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Le Matinal N° 4508 du 31/12/2014

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Yayi Boni a organisé le nouveau fiasco du dialogue politique
Publié le vendredi 9 janvier 2015   |  Le Matinal


Yayi
© Présidence du Burkina par DR
Yayi Boni au 20è anniversaire de l`Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA)
Dimanche 19 octobre 2014.Commémoration du 20 ème anniversaire de l`Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) : Le 20è anniversaire de l’UEMOA va être placé sous le sceau de la consolidation des acquis », affirme Yayi Boni


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Le camp du chef de l’Etat et l’opposition se renvoient les accusations suite au clash intervenu entre eux au sein du Comité préparatoire du dialogue politique inclusif. Aux opposants de comprendre que l’échec du dialogue arrange le président de la République et que son message sur l’état de la Nation du 30 décembre 2014, bien qu’en annonçant des initiatives de dialogue avec toutes les composantes du pays, n’est que du leurre.


En l’espace de 48 heures, deux réactions officielles, l’une de l’opposition et l’autre de la mouvance présidentielle sont rendues publiques au sujet du désaccord intervenu au sein du Comité préparatoire du dialogue politique. Après les premières réactions à chaud du week-end, les deux parties ont eu le temps de peaufiner leur plan d’attaque. D’abord, il y a eu la réaction de l’opposition. Amenée par la Plate-forme, elle a exprimé ses récriminations contre le régime à travers un communiqué de presse en date du 5 janvier. Elle constate que le dialogue tant souhaité n’est pas la préoccupation du Pouvoir en place et lance un appel aux populations afin que chacun prenne ses responsabilités pour arracher à Yayi Boni ce que la démocratie exige. 48 heures après, hier, c’est au tour des hommes du régime d’organiser leur contre-offensive. Sous la conduite du député André Okounlola, ses collègues Fcbe ainsi qu’une cinquantaine de maires ont donné de la voix en accusant l’opposition de vouloir une chose et son contraire. Ils s’indignent contre les agissements des opposants dont le seul but, affirment-ils, c’est d’écourter le mandat du chef de l’Etat. Ainsi, le débat sur le dialogue a désormais lieu hors du cadre du Comité préparatoire et révèle l’impossible consensus entre les différents protagonistes. On assiste désormais à des récriminations, parfois dans un ton acéré, provocateur et insoutenable. Peu de thèmes porteurs et des discours qui crispent davantage l’atmosphère dominent. Beaucoup s’en inquiètent. Il y a vraiment de quoi nourrir des craintes à l’allure où le débat évolue au sein des différents états-majors. On avait commencé par croire à un début de solution, à tel point qu’on envisageait déjà un schéma accepté de tous pour aller aux élections. Avec la cohésion qu’affichaient les deux parties au sein du Comité préparatoire, il était permis de croire que ce qui est recherché depuis des années va pouvoir se réaliser.

Des journées de réflexion annoncées depuis 2008

C’est depuis 2008 que Yayi Boni avait fait semblant de convoquer une mini-conférence pour les 27 et 28 novembre. L’opposition, à l’époque (G4 et G13), lui avait demandé de reporter ces discussions qui devraient permettre de détendre l’atmosphère de méfiance qui entrave le bon fonctionnement des Institutions de la République. Ces journées de réflexion n’ont jamais eu lieu, mais il a fallu les manifestations de masses populaires le 29 octobre, puis les 10 et 11 décembre 2014 pour voir Yayi Boni, après des atermoiements, prendre l’initiative du dialogue. Cette fois-ci, c’est pour non seulement détendre l’atmosphère tendue, mais aussi pour accélérer le processus électoral en souffrance depuis 2013. L’erreur de l’opposition, c’est de croire que ce « oui » de Yayi Boni est la preuve de sa bonne foi qui est un feu vert à toutes les exigences qui lui seront exprimées. On sait que cette opposition a mis la barre très haute pour aller aux discussions. Il se trouve que ses exigences n’ont pas trouvé un point d’accord avec les intentions réelles du chef de l’Etat. Yayi Boni ne veut pas accepter le dialogue à n’importe quel prix. Selon nos informations, il n’était pas du tout dans cette logique, mais il a fallu que certains membres de son entourage retroussent leurs manches pour l’amener à donner son accord au ministre chargé des relations avec les Institutions, Gustave Sonon. Aux dires de l’opposition ce dernier a conduit les travaux au risque de son poste. Yayi Boni l’a averti d’un éventuel échec dont il serait le seul responsable. A vrai dire, il faut tirer un coup de chapeau au ministre qui, parfois, a été accusé dans son propre camp d’avoir favorisé l’opposition en surnombre au sein du Comité préparatoire (15 contre 10 pour la mouvance). Voilà l’opposition qui se fâche et claque la porte du dialogue préparatoire en raison de la mauvaise foi de Yayi Boni qui ne voulait pas entendre parler de ces discussions.

Yayi : le nœud

On l’a souvent dit et répété. Les promesses du chef de l’Etat ne valent que ce qu’elles valent. D’autres diront qu’elles n’engagent que ceux qui y croient. Coutumier de promesses sans lendemain, son discours sur l’état de la Nation prononcé le 30 décembre 2014 devant les députés en est la parfaite illustration. Dominé d’intentions de dialoguer avec tout le monde, y compris ses pires ennemis (opérateurs économiques), cet exercice digne d’une simple formalité, est intervenu en pleins travaux préparatoires du dialogue politique. Ça tombe bien, pourrait-on croire. Dans un tel contexte, les discussions qui se déroulent entre l’opposition et la majorité au Pouvoir se présentaient comme une formidable aubaine pour que le chef de l’Etat prouve sa bonne foi à décrisper l’atmosphère en donnant une chance de réussite au dialogue. Les résultats de ce processus qui devraient être présentés avant l’intervention de Yayi Boni à l’Assemblée nationale ont même été différés dans l’espoir que son discours très attendu donnera du souffle au dialogue. Mais qu’a-t-on constaté ? Le mot dialogue sur lequel Yayi Boni a insisté le 30 décembre dernier a très tôt révélé son contenu vide. Juste au lendemain du message du président de la République, les travaux préparatoires du dialogue, entre temps suspendus, ont repris mais pour très vite tomber dans un trou d’air qui lui ont fait perdre l’espoir de sortir le pays de la crise actuelle.

La mauvaise foi du régime

Les points de désaccord portent, premièrement, sur le choix de la personnalité qui présidera le dialogue politique. Secundo, sur le retrait à l’Assemblée nationale par Yayi Boni de la loi portant révision de la Constitution. Tertio, sur le caractère exécutoire des décisions qui seront issues de la rencontre en vue. A propos du premier point, la majorité au pouvoir persiste et signe que son candidat est le chef de l’Etat. L’opposition répond que Yayi Boni n’a pas le profil qu’il faut. Le principe voudrait que le présidium soit composé de cinq membres, à raison de deux par chaque camp et le président sera une personnalité neutre. « Le chef de l’Etat dont les partisans seront représentés au dialogue ne peut jouer le rôle », s’opposent la Plate-forme, la Rb et le Prd. Quant aux deux autres points, l’opposition a mis à l’épreuve la bonne foi du chef de l’Etat, le seul à pouvoir décider du retrait de la loi portant révision de la Constitution et à mettre en exécution les décisions du dialogue politique. A tous les trois niveaux, la solution doit provenir du président de la République. Alors, comment ne pas s’interroger sur la sincérité de son discours quand on se rend compte qu’il est le nœud du blocage des travaux préparatoires du dialogue. La condition non négociable pour la tenue de ce rendez-vous combien important, c’est que le chef de l’Etat accède aux exigences de l’opposition

Fidèle Nanga

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