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Notre Voix N° 646 du 5/12/2014

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Affaire Orou Sé Guéné : l’appel du président de l’Unamab aux députés
Publié le vendredi 5 decembre 2014   |  Notre Voix


Michel
© Autre presse par DR
Michel Adjaka, magistrat et président de l`Unamab


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L'Assemblée Nationale doit donner l'exemple et servir de modèle.
L'article 90, alinéa 4 de la Constitution du 11 décembre 1990 laisse effectivement la possibilité aux députés, par un vote à la majorité des 2/3, de suspendre la poursuite ou la détention d'un des leurs en conflit avec la loi. Comptant sur ce succédané de l'immunité parlementaire, le député Orou SE GUENE, au lieu de se présenter à l'audience et servir aux juges sa version des faits, s'est plutôt attelé à collecter la signature de ses collègues pour se confectionner un bouclier contre la sentence judiciaire qu'il savait imminente. Cette parade m'inspire quelques questions: pour qui vote-t-on alors les textes? Ne dit-on pas que nul n'est au dessus de la loi? Est- ce à dire que quelle que soit la faute commise, nos honorables députés doivent compter sur la nauséeuse solidarité des pairs? J'invite nos parlementaires à, non seulement lire dans l'histoire de la France les affres de l'abus de privilèges, mais à surtout projeter dans le futur les conséquences de l'acte auquel ils sont conviés.
Dans un système politique de séparation des pouvoirs, le juge n'est qu'un serviteur de la volonté du législateur. Il en résulte que lorsque le juge met en œuvre la volonté du législateur, il est inconcevable que celui-ci fasse ombrage à son action. Le législateur a au contraire le devoir républicain de l'accompagner et de l'appuyer. En d'autres termes, l'Assemblée Nationale ne peut servir, quelle qu'en soit la position et l'appartenance politique, de refuge à un honorable en infraction.
Par ailleurs, la morale étant la boussole de toute action, elle doit instamment et constamment guider chacun dans ses choix, surtout en tant qu'acteur public. "Tout est permis, mais tout n'est pas utile; tout est permis, mais tout n'édifie pas" (1 Corinthiens 10: 23).
Les députés sollicités ou courtisés, qui sont d'ailleurs dans l'ignorance du comportement de chacun dans sa vie sociale, doivent à travers leur décision servir de modèle au peuple béninois et à la communauté internationale. Ils doivent concilier les dispositions de l'article 90, alinéa 4 suscité avec l'article 7 de la déclaration universelle des droits de l'homme. Ce texte prévoit que "Tous sont égaux devant la loi et ont droit sans distinction à une égale protection de la loi. Tous ont droit à une protection égale contre toute discrimination qui violerait la présente Déclaration et contre toute provocation à une telle discrimination.
L'article 26 de notre Constitution précise que "L’État assure à tous l'égalité devant la loi sans distinction d'origine, de race, de sexe, de religion, d'opinion politique ou de position sociale."
La morale en politique enseigne que pour être honoré, il faut soi-même honorer ses propres décisions, surtout les textes que l'on a librement votés en tant que député.
Je garde espoir que les députés béninois ne donneront pas raison à Honoré de BALZAC qui dit que « Les lois sont des toiles d'araignées, à travers lesquelles passent les grosses mouches et restent les petites.».
La politique de deux poids, deux mesures est incompatible avec la démocratie, la République et l’État de droit.»


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