce qu’ils feront au cas où Yayi Boni ne prendrait pas ce dossier en main et Abdel Kader Moutaïb n’était pas réhabilité.
Dans cette affaire, notamment, le gouvernement se livre à un jeu flou avec l’entrepreneur. Une négociation à l’amiable est en cours ; mais l’Agent judiciaire du Trésor ( Ajt) intente un procès contre l’entreprise. Où est alors la politique de l’assainissement du monde des affaires, si les opérateurs économiques ne peuvent plus opérer librement au Bénin ?

Félicien Fangnon

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