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La Presse du Jour N° 2296 du 9/1/2015

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19è édition de la fête de vodoun : Les religions traditionnelles à l’honneur ce samedi (Kétou abrite les manifestations officielles)
Publié le vendredi 9 janvier 2015   |  La Presse du Jour


Les
© Autre presse par DR
Les adeptes du culte Dan Mami Wata


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Le peuple béninois va fêter demain samedi 10 janvier 2015, ses divinités ancestrales. C’est la ville de Kétou qui va accueillir la célébration officielle au plan national.
Le peuple béninois va célébrer ses divinités ancestrales demain samedi. Cette fête née en 1994 après la grand-messe des religions traditionnelles à Ouidah sera été rééditée demain. Des manifestations sont prévues sur toute l’étendue du territoire national. L’occasion sera donnée de présenter au public le riche répertoire des divinités. Des prières seront adressées pour le bien de la Nation. Cet événement va également offrir l’occasion de grandes retrouvailles avec la diaspora et le peuple béninois surtout. La cérémonie du lancement officiel des manifestations de la 19ème édition de la fête des religions endogènes aura lieu dans la commune de Kétou.

Forces et bienfaits du Vodoun

Le vodoun est une religion originaire de l’ancien royaume du Daho-mey (Afrique de l’Ouest). Le vodoun est né de la rencontre des cultes traditionnels des dieux yorubas et des divinités fon et éwé, lors de la création puis l’expansion du royaume Fon d’Abomey aux xviie et xviiie siècles. Le vodoun est le fondement culturel des peuples issus par migrations successives de Tado au Togo et des Adjas (dont les peuples Fon, Goun, Ewé… et dans une certaine mesure Yoruba …). Ces peuples constituent en effet un élément important des populations du sud des Etats du Golfe du Bénin (Bénin, Togo, Ghana, Nigéria…). Vodoun est l’adaptation par le Fon d’un mot Yoruba signifiant « dieu ». Il désigne donc l’ensemble des dieux ou des forces invisibles dont les hommes essaient de se concilier la puissance ou la bienveillance. Il est l’affirmation d’un monde surnaturel, mais aussi l’ensemble des procédures permettant d’entrer en relation avec celui-ci. Le vodoun correspond au culte yoruba des Orishas. De même il est un culte à l’esprit du monde de l’invisible. À chaque ouverture, le prêtre vodoun demande l’aide de l’esprit de Papa Lègba pour ouvrir les portes des deux mondes. Le vodoun, c’est une culture, un héritage, une philosophie, un artisanat, des danses, un langage, une médecine, une musique, une justice, un pouvoir, une tradition orale et des rites. La religion vodoun a longtemps été réprimée et diabolisée. Les clichés, lieux communs et fantasmes véhiculés par le passé sont encore perceptibles. Ainsi, lorsque l’on dit s’inspirer du vodoun, on retrouve souvent satanisme, cannibalisme, sorcellerie envoûtements, destructions…L’objet représentant le mieux cette perception du vodoun est la poupée vodoun, instrument magique de torture. Le vodoun est un ensemble de croyances et de rites d’origine africaine, provenant des populations d’Afrique occidentale déportées par les Européens. C’est une religion, d’une richesse rare et méconnue qui propose une harmonie singulière entre l’être et le monde dans lequel il vit. Son influence dans la vie sociale de l’individu, particulièrement dans l’univers paysan, est fondamentale. Le vodoun est une religion ignorée, dénigrée et souvent reléguée au rang d’idolâtrie. L’instauration du 10 janvier, date de la fête du vodoun, au Bénin, à l’initiative du Président Soglo (ancien Chef de l’Etat béninois,) est une sorte de réhabilitation de cette pratique religieuse.

Les Mami-Dan du Bénin célèbrent le 10 Janvier autour de la « Réconciliation et la Paix»

Par l’entremise d’une rencontre effective le mercredi 07 janvier 2015, au siège de l’association des adeptes de Mami-Dan du Bénin, sis au quartier Maro-Militaire de Cotonou, M. Aimé Pognon, président du comité d’organisation de la fête des religions endogènes au sein de la divinité « Mami-Dan » a détaillé le programme de cette célébration du 10 janvier 2015, tout en mentionnant surtout le thème principal de cette année : «Réconciliation et la Paix ». Ce thème choisi par les adeptes de Mami-Dan du Bénin, selon M. Aimé Pognon n’est pas un hasard dans la mesure où un vent de division souffle dans tous les secteurs d’activités au Bénin. Ce thème, justifie-t-il, intervient pour appeler le peuple béninois à l’unisson via des prières et offrandes à la divinité Mami-Dan et à la culture des comportements de tolérance surtout en cette période des élections municipales et législatives. Les adeptes de Mami-Dan du Bénin auront le privilège de réitérer les activités précédentes à savoir : défilé des adeptes de Mami-Dan du Bénin, séance de prière pour la Nation béninoise, offrande à la mer (Aganblabla) et le partage d’un repas copieux à la plage Djako de Cotonou, dans le 12ème arrondissement.

Fête de vodoun : La conception des chrétiens

» Ça n’a pas de sens « . A laissé entendre une fidèle de l’église Union Renaissante d’Homme en Christ (Urhc) de Godomè. Car cette fête ne devrait pas exister d’autant puisqu’elle n’a rien d’important. En outre, le Bénin est un pays démocratique. Pour cela, chacun est libre de choisir ses croyances. A en croire Benoît Houndohoué, fidèle de l’église catholique Sainte Trinité d’Agla, les adeptes de Vodoun doivent célébrer leur fête à leur guise. Il reconnait par ailleurs que cette fête n’est pas totalement une bonne chose. Dans la pratique de vodoun, on retrouve le bien et le mal en même temps. Pour lui, ces adeptes sont sur un chemin pouvant les conduire en enfer. » Nous allons prier pour eux pour qu’ils reviennent sur le bon chemin « , confie Benoît Houdohoué. Selon Prosper Alabi de l’église évangélique Trône de grâce internationale de Godomè Salamè, cette fête n’apporte rien de bon et d’extraordinaire à notre pays. Pour lui, la célébration des valeurs endogènes le 10 janvier détruit l’image du Bénin dans le monde. On ne peut alors adorer Dieu à travers la célébration de ces cultes qui, en réalité, sont loin d’être efficaces. » Si ça ne tenait qu’à moi seul, cette fête ne devrait pas exister, elle devrait être supprimée « , déclare Prosper Alabi. Selon les propos de Benoît Houndohoué, on ne pourrait en aucun cas bannir cette fête qui devient de jour en jour célèbre. Les adeptes n’accepteront jamais puisque nous avons opté pour la démocratie avec la liberté de religion. Chacun est libre de faire son choix. La fête de 10 janvier, qu’elle soit bonne ou mauvaise, l’édition de cette année aura encore lieu.

Le regard de quelques musulmans de la célébration

Idrissou Namoro à propos de la fête de vodoun confie : Le vodoun, c’est une religion comme toute autre. Que ce soit musulman, chrétien catholique, protestant, évangéliste ou animiste, chacun doit respecter la croyance de l’autre. Il ne s’agit pas de dénigrer l’autre pour faire l’éloge de sa religion. Dieu même défend cette façon de faire. Il se trouve que ce que les autres vénèrent, ils le font pour Dieu et Dieu y a forcément sa représentation. La meilleure façon de glorifier son Dieu est de pouvoir accepter l’autre malgré sa différence et surtout de l’assister. C’est le devoir d’un bon croyant quelque soit son bord religieux. En effet cette fête de vodoun que les adeptes se préparent à commémorer, doit connaitre la participation de toutes les forces religieuses de notre pays. Cette assistance contribue à améliorer l’autre religion et par ricochet faire du bien à la religion de celui qui pose cet acte de tolérance. Le vodoun est sans doute une religion endogène. Pour bon nombre de musulmans rencontrés, la fête de vodoun c’est comme la fête de tabaski reconnue mondialement. Il faut donc la célébrer sans discrimination, sans stigmatisation de sorte que cela ne souffre d’aucune crispation. A l’instar de M. Idrissou Namoro, Nassirou Wari, confie que tout qu’on appelle religion est sacrée et si les individus se retrouvent autour d’une croyance, ce n’est pas pour rien qu’ils le font mais surement qu’ils retrouvent le salut de leurs âmes donc de toute évidence chaque religion mérite le respect des autres qui ne partagent pas les mêmes croyances. Cette façon de joindre les religions permet d’obtenir le »salaire sacré ».




Réalisé par Victorin Sassinou, Joseph-Martin Hounkpè (Stg), Yves Sossa (stg)

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