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La Presse du Jour N° 2278 du 10/12/2014

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Marche de l’opposition pour exiger l’organisation des élections : La pression de plus en plus forte sur Yayii
Publié le samedi 13 decembre 2014   |  La Presse du Jour


Marche
© aCotonou.com par DR
Marche pour la tenue des élections municipales à bonne date
Mercredi 29 Octobre 2014, Cotonou : Mouvements politiques et organisations de la société civile organisent une marche pour demander la tenue des élections municipales à bonne date


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11 décembre 1990 – 11 décembre 2014. La Constitution béninoise souffle sa 24è bougie. A Cotonou, l’événement a été célébré dans la rue par les forces politiques et sociales. Chaque camp y est allé de son imagination pour marquer cet événement historique. Le grand fait marquant est que l’opposition au régime du Dr Boni Yayi a démontré que face aux urgences de l’heure, elle peut retrouver sa cohésion. C’est d’ailleurs ce qui a été démontré à travers une gigantesque marche de protestation organisée hier 11 décembre 2014 à travers la ville de Cotonou.
La longue procession a quitté l’historique place Lénine d’Akpakpa. Il sonnait environ 10 heures. Le chaud soleil qui distillait ses rayons ardents sur la ville de Cotonou n’a nullement émoussé l’ardeur des marcheurs venus de tous les horizons de Cotonou. Personne n’a voulu en tout cas se faire conter l’événement. Les chiffres avancés font état de 500 000 marcheurs mobilisés contre zéro franc. Le jeu valait bien la chandelle puisque personne n’est épargnée par la situation sociopolitique catastrophique que traverse en ce moment le Bénin. D’Akpakpa jusqu’à la Place de l’étoile rouge, point de chute de cette marche citoyenne pour exiger la tenue des élections et le respect des dispositions constitutionnelles, la foule des marcheurs n’a fait que s’agrandir au point de mettre à rude épreuve les forces de l’ordre commises à la tâche. Vers 12h15 où les têtes de pont de la marche étaient déjà à la place de l’étoile rouge, les derniers marcheurs de la longue procession étaient encore au niveau du nouveau pont de Cotonou. L’hélicoptère de Boni Yayi qui a survolé cinq fois la place de l’étoile et qui est allé en direction d’Akpakpa a eu le temps de le constater. De façon incontestable, l’opposition a réussi son coup. « Les attentes ont été largement dépassées. Si le 29 octobre a été le déclic, le 11 décembre a été l’apothéose », se réjouit d’ailleurs un des organisateurs de cette mémorable marche.

Des messages forts et assez clairs

Les messages affichés sur les différentes banderoles déployées par les mouvements et formations politiques à l’origine de cette marche sont assez clairs. Ils sont relatifs : à l’organisation immédiate des élections communales, locales et municipales avant les élections législatives et l’élection présidentielle, même si cela doit se faire sans la Lépi ; au respect rigoureux de la Constitution béninoise du 11 décembre 1990 ; à l’arrêt de la guerre livrée par le pouvoir du changement aux investisseurs privés nationaux ; à l’ouverture d’un dialogue politique national inclusif ; à l’arrêt de la partition du Bénin en Nord et Sud…Les personnalités qui se sont exprimées ont été aussi claires, surtout au sujet de la révision de la Constitution et de l’organisation des élections. « La Constitution béninoise a aujourd’hui 24 ans. Avant de l’adopter par référendum, elle a été popularisée. C’est avec cette Constitution que nous avons fait du chemin. C’est avec cette Constitution que nous avons organisé toutes les élections démocratiques qui ont permis une succession régulière des présidents. Cette Constitution a certes des lacunes. Mais ce n’est pas pour autant que ceux qui n’en savent rien, ceux qui ont fait l’option de ne jamais la respecter vont passer aujourd’hui par tous les moyens pour la révision de façon opportuniste. Nous disons non ! De notre vivant, nous n’allons jamais accepté que cette Constitution soit révisée pour permettre à Yayi de se maintenir au pouvoir puisque c’est de ça qu’il s’agit. Jamais nous n’accepterons. Et nous vous demandons à vous tenir prêt pour poursuivre le combat. Merci à tous ceux qui ont bravé ce chaud soleil pour marcher contre l’imposture du régime dit du changement » a dit de façon claire le Professeur Maurice Ahanhanzo Glèlè. « C’est contre le retour à l’ordre dictatorial que nous marchons. Ici, nous avons des exigences claires qui s’articulent autour des droits politiques, des droits économiques, des droits sociaux et la gouvernance. Aujourd’hui, c’est le peuple libre qui marche », a dit pour sa part Candide Azannaï.
La marche de tous les records et de l’union retrouvée

Cette marche du peuple libre a battu tous les records en matière de mobilisation. Elle est aussi la marche de l’union retrouvée au sein de l’opposition. Malgré son état de santé très fragile, Rosine Soglo a témoigné sa solidarité à cette marche. Elle a été en effet aperçue au démarrage de la procession. Abdoulaye Bio Tchané, Bruno Amoussou, Léhadi Soglo, Séverin Adjovi… pour ne citer que ceux-là. Ils étaient de la partie. « Vous nous avez beaucoup manqué…Oui beaucoup manqué ! La Renaissance du Bénin est un parti qui croit profondément en la démocratie et l’Etat de droit. Et que constatons-nous aujourd’hui dans notre pays ? La démocratie et l’Etat de droit sont sérieusement menacés. Force est de constater que tout est mis en œuvre pour hypothéquer les prochaines élections dans notre pays. Les principaux protagonistes de ce complot sont le gouvernement et le Cos-Lépi qui n’arrêtent pas de se renvoyer la balle l’un vers l’autre et qui, ce faisant, bloquent l’organisation des élections dans notre pays. Nous pensons à la Renaissance du Bénin qu’il est grand temps que tous les démocrates de ce pays se donnent la main pour parler d’une seule et même voix ». Ce message très fort lancé par Léhadi Soglo et appuyé par Abdoulaye Bio Tchané a une fois encore apporté la preuve que l’opposition a enfin compris que son salut ne se trouve pas dans la division.


Quelques messages et impressions

Honorable Candide Azannaï, Président de Restaurer l’espoir : « Nous marchons contre le retour à l’ordre dictatorial » « Aujourd’hui, le Bénin célèbre le 24è anniversaire de sa Constitution. Dans chaque camp politique, chacun célèbre l’événement à sa manière. Au sein de l’opposition, nous avons choisi de célébrer l’événement en le couplant avec l’anniversaire de la grande lutte de libération en 1989 du peuple béninois. Notre marche d’aujourd’hui qui participe de la célébration de ces deux événements est pour exprimer le mécontentement du peuple par rapport à la mauvaise gestion et par rapport à un Chef qui a oublié qu’il a été élu par les voies démocratiques, un chef qui est venu pour insulter la démocratie béninoise, pour être pourfendeur de cette démocratie et qui tente de nous amener à croire que c’est la dictature qui est la voie du salut. Donc c’est contre le retour à l’ordre dictatorial que nous marchons. Ici, nous avons des exigences claires qui s’articulent autour des droits politiques, des droits économiques, des droits sociaux et au bien sûr de la gouvernance. Aujourd’hui, c’est le peuple libre qui marche »
Professeur Maurice Ahanhanzo Glèlè, père de la Constitution béninoise : « Jamais nous n’accepterons une révision opportuniste de la loi fondamentale du Bénin » : « La Constitution béninoise a aujourd’hui 24 ans. Avant de l’adopter par référendum, elle a été popularisée. C’est avec cette Constitution que nous avons fait du chemin. C’est avec cette Constitution que nous avons organisé toutes les élections démocratiques qui ont permis à tous ceux qui se sont succédé au pouvoir de nous gouverner. Cette Constitution a certes des lacunes. Mais ce n’est pas pour autant que ceux qui n’en savent rien, ceux qui ont fait l’option de ne jamais la respecter vont passer aujourd’hui par tous les moyens pour la révision de façon opportuniste. Nous disons non ! De notre vivant, nous n’allons jamais accepté que cette Constitution soit révisée pour permettre à Yayi de se maintenir au pouvoir puisque c’est de ça qu’il s’agit. Jamais nous n’accepterons. Et nous vous demandons à vous tenir prêt pour poursuivre le combat. Merci à tous ceux qui ont bravé ce chaud soleil pour marcher contre l’imposture du régime dit du changement »
Bruno Amoussou, Président de l’Union fait la Nation : « A ceux qui veulent détruire le Bénin, nous disons non ! » « Tous les organisateurs de cette marche vous remercient. Vous êtes arrivés nombreux. A ceux qui veulent détruire notre pays, nous vous demandons de dire non ! A ceux qui veulent tripatouiller notre Constitution, nous vous demandons de dire non ! A ceux qui veulent détruire tous les opérateurs économiques de notre pays, nous vous demandons de leur dire non ! A tous ceux qui veulent confisquer les libertés, à tous ceux qui veulent détruire ce que le Bénin a de plus cher, nous vous demandons de leur dire non ! A ceux qui veulent opposer les communautés et font venir des troupes, des gens pour l’affrontement, nous vous demandons de leur dire non ! A tous ceux qui dans notre pays ne veulent pas du dialogue et veulent imposer leur monologue et leur seul pensée, nous vous demandons de leur dire non ! Ils sont têtus ! A tili toooooooo ! A tili tooooooooo ! E do xo nu wé o a non se a !!!!!! »
Léhadi V. Soglo, Président de la Renaissance du Bénin : « La démocratie et l’Etat de droit sont sérieusement menacés » : « Chers militants et chères militantes de la plateforme, du Prd, de la Rb !!! Chers démocrates ! C’est un plaisir immense pour nous de nous retrouver ce jour de célébration du 24è anniversaire de la Constitution béninoise avec vous. Vous nous avez beaucoup manqué…Oui beaucoup manqué ! La Renaissance du Bénin est un parti qui croit profondément en la démocratie et l’Etat de droit. Et que constatons-nous aujourd’hui dans notre pays ? La démocratie et l’Etat de droit sont sérieusement menacés. Force est de constater que tout est mis en œuvre pour hypothéquer les prochaines élections dans notre pays. Les principaux protagonistes de ce complot sont le gouvernement et le Cos-Lépi qui n’arrêtent pas de se renvoyer la balle l’un vers l’autre et qui, ce faisant, bloquent l’organisation des élections dans notre pays. Nous pensons à la Renaissance du Bénin qu’il est grand temps que tous les démocrates de ce pays se donnent la main pour parler d’une seule et même voix. Nous exigeons des élections libres, transparentes, crédibles et dans les plus brefs délais »
Raphaël Akotègnon, député Prd : « Yayi n’a pas encore renoncé à la modification de la Constitution » : « Je saisis cette opportunité pour saluer toutes les composantes ici présentes. Je demande à tous le peuple béninois de se tenir prêt parce qu’il s’agit de sauver notre démocratie. Comme vous le savez, le gouvernement du Dr Boni Yayi a fomenté tous les coups possibles pour hypothéquer notre démocratie. Nous sommes tous dans l’attente d’une liste électorale transparente et fiable pour nous permettre de rattraper le retard. Bientôt deux ans que les élections locales, communales et municipales devraient s’organiser. C’est dans le souci de rendre la liste électorale acceptable pour tous que nous avons mis en place le Cos-Lépi. Mais hélas. Dans sa ruse, le gouvernement a refusé de mettre à temps à la disposition de ce Cos-Lépi les ressources dont il a besoin pour nous produire une liste électorale fiable et acceptée par tous. Le Cos-Lépi se démerde actuellement comme il peut pour sortir une liste. J’ose croire qu’à la fin de ce mois de décembre 2014, cette liste sera disponible et sera acceptée de tous. Quoi qu’il en soit et de manière irréversible, les forces politiques et sociales ici présentes ont pris la résolution de rester en bloc pour forcer la main au gouvernement afin qu’il organise d’abord les élections communales, locales et municipales puis après les élections législatives et l’élection présidentielle. Un piège nous guette. Yayi n’a pas encore renoncé à la modification de la Constitution. Vous venez d’écouter le Professeur Maurice Ahanhanzo Glèlè, père de la Constitution béninoise. Vous savez aussi que pour notre part au Prd, nous avons donné un carton rouge mémorable pour cette démarche de Yayi. Nous sommes toujours sur pied de guerre. Je vous demande d’être vigilant ».
Abdoulaye Bio Tchané, Président de l’Alliance pour un Bénin Triomphant : « Ne nous laissons pas opposer les uns les autres… » : « Bonjour chers compatriotes. Mi kwabo ! Wo foo na kayo ! E kaa bo ! Min a wé zon ! Est-ce que quelqu’un a été payé ici pour marcher ? Notre marche est à zéro franc comme celle du 29 octobre dernier. Nous marchons à zéro franc pour nos libertés. Nous marchons à zéro franc pour la démocratie dans notre pays. Nous marchons à zéro franc parce que sans élection, il n’y a pas de démocratie. Nous voulons des élections crédibles, transparentes le plus tôt possible. C’est pour cela que nous avons marché aujourd’hui dans l’unité. Et c’est cette unité que j’ai célébré toute à l’heure en vous saluant tous en dendi, en yoruba, en mina, en goun…Comme le Président vient de le dire, ne nous laissons pas opposer les uns les autres. La communauté béninoise est une… »
Professeur Joseph Djogbénou, Président d’honneur Alternative citoyenne : « Nous irons chercher les élections là où elles se trouvent car les élections, c’est pour le peuple » : « Chers amis, chers compatriotes, ce qui arrive au Bénin est inadmissible. Le seul programme politique constitutionnel est l’organisation à bonne date des élections. Votre enthousiasme, votre contribution massive est un signal. Dieu nous fait de la même manière. Nous sommes constitués de la même manière que les Burkinabè. Je voudrais saluer la sagesse et la responsabilité des hommes et femmes politiques du Bénin. Je voudrais saluer la sagesse et la responsabilité de mes chers compatriotes. Mais il ne faut pas que l’on en abuse. Je demande que le Président de la République en tire toutes les conséquences. Nous allons nous retrouver. Nous irons chercher les élections là où elles se trouvent. Les élections, c’est pour le peuple… »
Propos recueillis par Affissou Anonrin


Réunion de crise hier au domicile du chef de l’Etat

Le succès enregistré par la marche citoyenne des forces de l’opposition a donné la trouille au chef de l’Etat. Tard dans la nuit d’hier, il a convoqué une grande réunion de crise. Cette rencontre s’est déroulée en son domicile privée à Cadjèhoun. Plusieurs membres du gouvernement, des députés et certaines personnalités des Forces cauris pour un Bénin émergent ont pris part à cette rencontre. Très officiellement, rien n’a filtré de la rencontre. Mais à en croire certaines indiscrétions, cette réunion aurait été convoquée d’urgence par le chef de l’Etat pour faire le point des deux marches qui ont eu lieu hier. Le jeu en valait bien la chandelle. Et pour le Président Boni Yayi, il n’est plus question de rester sourd au signal fort que donne l’opposition à travers ses marches qui vont de succès en succès. En clair, la place ne sera plus au jusqu’auboutisme, mais au dialogue.



Affissou Anonrin

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