Discours du Chef de l’Etat sur l état de la Nation : Boni Yayi a évité les questions qui fâchent #aCotonou

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Discours du Chef de l’Etat sur l état de la Nation : Boni Yayi a évité les questions qui fâchent

Publié le jeudi 1 janvier 2015 | La Presse du Jour

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Le discours prononcé par le chef de l’Etat hier devant les députés sur l’état de la Nation a laissé en rade plusieurs dossiers qui fâchent. C’est du moins ce qu’ont souligné certains députés. Ils sont aussi donné leurs impressions sur certains sujets abordés par le Président Boni Yayi.
Pour l’honorable Candide Azannai, ce discours du chef de l’Etat est « une pure falsification de la vérité ». Ce discours a-t-il dit, n’a pas peint la réalité telle que les Béninois la vivent. « L’état de la Nation, c’est l’état des citoyens, c’est l’état de la République. Nous avons une République complètement déchirée et divisée où pour la première fois depuis les années 60, et surtout principalement à partir de 1990, on voit les Béninois divisés. C’est aussi quelque chose que le chef de l’Etat devrait dire. Il n’a pas mis l’accent sur ça. Lorsqu’on parle du panier de la ménagère et de la faim, il faut savoir qu’il y a des Béninois qui vont dormir le ventre vide ce soir. Le chef de l’Etat ne l’a pas dit. Quand on parle de l’état de la Nation, c’est de la santé de tous les Béninois qu’il s’agit. Faites un tour au Cnhu, dans tous les services, vous verrez l’état de la Nation. Tous les week-ends, faites un tour dans les villages, sur les routes, vous allez voire que les Béninois ne font qu’enterrer des morts à cause de l’état de nos routes. Tout ça, ce sont des problèmes. Lorsqu’on parle des chiffres, le Bénin n’est plus en sécurité des chiffres et des statistiques, parce que ce sont des chiffres et statistiques qui ne cadrent pas du tout avec la réalité. Le chef de l’Etat lui-même a dit que ça va mal. Il a dit qu’il y a danger. Alors il devait savoir que l’état de la Nation, c’est l’état de ce danger et la situation de la responsabilité de qui a amené à cela », a fait observer l’honorable Azannaï. Il a aussi relevé certaines contrevérités relatives à la réalisation de la Lépi. Pour l’honorable Azannaï, « Nul ne peut prévaloir de sa propre turpitude ». Le chef de l’Etat est selon lui, « la cause du mal, le mal est chez lui ». « Yayi Boni vit une crise d’identité de lui-même. Il est malade d’un échec, l’échec de ne pas faire le troisième mandat », a conclu le Président du Parti Restaurer l’espoir.
Des promesses non tenues
Pour Eric Houndété, Président du groupe parlementaire Un, le discours du chef de l’Etat est une succession d’omissions, notamment la promesse de 2000 Mega watts. « Le chef de l’Etat a sacrifié à la tradition mais il n’a pas soulevé l’espoir, l’espérance en nous. Il s’est réjouit du fait que le taux d’inflation soit à moins 1%, une croissance jamais égalée depuis les indépendances, mais il n’a pas fait attention à mes parents qui sont à Kpomassè, Allada, dans Tori et qui s’interrogent sur comment faire pour acheter deux mesures du riz pour faire la fête du nouvel an. Il n’a pas regardé la souffrance des Béninois. C’est cela qui me désole », a dit Eric Houndété. « Nous avons à faire à un gouvernement qui ferme les yeux sur la réalité, qui oublie les promesses. Le chef de l’Etat a oublié qu’il a promis 2000 Mega watts pour cette année. Le chef de l’Etat s’est réjouit d’avoir créé 17 000 emplois et il n’a pas fait le lien avec ces promesses de 90 milliards pour emploi. Les 17000 emplois sont essentiellement précaires pour la plupart. Le chef de l’Etat a manqué de nous indiquer la voie pour la création d’emploi et quels en sont les résultats. Est-ce que tous les jeunes insérés dans les entreprises sont tous recrutés ? Si oui, combien sont-ils recrutés ? Il ne s’agit pas d’essayer des choses mais il s’agit d’apporter des solutions concrètes. Le chef de l’Etat dit qu’il a investi 80 milliards dans la construction des routes. Il a oublié de constater qu’il est difficile de se rendre à Ouidah, de se rendre Dangbo même Porto-Novo qu’il est difficile de se rendre de Parakou à Bémbèrèkè, à Allada, Bohicon. Le chef de l’Etat a dit qu’il a enregistré les meilleurs indicateurs, mais il a oublié de dire que les microcrédits aux plus pauvres deviennent de moins en moins atrophiés. Il y a de plus en plus de femmes qui bénéficient de ce programme et qui sont toujours en situation difficile. Je suis simplement attristé », a ajouté l’honorable Houndété qui a aussi évoqué l’insécurité qui est l’un des grands sujets qui fâchent que le Président Boni Yayi a malheureusement oublié d’évoquer. Naturellement, l’honorable Houndété n’a pas occulté la question des élections soulevées par le Président. Pour lui, il s’agit de deux provocations. « Il y a une provocation concernant la loi. Il souhaite qu’on fasse des réformes au niveau de la loi et indique qu’on ne doit rien au Cos-Lépi. J’espère que les collègues du Cos-Lépi vont nous confirmer qu’ils ont reçu tout. Je me souviens que le chef de l’Etat nous a promis les élections plusieurs fois déjà. A chaque fin d’année, il rassure. Nous voici à la limite. Il semble dégager la responsabilité du gouvernement. Mais nous savons tous qu’il est responsable même s’il y a des choses à reprocher au Cos-Lépi », a conclu le Président Houndété.

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