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Le Confrère de la Matinée N° 942 du 29/1/2014

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2014 au Bénin: Chronique d’une année de tensions ! - (Grève des centrales syndicales, gigantesques marches pacifiques, LEPI et organisation des élections…)
Publié le samedi 20 decembre 2014   |  Le Confrère de la Matinée




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Dans exactement 12 jours, le monde entier fermera la page de l’année 2014. Et bien sûr, le Bénin aussi. Mais pour ce dernier, les choses n’auront pas été simples. Pratiquement mieux qu’en 2013, l’année s’est accrue en tensions de toutes sortes. Des chaudes envolées autour de la Liste Electorale Permanente Informatisée (LEPI) aux grèves des centrales syndicales sans oublier le fameux dossier Patrice TALON et bien d’autres, la ‘’sauce’’ 2014, si nous nous permettons de la considérer comme telle, a connu une confluence de condiments, et plus qu’il n’en faux.
C’est le propre des humains que de nourrir de grands rêves à l’entame d’une nouvelle année. Chacun se tournant vers ce sur quoi repose sa foi, invoque un être supérieur soit pour le maintien d’acquis, soit pour l’obtention de bienfaits toujours retenus dans l’espérance.
La nation béninoise a-t-elle vraiment eu le temps de nourrir de beaux rêves pour 2014 ? Tout semblait déjà bien ‘’foutu’’ avec la sauvage répression des confédérations et centrales syndicales le 27 décembre 2013. Cet évènement fait de sang, inédit dans la République, a ouvert le chapitre des tensions.
En effet, sortis pour manifester pacifiquement contre l’embrigadement des libertés par le pouvoir en place et la mauvaise gestion du concours de recrutement d’agents au profit du ministère des finances, les secrétaires généraux des centrales syndicales et leurs militants ont simplement été réprimés dans le sang. Le mouvement de grève général déclenché par ces derniers a été largement suivi par les travailleurs de l’administration publique. Il prendra fin le 15 avril 2014 mais sans le limogeage du préfet du département de l’Atlantique-Littoral Placide AZANDE et de l’ex-commissaire central de Cotonou, Pierre AGOSSADOU, tel que exigé unanimement par les centrales. Mais à la fin, le concours dénoncé sera annulé, l’arrêté en vertu duquel la marche du 27 décembre a été interdite a été rapporté, les défalcations sur salaire faites par le pouvoir en répression à la grève ont été remboursées… avant que le mouvement ne soit suspendu.
On ne tardera pas après ce mouvement à renouer avec un autre. On aurait même pu croire à un moment donné que le gouvernement était un passionné des crises sociales. Il s’agit de la loi portant retrait du droit de grève aux magistrats introduite au parlement par certains députés.
Pour la première fois de l’histoire du Bénin, les magistrats ont marché dans la rue et sur l’Assemblée Nationale. A leurs côtés, toutes les forces vives de la nation, convaincues et décidées de ne jamais permettre au pouvoir en place d’obtenir un succès sur ce coup qui donnerait un coup fatal à la démocratie chèrement acquise à la conférence des forces vives de la nation de février 1990. N’en déplaise à Ousmane BATOKO, Président de la Cour Suprême qui exprimera son amertume lors de la dernière cérémonie de rentrée judiciaire. Le combat a été payant.
Mathurin Coffi NAGO, Président de l’Assemblée Nationale, accusé au début de faire le jeu de la mouvance présidentielle, s’est formidablement rattrapé en faisant montre de ses talents de politicien. Ses collègues, Chabi SIKA, Rachidi GBADAMASSI, Djibril Mama DEBOUROU n’ont rien compris et n’ont rien vu venir. Encore moins Orou SE GUENE, qui ne s’imaginait peut-être pas qu’en s’introduisant tel qu’il l’aurait fait le 6 novembre dans le bureau de la juge des libertés du Tribunal de Première Instance de Première classe de Parakou pour défendre des amis poursuivis dans des affaires criminelles, qu’il pouvait être contraint de courir depuis ce 2 décembre, date de sa condamnation par le tribunal, pour chercher les signatures de ses collègues parlementaires pour bénéficier de l’article 90 de la Constitution. Pauvre de lui, qui prenait les magistrats avec mépris lors des débats au parlement sur la loi portant retrait du droit de grève aux magistrats.

Dans l’enseignement supérieur, ce mouvement de grève a aussi été suivi. Mais la grève à l’université qui continue d’ailleurs en ce moment après quelques temps d’accalmie (Avril à Octobre), avait d’autres motifs bien plus différents. La décision prise par le rectorat de l’université d’Abomey-Calavi de rendre payante la deuxième inscription et la reprise payantes conformément au décret portant gratuité de l’enseignement supérieur au Bénin, n’a pas reçu le consentement des étudiants, qui manifestent vigoureusement. Ces derniers préfèrent en effet, la situation de gratuité intégrale qui prévalait, grâce à la politique de l’ancien recteur de l’UAC, Norbert AWANOU, mais qui n’est pas conforme au décret portant gratuité de l’enseignement supérieur. En ce moment, face à la militarisation du campus signe de fermeté de l’autorité, les étudiants répondent par des protestations parfois bien violentes. Et ça continue…

LEPI et élections…
De l’Université à la politique, il n’y a qu’un pas. Les politiciens pour la plupart ne sortent-ils pas de ce milieu ?! Le 17 décembre 2014, si la Liste Electorale Permanente Informatisée (LEPI) était Prête, la tête d’un Honorable de la République devait être coupée. Il l’avait promise lui-même le cas échéant. Cela aurait été triste pour sa famille mais bien heureuse nouvelle pour le Bénin et sa démocratie. Mais hélas, Chabi SIKA, puisque c’est son nom, a encore « sa tête sur ses épaules ». La LEPI, selon le Conseil des Ministres du samedi 13 décembre qui se base sur une nouvelle promesse du COS LEPI, pourrait-être prête le 18 décembre. La seule présence du conditionnel, montre bien l’incertitude qui plane déjà sur cette nouvelle date. A quand finalement la LEPI, de façon certaine, la question se pose toujours et la réponse reste désespérément introuvable. De quoi faire germer l’idée d’une troisième
marche dans l’esprit de la plate-forme des forces démocratiques, alors que la deuxième marche venait à peine d’être tenue et dont l’objet à l’instar de celle du 29 octobre, demeure, l’organisation à bonne date des élections. Et toutes ces manifestations, revêtent leur sens à la lecture de l’actualité, quand on se réfère à la déclaration de BOKO faite par le Chef de l’Etat Boni YAYI. Déclaration qui soulève la question du coût trop élevé des élections au Bénin, dans un contexte de crise de confiance généralisée entre acteurs politiques ; dans un contexte où le COS LEPI manquait cruellement de ressources pour fonctionner et où l’idée d’un troisième mandat qu’il rechercherait demeure d’actualité.
Pêle-mêle, toujours dans la vague des débats autour de l’organisation à bonne date des élections, naitront deux mouvements dits de résistance ; naîtra aussi, le mouvement des « Femmes baromètres du Bénin », composé d’anciennes collaboratrices du président de la République Boni YAYI. Celles-ci, tout en reconnaissant leur erreur dans le soutien qu’elles apportaient à Boni YAYI, ont demandé au peuple : « Pardon ». Parcourant le Bénin, elles sensibilisent les consciences de leurs sœurs des différentes contrées du pays pour les amener à ne pas continuer de se laisser tromper.

Décision CCJA, CCIB, le deuxième compact du MCC…
Se laisser tromper, c’est bien ce qu’ont refusé les juges-arbitres de la Cour Commune de Justice et d’Arbitrage de l’OHADA. Avec clairvoyance, suivant les règles en la matière et avec conviction, ils ont exprimé en mai, leur religion qui contraint l’Etat béninois à corriger son tir dans le dossier de Programme de Vérification des Importations Nouvelle Génération. Soit l’Etat béninois reprend l’exécution du contrat le liant à Bénin Control SA, soit il refuse de reprendre, mais devra dans ce cas s’apprêter à rembourser à Bénin Control plus d’une centaine de milliards de FCFA. Mais rien n’est encore exécutoire. La dernière délibération de la CCJA dans cette affaire est toujours attendue. L’Etat béninois ayant interjeté appel. D’un autre côté, du côté de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Bénin, il y a eu un dénouement. Après des années de crise, la CCIB a enfin eu un nouveau bureau. Celui-ci présidé par Jean-Baptiste SATCHIVI, connaît déjà quelques difficultés, notamment en termes de collaboration avec le Conseil National du Patronat. Et ce n’est pas les états généraux du secteur privé qui s’est achevé hier, qui démentira cet état des lieux.
Les problèmes de gouvernance ne concernent pas seulement le gouvernement, ils concernent aussi les composantes de la nation. La Fédération Béninoise de Football (FBF). Ceux qui ont fêté et célébré le départ de Anjorin MOUCHARAF semblent, avec le recul, avoir bien eu tort. L’actuelle équipe dirigée par Augustin AHOUANVOEBLA est-elle meilleure à la précédente ? En tout cas, on retient au moins que par le passé, le Bénin n’avait encore eu une suspension aussi lourde que celle des deux ans reçue de la CAF et qui éloigne le pays de toutes compétitions de catégories d’âge. Aussi les éliminatoires pour la CAN 2015 ont été simplement désastreuses pour l’équipe nationale. Actuellement, c’est le championnat qui peine à être lancé, sur fond de bras de fer silencieux entre fédération et ligue de football.

De bonnes nouvelles
Heureusement, il n’y pas eu que de tensions et de crise en 2014 au Bénin. On aura noté aussi de bonnes nouvelles. Sorti de la course pour le deuxième compact du Millénium Chalenge Corporation, pour son taux de corruption trop élevé, le candidat Bénin est de retour cette année. La nouvelle est d’ailleurs officielle depuis le 11 décembre. Il bénéficie d’un second compact pour financer son développement. Transparency International confirme que le Bénin est devenu un bon élève en matière de lutte contre la corruption à travers son classement. Dans le classement Doing Business, bonne nouvelle aussi pour le Bénin.


2015 en projections
On ne pourra certainement pas tout récapituler. Trop de choses se sont produites en 2014 pour qu’une petite plume s’essaie de les aligner de manière exhaustive. 2015 est imminente. C’est dans quelques jours. Elle promet déjà d’être encore riche en termes de débats autour des difficultés d’organisations des élections. La LEPI d’après la nouvelle promesse du COS LEPI devrait voir le jour en cette année, en janvier pour que les élections locales et celles législatives se tiennent effectivement. Tous les regards sont donc tournés vers le COS LEPI qui devra tout faire pour accoucher le précieux fichier électoral au risque de désespérer davantage le peuple plongé dans une crainte permanente du futur au regard du présent… Mais en attendant toutes élucubrations propres à donner des maux de tête, nous pouvons nous, tout au moins, promettre de revenir avec plus de vigueur le 5 janvier 2015 toujours pour exercer notre plume au traitement et à la publication d’informations.
Nous voyons déjà 2015 en rose malgré les nombreuses épines qui se font connaître. Notre foi en l’avenir et au bonheur ont des fondements très solides. A vous qui lisez ces mots, notre vouloir est bien de vous contaminer par notre foi, malgré tant de tensions en 2014. Puisse l’Eternel comblé tout un chacun de ses grâces, le Bénin aussi, qui en a vivement besoin, pour 2015 qui vient !


Bernard DAVID

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