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Le Matinal N° 4488 du 2/12/2014

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Après Icc services, :Un ministre-pasteur dans la mafia cotonnière
Publié le mercredi 3 decembre 2014   |  Le Matinal


Yayi
© Présidence du Burkina par DR
Yayi Boni au 20è anniversaire de l`Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA)
Dimanche 19 octobre 2014.Commémoration du 20 ème anniversaire de l`Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) : Le 20è anniversaire de l’UEMOA va être placé sous le sceau de la consolidation des acquis », affirme Yayi Boni


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Dans l’affaire Icc Services, Yayi Boni et ses pasteurs n’ont tiré qu’une bien simpliste leçon : c’est que les Béninois ne sont impitoyables que lorsqu’on leur arrache directement leur argent en spoliant leurs comptes privés. Depuis qu’ils ont été démasqués avec confiscation de tous les biens et dons mal acquis, y compris par leurs Eglises, les bondieusards se sont installés dans le coton.

Pensant à tort que le coton n’appartient pas aux Béninois, ils croient sécurisante la précaution de faire occuper par un frère en Christ, le ministère qui les épargnerait d’aller en prison au cas où...Mais ils ont tout de même obtenu que ce ministre-pasteur soit dans le coton, l’œil de Yayi, l’avocat du Dg Idrissou Bako et le protecteur de leurs business.
Lorsque nous publiions, il y a quelques jours sur les 4P de Yayi (Parents, Pasteurs et Palais du Président), nous ne savions pas que nous irions bien au-delà de la réalité. Beaucoup de langues se sont, en effet, subitement déliées notamment au palais de la Marina, comme pour se racheter par leur contribution à la manifestation de la vérité. Notre moisson a été bonne, commençant toujours par la même question au téléphone : « Comment vous avez fait pour savoir ? » Et se terminant par des déballages qui nous confortent à dire en paraphrasant le chanteur ivoirien Tiken Jah Fakoly : « Allez dire à Yayi Boni qu’il enlève nos noms dans leurs business…on a tout compris ! ».
Ce qu’on a compris, c’est que le développement du coton béninois n’est pas la préoccupation de Yayi Boni. Nous allons vous le démontrer par « a » + « b ». Si la performance de la filière coton le préoccupait, il n’aurait pas aussi clairement prouvé son implication dans les affaires cotonnières en maintenant dans ses fonctions, le Dg Sonapra qui a fait perdre à l’Etat béninois, plus de 11.000 tonnes de coton graine, 80.000 tonnes de graines de coton et occasionné sur le marché international, des manques à gagner obligeant l’Etat à infliger aux pauvres paysans, la sanction d’une diminution du prix du coton graine, de 265 à 250 Fcfa le kilogramme.

Être anti-Talon ou ne pas être

Ce qui préoccupe Yayi et qui motive sa confiance, ce n’est pas la compétence ou l’efficacité. C’est l’affirmation de l’engagement contre un homme : Patrice Talon. Au début du feuilleton Pvi-Nouvelle Génération, le ministre-pasteur s’était présenté comme un chef de guerre anti-Talon à travers un monologue télévisé qui nous a conduits au verdict « milliardesque » de l’Ohada. Mais cela lui a suffi pour gagner l’admiration du chef. Le Dg Bako à son tour, a aussi compris la formule en désignant comme responsables de tous ses échecs et contre-performances, les sociétés du groupe Talon, en passant pour le chef de guerre anti-Talon dans le coton et se faisant même appeler le « Général 5 étoiles ».
Vous l’invitez à un débat ? Il vous rétorque qu’il ne répondra qu’en face de Talon, juste pour chatouiller la haine et l’orgueil de Yayi Boni. Qui donc aurait suffisamment été con pour croire à son pardon ? Pourtant, la seule campagne cotonnière qui se serait finalement déroulée avec un succès et un apaisement relatifs est celle à laquelle les usines de Talon ont participé, aux dépens de toute rentabilité économique doublée d’une usure des machines au plan industriel. En effet, les révélations qui nous ont été faites ont justement indiqué, pour confirmer que Yayi Boni n’est pas préoccupé par le coton, qu’aucun de ses ministres de l’Agriculture, ni Sabaï Katé, ni Fatouma Amadou Djibril, ni même l’actuel Maep Issa Azizou, n’a jamais été aux commandes de la gestion des campagnes cotonnières. Aucun d’eux n’appartient aux 4P. Aucun d’eux n’est un parent de Yayi. Tous sont musulmans, donc aucun d’eux n’est pasteur. Tertio, ils ne sont pas des proches collaborateurs du Chef de l’Etat mais portés à la chose politique , sortis par leurs populations.

Donc, ils ne pouvaient être qualifiés pour gérer les milliards du coton et en répondre par leurs résultats. Sans compter qu’ils ne rassuraient pas Yayi par rapport au critère anti-Talon. Le premier à avoir été aux commandes de la gestion du coton était Marcel de Souza. Le beau-frère. Donc P comme parent. La campagne 2012-2013 qu’il a gérée se serait conclue par un résultat bénéficiaire. Le second, c’est le ministre-pasteur. Donc aussi un P. Mais ce qui fait sa force et lui vaut la confiance de Yayi Boni malgré le bilan catastrophique de la campagne 2013-2014 qu’il a gérée, c’est qu’il assure l’alimentation et la protection judiciaire des pasteurs dans leurs business. Ce ne sera plus comme dans l’affaire Icc services où les 4P se sont retrouvés en prison.
Grâce au ministre-pasteur, les 4P ont arraché tous les marchés de commandes d’intrants qui avoisineraient les 70 milliards de FCfa. Deux pasteurs béninois : Sossa et Dossa. Une société indo-nigériane ferait le business des parents et en particulier des enfants. Et enfin un homme d’affaires Burkinabé qui serait à la fois lié aux parents, aux pasteurs et au palais du président. Lorsque vous bénéficiez d’un marché dans le coton sans être des 4P, il vous suffit de livrer des chaises ou des instruments de musique aux églises pour intégrer la nébuleuse et avoir droit à la protection du ministre-pasteur.

Risque d’éclatement de la vérité sur les balles volées ? Des innocents seront emprisonnés pour endormir l’opinion, pour masquer l’implication des 4P et pour faire croire que c’est la volonté de Yayi Boni. Risque de dénonciation des prévarications sur les commandes et les stocks d’intrants ? Des boucs émissaires doivent être immédiatement trouvés. Risque de voir Bako limogé ? C’est encore lui qui, tel un désintéressé mais en sa qualité de président du Comité interministériel de gestion du coton, monte au créneau pour soutenir que Bako est propre et blanc comme neige. Or, certaines indiscrétions nous apprennent que le ministre-pasteur parraine également d’autres sociétés à la Sonapra.

Et le Dg Sonapra, de quel P répond-il ?

Le Dg Idrissou Bako comme son nom l’indique n’est ni parent, ni pasteur, ni du palais du président. Mais il les tient tous : je mange, tu manges, il mange, nous mangeons. Il est le garant des affaires des 4P. Ces affaires, il en pleut sur le coton et la Sonapra. Et de cette pluie bénie du chef de l’Etat, le Dg Sonapra en profite. C’est pourquoi pour le ministre-pasteur, grand serait le risque de laisser Bako quitter la Sonapra. Ça sent trop mauvais pour qu’on confie le canari puant à un inconnu. Surtout quelques mois avant avril 2016. Et Yayi Boni est si insaisissable dans sa colère, qu’il n’hésiterait pas à faire enfermer un parent ou un pasteur, pour peu que sa crédibilité et son honneur soient entachés. Donc pour notre ministre-pasteur et gestionnaire en chef du coton, le choix est clair : les paysans peuvent pleurer leur appauvrissement, la Sodéco peut crier ses créances, les usines peuvent se casser faute de révisions correctes, les clients se plaindre de leurs balles volées, les banques attendre leurs paiements. Le défi à relever, c’est d’éviter que les fesses des 4P soient dehors !
Et la poudre aux yeux, ce sont ces pseudos-commissions d’enquêtes qu’on flanque à l’opinion publique, qui sont ou seront grassement rémunérées, officiellement ou officieusement, et qui tenez-vous bien, seraient encore composées et pilotées par des pasteurs. Quelles malversations vont-elles dénoncer ? Quelle mauvaise gestion vont-elles constater ? Pourtant, notre Conseiller spécial directement importé des Etats Unis pour la gouvernance des entreprises prêche en ce moment contre les prévarications en périodes pré-électorales. Dans le désert, puisque pour rien au monde, les 4P et Bako n’en finiront de sitôt avec la Sonapra et le coton. Le Dg Sonapra n’a donc rien à craindre. Il peut continuer ses affaires avec des établissements et individus sans contacts d’entreprises, inconnus de la Ccib et du ministère du Commerce mais connus de Mtn et Moov pour n’avoir que des numéros de portables.
Nous ne prenions pas au sérieux ce célèbre internaute qui nous apprenait que Bako signait des chèques à l’ordre de son épouse, transporteur de son état. Mais en ce qui nous concerne, nous avons constaté qu’il existe, à côté de nombreuses sociétés appartenant pour la plupart à des 4P, le cas ridicule d’une société du nom de Espace Boulpec Sarl, sans contacts ni références, dont les pro-forma et offres commerciales sont toutes réceptionnées par l’Assistant personnel du Dg Bako et qui serait un acheteur international de coton. On a tout compris ! On n’a plus besoin des résultats des commissions d’enquêtes ou d’audits des pasteurs. Tout comme dans l’affaire Icc, le moment venu, tout sera récupéré par les Béninois, jusqu’aux boucles d’oreilles, pourvu que votre nom apparaisse sur les pièces qui circuleront à quelques mois de l’alternance. Pour l’instant, c’est à Yayi Boni de nettoyer lui-même de ses propres mains son propre entourage, s’il veut avoir droit après 2016, à autant de quiétude que son prédécesseur Mathieu Kérékou. Quant aux profiteurs et opportunistes, ils paieront forcément, aujourd’hui ou demain, que le ministre-pasteur le veuille ou non.

Sacca Foco

Fatouma A. Djibril et le péril carcéral

L’ex-ministre de l’Agriculture, de l’élevage et de la pêche, Fatouma Amadou Djibril, court le risque d’être emprisonnée. Elle en est consciente et a pris ses précautions. Des faits de l’histoire la rattrapent. En effet, pendant son séjour au ministère en charge du Développement rural, elle a commis des impairs. Mme Fatouma Amadou Djibril, a fait une gestion légère de la filière coton, en général, et dans les procédures d’achat d’intrants agricoles, en particulier. Au lendemain de son limogeage, elle s’est rendue compte de la gravité des actes qu’elle a posés au ministère. Alors, pendant que la procédure de son arrestation était en cours, elle a tôt fait de prendre la clé des champs. Expressément, on s’apprêtait à lui interdire la sortie du territoire national. Mais, puisque, le régime de Yayi n’a pas de bons services de renseignements, la dame, tout comme d’autres personnalités persécutées dans la République, a pu se retrouver hors du Bénin. Qu’à cela ne tienne ! L’épée de Damoclès plane toujours sur la tête de dame Fatouma Amadou Djibril. De hauts juristes et praticiens du droit dans les tribunaux, se réfèrent à l’article 136 de la Constitution ainsi qu’au titre VII du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale, pour indiquer la procédure à suivre. Il en résulte, que si les faits qui sont reprochés à Fatouma A. Djibril sont avérés, son immunité découlant de l’autorité de l’Etat au moment des faits tombe en cas de flagrant délit. Au cas contraire, pour les infractions reconnues comme fautes lourdes dans l’exercice de ses fonctions, et qui requièrent un jugement judiciaire, une procédure est engagée contre le ministre. Dans ce cas précis, l’Assemblée nationale, suivant son Règlement intérieur, se saisit du dossier pour la poursuivre et pour la mettre en accusation. Le procureur de la République ayant compétence sur l’Assemblée nationale, se charge du reste. Tôt ou tard, si les faits sont avérés, Fatouma sera privée de liberté.

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