Des milliers de Béninois dans les rues de Cotonou hier #aCotonou

Politique

Des milliers de Béninois dans les rues de Cotonou hier

Publié le vendredi 12 decembre 2014 | 24 heures au Bénin

© aCotonou.com par DR
Marche pour la tenue des élections municipales à bonne date
Mercredi 29 Octobre 2014, Cotonou : Mouvements politiques et organisations de la société civile organisent une marche pour demander la tenue des élections municipales à bonne date

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Hier, jeudi 11 décembre 2014, était le jour anniversaire de la Constitution béninoise. Deux marches ont été organisées dans la ville de Cotonou. L’une à l’appel de la plateforme des forces démocratiques qui rassemble des mouvements politiques et des organisations de la société civile, ainsi que du Parti du Renouveau démocratique(Prd). Ils réclament l’organisation imminente des élections. L’autre rassemblement a réuni les partisans du Président Boni Yayi.

La ville de Cotonou était en ébullition hier jeudi 11 décembre 2014. Comme annoncées depuis des semaines des marches ont été pour la défense des intérêts de la démocratie pour les uns et pour soutenir l’actuel chef de l’Etat, principal argument des autres. Le choix de la date n’est pas anodin car ce jour revêt un caractère spécial dans le livre de l’histoire politique du Bénin.

Devoir de mémoire

Cela fait 24 ans que le Bénin s’est doté d’une Constitution pour se mettre sur la voie de la démocratie. Après avoir connu des époques tumultueuses, les défenseurs de la liberté ont pu arracher des mains du Président Mathieu Kérékou, un système démocratique qui a pour fondement cette qui lentement et sûrement aura un quart de siècle l’année prochaine. Elle est la plus vielle Constitution de l’Afrique et depuis résiste à l’usure. Ne serait-il pas temps de s’asseoir pour procéder à ce que d’aucun appelle toilettage ?

La marche d’une opposition dans l’unité

Après Porto-Novo le mercredi dernier, plusieurs milliers d’opposants ont marché hier dans les rues de Cotonou pour réclamer la tenue des élections municipales et un dialogue responsable avec le pouvoir en place en vue de sortir de l’impasse électorale dans laquelle végète le pays depuis des mois. Scandant des cris hostiles à Boni Yayi, ils ont battu le macadam de la place Lénine à Akpakpa jusqu’à la Place étoile Rouge. « Si le pouvoir est incapable d’organiser les élections qu’il dise et le peuple prendra
ses responsabilités(…) trop c’est trop » a déclaré Eric Houndété, membre de la plateforme des forces démocratiques. Ils étaient tous là, ces ténors de l’opposition qu’on croyait divisés. En plus des membres de la plateforme et des militants du Parti du renouveau démocratique, les organisations de la société civile et les syndicats, la Renaissance du Bénin, a sorti le grand jeu.Elle qui a un ministre au gouvernement est passé de l’autre côté en brimant ainsi les clauses de son partenariat ou soutien au Chef de l’Etat. Ils ont tous défilé dans l’unité des partis. Femmes, jeunes, artisans de toutes conditions, ont marché pour dire non à la surdité de Boni Yayi.Et dans la foule, les manifestants ont exprimé leur ras-le-bol face à l’impasse électorale. Ils étaient nombreux à réclamer les élections avec « la carte sous l’arbre », une expression pour qu’on vote avec une liste manuelle comme avant la liste électorale permanente informatisée. On pouvait lire sur les banderoles, ‘’ Elections ou Démission’’ ou encore ‘’Boni Yayi où étais-tu en 1989-1990 ?’’ . Malgré le soleil qui était au zénith, et le poids de l’âge de certains d’entre eux comme Bruno Amoussou, Kamarou
Fassassi, Séfou Fagbohoun, Karimou Rafiatou, ces responsables ont conduit la foule des manifestants avec célérité. Tour à tour, ils ont pris la parole à la place de l’Etoile Rouge pour inviter à la veille citoyenne et la ténacité pour arracher les élections des mains de Boni Yayi qui visiblement n’a plus de crédibilité. Une anecdote : la marche a été survolée par hélicoptère. Pour les manifestants, pas de doute, c’était celui du chef de l’Etat venu constater l’ampleur de la mobilisation, car un peu avant cette marche, il en a eu effectivement une autre organisée par les partisans du chef de l’Etat.

Quand les Fcbe s’invitent aussi dans la rue

Ils étaient là eux-aussi, dans les rues de Cotonou. Les forces cauris pour un Bénin émergent ne pouvaient pas abandonner leur leader seul dans le bateau qui coule. Tout comme à Porto-Novo, ils ont voulu se faire entendre et rassurer le chef de l’Etat de leur soutien. Si à Porto-Novo, ce n’était pas la foule des grands jours, hier à Cotonou, ils sont sortis nombreux, chantant les mérites de Boni Yayi. Cette date anniversaire de la Constitution béninoise a une autre signification pour eux. La mouvance présidentielle a choisi cette date pour évaluer le chemin parcouru et surtout inviter le chef de l’Etat à finir son mandat dans la sérénité. Ils sont venus de tous les coins du pays pour dénoncer à en croire leur dire, le vaste complot de l’opposition dont l’arme de destruction est l’intoxication, la désinformation, la manipulation et la haine. A leur tête, plusieurs leaders politiques de la mouvance présidentielle, membre du gouvernement, députés, directeurs de sociétés et offices d’Etat, maires… Benoît Dègla, Patrice Hounsou-Guèdè, Chabi Sika, Aké Natondé, Idrissou Bako, Amos Elègbè, pour ne citer que ceux-là. Ce fut, à en croire André Okounlola, une démonstration de forces. C’est lui qui a donné le top des allocutions.

A sa suite, le très controversé Rachidi Gbadamassi. Connu, pour ses digressions, il n’a pas manqué de s’illustrer. « L’enfant qui refuse à sa mère de dormir, ne dormira pas aussi. Le Burkina n’est pas le Bénin » a-t-il déclaré. On peut lire sur les Banderoles, ‘’ Halte à la mafia de Talon et Ajavon, ou ‘’ Après Boni Yayi, sa vision continuera’’ en 2016. Il faut souligner que cette marche des mouvanciers a eu pour itinéraire Place de l’Etoile rouge- Stade de l’Amitié. Il y avait donc du monde dans les rues de Cotonou ce jeudi, en ce 24è anniversaire de la Constitution béninoise. Il faut saluer l’esprit pacifique qui a régné de part et d’autre car aucun incident n’a été enregistré.

Un grand satisfécit décerné aux disciples de St André

La police nationale vient une fois encore de confirmer qu’elle demeure une institution républicaine au service du citoyen. Pendant ces dernières 48heures, les éléments de Louis Philipe Houndégnon ont démontré qu’ils ont le savoir et le savoir-faire. Sous son leadership, les flics ont non seulement encadré les différentes marches de protestations des différentes forces vives, mais ont également veillé avant, pendant et après les différentes marches à ce qu’il n’y ait aucun débordement. C’est de cette police responsable et impartiale qu’ont besoin les Béninois.

VIDEGNON/Le Grand Matin

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