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Le Confrère de la Matinée N° 942 du 29/1/2014

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Assises du 2ème Conseil national de l’éducation: Sacrifier les intérêts personnels au profit d’une école de développement
Publié le jeudi 18 decembre 2014   |  Le Confrère de la Matinée


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Sortir l’école béninoise du gouffre dans lequel elle a plongé depuis la période révolutionnaire suite à une mauvaise mise en application de l’Ecole nouvelle reste un défi pour les acteurs et autorités en charge de l’éducation au Bénin. Dans ce sillage, le choix porté sur l’Approche par compétence plus connu sous l’expression Nouveau programme n’a pas comblé les attentes. Aussi est-il attendu de ces assises des décisions courageuses en vue de mettre sur orbite, une école de développement au Bénin.

S’arrêter, faire le point et prendre conscience des insuffisances pour mieux réagir. Ce mode opératoire est celui que les invités au 2ème Conseil national de l’éducation doivent avoir à cœur en vue d’un renversement des valeurs permettant au Bénin de faire l’option d’une école de développement adaptée aux réalités béninoises.

Constat d’échec
L’école béninoise va mal et bien mal à en croire le lit de lacunes amoncelées depuis des décennies. Elle est malade et il faut parer au plus pressé afin qu’elle sorte de son état anémique qui s’accentue de jour en jour. Dans son état actuel, le diagnostic est clair : le Nouveau programme ou Approche par compétence (APC) est venue gripper davantage les connaissances qui avaient commencé par être affaiblies. Aux premières de son expérimentation, la sonnette d’alarme avait été tirée sur les faiblesses constatées. La vulgarisation qui a suivi plus tard n’a fait que confirmer le mal endémique que d’aucuns ayant perçu très tôt avaient manifesté à l’endroit de ce programme parachuté au Bénin à coup de milliards de FCFA une verte réprobation. Le fossé des lacunes se creusant de façon déconcertante du primaire au secondaire, quelques réformes et changements sont intervenus. Trop tard, des générations entières ont été déjà sacrifiées. « Qu’est-ce que vous enseignez à nos enfants outragé »s’écrie Paul T. qui ne comprend pas que son enfant en classe de 5ème dans un Ceg de la place n’arrive pas à écrire correctement son nom et prénom ? Pour dame Solange S., il faudrait revenir à la dictée éliminatoire aux examens du Cepe et du Bepec pour que les enfants comprennent la valeur et l’importance d’une manipulation correcte de la langue française parlée et écrite. Les fautes dans les cahiers de cours ne se comptent plus et il n’est pas impossible que les jeunes enseignants fassent aussi des fautes de français. Renchérissant les appréciations portées dans ces témoignages, c’est Gaspard qui dit d’un ton empreint de grande tristesse : « Je ne comprends pas comment on doive aujourd’hui prendre des répétiteurs pour des étudiants ! Et ce n’est pas tout, mon garçon qui est en année de maîtrise dans une université privée qu’il m’a pratiquement imposée n’arrive pas à rédiger son mémoire de soutenance et je dois encore payer les services de l’un de ses professeurs pour le lui faire. Que c’est triste le piteux état que présente aujourd’hui l’école béninoise » ! Ce sont là quelques illustrations permettant de voir ce qu’est devenue l’école béninoise après 50 ans d’indépendance. En prenant en compte le programme actuellement exécuté dans les cycles primaires et secondaire, on est en face d’un constat d’échec.

Opter pour une école de développement
Les participants aux présentes assises ne sont pas en conclave pour leurs beaux yeux mais pour la sauvegarde de l’école béninoise de son naufrage. Pour ce faire, ils doivent se considérer comme investis d’une mission régalienne. C’est pourquoi, il leur revient, en tant qu’acteurs directs de l’éducation nationale d’avoir le courage de scanner de fond en comble l’école béninoise telle qu’elle se présente et de poser sans tricherie le diagnostic aussi sévère soit-il ! C’est l’avenir de toute une nation qui est en danger. En effet ces assises ne concernent pas que les cycles maternel, primaire et secondaire dont les insuffisances sont en grande partie connues ! Elles concernent également le cycle universitaire. Et là, il faudra surtout regarder du côté des universités privées où beaucoup reste encore à faire ! Et comme nul ne sera de trop, grand compte doit être tenu de toutes les litanies crucifiant le système scolaire actuel. Chaque pays ayant ses propres réalités et schémas directeurs de développement, la fibre patriotique doit guider les choix responsables et souverains à faire. Plus qu’un Conseil national, c’est beaucoup plus la Conférence nationale souveraine de l’éducation nationale dont les conclusions ouvriront au Bénin, la voie de la « reconquista » de son titre de quartier latin de l’Afrique.

Des propositions
Il est temps de penser à une école béninoise pensée par les béninois et pour les béninois avec une bonne place pour le Marketing de réseau et des Ecoles et lycées techniques et de formation professionnelle en partenariat avec les structures de référence internationale.
Adopter le système de journée continue de 7 heures à 14 heures pour les classes d’examen et de 8 heures à 14 heures pour les classes intermédiaires. Les après-midi devant être meublés par des activités manuelles, techniques, sportives, culturelles, ludiques, agricoles au choix obligatoirement et faisant l’objet d’un suivi rigoureux. Il faudra aussi penser à la nécessaire ouverture de nombreuses autres salles de classes à effectif moins pléthorique que les cas observés présentement. Il va de soi que les laboratoires et bibliothèques ne feront pas défaut ainsi que des packs informatiques pour faciliter les recherches. La renaissance de l’école béninoise passe par là et elle a un coût. Les assises doivent être l’occasion de réfléchir sur la sempiternelle question de décrochage de l’enseignement de la fonction publique, de penser à la revalorisation de la fonction enseignante et de prendre en compte les doléances de l’enseignement privé qui n’est pas toujours considéré à sa juste valeur comme si, il ne faisait pas partie du système éducatif béninois qu’il anime de fort belle manière. C’est aussi le moment plus que jamais d’imposer l’apprentissage d’une ou de deux langues nationales dans le cursus scolaire au lieu de verser dans la démagogie qui voulait voir y instaurer plusieurs langues en même temps.
Kolawolé Maxime SANNY

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