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La Presse du Jour N° 2299 du 14/1/2015

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Marche de Paris pour la défense de la liberté de presse : Les langues se délient contre Yayi
Publié le mercredi 14 janvier 2015   |  La Presse du Jour


UEMOA
© aCotonou.com par G.S
UEMOA : 20 ans au service de l`intégration économique
Lundi 20 octobre 2014. Ouagadougou. Salle des banquets de Ouaga 2000. Les chefs d`Etat et de gouvernement des pays membres de l`Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) se sont retrouvés pour célébrer le 20e anniversaire de l`organisation commune placé sous le thème "UEMOA, 20 ans, les voies d`un développement solidaire". Ph : Yayi Boni


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Il croyait certainement bien faire en s’invitant à la marche de Paris contre le terrorisme le dimanche 11 janvier 2015. Une marche initiée par le gouvernement français pour rendre hommage aux victimes des actes terroristes perpétrés les 7, 8 et 9 janvier dernier à Paris, surtout le massacre à «Charlie Hebdo». Sauf que le Chef de l’Etat béninois, par sa participation à la marche, est rattrapé par les réalités de son pays.
Les larmes qualifiées déjà de celles de crocodile de Yayi n’auront pas empêché «Reporter Sans Frontière» et certains journalistes béninois de lui rappeler comment la presse est gérée au Bénin sous son régime. La dernière réaction en date est celle de notre confrère Ozias Sounouvou de la télévision nationale, Ortb. Avec courage, et certainement mettant sa carrière en danger à la télévision du service public, il s’est directement adressé au Chef de l’Etat béninois dans son journal de la nuit du lundi 12 janvier 2015. «Autant qu’à Paris, Monsieur le Président de la République du Bénin, soyez Charlie pour les journalistes de l’Ortb (Office de Radio et Télévision du Bénin). Libérez l’Ortb pour des débats contradictoires, permettez la libre expression sur la chaîne publique», a dit Osias Sounouvou. Un vrai pavé jeté dans la mare de Yayi qui jouait le démocrate et le plus ému à la marche de Paris dimanche dernier. Dans la même journée du lundi 12 janvier 2015, c’est le président de l’Union des professionnels des médias du Bénin (Upmb) qui a dénoncé ce qu’on peut appeler l’«hypocrisie» de Boni Yayi. «Parmi cette quarantaine de chefs d’Etat et ces milliers de marcheurs de Paris, il y avait notre Chef d’Etat, le président béninois Boni Yayi. En soi, sa participation à cette marche n’est pas une mauvaise chose. Car, l’Upmb encourage toutes les actions visant à assurer la liberté de la presse sous toutes ses formes. Seulement, à notre entendement, il se pose quelques problèmes en ce qui le président Boni Yayi et la presse nationale. En effet, il nous est constamment revenu de constater avec effroi que notre président de la République n’en fait pas suffisamment pour assurer à ses compatriotes exerçant la profession de journalisme, cette liberté de la presse qu’il est allé réclamer et défendre à Paris pour faire plaisir, dit-il souvent, à son ami François Hollande…», peut-on lire dans la déclaration du président de l’Upmb, Franck Kpotchémè. Que dire d’un article paru le même jour dans le quotidien béninois «Le Matinal» qui soulignait justement que «Boni Yayi n’est pas Charlie», en référence à sa partition à la marche de Paris et l’état de la presse au Bénin.
Le Rsf s’en indignait déjà
La première à dénoncer la présence de certains Chefs d’Etat et chefs de gouvernement à la marche de Paris est l’organisation «Reporter Sans Frontière». En direct sur les chaînes d’informations françaises et même par un communiqué de presse, les responsables de l’organisation se sont interrogés sur la présence de certains Chefs d’Etat et chefs de gouvernement à la marche. «Nous devons nous montrer solidaires de ‘Charlie’ sans oublier tous les Charlie du monde. Il serait intolérable que des représentants d’États étrangers qui réduisent les journalistes au silence dans leurs pays profitent de l’émotion pour tenter d’améliorer leur image internationale.», déclare Christophe Deloire, Secrétaire général de Reporters sans frontières. Reporters Sans Frontière va jusqu’à lister ces pays où la liberté de la presse n’est pas évidente. Parmi ces pays se trouve le Bénin. Sur le Bénin, il est écrit : «Le Bénin – 75è au classement : représenté par Boni Yayi, président. Le président Boni Yayi a décrété un jour de deuil national au Bénin en hommage aux victimes dans les différentes attaques à Paris, entre le 7 et le 9 janvier. «Des larmes de crocodiles», selon plusieurs organes de presse africains, qui rappellent que plusieurs journaux, comme «Le Béninois libéré» ou «L’indépendant», ont été visés par les autorités béninoises pour offense au Chef de l’État. Certains journalistes ont été condamnés à ce titre à des peines de prison allant jusqu’à deux ans et demi». Le débat est plus que jamais d’actualité. Le soulèvement du peuple burkinabè ponctué par le départ du pouvoir de Blaise Compaoré aura beaucoup aidé d’autres démocraties africaines en souffrance. Les attentats de «Charlie Hebdo », hélas, sont peut-être aussi les bienvenus pour la liberté véritable de la presse dans certains pays africains et d’ailleurs
Euloge Badou

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