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Matin libre N° du 29/12/2014

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Suite à son licenciement de la BCEAO : Le Béninois Jean Yves Sinzogan écrit à Yayi Boni
Publié le mardi 30 decembre 2014   |  Matin libre


Yayi
© Présidence du Burkina par DR
Yayi Boni au 20è anniversaire de l`Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA)
Dimanche 19 octobre 2014.Commémoration du 20 ème anniversaire de l`Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) : Le 20è anniversaire de l’UEMOA va être placé sous le sceau de la consolidation des acquis », affirme Yayi Boni


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Candidat malheureux à la présidentielle de mars 2011 au Bénin, le Béninois Jean Yves Sizogan a adressé une lettre au président de la République, Dr Yayi Boni pour demander la défense de ses intérêts. Ceci fait suite à son licenciement de la Bceao qui selon lui viole les textes de l’institution. Lire la lettre ci-dessous (Source Nord Sud quotidien du 29 décembre 2014)

Jean Yves Sinzogan
Fonctionnaire de la BCEAO licencié
Tel : 0022678005147
Adresse

Ouagadougou le 11 décembre 2014

A Son Excellence Thomas Boni YAYI
Président de la République du Bénin COTONOU

Objet : Demande de défense de mes intérêts auprès de la BCEAO

Excellence Monsieur le Président de la République,

Je viens respectueusement soumettre à votre haute attention, des faits discriminatoires dont j’ai été victime et solliciter de votre part, la défense de mes intérêts en ma qualité de citoyen béninois.

En effet, le 26 juillet 2011, j’ai reçu de l’Adjoint au Directeur des Ressources Humaines de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), une correspondance m’informant de mon licenciement par le Gouverneur de la BCEAO à compter de la même date. Cette correspondance était l’épilogue d’un certain nombre d’actes posés par la Directrice des Ressources Humaines, parmi lesquels, et pour n’en citer que quelques-uns :

- le refus de prendre en charge mon acheminement à mon nouveau lieu d’affectation

- la suspension de mon salaire dès le mois de mars 2011 sans notification aucune et en dehors de toute sanction

- la violation des délais prescrits par la procédure de sanction des Agents de la BCEAO

- la décision de me licencier en violation de l’avis du Conseil de discipline.

Tous ces actes contreviennent aux dispositions du Statut du personnel de la BCEAO.

Au-delà et comme vous le savez, Excellence Monsieur le Président, la BCEAO n’a jamais sanctionné un Agent pour le fait qu’il ait mené des activités politiques. Vos Gouvernements successifs depuis 2006, ont toujours comporté jusqu’à ce jour, des agents en activité de la BCEAO qui occupent donc des fonctions politiques et les exercent librement et officiellement après avoir été formellement mis en détachement auprès de votre Gouvernement par leur employeur. J’ai eu, moi-même, l’occasion de bénéficier de cette possibilité offerte par la BCEAO et qui m’a permis d’exercer les fonctions de Conseiller technique puis de Directeur de cabinet du Ministre des Finances sous le Président Mathieu KEREKOU. Du reste, dans quasiment tous les pays membres de l’UEMOA, des Agents de la BCEAO exercent depuis toujours de nombreuses fonctions politiques, jusqu’aux plus hautes telles que celles de Chef de Gouvernement, sans que cela n’ait jamais donné lieu à aucune sanction de la part de leur employeur.

Tout particulièrement, au moment de ma mise en détachement auprès du Gouvernement du Bénin en 2002, je partageais mon bureau avec M. Mamadou Lamine DIALLO, actuellement à l’Assemblée nationale du Sénégal. Peu après mon départ, il fut également mis en détachement auprès de l’Union Africaine où il servit comme Directeur de Cabinet du Président. Il retourna ensuite au Sénégal et fut candidat à l’élection présidentielle de 2007 avant de rejoindre la BCEAO où non seulement il ne fut pas sanctionné mais promu.

Enfin, l’une des curiosités de ma situation est qu’à ce jour, et bien que je l’aie formellement réclamé, je n’ai pas reçu la décision de licenciement prise par le Gouverneur de la BCEAO à mon encontre, ce qui tend à confirmer que l’institution est très peu encline à sanctionner ses agents qui se livrent à des activités politiques.

Bien évidemment, j’ai saisi la Cour de Justice de l’UEMOA contre ce licenciement abusif puisque dans tous les cas, en dépit de l’absence de décision de licenciement, je n’ai pu avoir accès à mon lieu d’affectation pour prendre service. Au demeurant, il découle de tout ce qui précède qu’il s’agit bien d’un acte discriminatoire à l’égard du citoyen béninois que je suis puisqu’aucun ressortissant d’un autre pays n’a jamais subi un tel traitement au sein de l’institution.

Je voudrais signaler, Excellence Monsieur le Président, que le Docteur Basile ADJOU-MOUMOUNI m’a informé de ce qu’il vous a saisi de cette situation, par une correspondance qu’il a vous fait parvenir par Monsieur Félicien Chabi ZAKARIE (à confirmer) alors membre du Gouvernement. Ce dernier lui aurait confirmé que vous avez bien reçu cette correspondance. Je dois avouer que j’ai été surpris de votre inaction consécutive à cette information alors même que l’Article 38 de la Constitution de notre pays dispose : « L’Etat protège à l’étranger les droits et intérêts légitimes des citoyens béninois. » et que la jouissance de ce droit constitutionnel ne peut, de toute évidence, être subordonnée à la saisine du Gouvernement par le citoyen en détresse, lui-même. Mon étonnement a été renforcé par des informations qui me sont parvenues par ailleurs, faisant état d’une implication du Gouvernement de mon pays dans cette action discriminatoire.

C’est pour cela que je viens solliciter respectueusement de votre bienveillance, qu’en vertu de l’Article 38 de la Constitution de la République du Bénin susmentionné et en votre qualité de Chef de l’Etat du Bénin, vous invitiez les autorités de la BCEAO à expliquer les raisons pour lesquelles j’ai été l’objet d’un tel traitement discriminatoire.

Vous comprenez certainement, Excellence Monsieur le Président, l’importance de ma sollicitation qui a pour objet de faire en sorte que, indépendamment de la suite réservée à ma requête d’annulation de cette décision de licenciement devant la Cour de Justice de l’UEMOA, ni moi, ni aucun autre béninois ne soit plus jamais victime d’un tel traitement de la part des autorités de la BCEAO.

Je sais pouvoir compter sur votre attachement au respect de notre Constitution et à la préservation des intérêts de notre pays et de ses ressortissants. Je vous prie de croire, Excellence Monsieur le Président, en l’expression de ma sincère déférence.

Jean Yves Sinzogan

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