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Ce qu’il faut éviter en 2015 pour notre économie
Publié le vendredi 26 decembre 2014   |  24 heures au Bénin


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Il y a de bonnes nouvelles . Les investissements directs étrangers (IDE) sont en augmentation constante au Bénin. Le récent rapport sur l’investissement dans le monde, produit par la Conférence des nations unies pour le commerce et le développement (CNUCED) montre une croissance nette et soutenue de ces investissements non seulement dans le monde en général, mais aussi et surtout au Bénin. Les deux meilleures performances de flux entrants, ces 43 dernières années au Bénin, ont été réalisées en 2012 avec 141 milliards de FCFA et surtout en 2013 avec 160 milliards. Il s’agit d’une progression spectaculaire qui s’observe depuis 2011.


Entre 2011 et 2012, la progression est d’environ 75% et de 13,5% entre 2012 et 2013. 2013 justement constitue l’année où ont été enregistrés les meilleurs niveaux d’Investissements Directs Etrangers entrant au Bénin, depuis 1970. Ainsi donc en 2013, le Bénin aura reçu plus de capitaux financiers étrangers que le Sénégal par exemple (149 milliards de FCFA contre 160 milliards pour le Bénin). Bien entendu, la tête de peloton en cette matière reste la Côte-d’Ivoire qui a connu en 2013 des investissements directs étrangers évalués à plus de 185 milliards effectivement absorbés. Ces flux d’investissements directs étrangers reçus sont principalement orientés vers les secteurs minier, les infrastructures, les télécommunications, l’énergie et surtout l‘hôtellerie.


Pour ce qui est de l’énergie par exemple, le groupe Layousse qui a déjà investi plus de 200 milliards dans la construction de la nouvelle cimenterie du Bénin (NOCIBE) compte désormais investir dans le secteur énergétique. Il a fait part de son intention de construire une centrale thermique de 200 à 300 MW pour un montant de 170 Mds FCFA. Cette centrale viendra compléter celle qui devrait voir le jour sous l’impulsion du nigérian Aliko Dangoté, qui a signé, en octobre 2013, un mémorandum avec le gouvernement portant sur l’implantation d’une centrale électrique de 200 MW pour un montant de 150 Milliards de FCFA.


On n’oubliera pas non plus les investissements prévus à partir de la table ronde de Paris durant laquelle les projets financés uniquement sur fonds privés, sont d’environ 470 Mds FCFA et surtout des projets en PPP pour 6 503 Mds FCFA. Si nous signalons tous ces chiffres, c’est pour attirer l’attention des uns et des autres sur des mutations de fonds qui s’observent aujourd’hui dans le secteur des investissements étrangers et surtout sur la nécessité de faire des réformes profondes pour canaliser ces flux.


Tenez, aujourd’hui, les investissements en provenance des espaces communautaires comme la CEDEAO ou l’UEMOA sont très faibles, comparés à ceux provenant de France ou de Chine. Cette faiblesse n’est pas due au fait que les Africains n’aiment pas investir chez leurs voisins, mais simplement parce que le gouvernement béninois a fait l’option d’offrir des facilités spectaculaires aux investisseurs européens ou asiatiques. Savez-vous par exemple que la NOCIBE dont je viens de parler et qui a investi ici plus de 200 milliards ne paiera pratiquement pas d’impôts sur 20 ans au minimum ?


Et qu’avant même qu’elle ne paie d’impôts sur les trente années restantes de son contrat avec le Bénin, il existe des clauses proprement insultantes qui lui permettent de faire comme bon lui semble ? De plus, il existe au Bénin, des multinationales étrangères dont le staff dirigeant est presque entièrement constitué d’étrangers. Ce n’est pas possible dans un pays comme la Chine qui reste pourtant le deuxième pays consommateur d’IDE au monde après les Etats-Unis. Il y a longtemps que les pays sérieux ont réglementé ces pratiques pour permettre que leurs nationaux acquièrent aussi des compétences pointues. Mieux, il est presque impossible de créer une entreprise dans un pays comme l’Algérie ou le Maroc si les nationaux ne détiennent pas au moins 51% du capital social. Ceci consolide les entreprises nationales et permet d’investir les avoirs sur place. Parce que l’autre paire de manche, c’est que bon nombre d’investisseurs étrangers rapatrient systématiquement leurs bénéfices chez eux ou dans des paradis fiscaux.


Que faisons-nous pour empêcher ces pratiques nuisibles à notre économie ? Pour finir, rappelons ce qui s’est passé ce lundi 22 décembre 2014 aux Etats-Unis. L’entreprise française Alstom a été condamnée aux Etats-Unis à payer une amende record de 396 milliards de FCFA environ pour avoir corrompu des responsables gouvernementaux en Indonésie et en Arabie-Saoudite. Pour ne plus avoir des contrats suicidaires comme ceux de la NOCIBE, il faudra qu’en 2015, les députés béninois légifèrent pour empêcher que les entreprises étrangères qui s’installent en grand nombre désormais, ne soient pas amenées à corrompre nos gouvernements pour bénéficier de faveurs indues pénalisant notre économie et notre avenir.




Olivier Allocheme

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