Accueil    Shopping    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Benin    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article




  Sondage



 Nous suivre

Nos réseaux sociaux



 Autres articles



Comment

Politique

Le COS-LEPI loin de tenir parole
Publié le lundi 8 decembre 2014   |  24 heures au Bénin


Karimou
© Autre presse par DR
Karimou Chabi Sika


 Vos outils




 Vidéos

 Dans le dossier

Prévue pour être livrée le 30 Novembre dernier, la LEPI reste toujours dans une imprécision. De report en report, les élections municipales sont loin d’être organisées en 2014 comme prévu. Le nouveau délai annoncé reste très vague et vient conformer les détracteurs du gouvernement. Ceux-ci avaient annoncé que cette correction de la LEPI n’est qu’une manœuvre pour Yayi afin de s’éterniser au pouvoir.

A l’heure actuelle, la correction de la LEPI (liste électorale permanente informatisée) est dans un vrai imbroglio. Mais où en est le COS-LEPI ? A qui incombe cette lourde responsabilité de pervertir notre démocratie ?

Annoncée pour le 17 décembre 2014, la livraison de la Liste électorale permanente informatisée (Lépi) ne sera pas prête à cette échéance, comme beaucoup s’en doutaient. Un nouveau calendrier est dressé pour endormir le peuple béninois. . La LEPI électronique sera livrée en fin décembre et la LEPI version papier est attendue pour le 15 Janvier. Quelles que soient les perturbations, la LEPI sera prête le 25 Février soit 60 jours avant les élections communales. C’est l’essentiel à retenir du dialogue social entre le gouvernement et les membres de l’opposition.
Que dis-je du monologue entre Yayi et ses fidèles croyants FCBE. Le retard dans la correction de la Liste électorale permanente informatisée (LEPI) est la cause de la non-tenue des élections locales et municipales à l’échéance de 2013.
Ladite liste est sujette à de nombreuses polémiques après qu’elle ait servi au scrutin présidentiel de 2011, d’où la nécessité de la toiletter. Un processus qui continue de faire couler beaucoup d’encre et de salive. Très tôt, certains ont vu une stratégie du gouvernement pour dévergonder notre démocratie. Il n’y aura jamais d’élections en 2014 ont-ils professé.


La LEPI, un éternel recommencement


A la suite de l’audit participatif qui a duré quinze jours on a recommencé à zéro l’opération qu’on a eu à faire en 2009 et 2010 avec la différence que cette fois-ci les agents ne se sont pas rendus dans les maisons. Après cette opération, les structures du Cos-Lépi ont traité toutes les imperfections soulignées par les citoyens.

Une fois le traitement fini le Cos-lépi est revenu sur le terrain pour prendre les données biométriques de ceux qui n’avaient pas été enregistrés. Dès qu’ils ont tous les citoyens dans leur base de données, la phase qui va suivre sera le dédoublonnage pour s’assurer que les citoyens enregistrés se sont inscrits une seule fois. Il s’agira par la suite des opérations permettant de séparer les citoyens qui ont 18 ans et plus de ceux qui ont moins de 18 ans. Et ce seront les inscrits de 18 ans et plus qui composeront la liste électorale.

Une liste qui servira à la définition de la carte électorale nationale. Elle peut servir aux prochaines municipales et législatives. Mais elle pourrait être encore actualisée en 2016 à la veille de la présidentielle. Une LEPI qui est devenue un idéal, une vision, un rêve de tout un peuple. D’ailleurs ne tient-elle pas à un fil de nos acquis démocratiques depuis 1990 ?

"Au 30 novembre, s’il y a LEPI, coupez-moi la tête"

Cette déclaration n’a pas été faite au hasard... Karimou Chabi Sika était catégorique. La LEPI ne sera pas prête à la date annoncée. "Si le 30 novembre on donne la LEPI, coupez-moi la tête", a juré l’autre rapporteur du COS-LEPI. En son temps, il nous faisait comprendre que des malentendus entre les membres ont plombé le fonctionnement interne de la structure. Entre le Président et le Vice-président d’une part, et le Rapporteur d’autre part, la communication serait presque impossible.

"Le système est bicéphale." Karimou Chabi Sika estime dans ces conditions que le problème d’argent n’est pas la vraie difficulté. "L’argent est l’arbre qui cache la forêt". Certes techniquement, la date est tenable selon lui. Mais il faut un minimum d’organisation pour cela. Tel n’est pas encore le cas. Chabi Sika peut garder désormais fièrement sa tête sur les épaules. Tel un messie, ses propos se sont avérés dans le temps.

A force d’entendre le mot report dans la bouche de Sacca Lafia et de ses collaborateurs, on a fini par comprendre que, ces cadres n’ont pas totalement cerné la dimension du travail avant de se jeter à l’eau. Si ce n’est pas exactement le cas, et que le problème se trouve ailleurs, par exemple au Centre national de traitement (Cnt), téléguidé depuis le Palais de la Présidence, il faut éclairer l’opinion. Est-ce pour créer autant de difficultés au Cos- Lépi que la majorité au pouvoir a tout fait pour garder à son poste le patron du Cnt, le même qui a fabriqué la Lépi ayant servi aux élections chaotiques organisées sous Yayi Boni ?


Des menteurs rattrapés par les faits


Le Cos- Lépi n’a pas réussi à briser le copinage avec Yayi. Plusieurs personnalités de la société civile et même de l’opposition sont montées au créneau pour demander que le Cnt soit confié à un autre cadre ou que ce dernier partage avec le premier ses attributions, mais cela n’a rien changé. Les partisans du chef de l’Etat s’y sont opposés.

Nous prévoyons organiser les élections locales et municipales, d’ici la fin de l’année, ce qui est d’ailleurs le vœu du chef de l’Etat". Ces propos sont ceux d’Emmanuel Tiando. "Nous avons reçu beaucoup de conseils, et beaucoup de suggestions du chef de l’Etat pour un bon accomplissement de notre mission. Nous avons aussi posé certaines préoccupations au sujet de la mission de la CENA.

Le Chef de l’Etat nous a prêté une oreille attentive pour que la CENA puisse bien jouer son rôle. Nous sortons rassurés de cette audience". Rassurés pour que les élections se tiennent à bonne date ou pour que la machine infernale de report soit installée ? Les journalistes ont oublié de lui poser astucieusement cette question. Mais la réalité est bien autre et les faits en disent long actuellement.


Une cour constitutionnelle bien complice


« Pas de Lépi, pas d’élection » ! Voici le slogan anti- démocratique que la Cour constitutionnelle a fabriqué pour le Bénin depuis 2010, lequel est scandé à tue-tête par le gouvernement de Yayi Boni. Dans un pays où, habituellement, les élections sont organisées sur la base d’une liste manuscrite dont la confection est confiée à la Commission électorale nationale autonome, (Céna), l’avènement d’une Lépi est significatif d’un progrès dans l’organisation des élections. Puisqu’il s’agissait au départ d’un instrument, s’il était bien conçu, en mesure d’enrayer les fraudes massives, les doubles inscriptions, les votes multiples. Toute chose qui suscitait des tensions entre partisans et adversaires des partis ou candidats en lice pour une élection. Certes, avec l’ancien système, les élections étaient souvent émaillées d’irrégularités que la Cour constitutionnelle et la Cour suprême s’évertuaient à corriger sans trop écorner l’image de la démocratie béninoise. Cela a été ainsi jusqu’aux élections communales de 2008. Mais l’avènement de la Lépi n’a réellement apporté aucun changement significatif.


Bien au contraire, elle a créé plus de problèmes que le pays en a connus. On met sur le compte de cette Lépi bâclée, le Ko de 2011 dont le traumatisme reste encore vivant dans les esprits. Mais le plus lamentable et déplorable méfait qu’elle ait causé à la démocratie, c’est d’empêcher la tenue des élections locales et communales depuis 2013 et malheureusement encore pour longtemps. En tout cas, si l’on doit respecter strictement les dispositions du Code électoral, on ne pourra aller aux élections sans la Lépi. L’article 5 alinéa 1er dudit Code le stipule clairement : « l’élection a lieu sur la base d’une liste électorale permanente informatisée (Lépi) ». Les partisans du chef de l’Etat refusent de reconnaître leur responsabilité sur la question.


Quant Yayi se lave de tout soupçon


Sacca Lafia a démontré au début du processus que le gouvernement a franchement collaboré avec le Cos-Lépi. Il a doté le Cos-lépi de ressources financières. Pour ce qui est des ressources matérielles, le Cos-lépi a hérité de tout ce que la Cps-Lépi a utilisé. Ensuite, il a reçu un appui très appréciable de l’Armée. Il faut signaler au passage que le processus de correction est financé par le gouvernement Yayi sans l’appui de l’étranger. Le gouvernement a donc pleinement joué sa partition pour une lépi consensuelle. A qui donc la responsabilité pour ce retard dans sa livraison ? Les élections municipales, communales et locales vont se tenir avant la fin de cette année. C’est la promesse du chef de l’Etat à son peuple. En s’amusant à repousser à demain, à chaque fois, la fin des opérations de correction de la Lépi, le Cos joue avec le feu et personne ne peut plus le défendre face à un gouvernement qui ne pense pas les élections locales et communales à temps. Yayi en fait d’ailleurs son bouc émissaire. Le régime pointe plutôt un doigt accusateur vers le Cos- Lépi qui n’a pas tenu la moindre promesse depuis son installation. Privé de moyens au départ, maltraité par le gouvernement, livré à la vindicte populaire, il n’a pas eu besoin de faire appel à ceux qui ont compris le jeu du Pouvoir qui ne veut pas des élections, avant que tous ne montent au créneau pour le défendre. Parfois, en fermant les yeux sur des actes qu’on aurait pu dénoncer, mais qu’on a pu taire pour ne pas en rajouter à la misère que lui faisait Yayi Boni. On avait crié que c’est le Pouvoir qui retardait les opérations, ce qui n’est pas faux. Mais depuis que le gouvernement a octroyé des moyens financiers à l’équipe de Sacca Lafia, celle-ci est incapable de mettre en confiance le peuple à travers ses interminables reports. Il est d’une bonne chose de chercher à corriger les irrégularités constatées à l’affichage des listes mais il en est autant de jouer la carte de la crédibilité dans un contexte d’inquiétude permanente et partagée. Le Cos-Lépi avait affirmé que s’il était approvisionné en ressources suffisantes, il tiendrait dans le délai du 17 décembre 2014 pour livrer ses travaux. Quand il est entré en possession des fonds, du moins une partie de ce qu’il réclamait (plus de trois milliards Fcfa), il n’a jamais anticipé pour informer que l’échéance annoncée ne sera plus respectée. La raison évoquée : la plupart des citoyens attendus au cours de cette opération n’ont pas répondu à l’appel. Et même si le Cos- Lépi accordait deux mois de plus, tous ne se présenteront pas. Notons au passage que les conséquences de la prorogation sont énormes. Elle entraîne des coûts supplémentaires, bouleverse le chronogramme. Le Cos- Lépi, espérons-le, ne demandera plus de fonds supplémentaires en arguant que les opérations de prorogation ont consommé une bonne partie de sa caisse.
L’autre chose, c’est que la prorogation s’est déteint sur le calendrier du Cos-
Lépi. Une formidable aubaine pour justifier ce nouveau report de la date de
livraison de la Lépi. Augustin Ahouanvoébla ne peut que l’admettre. Cette situation met en lumière les difficultés organisationnelles auxquelles le Cos- Lépi est confronté et qui ne sont pas le fait du gouvernement. Ce n’est pas le pouvoir qui fixe la date des opérations et même si la disponibilité financière en dépend, on ne saurait lui jeter la pierre quand la responsabilité du Cos- Lépi est avérée.


Une population découragée


La LEPI reste une épine dans le dos du peuple béninois. Elle le condamne à proroger son crédit à des élus désavoués, vomis, poursuivis pénalement et contestés par leurs agissements. La population s’abstient de s’investir dans quelque correction qui ne cesse d’être prorogée. A ne point douter, la correction de la Lépi pose problème sur toute l’étendue du territoire national. Des grincements de dents se sont observés dans nos différentes communes tout au long du processus de la correction. Les populations ne s’intéressent guère à cette opération. Aucune affluence de la population ne s’est s’observée dans les centres visités dans le cadre de la rédaction de cet article. Elle ne venait qu’à compte- gouttes et les agents locaux d’actualisation en profitent même pour dormir la plupart du temps. La population apprécie diversement le processus de correction de la Liste électorale, lancé depuis mai 2013. Dame Pauline rencontrée au marché Kpota nous explique les raisons de son désintérêt : « quelles que soient les corrections effectuées, il y aura toujours de tripatouillage et l’opposition va toujours contester alors pour moi, il ne sait à rien de perdre son temps ». Le sieur Boukari, boucher installé non lieu du carrefour Kpota conclut que les résultats des élections sont connues d’avance au Bénin et aller voter ou pas, ne change rien à la situation. La conséquence immédiate de ce désintérêt est
que les gens ne sauront pas s’ils figurent sur la liste.


On ne pourra identifier les intrus et les incorrections éventuelles. Le Cos-Lépi qui œuvre à la correction de toutes les imperfections qui ont résulté de la confection de la Liste électorale, rencontre ainsi de difficultés majeures sur le terrain. Le taux d’enregistrement par endroit est moins de 50% contre 75% par ailleurs. Ce résultat montre clairement que même une autre prolongation des opérations d’enregistrement ne changerait grand-chose à cause du comportement de la population qui n’est plus motivée à la chose politique. Sur le terrain, le Conseil d’orientation et de supervision (Cos) de l’actualisation de la Lépi, peine à offrir au peuple un instrument corrigé et accepté de tous.


L’imminence d’une Lepi contestée
Une carte peu sécurisée et non consensuelle …

La Lépi a reçu trop de coups et risque à nouveau d’être contestée par les membres de l’opposition. C’est d’ailleurs ce qui explique sa correction mais hélas le vers est bien installé déjà dans le fruit.

L’objectif de tous ceux qui sont impliqués dans la correction de la Lépi est
d’obtenir une carte d’électeur sécurisée. Comme innovations, il y aura outre la photo, les empreintes digitales, le numéro du bureau de vote, des codes-barres.

D’après certaines sources proches des unionistes, l’Un n’acceptera pas de Lépi non consensuelle et corrigée dans des conditions troubles. Aujourd’hui, il y a donc des raisons de craindre une nouvelle crise autour de cette Lépi. Et s’il devrait y avoir crise, les Béninois risquent d’attendre encore longtemps pour avoir leur Lépi. Ce qui ne manquera pas de retarder l’organisation des élections communales, municipales et locales. On peut réussir à installer la Cena dans un délai raisonnable mais cette avancée ne pourra à elle seule rien résoudre selon le Code électoral. Il faudra bien espérer que le Cos-Lépi relève le grand défi : « la correction consensuelle » de la Lépi. On est loin d’obtenir comme on le clame partout une liste consensuelle.


La finalité : les législatives avant les communales.


Les partis de l’opposition peuvent piailler, gesticuler, marcher, s’ils ne sont pas vigilants, le bébé en gestation attend juste la date de la délivrance. En tout cas, le Chef de l’Etat ne semble pas du tout être perturbé dans son schéma. Pour y parvenir, le jeu n’est pas du tout compliqué. Il lui suffit juste, avec sa présence actuelle au niveau communal de traîner les choses pour que les législatives passent avant les communales.

Le dieu à penser politique du Palais avait commis l’erreur monumentale de dévoiler le plan mais, semble-t-il que c’est le cheval gagnant si le Chef tient encore à un repos paisible. L’exercice consistera juste à miser sur les élus locaux illégaux actuels afin qu’ils aident, à coût de millions, à faire élire assez de députés colorés « vert » à l’Assemblée nationale en avril prochain. Une fois ce pari gagné, que ces derniers ont leur jackpot et que l’Assemblée est vidée des contestataires gênants, le boulevard sera ouvert pour le vote des lois

orientées et une majorité qui sera alimentée, à coût d’argent, pour la bataille
de la présidentielle de 2016. En ce moment-là, ces désormais ex-députés contestataires affaiblis n’auront plus de poids et seront davantage fragilisés pour une quelconque bataille présidentielle.

Le maître à jouer, très discret, aura les coudées vraiment franches pour suffisamment occuper le terrain avec les moyens de l’Etat et préparer son dauphin sans s’afficher. Donc, la stratégie est donc de les rendre ouvertement responsables, de leur permettre de venir tout le temps s’expliquer en justifiant les délais et, donc, de jouer sur le temps. La machine Lépi, une fois bien huilée, saura faire passer doucement le vaccin au peuple en trouvant les raisons justes de justifier les retards, permettre d’organiser les législatives avant les communales et locales.

Essayons l’exercice simple qu’avec tout ce que le Président du Cos-Lépi dit, la liste venait à être prête en Février comme récemment prévu. Le corps électoral sera convoqué et on trouvera que les élections communales ne pourront plus être organisées parce que cela entre déjà en conflit avec les délais légaux des élections législatives.

Le jeu est donc fait pour une prolongation du mandat des maires et une préparation psychologique et financière maximale en vue de la bataille pour les législatives. Pour l’instant nul ne peut dire avec certitude ce qui se trame contre notre démocratie.

 Commentaires